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A Jérusalem, les chrétiens entre résignation,

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Josué

Josué
Administrateur

A Jérusalem, les chrétiens entre résignation, attente et espérance
MARIE-LUCILE KUBACKI, À JÉRUSALEM
CRÉÉ LE 23/05/2014 / MODIFIÉ LE 23/05/20
A deux jours de l’arrivée du pape François, si les abords de la ville ont été parsemés de drapeaux jaunes et blancs, aux couleurs du Vatican et qu’une grande affiche trône dans le quartier chrétien de la vieille ville, les signes extérieurs d’attente se font plutôt discrets. S’il est une chose visible, en revanche, c’est le poids de la sécurité.

Tout est fait à Jérusalem pour ne pas échauffer les esprits. Rien de comparable, par exemple, avec la frénésie qui avait embrasé Rio à l’approche des JMJ. En effet, la multiplication depuis quelques temps de tags antichrétiens d’un mouvement ultra nationaliste israélien nommé « Price Tag » (le prix à payer), les menaces de mort reçues par Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo, l’évêque de Nazareth, il y a un mois et les manifestations récentes de quelques centaines de juifs ultra-orthodoxes aux abords du Cénacle (lieu dont l’administration fait l’objet de négociations entre Israël et le Saint-Siège) entretiennent un climat où il est de bon ton d’adopter une certaine prudence.

Les chrétiens privés de pape
« Bien sûr, je suis heureux que le pape vienne, c’est important de venir parler de paix, explique un chrétien de la vieille ville de Jérusalem, mais il y a des blessures tellement profondes de tous les côtés… Pourtant, l’Eglise a demandé pardon aux juifs mais il y a encore beaucoup de souffrance. C’est comme ça. » Cette attente des chrétiens de Jérusalem est d’autant plus marquante qu’ils ne pourront pas voir le pape. En effet, le dispositif de sécurité est tel qu’un couvre feu exceptionnel a été décrété : les maisons, les hôtels et les magasins qui se trouvent sur le chemin de François devront être fermées et il sera interdit à leurs occupants de s’approcher des fenêtres et des volets.

« Nous l’acceptons. Que pouvons-nous faire d’autre ? », explique le propriétaire musulman d’un hôtel situé dans la partie chrétienne de la vieille ville dont l’établissement, concerné par la mesure, a dû annuler la quasi-totalité des réservations. Ce qui se profile n’aura rien à voir avec le bain de foule qu’avait pris Paul VI, accueilli triomphalement dans la ville.

Comme le rapporte le site internet de Terre Sainte magazine, des catholiques sur place ont même écrit au Délégué apostolique de Jérusalem et de la Palestine pour « réclamer le "droit légitime" de venir à la rencontre de leur chef spirituel lors de sa visite à Jérusalem, et spécialement quand il se rendra au Saint-Sépulcre ». Par ailleurs, « ils font part de leur regret d'être exclus de la rencontre historique entre le pape catholique et le patriarche des Églises Orthodoxes et dénoncent le couvre feu comme moyen établi par la puissance occupante de "nier notre existence". »

Une petite minorité fragmentée
Dans ces circonstances, l’appel à l’unité des chrétiens au cœur de ce voyage marqué par la rencontre entre François et Bartholomée, le patriarche de Constantinople, commémorative de celle entre Paul VI et Athénagoras il y a cinquante ans, prend tout son sens. « Les divisions entre chrétiens sont scandaleuses et le témoignage chrétien n’est pleinement authentique que si nous sommes unis, explique David Neuhaus, conseiller medias du patriarcat latin de Jérusalem pour la visite du pape et vicaire pour la communauté catholique hébraïque d’Israël. Mais ces luttes se tiennent entre clercs, prêtres et évêques. Le peuple chrétien, lui, est uni, il ne s’intéresse pas aux divisions. C’est un œcuménisme de la lutte pour la survie. »

