On n'est pas toujours abordable, selon dépend aussi des circonstances, des évènements, des lieux.
Si je suis en plein travail, concentré sur un problème difficile, je ne vais pas être abordable de suite, au risque de perdre ma concetration et le fil de ma réflexion.
Si je dors, une sieste par exemple, pourquoi pas, et que le téléphone ou la sonnette retentissent, il me faudra un petit temps pour sortir de ce sommeil qui m'accompagne encore malgré mon réveil et toute ma bonne volonté.
Si je suis malade, fièvreux, ou dans la douleur, ou bien dans le deuil, dans un profond chagrin, circonstances qui peuvent hélas arriver, quelle sera ma condition pour être abordable ? Je n'en saurais rien moi-même, noyé à moitié...
Si l'abord se trouve mal venir, comme par exemple le besoin de faire une pause sur tel sujet, et qu'on m'aborde justement et sans le savoir, sur exactement ce sujet, je risque de saturer, et de ne pas vouloir engager le contact, le remettant à plus tard.
Vous le voyez, notre facteur humain est lié à bien des circonstances, certaines humaines, et d'autres évènementielles.
On ne peut pas être "zen" tout le temps, ni toujours abordable à l'identique. Il y a des temps où l'abord d'une personne agressive ne me gênera pas, et un autre temps où la circonstance n'est vraiment pas bien choisie.
Dans tous les cas, je crois au dialogue entre nous, il n'y a aucune honte à dire les choses, parfois un peu trop directement, mais notre bon coeur fait qu'on va vite s'en expliquer un peu plus tard. Un message par téléphone, un courriel, une entrevue.
Parfois aussi, il y a un thème dangereux qui est le harcèlement moral. Quand un quidam vous harcèle, il y a derrière toujous un pervers narcissique qui ne se satisfait qu'en excroissance de son Ego contre des victimes qu'il capte dans ses troubles. Il faut alors éviter tout pugilat, toujours, signaler autour de soi le gros problème, parce qu'à partir du moment où vous êtes témoins, vous êtes acteur (relire Luc et son évangile au tout début pour Théophile).
Est-on abordable pour la colère de l'autre ? Pas toujours. Pour le chagrin de l'autre ? On essaye toujours au mieux, cela est certain.
Est-on abordable à 100% de nos capacités du matin au soir ? Est-on abordable contre notre propre sens de la vie ? Certainement, avec parfois un temps d'adaptation.
Dans tous les cas, sourire, rester courtois, baisser le regard si on ne sait plus quoi dire, et si l'écoute devient insupportable ou indigne (propos racistes, haineux, etc.), décliner humblement la suite pour un autre temps de vie auquel on a rendez-vous.
La vie est belle, elle mérite d'être vécue, humblement. Humblement, toujours. Nous sommes tous quelque part abordable car, comme l'a dit le poète John Donne, "Personne n'est une île."
Que la vraie paix de Jéhovah Dieu, non pas celle illusoire du monde, soit toujours avec vous.