Que fêtent les Juifs lors de Yom Kippour ?
William Holman Hunt (1827-1910), Le bouc émissaire (1854, huile sur toile), Lady Lever Art Gallery, Port Sunlight, Merseyside, Royaume-Uni.
Yom Kippour est le « Jour de l'Expiation » (ou « du Pardon »). Le peuple se souvient de tous ses péchés et demande à Dieu son pardon. C’est le jour le plus solennel et le plus observé de l’année juive, même par les non-pratiquants : à Jérusalem, la circulation est réduite à néant dans la partie israélienne.
Pour les chrétiens, c'est un jour d'une très profonde signification, car le Nouveau Testament comprend la mort et la résurrection de Jésus comme le Kippour définitif et l'ultime « Sabbat des sabbats ». Allez, on vous explique tout ça.
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William James Webb (1830-1904), L'envoi du bouc émissaire (avant 1904)
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Yom Kippour et le sacrifice du bouc-émissaire
Le premier sacrifice
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Le Temple de Jérusalem a existé jusqu’au Ier siècle après Jésus-Christ. C’est là que se déroulait la liturgie de Yom Kippour. Elle suivait les nombreuses prescriptions du chapitre 16 du Lévitique (nous avons coupé le texte car il est plutôt long !). C’était, en caricaturant à peine, une boucherie géante : on y sacrifiait des taureaux, des boucs en aspergeant l’autel de leur sang ainsi que toute l’enceinte.
Comme le grand-prêtre était le seul à pouvoir réaliser tous ces sacrifices dans de beaux vêtements de lin, il passait sa journée à se laver et changer de vêtement entre chaque rituel. L’expression « bouc-émissaire » vient précisément des sacrifices de Yom Kippour. On prenait un bouc et on mettait symboliquement sur lui tous les péchés du peuple, puis on l’envoyait au désert, pour l'expulser de l'espace où vivent les croyants.
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Le jeûne intégral
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Aujourd’hui, la veille de la fête est l’occasion d’un bon repas car Kippour est un jour de jeûne intégral.
Puisque le Temple n’existe plus, on se réunit toute la journée à la Synagogue où :
- On rappelle tous les péchés du peuple en les nommant un par un par ordre alphabétique.
- On fait le récit de tous les actes rituels qui étaient pratiqués au Temple en les mimant. Le récit remplace la célébration en utilisant gestes et symboles.