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Le mariage est-il une question taboue chez les protestants ?

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Josué

Josué
Administrateur


Le mariage est-il une question taboue chez les protestants ?
HENRIK LINDELL

À force de s'aligner sur la conception républicaine du mariage, les protestants français ne réfléchiraient plus suffisamment à la conjugalité et à son enracinement biblique. C'est ce que suggère Pascal Geoffroy, pasteur de la Drôme, dans son livre Le Mariage. Éclairages bibliques, publié au moment où son Eglise protestante unie ouvre la possibilité de bénir des couples mariés gays.

Le synode national de l'Eglise protestante unie s'est prononcé le 17 mai en faveur de la possibilité de pratiquer une bénédiction liturgique pour les couples mariés de même sexe. Pour Pascal Geoffroy, comme pour beaucoup d'autres pasteurs et théologiens protestants, l'insistance faite par son Eglise sur la question de la bénédiction pose question. Elle risquerait en effet de faire oublier le véritable problème, celui du mariage tout court. Pire, cette décision historique serait même une « manière subtile » d’éviter de poser dans les paroisses cette question du mariage. « Mais il ne faut pas se tromper de cible. Le sujet principal de cette question n'est pas tant la bénédiction que la notion même de mariage. C'est un enjeu de société, certes, mais plus encore un enjeu de foi », rappelle le pasteur dans son livre, intitulé sobrement Le mariage. Eclairages bibliques (éditions Passiflores).

L'ouvrage entend donc fournir des repères pour mener une réflexion théologique sur le mariage. Pasteur de la paroisse de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), Pascal Geoffroy voudrait ainsi combler un manque qui serait devenu particulièrement criant au sein de sa propre Eglise. Plus généralement, explique-t-il, toute la tradition du mariage judéo-chrétien serait devenue « incompréhensible sans le substrat biblique qui lui donne sa forme, son contenu et ses spécificités ». Et d'esquisser, sur quelques dizaines de pages fort claires, comment l'alliance entre Dieu et l'humanité prend dans la Bible la forme d'une « relation conjugale qui va devenir le creuset de la conjugalité humaine ».

Se référant en bon protestant à la Bible et rien qu'à la Bible, particulièrement à la Genèse et à l'évangile de Matthieu, l'auteur explique que c'est bien le mariage monogame et hétérosexuel qui reflète cette alliance avec l'humanité. Et que c'est donc ce mariage-là que Dieu bénit.

Problème : son Eglise a non seulement choisi de faire évoluer cette compréhension-là, mais elle aurait surtout cessé de réfléchir sur le lien conjugal et donc sur le sens même du mariage chrétien. « Il est incompréhensible, écrit-il, qu'une Eglise puisse évacuer d'un trait de plume ses plus solides références à propos de la conjugalité. »

Mais pourquoi cette Eglise protestante historique souffrirait-elle donc d'un tel déficit de réflexion ? « Historiquement, nous explique Pascal Geoffroy, l'Eglise réformée s'est toujours alignée sur une définition républicaine du mariage. Ce qui lui était d'autant plus facile que le mariage n'est pas un sacrement pour les protestants. Comme la République, elle a ainsi soutenu, à juste titre, l'émancipation de l'individu, notamment vis-à-vis de la tradition catholique. A une époque, on pouvait dire que 'l''Eglise catholique condamnait tout' alors que 'les protestants approuvaient tout'. En réalité, les protestants ont fini par déléguer la question à la société. » Des protestants réformés, mais aussi des luthériens, auraient surtout intégré l'idée se laquelle le lien conjugal n'est qu'une construction sociale parmi d'autres et qui évolue sans cesse en fonction de la société. « Pour moi, nous sommes là face à un déficit intellectuel et pastoral. La vie conjugale et son enracinement est devenue un 'no man's land' chez les protestants », nous dit Pascal Geoffroy.

C'est ce même manque de fondement biblique qu'il reproche à la décision du Synode du 17 mai. « Ce texte est une infraction à notre patrimoine protestant ! Notre marque de fabrique depuis le XVI siècle est justement de rechercher dans l'Ecriture de quoi fonder la vie et la foi, contre toute autorité. Là, il n'y en a pas, à part une exhortation tronquée de la Première lettre de Pierre (1 P 3.9) qui suggère à peu près le contraire de ce qu'on lui fait dire, puisque le début de ce chapitre dans Pierre traite justement de la complémentarité homme-femme... »

À l'instar de maints pasteurs hostiles à l'idée de bénir les couples gays, Pascal Geoffroy pense aussi que le texte du Synode est un faux compromis. « Ce texte de quatre pages est en réalité un morceau de bravoure littéraire. C'est un fourre-tout. Il dit que tout est bien, tout est possible, tout est vrai en même temps. On peut être pour ou contre la bénédiction des couples de même sexe, cela n'a pas d'importance. Ceux qui veulent bénir peuvent le faire, les autres ne sont pas obligés. Le problème est qu'il finit par dire des choses incompatibles entre elles. » De fait, le texte du synode, en ouvrant la possibilité de bénir les couples gays mariés, semble les mettre sur le même plan que les couples hétéros. Mais il explique aussi qu'il faudrait envisager une autre bénédiction liturgique pour les couples de même sexe. Le Synode a même décidé de créer une « équipe d'accompagnement des bénédictions » et une « équipe liturgique pour les bénédictions ». « Mais pourquoi faut-il donc une autre liturgie ? se demande Pascal Geoffroy, taquin. Un couple hétérosexuel et un couple de même sexe, ce n'est donc pas pareil ? »

Ce différent avec le Synode n'empêchera pas Pascal Geoffroy de continuer d'exercer son ministère. Au contraire. « Quitter l'Eglise ? Pourquoi ? Ce serait très orgueilleux de ma part de partir. Mais ce débat n'est pas fini. Il va se poursuivre. Je vais m'organiser avec d'autres protestants de mon Eglise qui partagent mon point de vue. »

Il est en effet frappant de constater que le débat qui devait être conclu par le Synode de l'Eglise protestante unie ne fait que continuer. Plusieurs paroisses ont dit leur franche incompréhension devant une décision pourtant votée par 94 délégués contre 3. Parmi ces paroisses, certaines sont connues pour leur dynamisme et pour le nombre important de jeunes chrétiens engagés. C'est le cas de la paroisse du Temple du Marais du pasteur Gilles Boucomont et de la paroisse de Paris-Belleville. Ce débat continuera donc.

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