Patrick-Etienne Dimier: Le temps de la réforme pour l’islam
Sélection: Jean-François Mabut | Mis à jour à 17:04
Que vivons nous si ce n’est la même nécessité, pour l’Islam, de trouver des réformateurs pour que la lecture archaïque du Livre cède le pas à une approche contemporaine…
Patrick-Etienne Dimier: Le temps de la réforme pour l’islamLes événements récents et tout ce qui les entoure, les dérives sanglantes des fous de dieu qui sévissent au Nord de l’Irak et en Syrie, font penser à l’équipée sauvage de Bernard de Clairevaux et l’inquisition qui allait avec. Sans parler de sa phobie des Cathares et la phrase terrible passée à la postérité « saisissez-les et ne vous arrêtez pas, jusqu’à ce qu’ils périssent tous car ils ont prouvé qu’ils aimaient mieux mourir que se convertir ». Ce rappel pour que nous n’oubliions pas les folies conduites par ces chrétiens aussi fous de dieu que ceux qui se disent portes parole d’un dieu qui n’est que chimère et dévotion aveugle. Il aura fallu attendre Jan Hus pour enclencher une réflexion de fond sur les croyances catholiques, sa mort sur le bûcher, les guerres hussites qui suivirent et finalement Le concile de Bâle (1431-1441) pour que s’amorce un très lent virage de cette égalise sclérosée. Cela n’aura manifestement pas suffit puisque Procope qui avait obtenu les avancées du concile de Bâle sera lui aussi tué par les mêmes extrémistes alliés au roi de Bohême montrant la confusion ambiante entre pouvoir temporel et spirituel. (…) Que vivons nous aujourd’hui si ce n’est la même situation et la nécessité, pour l’Islam, de trouver des réformateurs assez convaincants pour que la lecture archaïque du Livre cède le pas à une approche contemporaine…
Jean-Philippe Accart : Les bibliothèques après CharlieLes bibliothèques existent pour fournir un accès facilité à l'information, à la culture, à la science, aux loisirs, indifféremment. Elles s'adressent à toutes et tous, à tous les âges, sans distinction de sexes, de religions, de nationalités. Elles achètent des romans, des documentaires, des bandes dessinées, des films, de la musique... souhaitant représenter tous les courants d'opinions, ce qui est une manière d'être neutre. Elles constituent un vrai lien social dans la ville. Elles participent au quotidien à la démocratie, à l'éducation, à la formation. Après Charlie, que peuvent faire les bibliothèques ? Quelques réponses nous viennent de David Lankes, bibliothécaire américain: - fournir un endroit sûr pour parler des récents événements tragiques à Paris et de la liberté d’expression. - permettre aux gens de lire Charlie Hebdo. (…)
Diego Esteban : Petite réflexion sur la liberté d'expressionLa liberté d'expression est une institution tirée de ce qu'on appelait les droits naturels. Dans cette conception, rien n'empêchait un individu de s'exprimer ou de ne pas s'exprimer. Les restrictions à l'expression de l'individu sont donc forcément hétéronomes. Cela ne veut pas dire que toute restriction est injustifiée: il est ainsi logique de punir des personnes qui, par exemple, en insultent d'autres, les accusent de commettre des crimes sans en avoir la preuve, ou qui révèlent des secrets protégés, mais il est aussi logique de soumettre l'expression à des conditions en fonction du contexte (il est généralement interdit de distribuer des tracts dans les écoles ou de déployer des banderoles sur des lieux protégés). (…)
Sylvie Neidinger : France, historique 11 janvier 2015Etonnants soutiens affiché à la fois à Charlie l'impertinent et... aux forces de l'ordre...applaudies, soutenues. Aux journalistes, aux quatre victimes de Vincennes. Le slogan a largement dépassé la rédaction parisienne assassinée. Les dessinateurs de Charlie, tel Willem qui aujourd'hui s'insurgent contre ce qu'ils nomment une récupération et insultent face au nombre doivent se calmer. L'enjeu les dépasse totalement, dépasse les clivages politiques. Justement. (…) A Grenoble se sont réunis 110 000 manifestants... pour une ville de 160 000 habitants !