« Par rapport à la vie des chrétiens en Terre Sainte, les choses n’ont pas vraiment évolué depuis la visite de Benoît XVI, explique Olivier-Thomas Venard, vice-directeur adjoint de l’Ecole biblique de Jérusalem. Les principaux enjeux qui sont les accords à trouver sur les questions fiscales, surtout, mais aussi sur les visas, et qui existent depuis 1993 sont encore sur la table. »

Par ailleurs, les lignes bougent et les séparations d’hier ne sont plus celles d’aujourd’hui. Les chrétiens de Terre Sainte ne sont plus tant latins, orthodoxes, arméniens ou grec catholiques qu’israéliens ou palestiniens. « L’Eglise, ici, est palestinienne et catholique mais il existe aussi des catholiques totalement intégrés dans la société juive, dont certains font même leur service militaire dans l’armée israéliene », explique David Neuhaus.

Etre chrétien en Terre Sainte recouvre des situations très différentes. « D’abord il y a une différence entre les chrétiens arabes qui représentent le christianisme traditionnel depuis des siècles et des (judéo-)christianismes nouveaux qui se développent côté israélien, notamment avec l’immigration d’un million de russes arrivés dans les années 1990-2000 et qui comptent au moins 150.000 chrétiens, explique Olivier-Thomas Venard. Ces derniers cherchent à vivre leur christianisme de façon nouvelle. Du côté arabe, les chrétiens qui sont une toute petite minorité sont aussi fragmentés que le reste de la population palestinienne et selon que vous vivez à Gaza, à Hebron, à Bethléem, à Ramallah ou à Jérusalem, vous avez des droits et des papiers différents. »

Baisse du nombre de chrétiens
Ainsi, dans un des plus grands quotidiens israéliens, Haaretz, un journaliste, Nicolas Pelham, hausse le ton quant à la situation des chrétiens des deux côtés (« Christian in Israel and Palestine », 12 mai) : « Les lobbyistes autoproclamés d’Israël ont revêtu le manteau des sauveurs chrétiens. Ils glorifient le havre de paix qu’Israël offre aux chrétiens du Moyen-Orient par opposition aux persécuteurs musulmans. En fuyant la persécution, disent-ils, les chrétiens de Palestine sont passés de 10% à 2% de la population. (…) Ce qu’ils oublient de dire c’est que la population de chrétiens en Israël a chuté dans à peu près les mêmes proportions. De 8% en 1947, ils sont passés à 4% en 1948 et maintenant à moins de 2%. Les causes du déclin sont largement les mêmes. »

L’enjeu de ce voyage pontifical est donc aussi grand que sa durée est brève. David Neuhaus l’avoue bien volontiers : « Nous, ici, nous espérons qu’il vienne une deuxième fois. » Il poursuit : « Dieu, dans sa sagesse, a planté la semence de la foi des deux côtés, peut-être pour porter un témoignage par delà le mur. »

chico.

chico.

Le pape commence un pèlerinage en Terre sainte
Mis à jour à 10:36
Le pape François entame samedi en Jordanie son premier voyage en Terre sainte, placé sous le signe du dialogue interreligieux et de l'oecuménisme. Le souverain pontife ira ensuite à Bethléem, en Cisjordanie et à Jérusalem.

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Le pape François entame samedi en Jordanie son premier voyage au Moyen-Orient, placé sous le signe du dialogue inter-religieux et de l'oecuménisme afin de rapprocher les Eglises catholique et orthodoxe. Le souverain pontife est attendu vers 12 h à Amman. (24 mai 2014)
Le souverain pontife a appelé à «prier pour la paix dans cette terre qui souffre tant». Il a quitté Rome peu après 8h30 et devrait arriver à Amman vers 12h (heure en Suisse).

«Ce sera un voyage strictement religieux», a-t-il assuré avant cette visite de 55 heures dans le berceau du christianisme. Il sera le quatrième pape à s'y rendre après Paul VI en 1964, Jean Paul II en 2000 et Benoît XVI en 2009.

