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La laicité et l'État

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Josué
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Coeur de Loi
11 participants

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1La laicité et l'État Empty La laicité et l'État Sam 8 Sep 2012 - 15:23

Coeur de Loi

Coeur de Loi

Voici une vidéo sur une énième violation de la laicité de l'État par ses représentants.

ICLA : la nouvelle ONG pour les Droits de l’Homme et contre l’oppression religieuse

http://www.libertiesalliance.org/category/francais/

---

"Lettre ouverte d'Alain Wagner à messieurs Hollande et Ayraud concernant les déclarations scandaleuses de M. Fabius lors de la réception donnée en l'honneur des membres de l'OCI le 23 juillet 2012 au Quai d'Orsay."

https://youtu.be/WVzFcc-8YOU

"Si vous pensiez que la Liberté était donnée gratuitement et se conservait sans efforts, ouvrez les livres d’Histoire et réfléchissez-y encore."

Tout est dit.

2La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Sam 8 Sep 2012 - 21:38

Psalmiste

Psalmiste

Pas mal cette vidéo... Je vais la faire suivre !!!

3La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Mar 25 Sep 2012 - 6:40

Josué

Josué
Administrateur

propos recueillis par Romain Vilaud - publié le 20/09/2012

Face aux interrogations que pose l'arrivée de nouvelles religions à la laïcité, l'État français semble en partie démuni. Mais le pluralisme religieux n'a-t-il pas contribué à la définition même de laïcité? Spécialiste de la pluralité religieuse, l'historienne Rita Hermon-Belot, auteur entre autres de Enseigner le pluralisme, revient sur la genèse du concept de laïcité et sur ses acceptions actuelles.
la suite ici
http://www.lemondedesreligions.fr/savoir/on-ne-peut-separer-laicite-et-pluralite-religieuse-20-09-2012-2732_110.php

4La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Lun 24 Déc 2012 - 12:32

Josué

Josué
Administrateur

Laïcité, relations avec le gouvernement: Mgr Vingt-Trois répond aux journalistes
Natalia Trouiller - publié le 24/12/2012
Invité du Grand Jury sur RTL hier soir, le cardinal Vingt-Trois a regretté les "excès de zèle" de certains en matière de laïcité.
Dès le début de son interview, le cardinal Vingt-Trois a été interrogé sur la fameuse audition parlementaire dans le cadre de la commission des lois de l'Assemblée nationale, durant laquelle il avait été pris à partie par au moins l'un des députés présents dans le cadre d'une "question" longue de plus de 15 minutes: "Comme vous l'avez vu, dans les réaction qu'il y a eues aucun des points que nous avions soulevés n'a été repris, sinon une charge grossière de M. Touret sur l'Eglise catholique dont on ne voyait pas très bien ce que ça venait faire là-dedans, surtout le grand Rabbin et le président du conseil français du culte musulman ne voyaient pas très bien dans quelle bataille ils étaient ralliés".
> Interrogé plus précisément sur le climat actuel de tensions entre l'Eglise catholique et le gouvernement sur plusieurs sujets ("mariage pour tous", logement), l'archevêque de Paris a déclaré: "Je pense que nous vivons dans une société civilisée, nous avons des rapports civilisés, il se peut qu'il y ait des fonctionnaires ou des membres de la majorité actuelle qui pensent que c'est trop civilisé et qui fassent un peu d'excès de zèle. Quand le président de la République va inaugurer un centre Emmaüs et que le service de presse de l'Elysée enlève les portraits de l'abbé Pierre sur le podium, je ne vois pas en quoi ça éclaire beaucoup la situation. Si on va chez Emmaüs, on va chez l'abbé Pierre". Mgr Vingt-Trois a par ailleurs assuré n'avoir "pas plus de relations avec le gouvernement actuel que je n'en avais avec le gouvernement précédent".

5La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Dim 6 Jan 2013 - 11:05

Josué

Josué
Administrateur

Laïcité : le gouvernement en fait-il trop?
Marie-Lucile Kubacki - publié le 04/01/2013
Pourquoi l'Elysée a-t-il fait enlever un portrait de l'abbé Pierre? Pourquoi Cécile Duflot a-t-elle publié le texte d'un prêtre sur Twitter? Que s'est il vraiment passé entre les sans papiers expulsés d'une église et le diocèse de Lille? Charlie Hebdo jette-t-il de l'huile sur le feu en publiant une BD halal? Qui sont les athées pieux? Dieu est-il fan d'Oasis? Telles sont quelques-unes des questions débattues cette semaine entre chrétiens et bien au-delà. N'hésitez pas à réagir !

6La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Dim 13 Jan 2013 - 16:25

Josué

Josué
Administrateur

Manuel Valls se démarque de ses collègues socialistes sur la laïcité
Jean Mercier - publié le 11/01/2013
A l'occasion des voeux de la Fédération protestante de France jeudi 10 janvier, le ministre de l'Intérieur et des cultes Manuel Valls a défini sa vision d'une laïcité apaisée qui n'est pas la négation du fait religieux. Et égratigné Georges Clémenceau comme "bouffeur de curés".

