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Lutter contre les rumeurs : mission impossible ?

5 participants

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Josué

Josué
Administrateur

Lutter contre les rumeurs : mission impossible ?
ARTICLE  par  Philippe ALDRIN  •  Publié le 27.04.2016  •  Mis à jour le 29.04.2016
Lutter contre les rumeurs : mission impossible ? Palais10
La rumeur ne cesse de muter, posant de nouvelles questions à la société. Pour saisir ses formes actuelles, il faut décrypter les logiques sociales de ce dispositif de communication singulier et son rôle dans la dérégulation de l’information sur Internet et les réseaux sociaux.
Des attentats du 11-septembre jusqu’aux actes terroristes perpétrés récemment sur les différents continents, Internet et les réseaux sociaux ont assigné une actualité tragique à la réflexion sur la rumeur, qu’on se plaît encore, paradoxalement, à qualifier de « plus vieux média du monde ». Les connaisseurs de la vaste littérature savante sur le sujet ne s’étonneront ni de cet apparent paradoxe ni de l’acuité des rumeurs en ces temps troublés. En effet, vieux comme le monde social, le phénomène n’en emprunte pas moins sa dynamique aux représentations, aux émotions et aux technologies du temps présent, posant ainsi sans cesse de nouvelles questions aux sociétés.
La recomposition des cultures et des rapports sociaux, les potentialités et les usages des technologies de la communication et les effets de la mondialisation contribuent indéniablement à la transformation des formes de la rumeur, qui s’exprime aujourd’hui à travers des manifestations inédites telles que l’activisme conspirationniste et la propagation instantanée sur les communautés numériques. Si l’on veut saisir la nature de cette transformation, il faut commencer par repenser le cadre d’appréhension spontané du phénomène et rompre avec le prisme psychopathologique dominant.

Toléré en tant que pratique anodine, le colportage de rumeurs peut être jugé déviant par les tenants de l’ordre établi quand il devient l’outil stratégique de groupes organisés et dissidents Plus qu’une croyance collective irrationnelle, la rumeur doit être définie comme un dispositif communicationnel singulier au sein de l’économie générale de l’information. Chaque société historique possède un système de régulation de l’information plus ou moins sophistiqué, et plus ou moins discipliné. L’une des logiques structurantes de ce système est que les détenteurs de l’autorité publique, les professionnels agréés de l’information et les producteurs légitimes du savoir y revendiquent conjointement le monopole de certification des informations (Veyne, 1983). Mais, face à ces instances légitimes de la vérité – et, plus généralement, à la prétention de « véridiction » du pouvoir dirait Foucault – se maintiennent toujours des dispositifs alternatifs de communication, dont la rumeur est un instrument privilégié. Toléré en tant que pratique anodine et spontanée, le colportage de rumeurs peut être jugé déviant, voire déviationniste, par les tenants de l’ordre établi (et de l’ordre des vérités établies) quand il devient l’outil stratégique de groupes organisés et dissidents.

Pour toutes ces raisons, la sémantique de la rumeur est marquée par la clandestinité. D’abord, parce que sa caractéristique première est d’être une contre-version à la version officielle des événements, de l’histoire, de la science, etc. Ensuite, parce qu’elle est surveillée (Bigo et al., 2009) et parfois disqualifiée par les tenants du système légitime de production de l’information. Cette clandestinité imprègne toute l’économie sociale de la rumeur : son mode d’énonciation et de diffusion (partage d’une confidence sur un secret, révélation d’un scandale caché), les dispositions relationnelles de son réseau d’affidés (cercle des initiés au secret), mais aussi sa grammaire narrative (registre du complot, de la manipulation des élites).
Comprendre les formes immédiatement contemporaines de la rumeur suppose donc de mettre en regard, d’un côté, les caractéristiques du système actuel de production de l’information et, de l’autre, les logiques du recours au dispositif communicationnel alternatif et clandestin de la rumeur. En commençant, évidemment, par quelques préalables utiles sur notre état de savoir sur les invariants du phénomène.
http://www.inaglobal.fr/sciences-sociales/article/lutter-contre-les-rumeurs-mission-impossible-8950

samuel

samuel
Administrateur

C'est un combat malheureusement perdu d'avance,rien n'arrête la rumeur quand elle est lancée.
C'est un fait.

