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[size=55]A Jérusalem, des femmes chassées du mur des Lamentations pour avoir voulu prier comme les hommes[/size]
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Une femme fait face à des juifs ultraorthodoxes devant le mur des Lamentations, ce vendredi 5 novembre. (@Womenofthewal
Des centaines de juifs ultraorthodoxes se sont réunis au mur des Lamentations pour chasser les « Femmes du Mur », qui luttent depuis des décennies pour les droits des juives « réformées ».
Par L'Obs
·Publié le 5 novembre 2021 à 17h53·Mis à jour le 5 novembre 2021 à 17h54
Comme chaque premier jour du mois dans le calendrier hébraïque, les Femmes du Mur sont venues prier devant le mur des Lamentations à Jérusalem ce vendredi 5 novembre, rouleau de la Torah à la main, pour défendre les droits des femmes juives à prier de la même manière que les hommes.
Au petit matin, des centaines de juifs ultraorthodoxes ou « haredim », encouragés par un député et l’ancien Premier ministre Benyamin Netanyahou, étaient déjà sur place pour les conspuer. Selon un reportage de Franceinfo, des insultes et quelques jets de bouteilles ont fusé par-delà le cordon de policiers, intervenus pour contenir les contre-manifestants.
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Selon la tradition juive orthodoxe, qui prône une application stricte du texte sacré, les femmes peuvent venir prier devant ce lieu saint, dans un espace qui leur est réservé. En revanche, il leur est interdit de le faire en lisant la Torah ou en portant la kippa. La règle est en vigueur depuis la réunification de Jérusalem en 1967, et le passage du mur des Lamentations (dit « Kotel ») sous le contrôle du rabbinat orthodoxe.
En Israël, l’inconscience tragique des ultra-orthodoxes face au Covid-19
Dès 1988, des femmes juives du courant « réformé » se sont soulevées contre la tradition. A l’occasion de la première Conférence féministe juive internationale, elles ont créé le mouvement des Femmes du Mur qui lutte pour l’égalité hommes-femmes dans la religion juive, la reconnaissance des prières non orthodoxes et d’un courant plus progressiste du judaïsme.
Trente-trois ans plus tard, le combat est loin d’être gagné, en témoignent les tweets de certains élus. « J’appelle tous ceux qui croient en la sanctuarité du mur à venir prier avec nous, pour que Dieu interdise la désacralisation de ce lieu saint », a déclaré jeudi le leader du parti séfarade et ultraorthodoxe Shas, Aryé Déry, dans un post relayé par Benyamin Netanyahou. Bien des croyants ont répondu présent et sont venus rappeler aux Femmes du Mur les phrases suivantes : « C’est notre mur », « Vous n’êtes pas de vrais juifs », d’après le reportage de Franceinfo.
De leur côté, les militantes ont partagé sur Twitter une vidéo où des enfants déchirent des livres de prières sur l’esplanade. « Voilà le résultat des incitations répandues par les leaders haredim ces derniers jours », déplore l’association des Femmes du Mur dans un post.
Le mouvement a tout de même obtenu quelques avancées au cours de la dernière décennie. Après des manifestations parfois violentes, la Cour suprême a concédé en janvier 2017 la création d’un troisième espace de prière devant le mur des Lamentations, réservé aux femmes et aux hommes non orthodoxes. Le rabbin du lieu saint, Shmuel Rabinovitz, avait appris la décision avec « le cœur lourd », d’après un article du « Point », mais soulagé de savoir que femmes réformées et orthodoxes ne prieraient plus dans le même espace.
https://www.nouvelobs.com/moyen-orient/20211105.OBS50700/a-jerusalem-des-femmes-chassees-du-mur-des-lamentations-pour-avoir-voulu-prier-comme-les-hommes.html?cm_mmc=Acqui_MNR-_-NO-_-WelcomeMedia-_-edito&from=wm#xtor=EREC-10-[WM]-20211106&utm_source=welcoming&utm_medium=email&utm_campaign=article_gratuit
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Une femme fait face à des juifs ultraorthodoxes devant le mur des Lamentations, ce vendredi 5 novembre. (@WomenofthewalDes centaines de juifs ultraorthodoxes se sont réunis au mur des Lamentations pour chasser les « Femmes du Mur », qui luttent depuis des décennies pour les droits des juives « réformées ».