Bertrand Buchs : Est-ce suffisant ?Comment je vais faire pour ne pas regarder de travers, dans la rue, toutes personnes différentes. Avoir la trouille de l’autre... Avouez que cela est déjà dans votre tête. Je peux dire que je m’appelle Charlie, mais dans une semaine, deux semaines, quoi de neuf. Notre monde sera toujours aussi vide. (...) Samedi, dans le journal le Temps, Marek Halter, déclarait : « Dieu est de retour et cela complique tout ». Nous avons voulu évacuer ce drôle de bonhomme, traumatisé par la Shoah, au lieu de se dire que ce qui était arrivé était le fait d’hommes et de femmes endoctrinés et sans culture. Et bien, il est revenu et nous sommes sans réponse face à lui.
Pascal Holenweg : Les religions au banquet funèbre(…) Pourquoi, au nom de quoi, accorder dans la définition de la citoyenneté (et dans celle des libertés) aux religions un statut particulier, distinctif de celui des philosophies ? (on devrait dire : "des autres philosophies", puisque les religions ne sont rien d'autre que des philosophies, certes tartinées de mythologies, mais auxquelles il n'y nulle raison d'accorder le privilège d'un statut qui les rehausserait par rapport aux "autres philosophies"). "J'en ai marre de voir défiler des imams qui disent : "ce n'est pas ça le vrai islam", soupire le dessinateur algérien Ali Dilem... s'il n'y avait que des imams en ce défilé, on pourrait se contenter de le voir passer en le renvoyant aux musulmans eux-mêmes -mais tout le monde s'y met, à brandir le bon, le beau, le vrai islam pour exorciser celui proclamé par les djihadistes. Comme si, par définition, une religion -celle-là ou une autre- ne pouvait qu'être étrangère à la connerie, à l'intolérance et au crime. L'histoire, pourtant, réfute cette étrangeté... (…) Christian Kursner: Jupiter Le peuple de France descendait dans la rue et démontrait son extraordinaire capacité de se rassembler. C'était beau, c'était grand, c'était émouvant. Et dans le ciel, que se passait-il donc ? Eh bien, Jupiter en Lion, signe de feu de la croix mutable, majestueux, généreux, enthousiaste transite actuellement le Soleil de François Hollande, de son 1er ministre Manuel Valls, également du Soleil de Laurent Fabius, d'Alain Juppé, de Martine Aubry et dans le signe Ascendant de Bernard Cazeneuve, infatigable ministre de l'intérieur du gouvernement socialiste. Jupiter, dimanche, a envoyé un message fort: sa protection généreuse et sans conditions à tous ces responsables politiques dont la tâche est extraordinairement ardue et dangereuse. Mais, maintenant, c'est SATURNE qui va prendre le relais…
Pierre-Philippe Chappuis Caractère chinois de l’année 2014 : FǎSelon le quotidien du peuple, le caractère chinois de l’année 2014 est Fǎ celui-ci signifie la loi, la méthode ou la voie. En 2013, c’est le morphème Fáng qui avait été choisi. A la différence des neuf années précédentes, le caractère chinois 2014 a été choisi directement par le public sans passer par le choix des experts. Le choix de ce morphème représente une approbation de la politique du gouvernement chinois dans sa lutte contre la corruption et des changements apportés aux lois du pays. Pour les Taïwanais, le caractère de l’année 2013 avait été jin qui veut dire promouvoir ou monter en grade. Cette année, ils ont choisi le caractère Hēi qui veut dire noir. Il a été choisi en raison des nombreux scandales politiques et sanitaires qui ont frappé le pays en 2014…
