Le patriarche Cyrille de Moscou s'en prend à l'Église gréco-catholique
BDO
CRÉÉ LE 02/06/2014 / MODIFIÉ LE 03/06/2014
Pour le patriarche, l'Église se livre à des activités politiques directes, ce qui jette « une ombre très mauvaise» sur les relations entre l’Église russe et le Vatican.
Nous vous en avions parlé, les églises chrétiennes sont, qu'elles le veuillent ou non, au cœur du conflit ukrainien.
C'est le cas également de l'Église gréco-catholique du pays, dont l'histoire est jalonnée de contentieux historiques qui l'ont vu s'opposer à la Russie, mais aussi à l’Église orthodoxe russe. C'est ainsi que pendant quarante ans (jusqu'en 1989) elle a dû vivre dans la clandestinité après avoir été supprimée par Staline qui avait par ailleurs attribué une grande partie de ses biens à l’Église orthodoxe russe. Aujourd'hui, elle regroupe environ 8% de la population du pays.
Au regard de ce contexte et de la récente actualité, on comprend mieux pourquoi les gréco-catholiques craignent pour leur survie, et combien ils ont été inquiets suite aux derniers propos tenus par le patriarche orthodoxe Cyrille de Moscou lors d'une réunion au ministère russe des Affaires étrangères ce 28 mai.
« L'Église gréco-catholique d’Ukraine se livre à des activités politiques directes, malheureusement, en utilisant des slogans russophobes tranchants et en lançant de durs jugements contre l'Église orthodoxe russe dans ses déclarations publiques » a-t-il ainsi déclaré, estimant même selon l'agence APIC qu'un tel comportement « russophobe jette une ombre très mauvaise » sur les relations entre l’Église russe et le Vatican.
Depuis le début du conflit, l’archevêque gréco-catholique, Mgr Sviatoslav Shevchuk, tout comme son prédécesseur Lubomir Husar, ont pris une position très claire, appelant à l'intégration européenne, et invitant les pays occidentaux à intervenir activement en Ukraine. « Mgr Sviatoslav Shevchuk et le faux patriarche Philarète (chef de file de l’église orthodoxe ukrainienne dissidente de Moscou ndlr) sont même allés aux États-Unis pour se rendre aux bureaux du Ministère d'État, et demander aux États-Unis d'intervenir dans les affaires ukrainiennes», avait déjà dénoncé le métropolite Hilarion, chef du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou.
Alors que ce dimanche encore le pape François a invité les catholiques à prier pour la paix, de tels propos du côté de Moscou ne risquent pas de lever les incompréhensions.
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CRÉÉ LE 02/06/2014 / MODIFIÉ LE 03/06/2014
Pour le patriarche, l'Église se livre à des activités politiques directes, ce qui jette « une ombre très mauvaise» sur les relations entre l’Église russe et le Vatican.
Nous vous en avions parlé, les églises chrétiennes sont, qu'elles le veuillent ou non, au cœur du conflit ukrainien.
C'est le cas également de l'Église gréco-catholique du pays, dont l'histoire est jalonnée de contentieux historiques qui l'ont vu s'opposer à la Russie, mais aussi à l’Église orthodoxe russe. C'est ainsi que pendant quarante ans (jusqu'en 1989) elle a dû vivre dans la clandestinité après avoir été supprimée par Staline qui avait par ailleurs attribué une grande partie de ses biens à l’Église orthodoxe russe. Aujourd'hui, elle regroupe environ 8% de la population du pays.
Au regard de ce contexte et de la récente actualité, on comprend mieux pourquoi les gréco-catholiques craignent pour leur survie, et combien ils ont été inquiets suite aux derniers propos tenus par le patriarche orthodoxe Cyrille de Moscou lors d'une réunion au ministère russe des Affaires étrangères ce 28 mai.
« L'Église gréco-catholique d’Ukraine se livre à des activités politiques directes, malheureusement, en utilisant des slogans russophobes tranchants et en lançant de durs jugements contre l'Église orthodoxe russe dans ses déclarations publiques » a-t-il ainsi déclaré, estimant même selon l'agence APIC qu'un tel comportement « russophobe jette une ombre très mauvaise » sur les relations entre l’Église russe et le Vatican.
Depuis le début du conflit, l’archevêque gréco-catholique, Mgr Sviatoslav Shevchuk, tout comme son prédécesseur Lubomir Husar, ont pris une position très claire, appelant à l'intégration européenne, et invitant les pays occidentaux à intervenir activement en Ukraine. « Mgr Sviatoslav Shevchuk et le faux patriarche Philarète (chef de file de l’église orthodoxe ukrainienne dissidente de Moscou ndlr) sont même allés aux États-Unis pour se rendre aux bureaux du Ministère d'État, et demander aux États-Unis d'intervenir dans les affaires ukrainiennes», avait déjà dénoncé le métropolite Hilarion, chef du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou.
Alors que ce dimanche encore le pape François a invité les catholiques à prier pour la paix, de tels propos du côté de Moscou ne risquent pas de lever les incompréhensions.