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Comment croire en Dieu après Auschwitz ?

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Josué

Josué
Administrateur

Comment croire en Dieu après Auschwitz ?
CORINE CHABAUD
CRÉÉ LE 20/01/2015 / MODIFIÉ LE 20/01/2015 À AFP
Il y a 70 ans, l’Armée rouge libérait le camp le plus emblématique de la barbarie nazie, découvrant l’horreur absolue. Depuis, la tragédie de la Shoah interroge la toute-puissance de Dieu. La Vie vous propse deux témoignages d'anciens déportés.

Yvette Lévy. Déportée à Auschwitz à 18 ans, elle y est restée neuf mois.
Dans sa maison de Noisy-le-Sec (93), où elle vit depuis plus de 60 ans, Yvette Lévy, née à Paris en 1926, raconte son passé de dépor- tée avec la volubilité de ceux qui ont conscience d’une urgence. Comme si, à 88 ans, elle ne voulait jamais cesser de témoigner. Cette rescapée, qui a effectué plus de 200 voyages à Auschwitz-Birkenau avec des jeunes et des adultes, a à cœur d’expliquer la violence et la barbarie dans ses moindres détails. Née Dreyfuss (« avec deux s, donc sans lien de parenté avec le capitaine »), elle raconte sa famille chassée d’Alsace en 1940. L’étoile jaune dès 1942. Les faux papiers au nom de Duprat. Son engagement de scout auprès des Éclaireurs israélites de France. Son activité secrète et périlleuse à l’Ugif (Union générale des israélites de France) pour mettre à l’abri les enfants juifs dont les parents avaient été arrêtés. Elle- même a été déportée début août 1944, dans le convoi n° 77. Elle dit l’arrivée en train directement au fond du camp de Birkenau, « les cris gutturaux en allemand dans la nuit noire », et surtout « l’odeur épouvantable », âcre, gravée à jamais dans sa mémoire. « Cette nuit-là, 2 796 Tziganes sont partis en fumée dans les fours crématoires », rappelle-t-elle. Elle raconte aussi le tri entre les hommes et les femmes, le passage odieux dans la zone de désinfection, où, « dénudé, tu perds ton âme », la puanteur abominable des latrines, les diarrhées, la dysenterie, les pyjamas rayés des hommes, les guenilles des femmes. Et Dieu dans tout cela ? « J’étais croyante. Je me souviens avoir jeûné le jour de Kippour, avec une vingtaine de camarades. J’ai dû exécuter les corvées le ventre vide. Et celles qui avaient mangé nos rations n’ont pas voulu. »

Enfant, Yvette a été élevée dans la religion juive. Elle mangeait kasher. Elle respectait les fêtes traditionnelles, surtout lors des vacances chez ses grands-parents, en Alsace. Une fois déportée, les prières l’ont accompagnée. Elle récitait le Shema Israël, comme les chrétiens récitent le Notre Père, une façon de se raccrocher à une planche de salut. « Certaines, à leur retour, sont devenues très pratiquantes. Pour remercier Dieu de les avoir sauvées. Moi, je suis restée pareille. Mais il y a 30 ans encore, je me sentais en colère contre lui. Je pensais : “Où était Dieu quand les enfants partaient en fumée dans les cheminées des crématoires ?” Et je me demandais pourquoi j’avais survécu quand eux étaient morts. En vieillissant, j’ai fini par laisser Dieu tranquille et par ne plus lui en vouloir. »

Quand Yvette est rentrée, elle a retrouvé ses parents et ses deux frères. À la Gestapo, elle avait déclaré qu’ils étaient tous morts dans des bombardements. En effet, Noisy-le-Sec avait été copieusement bombardé en avril 1944, il y avait des tombes anonymes au cimetière de sa ville : on l’avait crue ! Quelques années plus tard, elle a épousé Robert Lévy, un imprimeur juif non pratiquant. Eux et leur fille Martine, qui a fait sa bat-mitsvah (« communion ») et suivi un cours religieux, ont respecté les fêtes. « Je me suis toujours raccrochée aux coutumes dans lesquelles j’ai été élevée. Je suis restée fidèle à mes racines », confie- t-elle. Surtout, elle s’est réconciliée avec Dieu.

