Rappel du premier message :
Depuis que les témoins de Jéhovah distribuent largement des invitations à la « fête du souvenir » pour commémorer la vie offerte en sacrifice par le Christ et l’espérance qui en découle, les journalistes assistent plus facilement à cet office spécial, bien que leurs autres réunions cultuelles restent ouvertes au public toute l’année.
Au printemps 2010, une première page de l’hebdomadaire normand L’Éveil de Pont-Audemer posait la question « Témoins de Jéhovah : Qui sont-ils vraiment ? » Deux journalistes ont expliqué comment s’est passée leur visite surprise à l’occasion d’une réunion commémorative de la mort de Jésus. Arrivés dans la discrète « salle du Royaume » indiquée par une plaque dorée, les observateurs ont constaté que la célébration a commencé pile à l’heure mentionnée sur l’invitation reçue dans nombre de boîtes aux lettres. Les hommes, les femmes et les enfants, étaient pour la plupart élégamment vêtus pour se réunir dans ce « grand salon », sans crucifix, ni cierge, ni encens. Aussitôt, ils ont été aimablement accueillis et se sont présentés comme de simples curieux. L’un des responsables à l’accueil les a placés là où de rares sièges semblaient encore libres. Tout le monde écoutait silencieusement et vérifiait dans son propre exemplaire de la Bible les versets cités. Un encadré a décrit précisément le déroulement de ce Mémorial, qui correspond au dernier repas partagé par Jésus avec ses apôtres. Après un chant de louange à Dieu et une prière d’introduction, un discours a expliqué l’espérance que nourrissent les chrétiens grâce au sacrifice du Christ : la vie éternelle dans un monde meilleur, sous la direction du Royaume de Dieu. Le seul rituel de la soirée a consisté à faire passer parmi les assistants le pain et le vin, emblèmes qui symbolisent le corps et le sang de Jésus. Un cantique et une prière ont conclu cette cérémonie d’une durée inférieure à une heure.
Interrogé sur l’esprit de communauté et la fréquentation des gens qui ne partagent pas la même foi, l’un des fidèles a expliqué simplement : « quand vous êtes dans une situation gênante ou en compagnie de personnes qui ont des comportements auxquels vous n’adhérez pas, vous ne cherchez pas forcément à les fréquenter ». En fait, il en ressort qu’il n’y a pas d’interdiction, ces rapprochements entre coreligionnaires se font naturellement : les valeurs partagées permettent de se sentir plus à l’aise avec les autres et les activités cultuelles régulières créent des liens. Ces rapprochements entre membres d’une même culture plus ou moins minoritaire sont courants, « comme les musulmans ou les juifs qui restent souvent entre eux » ajoute l’interviewé… Un article séparé examine plus en détail leurs valeurs morales : « Le mode de vie des Témoins de Jéhovah est basé sur les valeurs qu’ils trouvent dans leur interprétation de la Bible. Il se doit de mettre en pratique les principes de la Bible en tout temps : au foyer, au travail et lorsqu’il se divertit. Ils proclament aussi un grand respect pour l’institution familiale. » À partir du témoignage d’un fidèle et de recherches documentaires, les habituelles idées reçues y sont également passées au crible : vraies ou fausses ?
L’année suivante, c’est au tour de L’Écho de la Lys de titrer en Une : « Immersion chez les Témoins de Jéhovah [20] ». Cette fois-ci, intriguée par un dépliant sur la fin des souffrances trouvé dans son courrier, une journaliste du groupe La Voix du Nord s’est rendue à l’une des réunions dominicales de ces « irréductibles » pour qui « Noël sera un jour comme les autres ». Dès son entrée, elle a joué cartes sur table et expliqué sa visite dans le cadre d’une enquête pour la presse régionale. D’abord surpris, les fidèles l’ont saluée avec un sourire de bienvenue. En attendant un responsable, elle a observé des personnes bien habillées, comme des catholiques « endimanchés pour aller à la messe », puis a découvert l’intérieur du lieu de culte, une sorte de « salle des fêtes en mieux » où règne une ambiance chaleureuse. L’orateur du jour a justifié sa méfiance vis-à-vis de la presse, parce qu’elle entretient trop souvent des préjugés. Durant son discours, les assistants ont été encouragés à ouvrir leur Bible et à examiner les passages cités en référence. Un regard discret sur le panneau d’affichage (réflexe de reporter de terrain) a remarqué avec surprise une copie du bilan financier, permettant à chacun de vérifier les comptes de son association locale. Outre les réponses apportées par un responsable de la communication à quatre questions, un petit encart traite brièvement la question : secte ou religion ? Le ministère de l’Intérieur les considère « comme culte à part entière », dont le statut d’association cultuelle a été confirmé par le Conseil d’État. Si les témoins de Jéhovah étaient recensés parmi les sectes par des rapports parlementaires, le gouvernement a rappelé que ces documents n’ont pas force de loi et ne peuvent entraîner aucune mesure discriminatoire. Le directeur général des Renseignements généraux [21] à l’époque est également cité, puisqu’il a estimé en 2007 que « les témoins de Jéhovah ne méritaient pas d’être diabolisés ».
« Qui sont les témoins de Jéhovah ? », L’Éveil de Pont-Audemer, 6 avril 2010.