7La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Jeu 17 Jan 2013 - 7:56

Josué

Josué
Administrateur

Laïcité: une balise à hautes tensions
Natalia Trouiller - publié le 17/01/2013
Pas un jour ne se passe sans que des tensions ou des durcissements ne se fassent jour autour du concept de laïcité.
LAÏCITE: LE MAIRE DE VALENCE MONTRE DU DOIGT
Agitation à Valence, dans la Drôme, où une lettre du maire socialiste de la ville fait le tour des réseaux sociaux et provoque la colère de ses opposants mais aussi de certains de ses alliés. Alain Maurice a en effet adressé à ses administrés musulmans une lettre leur souhaitant la bonne année "à l'occasion du premier jour du mois sacré de Muharram" et dans laquelle il défend son bilan dans l'agrandissement de la mosquée locale, tout en formulant "le voeu que les vertus de l'islam, votre belle religion puissent continuer à irriguer vos vies personnelles et vos trajectoires professionnelles. Seuls les coeurs apaisés par l'abandon confiant à Dieu connaissent le bonheur", et en terminant par la formule en arabe "Que la paix et le salut d'Allah soient avec vous".
> Pour l'opposition UMP de la ville, c'est une atteinte manifeste à la laïcité, ce qui peut être considéré comme de bonne guerre. Mais certains des alliés du maire se sont également émus, comme Gérard Bouchet du MRC, qui a regretté des propos témoignant "profonde ignorance des règles de stricte neutralité en matière religieuse qui s'impose, dans un État laïque, à tout élu républicain". L'affaire révèle une fois de plus le malaise général qui entoure la notion de laïcité en ce début de XXIe siècle: laïcité à l'anglo-saxonne, où les communautés (voire les communautarismes) sont valorisées, ou laïcité traditionnelle à la française, avec neutralité sourcilleuse des pouvoirs publics envers les religions?
> Dans les deux cas, des chrétiens ont le sentiment d'y perdre. C'est le cas en Grande-Bretagne, où la Cour européenne des droits de l'homme a statué que le fait d'avoir une éthique chrétienne ne pouvait être un cas d'objection de conscience (voir l'article de Jean Mercier), et c'est aussi le cas en France, où certains gardiens sourcilleux de la loi de 1905 l'interprètent dans un sens qui limite la conscience des croyants: le Grand Orient de France a en effet publié sur son site un communiqué qui déplore l'implication des catholiques dans la manifestation du 13 janvier dernier: "le non respect de l'interdiction de propagande politique dans les lieux de culte affectataires au titre de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat (article 35) : sermons, remises de tracts appelant à des manifestations, diffusion de lettres ouvertes aux politiques... qui constituent autant de 'discours prononcés' constituant une 'provocation directe à résister à l'exécution des lois ou actes légaux de l'autorité publique' ou tendant à 'soulever ou à armer une partie des citoyens contre les autres".

8La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Ven 1 Mar 2013 - 21:12

Josué

Josué
Administrateur

Que signifie la décision du Conseil constitutionnel sur la laïcité ?
L’Association pour la promotion et l’expansion de la laïcité contestait le traitement des pasteurs des Églises consistoriales dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle.


25/2/13

Dans une décision rendue jeudi 21 février, le Conseil constitutionnel a déclaré conforme à la Constitution le droit local de l’Alsace-Moselle en matière de cultes.

Au passage, il propose une définition de la laïcité qui devrait faire date, estime Emmanuel Tawil, maître de conférence à Paris II et membre du Conseil pour les questions canoniques de la Conférence des évêques de France.

« Je n’étais pas vraiment inquiet : déclarer inconstitutionnel le traitement des pasteurs (et donc des prêtres et rabbins) aurait entraîné une remise en cause trop importante du droit des cultes. Sur le plan juridique surtout, le Conseil constitutionnel avait déjà déclaré, en 2010, que le droit local d’Alsace-Moselle était un principe fondamental reconnu par les lois de la République, lui conférant ainsi valeur constitutionnelle.

La décision rendue jeudi n’est donc pas un coup de tonnerre. Le Conseil constitutionnel ne dit pas, d’ailleurs, que tout le droit local est immuable, mais seulement son existence… sauf à changer la Constitution. Désormais, plus personne ne pourra dire que le régime des cultes en Alsace-Moselle ou de l’outre-mer est contraire à la Constitution !

« INUTILE AUSSI DE CONSTITUTIONNALISER LE PREMIER ALINÉA DE L’ARTICLE 2 DE LA LOI DE 1905 »
Mais la portée de la décision du Conseil constitutionnel va au-delà. La définition de la laïcité qui est proposée est très intéressante : elle inclut la neutralité de l’État, la non-reconnaissance des cultes, le respect de toutes les croyances, l’égalité de tous les citoyens quelle que soit leur religion, le libre exercice des cultes (c’est-à-dire la possibilité pour eux de s’organiser de manière autonome, dans les limites posées par la loi) et enfin le non-salariat des cultes.