Henri Borlant. Déporté à Auschwitz à 15 ans. Il y est resté près de trois ans.
Né en 1927, il a grandi à Paris dans une famille juive non pratiquante. Henri Borlant ne sait si ses parents, émigrés de Russie, étaient croyants ou non, mais ils ne mangeaient pas kasher et ne faisaient pas shabbat. La famille obéissait à un simple rituel : elle fêtait Pessah (Pâque) chez la grand-mère et le grand-père d’Henri, un homme très pieux à la longue barbe. En 1939, la veille de la mobilisation générale du 1er septembre, la famille a, comme tous les habitants du arrondissement de Paris, été évacuée dans le Maine-et-Loire. Et a échoué à Saint-Lambert-du-Lattay, près d’Angers. Scolarisé dans l’école privée du village, Henri Borlant a été alors initié à la religion catholique par « monsieur l’abbé », instituteur de l’établissement. À la demande de l’enseignant, lui et son frère Bernard ont été baptisés. « Cet homme était passionné et passionnant. Jusqu’ici à la maison, il n’y avait pas de livres. J’étais un gamin inculte. Comme j’étais un élève studieux et discipliné, et parce que l’instruction religieuse comptait double, j’ai appris. Je me suis senti gagné par la foi absolue de cet homme, qui nous parlait avec son cœur. Il était mon modèle : il m’a converti et il a éveillé en moi le désir de convertir, au point que j’imaginais devenir prêtre. »

Le 15 juillet 1942, la veille de la rafle du Vél’d’Hiv, Henri, 15 ans, est déporté à Auschwitz-Birkenau avec son frère Bernard, 17 ans, sa sœur Denise, 21 ans, et son père Aaron, 54 ans. Henri a été arrêté avec un scapulaire et une médaille donnée par l’évêque d’Angers pour sa confirmation. Adolescent timide et craintif, il s’est vite réfugié dans les prières intérieures. « Les premières fois que j’ai reçu des coups, je me suis surpris à penser : “Mon Dieu, pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font.” Je priais aussi pour ma mère, que j’adorais, par réflexe et par habitude. » Son père n’a tenu que deux mois, son frère, trois mois et demi. Sa sœur n’est pas revenue. Lui a survécu. Selon le militant de la mémoire de la Shoah Serge Klarsfeld, il est le seul survivant des 6 000 enfants juifs déportés dans le convoi n° 8 en juillet 1942. Durant 28 mois, il a enduré la faim, les coups, le typhus, la dysenterie. Il a échappé à la chambre à gaz, mais a vu des gens s’éteindre, pendus, étranglés, le crâne fracassé. « Je voyais tant de monde mourir autour de moi. Je n’étais pas plus malin qu’un autre, mais je survivais. J’étais sûr alors que le Bon Dieu me protégeait. Je me sentais une ligne directe avec lui. J’étais un saint et un martyr, comme les premiers chrétiens. » Pas question bien sûr de prier devant ses geôliers. « Prier, c’était s’échapper des barbelés par la pensée et déjà être un homme. Pour les nazis, nous n’étions que des objets, bons pour l’extermination. »

Henri Borlant, auteur en 2011 du récit Merci d’avoir survécu (Seuil), explique en premier lieu par sa foi le fait de ne pas être mort. À son retour, en avril 1945, il retrouve sa mère et ses frères et sœurs plus jeunes à Paris. La rue sent le printemps. Il regarde les filles et... enterre sa vocation de prêtre ! Il étudie d’arrache-pied, malgré sa tuberculose pulmonaire, et finit par devenir médecin. Imbibé de lectures, pétri de poésie et de sciences, il ne croit plus. Il épouse Hella, Allemande de famille protestante. Elle est non croyante, viscéralement antinazie, toujours sa complice et son amour à ce jour. « La science et la foi vont difficilement ensemble. J’avais besoin de rationnel, je suis devenu un laïc. Avec la conviction que les humanistes qui font le bien par générosité, sans attendre une récompense de l’au-delà, c’est mieux encore que les dévots. Je n’ai jamais rejeté la religion non plus, car je sais qu’elle est parfois nécessaire pour tenir debout. » Il reste guidé par des valeurs morales transmises par ses parents, et par son « abbé », ami fidèle retrouvé après la guerre. Jamais il n’a imputé à une puissance divine la responsabilité d’Auschwitz. « Ce sont bien les hommes qui ont massacré et voulu exterminer tous ces innocents », dit-il aujourd’hui, âgé de 88 ans. Il y a un an, épreuve douloureuse pour lui, Danièle, l’une de ses quatre filles, est décédée dans de terribles souffrances. Elle était la seule croyante de la famille. Avec elle, il est retourné à la synagogue.