Marmhonie

Marmhonie
MODERATEUR
MODERATEUR

samuel a écrit:C'est un combat malheureusement perdu d'avance,rien n'arrête la rumeur quand elle est lancée.
Cela dépend le contexte.
Certains journalistes savent en lancer, et d'autres les briser.

Certains historiens savent en entretenir puisqu'ils sont souvent politisés.

Internet vit par les rumeurs et les canulars. Youtube, Google, qui sont le même groupe, vivent très grandement de cela. Facebook aussi fait fort dans ce domaine.

Combien de forums jouent au nom hypocrite de la liberté d'expression, des rumeurs infâmes.

Vous ne pouvez pas les empêcher de circuler, mais vous pouvez les empêcher que les rumeurs arrivent chez vous. Boycottez ces diffuseurs de légendes urbaines, tout simplement.

http://forummarmhonie.forumotion.asia/forum

Mikael

Mikael
MODERATEUR
MODERATEUR

Le problème c'est que beaucoup de personnes raffolent des rumeurs et les entretiennes aussi.

Rene philippe

Rene philippe

Je suis entièrement d'accord avec toi Marmhonie. Si on jouait ?

Genèse 3:1 : Or le serpent était la plus prudente de toutes les bêtes sauvages des champs qu’avait faites Jéhovah Dieu.
Pour propager des rumeurs, il faut être malin, rusé, pour que la rumeur soit crédible

Et il se mit à dire à la femme : “ Est-ce vrai que Dieu a dit que vous ne devez pas manger de tout arbre du jardin ? ”
En partant d'un doute, il a pu aller plus loin; bonne méthode de "prêcher le faux" pour savoir le vrai

2 Mais la femme dit au serpent : “ Du fruit des arbres du jardin nous pouvons manger. 3 Mais quant à [manger] du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : ‘ Vous ne devez pas en manger, non, vous ne devez pas y toucher, afin que vous ne mouriez pas. ’ ”
On a à faire à quelqu'un qui SAIT, et pas qu'un peu !

4 Cependant le serpent dit à la femme : “ Vous ne mourrez pas du tout.
Contre la certitude d'Ève, le diable oppose une autre certitude qui est fausse

5 Car Dieu sait
Deuxième certitude fausse pour faire douter Ève sur sa compréhension de l'interdiction divine

que, le jour même où vous en mangerez,
Technique classique des publicistes de nos jours, on joue sur l'impatience naturelle de l'homme

vos yeux ne manqueront pas de s’ouvrir
Encore une troisième affirmation pour marteler sur l'embryon du doute

et, à coup sûr, vous serez comme Dieu, connaissant le bon et le mauvais. ”
Et voila, l'estocade, il abat ses dernières cartes, la "carotte".

Pourquoi ici ? parce que les rumeurs sont une partie de cette tactique.

Marmhonie

Marmhonie
MODERATEUR
MODERATEUR

C'est exactement cela, cher René Philippe, l'embrouille et la confusion dans un premier temps, une récompense extraordinaire et au final on a tout perdu, jusqu'au sens de la vie.

Pour en finir avec certaines manipulations éhontées de diffamation, pensez à votre vie privée : protégez-la !

Il y a des gestes élémentaires à apprendre dans cet Internet 2.0 où les pièges pour s'insinuer dans votre vie privée & tenter d'en faire un enfer. On doit ici parler de harcèlement moral.

Voici donc quelques bons conseils élémentaires :

Lutter contre les rumeurs : mission impossible ? Image-4e1071d

Si donc vous ne voulez pas que des gens malveillants ne s'accaparent de votre identité privée, quelques gestes élémentaires :
- ne diffusez pas votre photo personnelle en avatar :
Lutter contre les rumeurs : mission impossible ? Image-4e10757
- ne tombez pas dans l'émotionnel, prenez de la distance et usez d'esprit critique, en vérifiant à la source originale : la rumeur circule par le biais de transmissions, jamais par l'origine de la source référencée et vérifiable :

- le principe de sécurisation par packs illisibles, vous demandant de leur faire confiance, mérite de lire bien attentivement son contenu réel !