En Jordanie, François rencontrera le roi Abdallah II. Il célébrera une messe et prendra un bain de foule dans un stade d'Amman, avant de se rendre à Wadi al-Kharrar, plus connu sous le nom biblique de Béthanie, dans la vallée du Jourdain, site du baptême de Jésus.

Dans une région troublée, la visite de ce pape rétif au protocole et qui ne disposera pas de papamobile blindée, donne des sueurs froides aux forces de sécurité. En Jordanie, 500 soldats renforceront la garde royale et 3000 agents de la sécurité palestinienne prendront la relève à Bethléem.

«Opération soutane blanche»

La police israélienne mobilisera 8500 agents pour un dispositif baptisé «Opération soutane blanche». Elle a par ailleurs engagé des procédures d'éloignement à l'encontre de quinze activistes juifs d'extrême droite soupçonnés de vouloir «provoquer des troubles».

Il s'agira d'abord pour François de rencontrer à Jérusalem le patriarche oecuménique de Constantinople, Bartholomée, chef spirituel de l'Eglise orthodoxe dans le monde.

Le moment fort de cette rencontre sera une prière commune dimanche soir dans l'Eglise du Saint-Sépulcre, lieu de la crucifixion, de la mise au tombeau et de la résurrection du Christ, selon la tradition.

Dialogue interreligieux

Après plusieurs étapes en Cisjordanie et en Israël, son séjour doit se conclure lundi par une messe au Cénacle, lieu du dernier repas de Jésus pour les chrétiens et tombeau du roi David pour les juifs.

Relancer l'élan oecuménique et le dialogue interreligieux sont parmi les priorités du pontificat de François qui, symbole fort, sera accompagné dans son voyage d'un rabbin et d'un professeur musulman.

(ats/afp)

Josué

Josué
Administrateur

8000 policiers israéliens, appuyés par des forces spéciales en civil, investiront dimanche la Vieille Ville.

La Vieille Ville de Jérusalem, véritable «cauchemar sécuritaire» aux yeux des responsables israéliens, sera placée dimanche sous un cataplasme policier visant à prévenir tout incident lors de la visite du Pape au Saint-Sépulcre. Quatre artères entourant l'édifice seront totalement fermées au public tandis que 8000 policiers, appuyés par des forces spéciales en civil, seront déployés dans la cité et aux alentours. «Des unités de démineurs doivent passer avec des chiens dès samedi soir pour inspecter notre magasin avant de poser des scellés sur les portes, que nous ne serons autorisés à rouvrir que lundi matin», explique George, vendeur dans un magasin d'articles religieux au cœur du quartier chrétien.

http://www.lefigaro.fr/international/20 ... curite.php

Josué

Josué
Administrateur

On se demandait si François sortirait du programme officiel ou s’il resterait dans les limites diplomatiques de ce voyage sous tension. Ce matin, le pape a « osé ». Et il a « osé » deux fois.

S’il est une image qui marquera durablement les esprits dans cette visite en Palestine, c’est l’arrêt imprévu de François à Bethléem devant le mur de séparation construit par Israël. Demandant au convoi officiel de s’arrêter sur la route de Bethléem, le pape est descendu de la voiture pour se recueillir quelques instants, le front posé contre le béton. Un geste particulièrement fort où il est impossible de ne pas voir un pendant au mur des lamentations, le lieu de prière le plus important pour les juifs. Nul doute que cette sortie de programme devrait faire parler d’elle.

Mais les surprises ne devaient pas s’arrêter là. A la fin de la messe, place de la mangeoire, François a invité Shimon Peres, le président israélien, et Mahmoud Abbas, le chef de l’autorité palestinienne à venir au Vatican, une première, suscitant un grand mouvement d’enthousiasme parmi les pèlerins présents.