samuel

samuel
Administrateur

"Mes souvenirs d'Auschwitz"
Le Point - Publié le 27/01/2015 à 06:43

Sarah Lichtsztejn-Montard et sa mère ont été déportées à Auschwitz-Birkenau, avant d'être libérées par l'armée anglaise il y a 70 ans aujourd'hui. 


Comment croire en Dieu après Auschwitz ? Ria-3069653-jpg_2685521_652x28470 ans après la libération du camps d'Auschwitz-Birkenau, les ruines des chambres à gaz et les fours crématoires, que les nazis ont fait sauter avant de fuir, choquent les visiteurs autant que les ruines de quelque 300 baraquements qui s'étendent à perte de vue sur un terrain de près de 200 hectares. © Valeriy Melnikov / AFP





Par JAMILA ARIDJ


À 86 ans, Sarah Montard née Lichtsztejn peut oublier ce qu'elle est venue chercher dans une pièce, retourner dans une autre sans savoir ce qu'elle y fait. Avec le temps, la mémoire s'envole. Reste pourtant cette "période" de sa vie qu'elle n'oublie pas, ces douze mois passés dans les camps de la mort, qu'elle restitue avec détails. Des souvenirs tatoués à jamais. 

Elle avait 14 ans, le 15 juillet 1942, quand elle apprend par une camarade qu'une arrestation massive de femmes, d'enfants et de vieillards se prépare à Paris. Elle le rapporte à sa mère qui hausse les épaules. Pour la rassurer, elle lui promet de rester éveillée toute la nuit. Elle finira par s'endormir sur la chaise de la cuisine. Le lendemain à l'aube, un inspecteur en civil et un gardien de la paix frappent à la porte et somment la mère de réunir quelques affaires dans une valise. Sarah ne figure pas sur la liste des personnes recherchées, qu'importe, on l'y ajoute d'un coup de crayon. 


"J'avais honte et j'étais terrifiée"



"Ma mère les suppliait à genoux de ne pas m'embarquer, j'avais honte. J'avais honte et j'étais terrifiée, raconte-t-elle. La rue était pleine de parents hagards qui portaient leurs enfants mal réveillés qui hurlaient. Des policiers les entouraient comme des criminels. Nous étions faits prisonniers parce que nous étions juifs."  

Le convoi traverse Paris en bus et termine rue Nelaton dans le 15e arrondissement, devant le Vél d'Hiv. "Tout le monde se demandait : Que va-t-on faire de nous ? Les policiers nous répondaient : Vous allez travailler en Allemagne." "Ma mère y a cru : le travail à l'usine, les enfants à l'école et tout le monde qui se retrouvait le soir autour de la table. Mais à mesure qu'arrivaient d'autres "cargaisons" faites d'handicapés, d'amputés, de paralysés, le mensonge des policiers se brisait." "Ma mère m'a demandé de profiter du brouhaha de la foule pour m'enfuir. Elle m'a dit qu'elle me suivrait quelques minutes après. Nous avons réussi." 