Depuis que les témoins de Jéhovah distribuent largement des invitations à la « fête du souvenir » pour commémorer la vie offerte en sacrifice par le Christ et l’espérance qui en découle, les journalistes assistent plus facilement à cet office spécial, bien que leurs autres réunions cultuelles restent ouvertes au public toute l’année.
Au printemps 2010, une première page de l’hebdomadaire normand L’Éveil de Pont-Audemer posait la question « Témoins de Jéhovah : Qui sont-ils vraiment ? » Deux journalistes ont expliqué comment s’est passée leur visite surprise à l’occasion d’une réunion commémorative de la mort de Jésus. Arrivés dans la discrète « salle du Royaume » indiquée par une plaque dorée, les observateurs ont constaté que la célébration a commencé pile à l’heure mentionnée sur l’invitation reçue dans nombre de boîtes aux lettres. Les hommes, les femmes et les enfants, étaient pour la plupart élégamment vêtus pour se réunir dans ce « grand salon », sans crucifix, ni cierge, ni encens. Aussitôt, ils ont été aimablement accueillis et se sont présentés comme de simples curieux. L’un des responsables à l’accueil les a placés là où de rares sièges semblaient encore libres. Tout le monde écoutait silencieusement et vérifiait dans son propre exemplaire de la Bible les versets cités. Un encadré a décrit précisément le déroulement de ce Mémorial, qui correspond au dernier repas partagé par Jésus avec ses apôtres. Après un chant de louange à Dieu et une prière d’introduction, un discours a expliqué l’espérance que nourrissent les chrétiens grâce au sacrifice du Christ : la vie éternelle dans un monde meilleur, sous la direction du Royaume de Dieu. Le seul rituel de la soirée a consisté à faire passer parmi les assistants le pain et le vin, emblèmes qui symbolisent le corps et le sang de Jésus. Un cantique et une prière ont conclu cette cérémonie d’une durée inférieure à une heure.
Interrogé sur l’esprit de communauté et la fréquentation des gens qui ne partagent pas la même foi, l’un des fidèles a expliqué simplement : « quand vous êtes dans une situation gênante ou en compagnie de personnes qui ont des comportements auxquels vous n’adhérez pas, vous ne cherchez pas forcément à les fréquenter ». En fait, il en ressort qu’il n’y a pas d’interdiction, ces rapprochements entre coreligionnaires se font naturellement : les valeurs partagées permettent de se sentir plus à l’aise avec les autres et les activités cultuelles régulières créent des liens. Ces rapprochements entre membres d’une même culture plus ou moins minoritaire sont courants, « comme les musulmans ou les juifs qui restent souvent entre eux » ajoute l’interviewé… Un article séparé examine plus en détail leurs valeurs morales : « Le mode de vie des Témoins de Jéhovah est basé sur les valeurs qu’ils trouvent dans leur interprétation de la Bible. Il se doit de mettre en pratique les principes de la Bible en tout temps : au foyer, au travail et lorsqu’il se divertit. Ils proclament aussi un grand respect pour l’institution familiale. » À partir du témoignage d’un fidèle et de recherches documentaires, les habituelles idées reçues y sont également passées au crible : vraies ou fausses ?
L’année suivante, c’est au tour de L’Écho de la Lys de titrer en Une : « Immersion chez les Témoins de Jéhovah [20] ». Cette fois-ci, intriguée par un dépliant sur la fin des souffrances trouvé dans son courrier, une journaliste du groupe La Voix du Nord s’est rendue à l’une des réunions dominicales de ces « irréductibles » pour qui « Noël sera un jour comme les autres ». Dès son entrée, elle a joué cartes sur table et expliqué sa visite dans le cadre d’une enquête pour la presse régionale. D’abord surpris, les fidèles l’ont saluée avec un sourire de bienvenue. En attendant un responsable, elle a observé des personnes bien habillées, comme des catholiques « endimanchés pour aller à la messe », puis a découvert l’intérieur du lieu de culte, une sorte de « salle des fêtes en mieux » où règne une ambiance chaleureuse. L’orateur du jour a justifié sa méfiance vis-à-vis de la presse, parce qu’elle entretient trop souvent des préjugés. Durant son discours, les assistants ont été encouragés à ouvrir leur Bible et à examiner les passages cités en référence. Un regard discret sur le panneau d’affichage (réflexe de reporter de terrain) a remarqué avec surprise une copie du bilan financier, permettant à chacun de vérifier les comptes de son association locale. Outre les réponses apportées par un responsable de la communication à quatre questions, un petit encart traite brièvement la question : secte ou religion ? Le ministère de l’Intérieur les considère « comme culte à part entière », dont le statut d’association cultuelle a été confirmé par le Conseil d’État. Si les témoins de Jéhovah étaient recensés parmi les sectes par des rapports parlementaires, le gouvernement a rappelé que ces documents n’ont pas force de loi et ne peuvent entraîner aucune mesure discriminatoire. Le directeur général des Renseignements généraux [21] à l’époque est également cité, puisqu’il a estimé en 2007 que « les témoins de Jéhovah ne méritaient pas d’être diabolisés ».
« Qui sont les témoins de Jéhovah ? », L’Éveil de Pont-Audemer, 6 avril 2010.