Michel Lambert : Allahu akbar« Allah est le plus grand ». C'est ce que disent tous les musulmans pour louer Allah et pour le remercier. Mais ils l’utilisent aussi comme cri de guerre. Et c’est aujourd’hui le cri de ralliement de tous les extrémistes lorsqu’ils passent à l’action et qu'ils tuent ou décapitent des innocents au nom d'Allah Le plus Grand. Mais connaissent-ils le Coran ? Agissent-ils en toute connaissance des textes sacrés ? On peut se poser la question. Combien d’entre nous, selon notre religion, connaissent la Bible, la Torah ou le Coran ? Combien les ont-ils lus et compris ? Seuls les prêtres, les rabbins ou les imams peuvent l’affirmer (et encore). Tous les autres n’en ont appris que quelques bribes, quelques « morceaux choisis » selon les circonstances. (…)
Sélection: Jean-François Mabut | Mis à jour à 17:04
Que vivons nous si ce n’est la même nécessité, pour l’Islam, de trouver des réformateurs pour que la lecture archaïque du Livre cède le pas à une approche contemporaine…
Jean-Philippe Accart : Les bibliothèques après CharlieLes bibliothèques existent pour fournir un accès facilité à l'information, à la culture, à la science, aux loisirs, indifféremment. Elles s'adressent à toutes et tous, à tous les âges, sans distinction de sexes, de religions, de nationalités. Elles achètent des romans, des documentaires, des bandes dessinées, des films, de la musique... souhaitant représenter tous les courants d'opinions, ce qui est une manière d'être neutre. Elles constituent un vrai lien social dans la ville. Elles participent au quotidien à la démocratie, à l'éducation, à la formation. Après Charlie, que peuvent faire les bibliothèques ? Quelques réponses nous viennent de David Lankes, bibliothécaire américain: - fournir un endroit sûr pour parler des récents événements tragiques à Paris et de la liberté d’expression. - permettre aux gens de lire Charlie Hebdo. (…)
Diego Esteban : Petite réflexion sur la liberté d'expressionLa liberté d'expression est une institution tirée de ce qu'on appelait les droits naturels. Dans cette conception, rien n'empêchait un individu de s'exprimer ou de ne pas s'exprimer. Les restrictions à l'expression de l'individu sont donc forcément hétéronomes. Cela ne veut pas dire que toute restriction est injustifiée: il est ainsi logique de punir des personnes qui, par exemple, en insultent d'autres, les accusent de commettre des crimes sans en avoir la preuve, ou qui révèlent des secrets protégés, mais il est aussi logique de soumettre l'expression à des conditions en fonction du contexte (il est généralement interdit de distribuer des tracts dans les écoles ou de déployer des banderoles sur des lieux protégés). (…)
Sylvie Neidinger : France, historique 11 janvier 2015Etonnants soutiens affiché à la fois à Charlie l'impertinent et... aux forces de l'ordre...applaudies, soutenues. Aux journalistes, aux quatre victimes de Vincennes. Le slogan a largement dépassé la rédaction parisienne assassinée. Les dessinateurs de Charlie, tel Willem qui aujourd'hui s'insurgent contre ce qu'ils nomment une récupération et insultent face au nombre doivent se calmer. L'enjeu les dépasse totalement, dépasse les clivages politiques. Justement. (…) A Grenoble se sont réunis 110 000 manifestants... pour une ville de 160 000 habitants !
Bertrand Buchs : Est-ce suffisant ?Comment je vais faire pour ne pas regarder de travers, dans la rue, toutes personnes différentes. Avoir la trouille de l’autre... Avouez que cela est déjà dans votre tête. Je peux dire que je m’appelle Charlie, mais dans une semaine, deux semaines, quoi de neuf. Notre monde sera toujours aussi vide. (...) Samedi, dans le journal le Temps, Marek Halter, déclarait : « Dieu est de retour et cela complique tout ». Nous avons voulu évacuer ce drôle de bonhomme, traumatisé par la Shoah, au lieu de se dire que ce qui était arrivé était le fait d’hommes et de femmes endoctrinés et sans culture. Et bien, il est revenu et nous sommes sans réponse face à lui.