Josué

Josué
Administrateur

Dans les camps de concentration, les docteurs de l'horreur
Par L'Express, publié le 27/01/2015 à  18:45

Qui étaient ces médecins-bourreaux des camps de la mort? Comment ont-ils pu s'abriter derrière le simulacre de la science? Dans Hippocrate aux Enfers, Michel Cymes livre son diagnostic. Extraits
http://static.lexpress.fr/medias_10147/w_2048,h_890,c_crop,x_0,y_730/w_605,h_270,c_fill,g_north/nuremberg-doctors-trial-victim-testifies_5195543.jpg
Dans les camps de concentration, les docteurs de l'horreur
Une victime des expérimentations nazies montre ses cicatrices lors du procès de Nuremberg, en 1946.
DPA/AFP
Lui seul pouvait écrire ce livre-là. Michel Cymes n'est pas seulement le présentateur du Magazine de la santé, sur France 5, et le chouchou du Zapping, sur Canal+. Il est aussi médecin et petit-fils de déportés. A ce titre, il portait cet ouvrage en lui depuis des années. Refusant l'idée préconçue que les bourreaux des camps étaient "des ratés, des praticiens pas très malins, influencés par leur environnement et l'idéologie", il s'interroge: "Comment peut-on vouloir épouser un métier dont le but ultime est de sauver des vies, et donner la mort à ceux que l'on ne considère plus comme des êtres humains?"

Des expériences menées de manière "désintéressée"
[...] Nous sommes à la fin de 1946. Le procès de Nuremberg, qui s'est tenu de novembre 1945 à octobre 1946, vient à peine de s'achever que débute le procès des médecins, un des procès qui se sont aussi tenus à Nuremberg. La tâche des experts est loin d'être aisée: ils doivent rendre la justice pour des actes que l'évidence et le sentiment font immédiatement basculer dans l'horreur, l'horreur inqualifiable et inimaginable des expérimentations sur l'être humain. [...] Les membres de la commission, puis l'auditoire, découvrent qu'à Dachau, Sigmund Rascher a fait agoniser des prisonniers dans des piscines glacées pour mener des recherches sur l'hypothermie; qu'à Buchenwald et Natzwiller les victimes ont été infectées sciemment avec du typhus, du choléra et d'autres maladies infectieuses; qu'à Ravensbrück, il s'agissait de casser les genoux des femmes pour mener des expériences sur les muscles; qu'à Auschwitz, Mengele a eu tout le loisir de donner libre cours à ses fantasmes sur la gémellité. [...]

A mon souvenir se sont ajoutés le négationnisme, le révisionnisme, l'"humorisme" nauséabond, toutes les petites phrases entendues, sibyllines, prononcées de façon anodine: "C'est pas bien ce qu'ils ont fait, mais ça a quand même fait avancer la médecine..." Et si c'était vrai? Impossible. Dans mon esprit cartésien scientifique, dans mon petit cerveau de médecin nourri à l'éthique, l'horreur n'aboutit pas à des avancées médicales. Je me persuadai que de tels tortionnaires étaient tous de petits médecins, rejetés par leurs pairs, ridiculisés par la faculté et qui avaient trouvé, enfin, les moyens de prouver qu'on se trompait sur eux.

[...] Une autre idée préconçue est que ces expériences n'aient eu aucune utilité. Il est vrai que, d'un point de vue méthodologique, elles ne sont pas "reproductibles" et que, d'un point de vue statistique, elles ne sont pas représentatives (le panel est "trop" restreint). En outre, ces expériences n'apprirent rien que l'on ne sût déjà sur l'hypothermie, la mescaline, la consommation d'eau salée, l'évolution des plaies ouvertes ou le déroulement des maladies infectieuses (jusqu'à la mort). Toutefois, les résultats n'ont pas tous été inexploités, à défaut d'être inexploitables.

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Huit des 23 médecins ou infirmières jugés au procès de Nuremberg, le 21 novembre 1946, pour des expérimentations contraire au serment d'Hippocrate sur des prisonniers de camps de concentration.
Huit des 23 médecins ou infirmières jugés au procès de Nuremberg, le 21 novembre 1946, pour des expérimentations contraire au serment d'Hippocrate sur des prisonniers de camps de concentration.