Par L'Obs
·Publié le 5 novembre 2021 à 17h53·Mis à jour le 5 novembre 2021 à 17h54
Comme chaque premier jour du mois dans le calendrier hébraïque, les Femmes du Mur sont venues prier devant le mur des Lamentations à Jérusalem ce vendredi 5 novembre, rouleau de la Torah à la main, pour défendre les droits des femmes juives à prier de la même manière que les hommes.
Au petit matin, des centaines de juifs ultraorthodoxes ou « haredim », encouragés par un député et l’ancien Premier ministre Benyamin Netanyahou, étaient déjà sur place pour les conspuer. Selon un reportage de Franceinfo, des insultes et quelques jets de bouteilles ont fusé par-delà le cordon de policiers, intervenus pour contenir les contre-manifestants.
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[size=31]Ni Torah, ni kippa[/size]
Selon la tradition juive orthodoxe, qui prône une application stricte du texte sacré, les femmes peuvent venir prier devant ce lieu saint, dans un espace qui leur est réservé. En revanche, il leur est interdit de le faire en lisant la Torah ou en portant la kippa. La règle est en vigueur depuis la réunification de Jérusalem en 1967, et le passage du mur des Lamentations (dit « Kotel ») sous le contrôle du rabbinat orthodoxe.
En Israël, l’inconscience tragique des ultra-orthodoxes face au Covid-19
Dès 1988, des femmes juives du courant « réformé » se sont soulevées contre la tradition. A l’occasion de la première Conférence féministe juive internationale, elles ont créé le mouvement des Femmes du Mur qui lutte pour l’égalité hommes-femmes dans la religion juive, la reconnaissance des prières non orthodoxes et d’un courant plus progressiste du judaïsme.
[size=31]Des livres de prières déchirés[/size]
Trente-trois ans plus tard, le combat est loin d’être gagné, en témoignent les tweets de certains élus. « J’appelle tous ceux qui croient en la sanctuarité du mur à venir prier avec nous, pour que Dieu interdise la désacralisation de ce lieu saint », a déclaré jeudi le leader du parti séfarade et ultraorthodoxe Shas, Aryé Déry, dans un post relayé par Benyamin Netanyahou. Bien des croyants ont répondu présent et sont venus rappeler aux Femmes du Mur les phrases suivantes : « C’est notre mur », « Vous n’êtes pas de vrais juifs », d’après le reportage de Franceinfo.
De leur côté, les militantes ont partagé sur Twitter une vidéo où des enfants déchirent des livres de prières sur l’esplanade. « Voilà le résultat des incitations répandues par les leaders haredim ces derniers jours », déplore l’association des Femmes du Mur dans un post.
[size=31]Un espace mixte[/size]
Le mouvement a tout de même obtenu quelques avancées au cours de la dernière décennie. Après des manifestations parfois violentes, la Cour suprême a concédé en janvier 2017 la création d’un troisième espace de prière devant le mur des Lamentations, réservé aux femmes et aux hommes non orthodoxes. Le rabbin du lieu saint, Shmuel Rabinovitz, avait appris la décision avec « le cœur lourd », d’après un article du « Point », mais soulagé de savoir que femmes réformées et orthodoxes ne prieraient plus dans le même espace.
https://www.nouvelobs.com/moyen-orient/20211105.OBS50700/a-jerusalem-des-femmes-chassees-du-mur-des-lamentations-pour-avoir-voulu-prier-comme-les-hommes.html?cm_mmc=Acqui_MNR-_-NO-_-WelcomeMedia-_-edito&from=wm#xtor=EREC-10-[WM]-20211106&utm_source=welcoming&utm_medium=email&utm_campaign=article_gratuit