Pascal Holenweg : Les religions au banquet funèbre(…) Pourquoi, au nom de quoi, accorder dans la définition de la citoyenneté (et dans celle des libertés) aux religions un statut particulier, distinctif de celui des philosophies ? (on devrait dire : "des autres philosophies", puisque les religions ne sont rien d'autre que des philosophies, certes tartinées de mythologies, mais auxquelles il n'y nulle raison d'accorder le privilège d'un statut qui les rehausserait par rapport aux "autres philosophies"). "J'en ai marre de voir défiler des imams qui disent : "ce n'est pas ça le vrai islam", soupire le dessinateur algérien Ali Dilem... s'il n'y avait que des imams en ce défilé, on pourrait se contenter de le voir passer en le renvoyant aux musulmans eux-mêmes -mais tout le monde s'y met, à brandir le bon, le beau, le vrai islam pour exorciser celui proclamé par les djihadistes. Comme si, par définition, une religion -celle-là ou une autre- ne pouvait qu'être étrangère à la connerie, à l'intolérance et au crime. L'histoire, pourtant, réfute cette étrangeté... (…) Christian Kursner: Jupiter Le peuple de France descendait dans la rue et démontrait son extraordinaire capacité de se rassembler. C'était beau, c'était grand, c'était émouvant. Et dans le ciel, que se passait-il donc ? Eh bien, Jupiter en Lion, signe de feu de la croix mutable, majestueux, généreux, enthousiaste transite actuellement le Soleil de François Hollande, de son 1er ministre Manuel Valls, également du Soleil de Laurent Fabius, d'Alain Juppé, de Martine Aubry et dans le signe Ascendant de Bernard Cazeneuve, infatigable ministre de l'intérieur du gouvernement socialiste. Jupiter, dimanche, a envoyé un message fort: sa protection généreuse et sans conditions à tous ces responsables politiques dont la tâche est extraordinairement ardue et dangereuse. Mais, maintenant, c'est SATURNE qui va prendre le relais…
Pierre-Philippe Chappuis Caractère chinois de l’année 2014 : FǎSelon le quotidien du peuple, le caractère chinois de l’année 2014 est Fǎ celui-ci signifie la loi, la méthode ou la voie. En 2013, c’est le morphème Fáng qui avait été choisi. A la différence des neuf années précédentes, le caractère chinois 2014 a été choisi directement par le public sans passer par le choix des experts. Le choix de ce morphème représente une approbation de la politique du gouvernement chinois dans sa lutte contre la corruption et des changements apportés aux lois du pays. Pour les Taïwanais, le caractère de l’année 2013 avait été jin qui veut dire promouvoir ou monter en grade. Cette année, ils ont choisi le caractère Hēi qui veut dire noir. Il a été choisi en raison des nombreux scandales politiques et sanitaires qui ont frappé le pays en 2014…
Michel Lambert : Allahu akbar« Allah est le plus grand ». C'est ce que disent tous les musulmans pour louer Allah et pour le remercier. Mais ils l’utilisent aussi comme cri de guerre. Et c’est aujourd’hui le cri de ralliement de tous les extrémistes lorsqu’ils passent à l’action et qu'ils tuent ou décapitent des innocents au nom d'Allah Le plus Grand. Mais connaissent-ils le Coran ? Agissent-ils en toute connaissance des textes sacrés ? On peut se poser la question. Combien d’entre nous, selon notre religion, connaissent la Bible, la Torah ou le Coran ? Combien les ont-ils lus et compris ? Seuls les prêtres, les rabbins ou les imams peuvent l’affirmer (et encore). Tous les autres n’en ont appris que quelques bribes, quelques « morceaux choisis » selon les circonstances. (…)