DPA / AFP

Torturer l'homme pour épargner les bêtes
[...] L'élément le plus intéressant, pour comprendre, est à mes yeux les arguments que les médecins ont donnés pour leur défense lors du procès. Naturellement, je ne crois pas qu'ils soient justes, mais ils témoignent de leur vérité, de l'histoire, dont ces médecins voulaient qu'elle soit crue, à commencer peut-être par eux-mêmes. Certes, il s'agissait de sauver sa peau, mais aussi peut-être de sauver son âme. Leurs arguments sont au nombre de sept: le caractère obsolète du serment d'Hippocrate, l'analogie avec les expériences menées aux Etats-Unis, la responsabilité du totalitarisme hitlérien, le caractère désintéressé des chercheurs, le souhait d'améliorer le sort de l'Humanité, la limite des modèles animaux expérimentaux et l'occasion pour les détenus de se racheter pour les crimes qu'ils ont commis.

[...] Certains de ces arguments inviteraient à rire s'ils n'étaient à pleurer, de rage et de dégoût. Le pire est sans doute celui concernant l'impossibilité de mener des expériences sur les animaux. Dès 1933, dans la droite ligne de la lubie végétarienne de Hitler, une loi interdit d'infliger de mauvais traitements et de la souffrance aux animaux. Ainsi, les médecins, en torturant des hommes, épargnaient des bêtes, et respectaient la loi. Ils n'étaient que des exécutants: "vous, les médecins, n'êtes que les instruments", disait Himmler. En plus, ils n'agissaient pas de manière intéressée. C'est vrai, ces expériences n'ont pas rapporté un kopeck, au moins durant la guerre.

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Une polonaise, issue du camp de concentration nazi de Ravensbruck, au nord de Berlin, en Allemagne, témoigne par ses cicatrices des horreurs orchestrées par des médecins, alors jugé au procès de Nuremberg, le 21 novembre 1946.
Une polonaise, issue du camp de concentration nazi de Ravensbruck, au nord de Berlin, en Allemagne, témoigne par ses cicatrices des horreurs orchestrées par des médecins, alors jugé au procès de Nuremberg, le 21 novembre 1946.

DPA / AFP

Les femmes, elles aussi, bons petits soldats du Reich
Au procès de Nuremberg, l'infirmière Herta Oberheuser explique: "Pour une femme, en Allemagne, il était pratiquement impossible d'entrer dans un service de chirurgie. Il a fallu que j'arrive au camp de concentration de Ravensbrück pour en avoir l'occasion" [...] Ses "interventions" dépassent l'entendement. A coups de marteau, les os de la jambe sont cassés. Puis les plaies sont infectées avec des staphylocoques, des streptocoques, des morceaux de bois, des éclats de verre, tout ce qui passe entre les mains de ces médecins-bourreaux. Ce sont des morceaux d'os des jambes longs de plusieurs centimètres qui sont enlevés. Le but? Tester des médicaments.

[Condamnée au procès de Nuremberg à vingt ans de prison "seulement"], elle est libérée de la prison de Landsberg [Bavière, ndlr] en 1952, sa peine ayant été réduite. Le bon petit soldat du Reich reprend du service et s'installe comme pédiatre dans un modeste village du Schleswig-Holstein, Stocksee. Elle y coule des jours paisibles, pèse, mouche, conseille et vaccine jusqu'en 1956, date à laquelle elle est reconnue par d'anciennes détenues de Ravensbrück. Il faudra l'intervention du ministre de l'Intérieur de ce Land pour qu'elle soit interdite d'exercice, en août 1958. Rien n'arrête cette femme déterminée et la volonté triomphe: elle va en appel et obtient la révocation de la décision le 28 avril 1961. [Elle mourra dans une maison de retraite en 1978].

Des expérimentateurs toujours à l'oeuvre après la guerre
[...] Avec la science telle qu'elle a été déformée par l'idéologie du IIIe Reich, Hippocrate est descendu aux enfers: au lieu de soigner, cette anti-médecine tue. Elle ne sait pas faire autrement, en voici une ultime preuve: vous souvenez-vous du scandale de la thalidomide? C'était en 2008, mais l'affaire remonte aux années 1950. Aux futures mères [...], on promettait une nouvelle libération: un produit miracle permettait de supprimer les nausées de début de grossesse. Le "médicament" s'appelait Contergan, ses enfants sont nés avec des malformations si monstrueuses que je préfère ne pas les citer. La paternité de ce poison revient à Richard Kuhn [l'inventeur du gaz Soman] et à l'entreprise IGFarben [qui produisit le Zyklon B]."