- vous ne pensiez pas un instant qu'on vous mettrait à poil sur Internet sous prétexte que vous ne vous balladez pas à poil dans la rue : c'est une grave erreur, le monde virtuel est tout autre que la réalité !
Lutter contre les rumeurs : mission impossible ? Image-4e107ff
- usez d'un système qui soit sécurisé d'origine, il n'y a pas de secret, un restaurant "chinois" avec un menu à 10€ ne peut rien vous offrir de naturel ni de vérifiable. La qualité se paye. De plus, évitez de télécharger des produits inconnus qui vous promettent monts & merveille. Enfin, des revues sérieuses et des professionnels officiels, et non la supérette de l'informatique, saura vous conseiller selon vos besoins et vos manques de connaissances. Là encore, méfiez-vous de ces gens qui veulent donner des leçons en en imposant dans un langage incompréhensible, en général en anglais.
Lutter contre les rumeurs : mission impossible ? Image-4e10820

Sortez couvert et ne culpabilisez pas : tout le monde fait des erreurs. Simplement une erreur répétée devient une faute. Apprenez en posant des questions, aucune question n'est mauvaise, les réponses parfois le sont.

Enfin ne devenez pas dépendant du numérique, ce n'est pas la vie réelle, gardez vos repères de tendresse simples et éternels.

http://forummarmhonie.forumotion.asia/forum

Marmhonie

Marmhonie
MODERATEUR
MODERATEUR

Il y a depuis une dizaine d'années dans nos forums, un fatras conspirationniste lassant, à force...

La Bible a été falsifiée, l'empereur Constantin a massacré tous les catholiques pour imposer sa version falsifiée de la Bible, ces guerres de religions entre catholiques, orthodoxes (si !), et protestants ont fait des centaines de millions de morts, Jésus est mariée à Marie-Madeleine et a eu des enfants protégés par le Prieuré de Sion, Etc.

Il est bien temps que cessent ce pollupostage permanent dans les forums et qu'en fin la place de l'Histoire soit étudiée et respectées aux meilleures références.

Lutter contre les rumeurs : mission impossible ? Raslebol-4945f32

Pataphysique de la conspiration biblique
L'imaginaire islamiste dans les théories récentes du complot mondial
Les théories complotistes contre la Bible
Le succès du "Da Vinci code"
Le hit-parade des thèses et foutaises complotistes actuelles sur Internet

Lutter contre les rumeurs : mission impossible ? Complots-4945f07

http://forummarmhonie.forumotion.asia/forum

Marmhonie

Marmhonie
MODERATEUR
MODERATEUR

Un exemple typique de diffusion de légendes urbaines : le débat historique entre Ahmed Deedat et le docteur Anis Shorrosh sur le sujet : "La Bible ou le Coran, lequel est la parole de Dieu ?"

Lutter contre les rumeurs : mission impossible ? Youtube_hoax-4942661
Sur Youtube, toutes les vidéos ont été falsifiées ou censurées pour mettre en valeur l'Islam. Youtube ne fait rien !
Lutter contre les rumeurs : mission impossible ? Youtub-hoaxs-4942658

Dailymotion, qui est français, interdit cette pratique et tout constat voit de suite ces vidéos falsifiées, retirées de Dailymotion.

Youtube n'est plus de référence. Citez Dailymotion ou abstenez-vous, pour ne pas diffuser des faux en masse.

Les légendes urbaines sur Internet
et
L'imaginaire des hoax sur Internet

Et, avec les vidéos falsifiées sur Youtube sans aucun contrôle de l'hébergeur Youtube,
Les rumeurs en tant que phénomène d'influence religieuse

Lutter contre les rumeurs : mission impossible ? Legende-urbaine-4942789

http://forummarmhonie.forumotion.asia/forum

Marmhonie

Marmhonie
MODERATEUR
MODERATEUR

La francophonie est malade des propagandes urbaines fanatiques

Lutter contre les rumeurs : mission impossible ? 320sw0sw7847
Les légendes urbaines vous remercient de tomber dans leur panneau sans n'avoir rien vérifié avec précision.

http://forummarmhonie.forumotion.asia/forum

Josué

Josué
Administrateur

Le 11 Septembre une invention américaine et il y a jamais eu d'attentat.