« Dans ce lieu où est né le Prince de la Paix, a-t-il ainsi lancé, je voudrais vous adresser une invitation, à vous Monsieur le Président Mahmoud Abbas, ainsi qu'au président Shimon Peres, à élever ensemble avec moi une prière intense pour demander à Dieu le don de la paix. J'offre ma maison au Vatican pour que cette rencontre de prière ait lieu. Tous, nous voulons la paix. Tant de personnes la construisent chaque jour par de petits gestes... Beaucoup souffrent et portent patiemment le travail de tant de tentatives pour construire la paix. Tous, et surtout ceux qui sont au service de leur peuple, nous avons le devoir de devenir des artisans de paix, et d'abord par la prière. Construire la paix, c'est difficile, mais vivre sans la paix est un tourment ! Tous les hommes et les femmes de ce monde nous demandent de porter devant Dieu leur aspiration ardente à la paix. »

> Lire le texte complet du discours


[Mise à jour : Mahmoud Abbas et Shimon Peres ont l'un et l'autre accepté l'invitation du pape François. La rencontre au Vatican pourrait avoir lieu dès le mois prochain, avant la fin du mandat du président israélien.]


Des attentes fortes
Contrat rempli pour le pape, qui a comblé les attentes des 10.000 pèlerins réunis Place de la Mangeoire venus d’Israël et de toute la Palestine, y compris de la bande de Gaza. Pourtant, les attentes étaient fortes. Au milieu des drapeaux aux couleurs du Vatican et de la Palestine, François était attendu avec un mélange d’espoir et de crainte. Crainte, déjà présente il y a cinq ans, lors du voyage de Benoît XVI, qu’il passe « plus de temps côté israélien », comme l’exprimait une septuagénaire, native de Bethléem, catholique avant que son mari ne l’interrompe : « C’est aussi parce qu’il a des obligations diplomatiques ».

De part et d’autre, les sensibilités sont à vif et chaque geste compte. Espoir un peu fou « qu’il fasse tomber le mur et qu’il ramène la paix… », rêve une jeune fille de la chorale qui a chanté pour le pape. Espoir d’un avenir, comme pour cet adolescent qui n’a jamais quitté Bethléem : « Je rêve de partir. D’aller là où il y a des choses modernes et des lumières. » Mais aussi des rêves tout simples, comme celui de Mousa et Najham qui viennent de se fiancer : « Nous aimerions tant voir la mer… »

Partout, des drapeaux aux couleurs du Vatican et de la Palestine et des affiches particulièrement saisissantes créées par le Musée palestinien. Un mélange de peintures bibliques de facture classique superposées à des fragments de photos contemporaines illustrant le conflit israélo-palestinien dans ses détails les plus crus. Ici, les jambes du Christ que l’on porte au tombeau sont celles d’un palestinien dont le jean est couvert de sang. Là, le Christ montre ses plaies à un saint Thomas dont la main est légendée d’un : « Pose ici ton doigt et touche la réalité de mon existence ». Les chrétiens palestiniens attendaient du pape un discours autant politique que spirituel. « C’est la seule occasion pour nous de faire savoir ce que nous vivons ici. Tous les médias sont là, nous voulons que le monde sache », expliquait ainsi une jeune habitante chrétienne de Bethléem.

« Ici, l’avenir est un peu sombre pour les jeunes, explique le curé de la paroisse melkite de Bethléem, Yacoub Abu Saada. Ils partent car ils sont découragés, sans travail, mais les plus anciens comme moi, nous ne voulons pas partir. Les chrétiens sont ici depuis tellement longtemps. » Pour lui, les choses n’ont pas beaucoup changé depuis la visite de Benoît XVI mais il compte sur la personnalité de François pour provoquer un « frémissement » : « Nous souhaitons une solution mais nous savons que ce n’est pas pour demain… Mais François a changé la vie au Vatican, il a apporté un dynamisme nouveau. Il est proche des pauvres, il demande aux prêtres d’être plus simple. Alors sa venue suscite un enthousiasme différent. » Avis partagé parmi les fidèles : « C’est le pape des pauvres. C’est notre pape. »