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Hyppocrate aux enfers, les médecins des camps de la mort de Michel Cymes, aux éditions Stock, 208 pages, 18,50 euros.
Hyppocrate aux enfers, les médecins des camps de la mort de Michel Cymes, aux éditions Stock, 208 pages, 18,50 euros.

Edition Stock









Il y a 70 ans, le camp d'Auschwitz était libérée

Auschwitz
Dans les camps de concentration, les docteurs de l'horreur
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Des anciens détenus se recueillent à Auschwitz
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Mikael

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MODERATEUR
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J'ai regardé l'émission sur la deux hier soir.
Il clair que les alliés savaient ce qui se passait dans les camps de concentrations.

Josué

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Administrateur

Chrétiens en débats

Comment croire en Dieu après Auschwitz ?
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Il y a 70 ans, l’Armée rouge libérait le camp le plus emblématique de la barbarie nazie, découvrant l’horreur absolue. Depuis, la tragédie de la Shoah interroge la toute-puissance de Dieu.

> A lire aussi : Comment croire en Dieu après Auschwitz ?

La scène se trouve dans le premier ouvrage publié par Elie Wiesel, la Nuit, paru en 1958 aux éditions de Minuit. Prisonnier au camp de Monowitz-Buna, dépendant d’Auschwitz (Pologne), Eliezer (Elie Wiesel) assiste régulièrement, avec les autres détenus, à des exécutions. Les SS forcent les détenus à défiler devant les condamnés qui viennent d’être pendus et à les regarder. Un jour, parmi ces condamnés se trouve un garçon de 12 ans. Trop léger pour mourir sur le coup, il agonise plus d’une demi-heure au bout de la corde. « Et nous devions le regarder bien en face. Il était encore vivant lorsque je passais devant lui. Sa langue était encore rouge, ses yeux pas encore éteints. Derrière moi, j’entendis (un détenu)demander : “Où donc est Dieu ?” Et je sentais en moi une voix qui lui répondait : “Où il est ? – Le voici : il est pendu ici, à cette potence…” »

Peuple élu ou peuple maudit ?
Où donc était Dieu ? Soixante-dix ans après la libération du camp d’Auschwitz, le 27 janvier 1945, la réponse à cette question continue de hanter bien des consciences. Dieu était-il là, comme l’écrit Elie Wiesel, en train de mourir au bout d’une corde ? Était-il présent mais impuissant ? Était-il absent ? Indifférent ?

La confrontation au mal et à l’injustice a toujours suscité les interrogations et parfois la révolte des croyants, surtout de ceux dont le Dieu est censé être bon, ou en tout cas juste, comme c’est le cas du dieu des juifs et des chrétiens. Dans la Bible, le livre de Job tente déjà de répondre à cette interpellation. À la suite du fameux tremblement de terre de Lisbonne, qui fit des dizaines de milliers de victimes le 1er novembre 1755, théologiens et philosophes s’efforcèrent eux aussi de « sauver Dieu » dans ce qu’on appelle des théodicées. Les controverses furent vives et laissèrent des traces dans l’histoire de la pensée. Mais la Shoah a posé la question de Dieu de manière inédite. Et pas seulement en raison de l’ampleur ou de l’intensité de la tragédie.

Dans un célèbre petit texte sur le Concept de Dieu après Auschwitz (1984), le philosophe Hans Jonas (1903-1993) montre que jusque-là les juifs avaient tant bien que mal réussi à supporter théologiquement les persécutions dont ils étaient accablés. De deux manières. D’abord en invoquant la rupture de l’alliance avec Dieu – les juifs, oublieux de cette alliance, s’exposent au malheur, qui ne manque pas d’arriver. Ensuite en acceptant le martyre pour la « sanctification du nom » (kiddoush hashem), un témoignage radical impliquant malgré tout un choix : celui de ne pas renier sa foi et les règles qui s’y attachent face à l’adversité, par exemple face aux chrétiens voulant les convertir. Ces deux justifications permettaient en quelque sorte de laisser une chance à Dieu et de donner un sens à l’Histoire. Mais avec la Shoah, les Juifs sont tués parce qu’ils sont Juifs et c’est tout. Peu importe leur fidélité ou leur infidélité, leur foi ou leur incroyance, leur courage ou leur lâcheté.

