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Le point de vue du judaïsme sur la fin de vie

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Josué

Josué
Administrateur

Le point de vue du judaïsme sur la fin de vie
SOURCE : « EUTHANASIE : ALTERNATIVES ET CONTROVERSES », PARIS, PRESSES DE LA RENAISSANCE, 2000, P. 85-88
mercredi 10 octobre 2012, par Blaise
Maurice Abiven, ancien président de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, est l’un des grands acteurs du développement de ces soins en France.

Claude Chardot, professeur émérite de cancérologie à l’université de Nancy, est directeur honoraire du Centre de lutte contre le cancer de Lorraine.

Robert Fresco, secrétaire de la Société française de psycho-oncologie et neuropsychiatre, a été responsable du département de psycho-oncologie du Centre de lutte contre le cancer de Marseille.

Sommaire
Le respect de la vie
Sur l’acharnement thérapeutiqu
Aumônier de la jeunesse au consistoire de Paris, exerçant son ministère aux Ulis et dans la vallée de Chevreuse, le rabbin Philippe Haddad expose les grandes lignes de la position juive, fondée sur le respect primordial de la vie (conçue comme un don de Dieu), et marquée par une défiance vis-à-vis des deux attitudes d’extrême interférence que sont l’acharnement thérapeutique et le geste de tuer.

Le respect de la vie

La Bible enseigne que Dieu créa l’homme à son image, qu’il insuffla dans ses narines un souffle de vie, au point que l’être d’argile devint « âme vivante ». La vie est donc un don de Dieu. Chaque être humain possède ce bien absolu, inviolable, inaliénable. En transgressant la loi qui prescrit de ne pas consommer « le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal », Adam devint mortel. « Tu es poussière et tu retourneras à la poussière », tel est désormais le lot commun de l’humanité.

Pour le monothéisme, c’est Dieu qui donne la vie, et c’est Dieu qui la reprend. La réflexion religieuse du judaïsme est liée à ce postulat de la foi : l’individu ne peut être vu comme un simple agglomérat de chair, de sang et d’intelligence. Pour le croyant, la référence au ciel, comme origine de toute vie, est incontournable. L’homicide devient par conséquent un des trois péchés capitaux de la tradition juive, au même titre que la débauche sexuelle et l’idolâtrie (Talmud Yoma 82a). À propos du meurtre, le Talmud utilise cette expression : « Ton sang est-il plus rouge que celui de ton prochain ? » L’acte de tuer, injustifiable, est donc condamné sans appel.

Certes, la Bible envisage la peine de mort au sein de sa juridiction sociale mais, d’une part, cette sentence est la conséquence d’une faute très grave vis-à-vis du prochain et contre la société tout entière, d’autre part, la peine capitale fut rendue inapplicable par les sages du Talmud, qui renvoyèrent les versets bibliques à une législation théorique.

Ce respect de la vie découle aussi d’une conception générale du monde par le judaïsme : celui-ci n’est pas quantité négligeable, il n’est pas l’écorce, par rapport au fruit que représenterait l’au-delà. Ce monde (olam azé) doit être sanctifié, c’est-à-dire aménagé, sur le plan moral, pour en faire une demeure pour l’Eternel. « Une heure de bonne action ici-bas vaut tout le bonheur du monde à venir » (Talmud Avoth IV). La Torah affirme que ce monde n’a été créé que pour être parachevé, accompli par l’homme.

Dans cette conception, la vie devient un cadeau précieux, qui devra être utilisé pour construire l’existence selon la volonté divine. « Je place devant toi la vie et la mort, tu choisiras la vie », dit le Deutéronome. En fait, l’ensemble des lois bibliques ne visent qu’à apporter plus de vie. Si, par exemple, une personne est en danger de mort le jour du sabbat, il sera permis de transgresser les interdits, d’allumer le feu, de prendre la voiture, etc., pour sauver cette personne.

En ce qui concerne plus particulièrement l’euthanasie, on considérera qu’une personne vivante garde sa présomption de vie jusqu’au constat officiel de la mort, défini par l’arrêt des fonctions cardiaques, respiratoires et cérébrales. Lorsque le moribond présente les signes du départ, la législation juive est très stricte : il est interdit de faire quoi que ce soit qui pourrait précipiter son décès. Ainsi, avant l’heure de sa mort, on ne le lavera pas, on ne déplacera même pas l’oreiller qui est sous sa tête. Les sages comparent l’agonisant à la petite flamme légère sur une bougie qu’il suffirait de moucher pour l’éteindre définitivement.

Il est donc clair, pour le judaïsme, qu’une interdiction formelle empêche d’agir directement ou indirectement sur le moribond, afin de ne pas hâter sa mort. Cet interdit s’applique même dans le cas où l’agonisant ressentirait de terribles souffrances et que la mort constituerait pour lui une véritable délivrance. Accélérer la mort, quels que soient les motifs qui pousseraient à un tel geste, est considéré dans la tradition juive comme un assassinat.

Sur l’acharnement thérapeutique

Si l’euthanasie active est formellement proscrite, comment se situe le judaïsme face à l’acharnement thérapeutique ? Dans le Talmud, on raconte que la servante de Rabbi Juda le Prince (Ier siècle ap. J.-C.), priant le Ciel pour que son maître puisse trouver le sommeil éternel, fut exaucée. Nous voyons qu’il existe un cas, même s’il s’agit d’une prière, où, pour éviter des souffrances, on souhaite la mort d’autrui.

Dans le même ordre d’idées, si un élément extérieur, comme un bruit, vient à tenir en éveil l’agonisant, la loi juive considère comme possible et licite de supprimer la cause de cette distraction, à condition de ne pas toucher au mourant lui-même. Certains décisionnaires orthodoxes du judaïsme s’appuient sur de telles recommandations pour refuser l’acharnement thérapeutique à tout prix.

La loi juive énonce souvent des règles générales qui, dans tel ou tel cas particulier, peuvent être réévaluées. Ainsi, s’il est permis d’administrer au malade de la nourriture ou un médicament vital, il est licite de s’abstenir d’une très lourde opération, par exemple, dans le cas où le malade souffre atrocement et semble condamné à brève échéance. De même, l’admission de drogue pour alléger ou supprimer la douleur est licite.

En conclusion, on peut dire que le judaïsme garde une vision d’espérance, tirée des versets bibliques eux-mêmes. Comme dit le Talmud : « même si l’épée est au-dessus de la tête d’un homme, il doit garder confiance en la vie ». L’action du médecin, de l’infirmier, des proches, n’a d’autre but que d’apporter un « plus de vie » au malade ou au mourant.

Dans le cas de situations graves, le rabbin et le médecin étudieront la question de l’attitude à adopter, selon le principe mentionné plus haut, et, ensemble, prendront ou non la décision d’une intervention.

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