Fait aussi étonnant qu’intéressant, dans cette foule bigarrée, les Philippins étaient venus nombreux, sans avoir réussi à obtenir de ticket. En effet, depuis une dizaine d’années ils sont de plus en plus nombreux à émigrer en Israël en quête de travail. Ils étaient tout un groupe à avoir quitté Tel Aviv à une heure du matin pour voir « Pope Francis ». Tous, auxiliaires de vie : « Ce n’est pas un métier facile, on a peu de repos, mais on ne se plaint pas. On attend du pape qu’il nous bénisse. » Un discours très spirituel pour ces migrants qui veulent « la paix » mais semblent très éloignés de la politique.

Une homélie très peu politique
La journée avait commencé doucement avec une homélie prononcée en italien sans incursion sur le terrain politique,. Sur le haut lieu de la Nativité, François avait rappelé l’importance des enfants comme indicateurs de l’état de santé du pays. « L’enfant de Bethléem est fragile, comme tous les nouveau-nés. Il ne sait pas parler, et pourtant il est la Parole qui s’est faite chair, venue changer le coeur et la vie des hommes. Cet enfant, comme tout enfant, est faible et a besoin d’être aidé et protégé. Aujourd’hui également les enfants ont besoin d’être accueillis et défendus, depuis le sein maternel », a-t-il déclaré avant de poursuivre : « Malheureusement, dans notre monde qui a développé les technologies les plus sophistiquées, il y a encore de nombreux enfants dans des conditions inhumaines, qui vivent en marge de la société, dans les périphéries des grandes villes ou dans les zones rurales. De nombreux enfants aujourd’hui encore sont exploités, maltraités, tenus en esclavage, objets de violence et de trafics illicites. De nombreux enfants sont aujourd’hui déracinés, réfugiés, parfois noyés dans les mers, spécialement dans les eaux de la Méditerranée. De tout cela nous avons honte aujourd’hui devant Dieu, ce Dieu qui s’est fait Enfant. »

> Lire le texte complet de l'homélie


L’enfance, un thème particulièrement vif à Bethléem, comme l’explique sœur Mara, infirmière à la maternité de la Sainte Famille de Bethléem qui accueille 80% de musulmanes et 20% de chrétiennes : « Il y a beaucoup de cas de malnutrition chez les jeunes mères, de grossesses précoces, de prématurés. Chrétiens et les musulmans vivent une même Histoire, analyse Sœur Mara, La souffrance crée un ciment. » Mais à l’annonce de l’invitation de Shimon Peres et Mahmoud Abbas, une clameur s’est levée au fur et à mesure que la foule comprenait l’annonce : « Viva el papa ! C’est tellement incroyable ! On ne s’attendait pas à ce qu’il aille aussi loin ! »

Déjeuner avec les familles palestiniennes
A la fin de la messe, François est parti déjeuner avec des familles pauvres de la région à la Casa Nova de Bethléem, une structure d’accueil de pèlerins tenue par les franciscains. Parmi elles, une famille de Ikrit, un village de Haute Galilée, qui en 1948 a été évacué et rasé par l'armée israélienne. « Seule l'église a été épargnée. Bien qu'il y ait eu des décisions de justice, les habitants arabes chrétiens n'ont jamais été en mesure de retourner dans leur village », expliquait William Shomali, évêque auxiliaire de Jérusalem au patriarcat latin (en italien).