À proprement parler, et sauf exceptions, on ne peut pas parler de martyre pour ceux qui sont morts à Auschwitz, puisqu’ils n’avaient pas de choix du tout. L’élection se change en malédiction. Et on ne voit vraiment pas quel sens donner à ce renversement. « Je pense que le seul fait qu’Auschwitz ait existé devrait interdire à quiconque, de nos jours, de prononcer le mot Providence », écrit ainsi Primo Levi (1919-1987) dans Si c’est un homme (1947).

La fin de la toute-puissance de Dieu
De fait, à peu près tous ceux qui ont essayé de penser Dieu après Auschwitz sont d’accord sur ce point : il n’est pas sorti indemne des camps. Certains, comme Primo Levi, ont tout simplement cessé de croire en lui. Ce qui, d’une certaine manière, règle le problème. D’autres, comme Hans Jonas, ont essayé – en philosophes – de poser à nouveau la question classique de la théodicée. Quel est ce Dieu qui a pu laisser faire ça ?

Dire que Dieu est mauvais n’a pas de sens du point de vue du monothéisme juif (et chrétien, pourrait-on ajouter). Dire qu’il est insondable non plus : l’histoire biblique est d’abord celle d’une révélation, du don de la Loi, des préceptes, des interventions des prophètes… Tout n’est pas forcément clair, mais il ne saurait être question de parler d’un Dieu dont l’action (ou l’inaction) serait totalement en dehors de notre capacité de compréhension. Reste la toute-puissance, dernier des trois attributs traditionnellement attachés au concept de Dieu (bonté, omniscience, omnipotence).

Pour Jonas, il faut donc se résoudre à penser Dieu comme n’étant pas tout-puissant. « Si Dieu, d’une certaine manière et à un certain degré, doit être intelligible (et nous sommes obligés de nous y tenir), alors il faut que sa bonté soit compatible avec l’existence du mal, et il en va ainsi seulement s’il n’est pas tout-puissant. C’est alors seulement que nous pouvons maintenir qu’il est compréhensible et bon, malgré le mal qu’il y a dans le monde. » Jonas précise que c’est au moment de la création du monde que Dieu aurait donné sa toute-puissance.

La présence divine au fond de l’abîme
Auschwitz est donc le nom de cet événement qui a révélé l’impuissance de Dieu. Dès lors, l’humanité endosse une nouvelle responsabilité. La responsabilité du mal commis, bien sûr, mais aussi de tout ce qui est fait pour le combattre ou, à tout le moins, pour témoigner au nom d’une autre puissance que celle du Mal. D’une certaine manière, quand Dieu n’est plus en mesure d’aider les hommes, c’est à eux qu’il revient d’aider Dieu.

Dans un texte célèbre de son journal, Etty Hillesum (1914-1943), qui mourra à Auschwitz, s’adresse à lui en ces termes : « Oui, mon Dieu, tu sembles assez peu capable de modifier une situation finalement indissociable de cette vie. Je ne t’en demande pas compte, c’est à toi au contraire de nous appeler à rendre des comptes, un jour. Il m’apparaît de plus en plus clairement à chaque pulsation de mon cœur que tu ne peux pas nous aider, mais que c’est à nous de t’aider et de défendre jusqu’au bout la demeure qui t’abrite en nous… » (prière du dimanche 12 juillet 1942, texte extrait d’Une vie bouleversée, Points).