Marmhonie

Marmhonie
MODERATEUR
MODERATEUR

Josué a écrit:Le 11 Septembre une invention américaine et il y a jamais eu d'attentat.
Je le sais bien, je reviens de Mars où j'ai été cloné et l'attentat de Paris du 13 novembre n'était que notre ovni qui s'était malheureusement écrasé.
Lutter contre les rumeurs : mission impossible ? Ovni-4cb7422

C'est comme Jésus, le Coran a prouvé que ce n'est pas lui qui fut mis sur le poteau de supplice, mais un faux-semblant.
Lutter contre les rumeurs : mission impossible ? Jesus-horreur-04-4f491de

Par contre c'est Abraham qui a construit la Kaaba.

Et Obama n'est pas noir, il est verdâtre : c'est un reptilien !
Lutter contre les rumeurs : mission impossible ? Hoax-reptiliens-4d1bcc4

http://forummarmhonie.forumotion.asia/forum

Josué

Josué
Administrateur

Les chiffres dans l’information : prudence et recul de rigueur !
Envoyé le 9 mai 2016
Les chiffres sont partout. Constat unanime des participants aux Entretiens de l’information 2016 organisés le 2 mai en partenariat avec l’Institut pour le développement de l’information économique et sociale (Idies) et l’Institut Pratique du Journalisme Paris Dauphine (IPJ). Le public en est abreuvé par les médias. Mais ces chiffres ont ils tous la même valeur ? Quel rôle jouent-ils dans l’information des citoyens ? Que peuvent en faire journalistes et médias menacés d’être submergés par ces données ? Ce sont quelques uns des sujets abordés dans ces 4 heures de tables rondes.
Le médiateur de France 2, Nicolas Jacobs, a compté par exemple dans un seul journal télévisé 48 données chiffrées significatives dans 17 sujets différents, soit un chiffre toutes les 50 secondes ! Ils sont dans la relation des faits économiques, mais aussi dans les sujets politiques, dans l’information générale, dans le sport… Comme si il n’y avait pas de « bonne » information sans données chiffrées, sans moyenne, sans pourcentage, sans comparaison, agrémentées de plus en plus de tableaux, de courbes, de dessins visant à rendre digestes ces abstractions. Reflets d’une société devenue « société de quantification », où les pouvoirs fabriquent des chiffres qui leur tiennent lieu de discours. Ils créent ainsi « un véritable effet d’aveuglement » qui vise à calmer la curiosité des journalistes sur un sujet en leur fournissant des données prémâchées d’où découlent sujets, angles et analyses que le manque de temps, de compétence ou de curiosité des journalistes imposent dans l’actualité.
Pour le public, le chiffre est une vérité, il porte en lui honnêteté, rigueur, « objectivité ». Philippe Frémeaux, d’Alternatives Economiques met ainsi en garde contre l’utilisation en économie de l’outil mathématique qui « installe l’idée qu’elle serait une sciences exacte comme la physique » alors qu’elle comporte une forte dimension politique et sociale. Mais cette perception du chiffre comme vérité dépasse l’économie, et une erreur sur un chiffre est perçue quel que soit le sujet comme un mensonge délibéré, voire une manipulation constate le Nicolas Jacobs.
L’extrême rigueur est donc de mise pour citer un chiffre. Or un chiffre en lui-même n’a pas de sens, et Jean-Marc Four, directeur de la rédaction de France Inter, a proposé trois règles de prudence : identifier la source du chiffre et vérifier sa fiabilité, replacer un chiffre seul dans une série plus longue, vérifier sa pertinence auprès de confrères connaissant bien les questions qu’il mesure. Il existe en effet des chiffres absurdes, qu’un journaliste spécialisé sur le champ concerné devrait être capable d’écarter d’emblée. Encore faut il que les journalistes qui suivent un domaine soient sollicités par leurs confrères « généralistes » quand un chiffre survient dans l’actualité…. Il faut aussi, a insisté Béatrice Beaufils, maitre de conférence en psychologie et membre de l’association Pénombre, chercher à savoir « comment la donnée a été produite » selon quelle méthode et pour quel objectif.
Du sondage au data journalisme