« Une autre famille fait partie des 58 qui ont des terres dans la région de Beit Jala. A cause du tracé du mur de séparation, ces terres sont devenues inaccessible aux propriétaires.(…) Une famille représente la catégorie des couples qui demandent un regroupement de famille. L’un des deux conjoints se trouve à Jérusalem et l’autre sur les territoires. Selon la loi israélienne, il est difficile d’accorder la résidence permanente à Jérusalem à un palestinien. Une autre famille a un fils condamné à la prison à vie ; une autre a un fils exilé à Gaza pour des raisons politiques. Une famille vient à la place de la bande de Gaza, qui est elle aussi aussi une grande prison. »

Josué

Josué
Administrateur

Incendie criminel dans une église pendant la visite du pape à Jérusalem

Un individu s'est emparé d'un livre utilisé par les pèlerins et l'a amené dans une petite salle près de l'orgue où il a mis le feu au livre, brûlant des croix de bois.

Un incendie d'origine criminelle s'est déclaré dans l'une des principales églises catholiques de Jérusalem, sur le mont Sion, lundi 26 mai, pendant la visite du pape François.

"Quelqu'un est entré dans l'église, est descendu à la crypte, s'est emparé d'un livre utilisé par les pèlerins et l'a amené dans une petite salle près de l'orgue où il a mis le feu au livre, brûlant des croix de bois", a affirmé le frère Nikodemus Schnabel, porte-parole de l'abbaye de la Dormition. Le feu a été constaté à 19 heures locales (18 heures, heure de Paris).

"La police est sur place et nous a dit qu'il ne s'agissait pas d'un accident", a précisé ce moine bénédictin. Du mobilier et des croix en bois ont été brûlés et les moines, qui ont maîtrisé le sinistre à l'aide d'extincteurs, étaient recouverts de suie, a constaté un journaliste de l'AFP.

Un lieu sujet aux tensions entre chrétiens et juifs
Peu avant l'incendie, le pape célébrait une messe dans le bâtiment voisin du Cénacle, à quelques dizaines de mètres là, un site sacré pour chrétiens, juifs et musulmans qui cristallise les tensions dans la Ville sainte.

Selon la tradition chrétienne, c'est à cet endroit, situé sur le mont Sion, à l'extérieur des murailles de la Vieille ville, qu'a eu lieu la Cène, le dernier repas de Jésus avec ses apôtres, au cours duquel fut instituée l'Eucharistie. Aujourd'hui, les chrétiens demandent à avoir l'usage du lieu, où ils peuvent se rendre librement mais où ils ne peuvent célébrer des messes que deux fois par an, pour le Jeudi saint et la Pentecôte.

Cette demande a déclenché la colère d'extrémistes juifs redoutant que la venue du pape au Cénacle ne fasse partie de négociations entre Israël et le Saint-Siège susceptibles de mettre un terme, à leur détriment, au statu quo. Par mesure de précaution, trois jeunes juifs qui se trouvaient dans l'école talmudique voisine du Cénacle ont été arrêtés lundi avant l'arrivée du pape, selon la police. Le secteur avait été pourtant entièrement évacué par la police.

chico.

chico.

Le pape termine son pèlerinage en Terre Sainte
Mis à jour le 26.05.14
Le pape François a appelé au libre accès des croyants de toutes les religions aux lieux saints à Jérusalem au cours d'une dernière journée consacrée à la visite de sites sensibles, comme le Cénacle.

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Le pape François s'est rendu à Yad Vashem, le mémorial pour les victimes de l'Holocauste (26 mai 2014) Image: Reuters
«Que Jérusalem soit vraiment la Ville de la paix! Que resplendisse pleinement sa valeur religieuse et culturelle universelle, comme trésor pour toute l'humanité! Comme c'est beau quand les pèlerins et les résidents peuvent accéder librement aux lieux saints et participer aux célébrations!», a-t-il lancé.

Il a également appelé à l'arrêt de «la violence et des manifestations d'intolérance», après une vague de vandalisme de nationalistes juifs présumés contre des sites chrétiens et musulmans.

Lors de ce pèlerinage, Shimon Peres, président israélien a par ailleurs accepté l'invitation lancée dimanche par le pape François à une prière commune avec le président palestinien Mahmoud Abbas au Vatican.