C’est peut-être aussi dans cette perspective qu’on peut interpréter certains actes héroïques qui ont pris place dans les camps. Ainsi l’histoire de ­Maximilien Kolbe. Ce franciscain polonais, canonisé par Jean Paul II en 1982, est mort à Auschwitz après avoir pris la place d’un de ses compatriotes, père de famille, qui venait d’être condamné à mort avec neuf autres prisonniers, lui sauvant ainsi la vie. Sa longue agonie – deux semaines de famine dans un bunker souterrain avec ses compagnons avant d’être exécuté d’une piqûre de phénol – renvoie pour les chrétiens à celle du Christ. Ce qui fait dire à certains que si Dieu n’était pas à Auschwitz, le Christ, lui, y était. En d’autres termes, et sans forcément ramener la Shoah à une interprétation chrétienne, il demeure possible de penser la présence de Dieu au fond de l’abîme, à condition d’accepter l’idée de sa faiblesse et de son impuissance.

Le risque de l’effacement
Cette idée d’un Dieu faible renvoie à son possible effacement de l’histoire des hommes. Et ce n’est pas un hasard si les juifs ont été particulièrement visés. Dans son discours prononcé à Auschwitz le 28 mai 2006, Benoît XVI, méditant sur une stèle du camp écrite en hébreu, rappelait ainsi la dimension quasi théologique du projet nazi d’extermination : « Au fond, ces criminels violents, au moyen de l’anéantissement de ce peuple, entendaient tuer ce Dieu qui appela Abraham, et qui, parlant sur le Sinaï, établit les critères d’orientation de l’humanité, qui demeurent éternellement valables. Si ce peuple, par le seul fait d’exister, témoigne de ce Dieu qui a parlé à l’homme et qui l’a pris en charge, alors ce Dieu devait finalement mourir et son pouvoir n’appartenir qu’à l’homme – à ceux qui se considéraient comme les puissants et qui avaient su devenir les maîtres du monde. » Autrement dit, c’est Dieu et tout ce qu’il signifie pour les hommes que les nazis ont cherché à tuer à travers le peuple juif.

Cette possibilité a conduit un des penseurs de la Shoah les plus fameux, Emil Fackenheim (1916-2003), à développer l’idée selon laquelle l’existence d’Auschwitz renouvelle les prescriptions de la tradition juive. Ce qu’il appelle « la voix d’Auschwitz » dit en effet ceci : « Il est interdit aux Juifs de donner à Hitler des victoires posthumes. Il leur est prescrit de survivre comme juifs, de peur que périsse le peuple juif. (…) Il leur est interdit de désespérer de l’homme et de son monde et de s’évader dans le cynisme ou dans le détachement, de peur de contribuer à livrer le monde aux forces d’Auschwitz. Enfin, il leur est interdit de désespérer du Dieu d’Israël, de peur que périsse le judaïsme. » Cette prescription, c’est ce que Fackenheim appelle le 614e commandement, qui s’ajoute aux 613 autres (les mitsvot) théoriquement observés par les juifs du monde entier. Il s’agit là d’un nouvel impératif qui oblige à envisager autrement la question de Dieu après Auschwitz. Pour les juifs, bien sûr, qui jouent là leur survie en tant que juifs. Mais aussi pour ceux qui ne le sont pas, croyants ou non, et à qui la voix d’Auschwitz a sans doute aussi quelque chose d’essentiel à dire.

Mikael

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MODERATEUR
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J'ai connue un frère d'origine juive qui à connue les témoins de Jévoh dans le trains qui les emmenaient dans un camp de concentration.

samuel

samuel
Administrateur

[size=90]A[/size]uschwitz. Aujourd’hui, ces neuf lettres désignent par métonymie l’horreur de la Shoah, mais cela n’a pas toujours été le cas. Successivement Oświęcim, ville du sud de la Pologne rebaptisée par les Allemands en 1940, camp d’extermination jusqu’en 1945, puis musée national polonais avant de devenir ce lieu de mémoire inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco et visité par plus d’un million et demi de personnes en 2014, Auschwitz est à un tournant de son histoire tourmentée. Eprouvés par le temps, les vestiges du plus grand complexe concentrationnaire du Troisième Reich sont voués à disparaître, à l’image de celles et ceux qui lui ont survécu. “Oublier le passé, c’est se condamner à le revivre”, écrivait Primo Levi, un de ses plus célèbres rescapés. Dans ces conditions, peut-on envisager qu’Auschwitz n’existe plus ?

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