Il a été bien sûr question des sondages dans l’intervention de Roland Cayrol, du Cevipof et de Sciences Politiques Paris, et de leur « marge d’erreur ». Comme « la plupart du temps les évolutions [d’intention de vote, de popularité etc.] se situent dans la marge d’erreur » les analyses et significations des sondages d’opinion semaine après semaine y perdent en force voire en intérêt. Surtout quand on «prend la partie pour le tout, confondant les répondants et les français dans la présentation des chiffres, particulièrement dans les titres » a ajouté malicieusement le politologue.
Qui dit chiffre aujourd’hui dans les médias dit aussi « fact checking », décodage et autres rubriques dédiées à la vérification. Ici, deux écoles se sont affrontées. Les « anciens » y voient une mode qui passera, craignent que cette contestation des chiffres nourrisse le débat « les médias sont pourris », et dénoncent une « arrogance » des équipes qui publient ces vérifications et parfois « manquent de connaissance sur les données qu’ils traitent« . Les « modernes » soulignent que ces rubriques ne se limitent pas à travailler sur des chiffres mais traitent d’autres données. Ils les voient surtout comme une réponse à une certaine « insuffisance d’une partie de la profession » selon Samuel Laurent du Monde, qui refuse que n’être que le « transmetteur de parole des uns et des autres », ou comme l’a dit Cédric Mathiot de Libération de se satisfaire « davantage d’une expertise sur les appareils politiques que sur les questions de fond« .
Le data journalisme, illustré par les récents Panama Papers, commence à être enseigné. C’est ce que propose par exemple l’Institut Pratique du Journalisme, coorganisateur de ces Entretiens de l’Information, qui a constaté que les diplômés en économie ou en sciences sont peu nombreux parmi ses étudiants alors que les rédactions demandent des journalistes sachant travailler sur les chiffres. Dans une approche pluridisciplinaire, les futurs journalistes sont sensibilisés au raisonnement logique, aux outils informatiques, et aux techniques auxquelles les mathématiciens font attention. Cette option se prolonge par des séminaires qui regroupent étudiants en journalisme et étudiants en mathématique, qui, ensemble, extraient des éléments de données chiffrées pour présenter une hypothèse journalistique, qui doit ensuite être corroborée par une enquête de terrain.
Journalisme et statistique facteurs de la démocratie
C’est vrai, « les médias ont aussi mission de produire des chiffres », reconnaît Philippe Onillon, le directeur France de l’AFP, qui cite la banque de données de cette agence sur les attentats en Syrie et en Irak. Les données chiffrées peuvent être utiles pour donner une idée de la réalité. Elles apportent des précisions, permettent d’attirer l’attention des citoyens sur des problèmes. Mais un bon journaliste ne devrait pas s’en tenir aux chiffres présentés comme argument d’autorité sous couvert d’objectivation de la pensée. « Ils ne peuvent remplacer ni le débat politique ni la réflexion » a dit Guy Bernière, ancien chef des services Économie et Social de l’AFP qui se demande si « les données chiffrées servent la démocratie ou exacerbent les clivages et les confrontations » et voit dans leur « omniprésence dans la vie publique, et, partant, dans l’information, le signe d’une « faiblesse politique »
La conclusion est revenue à Guillaume Mordant, chef du département information de l’Insee, qui a expliqué que les « statisticiens se considèrent comme un des éléments constitutifs et un rempart de la démocratie ». La déontologie internationale de la statistique pose comme principes fondamentaux la transparence, l’égalité d’accès aux données, l’objectivité dans leur présentation, le refus d’en masquer ou d’en retenir une partie, enfin leur mise en perspective tant une donnée peut être mal comprise. Et Guillaume Mordant d’insister sur les convergences éthiques nécessaires entre les statisticiens et les journalistes.
Pierre Ganz (Odi).

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