Appel au dialogue

Le pape s'est aussi rendu sur l'Esplanade des Mosquées, site sacré pour l'islam et le judaïsme. Il y a appelé au dialogue et à la tolérance entre les trois religions monothéistes «pour la justice et la paix». Il était accompagné du patriarche orthodoxe de Constantinople Bartholomée. «Que personne n'instrumentalise par la violence le nom de Dieu!», a-t-il lancé.

François s'était ensuite recueilli devant le Mur des Lamentations. Il y a déposé un billet dans une fente du mur. Un geste qu'avaient fait aussi ses prédécesseurs Jean-Paul II en 2000 et Benoît XVI en 2009, et comme le font traditionnellement les juifs.

François a embrassé fraternellement le rabbin Abraham Skorka et le professeur musulman Omar Abboud. Tous deux sont des amis argentins du pape. Ils l'accompagnent durant son voyage en Terre sainte qui s'achèvera lundi. Cette accolade symbolique réunissait les trois religions et leurs quelque trois milliards de fidèles.

Détours imprévus

Selon le quotidien «Yédiot Aharonot», Israël a exprimé son mécontentement au Vatican après l'arrêt imprévu du pape dimanche devant le «mur» de séparation à Bethléem, en Cisjordanie. Ce mur achevé aux deux tiers isole la partie palestinienne de Jérusalem. M. Netanyahu a assuré le souverain pontife que cette barrière avait «sauvé des milliers de vies».

François a également fait un détour imprévu par le mémorial des victimes israéliennes d'attentats, écrivant un message pour «que cesse le terrorisme». Selon la radio militaire israélienne, il répondait ainsi à la demande du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui l'accompagnait.

Avec ce pèlerinage et ses changements de parcours, le pape a raisonné comme un «prophète» qui «voit au-delà» des blocages actuels afin d'indiquer des «voies», des «ponts» possibles, a expliqué son porte-parole Federico Lombardi.

Dans un autre signe d'amitié envers Israël, François a fait déposer une grande gerbe aux couleurs jaune et blanche du Vatican sur la tombe du père fondateur du sionisme Theodor Herzl, une première pour un pape. Un acte pourtant dénoncé par des militants palestiniens.

Mémorial de la Shoah

Au mémorial de la Shoah à Yad Vashem, Jorge Bergoglio a prononcé une longue méditation empreinte d'émotion sur cette «tragédie incommensurable» et «l'abîme» qu'elle a constitué pour l'humanité rallumant la flamme du mémorial et saluant des survivants.

Il a également rencontré de nouveau des religieux de différentes confessions chrétiennes, en particulier orthodoxes. François a conclu son pèlerinage par une messe au Cénacle, un site sacré pour les trois religions. Cet arrêt avait soulevé des contestations d'extrémistes juifs qui en revendiquent l'exclusivité.

Il y a tenu un discours personnel très chaleureux devant les responsables des diocèses et des ordres religieux de Terre sainte, en profitant pour mettre en avant les idées de «famille», de «fraternité» et d'«amitié».

François a quitté le Proche-Orient lundi soir. L'avion de la compagnie israélienne El Al transportant le chef de l'Eglise catholique a décollé de Tel-Aviv à 19h30 (en Suisse), après une brève cérémonie d'adieux, à destination de Rome.

«Manque de sensibilité»

Parallèlement, dans une collision des calendriers spirituel et temporel, la municipalité israélienne a approuvé un plan de construction de 50 logements dans un quartier de colonisation, considéré comme illégal par la communauté internationale à Jérusalem-Est. Une décision qui «dénote un manque total de sensibilité», a déploré un conseiller municipal d'opposition.

Dimanche à Bethléem, le pape avait lancé un appel à mettre fin à «une situation toujours plus inacceptable» dans le conflit israélo-palestinien, et demandé que soit reconnu le droit pour un Etat d'Israël et un Etat de Palestine de vivre en paix et sécurité.

(ats)

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