Alors que le Conseil d’État se gardait bien, lui, d’inclure la non-reconnaissance et le non-salariat, pour ne pas nuire au régime local, le Conseil constitutionnel a décidé de les inclure dans sa définition, tout en constitutionnalisant une exception – la reconnaissance des cultes et le versement de traitement aux pasteurs, rabbins et prêtres en Alsace-Moselle, ainsi que le droit des cultes applicable outremer – ce qui est rarissime.

Inutile de revenir en contestant une disposition spécifique à l’outre-mer ou même, par exemple, la révocation d’un curé par son évêque : celle-ci fait partie du libre exercice du culte, qui est lui aussi constitutionnel. Inutile aussi de constitutionnaliser le premier alinéa de l’article 2 de la loi de 1905, comme l’a promis François Hollande pendant la campagne : le Conseil constitutionnel vient de le faire. »

RECUEILLI PAR Anne-Bénédicte HOFFNER

9La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Sam 2 Mar 2013 - 15:43

Coeur de Loi

Coeur de Loi

C'est de la trahison constitutionnelle.

On croirais que l'Alsace est un autre pays, avec ses propres lois.

10La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Dim 3 Mar 2013 - 7:12

Josué

Josué
Administrateur

et oui il dit que la république est une. Shocked

11La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Mar 5 Mar 2013 - 10:54

Josué

Josué
Administrateur

Que signifie la décision du Conseil constitutionnel sur la laïcité ?
L’Association pour la promotion et l’expansion de la laïcité contestait le traitement des pasteurs des Églises consistoriales dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle.
Dans une décision rendue jeudi 21 février, le Conseil constitutionnel a déclaré conforme à la Constitution le droit local de l’Alsace-Moselle en matière de cultes.

Au passage, il propose une définition de la laïcité qui devrait faire date, estime Emmanuel Tawil, maître de conférence à Paris II et membre du Conseil pour les questions canoniques de la Conférence des évêques de France.

« Je n’étais pas vraiment inquiet : déclarer inconstitutionnel le traitement des pasteurs (et donc des prêtres et rabbins) aurait entraîné une remise en cause trop importante du droit des cultes. Sur le plan juridique surtout, le Conseil constitutionnel avait déjà déclaré, en 2010, que le droit local d’Alsace-Moselle était un principe fondamental reconnu par les lois de la République, lui conférant ainsi valeur constitutionnelle.

La décision rendue jeudi n’est donc pas un coup de tonnerre. Le Conseil constitutionnel ne dit pas, d’ailleurs, que tout le droit local est immuable, mais seulement son existence… sauf à changer la Constitution. Désormais, plus personne ne pourra dire que le régime des cultes en Alsace-Moselle ou de l’outre-mer est contraire à la Constitution !

« INUTILE AUSSI DE CONSTITUTIONNALISER LE PREMIER ALINÉA DE L’ARTICLE 2 DE LA LOI DE 1905 »
Mais la portée de la décision du Conseil constitutionnel va au-delà. La définition de la laïcité qui est proposée est très intéressante : elle inclut la neutralité de l’État, la non-reconnaissance des cultes, le respect de toutes les croyances, l’égalité de tous les citoyens quelle que soit leur religion, le libre exercice des cultes (c’est-à-dire la possibilité pour eux de s’organiser de manière autonome, dans les limites posées par la loi) et enfin le non-salariat des cultes.

Alors que le Conseil d’État se gardait bien, lui, d’inclure la non-reconnaissance et le non-salariat, pour ne pas nuire au régime local, le Conseil constitutionnel a décidé de les inclure dans sa définition, tout en constitutionnalisant une exception – la reconnaissance des cultes et le versement de traitement aux pasteurs, rabbins et prêtres en Alsace-Moselle, ainsi que le droit des cultes applicable outremer – ce qui est rarissime.

Inutile de revenir en contestant une disposition spécifique à l’outre-mer ou même, par exemple, la révocation d’un curé par son évêque : celle-ci fait partie du libre exercice du culte, qui est lui aussi constitutionnel. Inutile aussi de constitutionnaliser le premier alinéa de l’article 2 de la loi de 1905, comme l’a promis François Hollande pendant la campagne : le Conseil constitutionnel vient de le faire. »

RECUEILLI PAR Anne-Bénédicte HOFFNER
http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Que-signifie-la-decision-du-Conseil-constitutionnel-sur-la-laicite-_NP_-2013-02-25-914817

12La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Jeu 28 Mar 2013 - 7:52

Josué

Josué
Administrateur

La Cour de cassation a annulé le 19 mars dernier le licenciement de Fatima Afif, employée musulmane de la crèche Baby loup à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), congédiée en 2008 parce qu'elle travaillait voilée. Remise en cause de la laïcité, victoire du communautarisme... l'affaire réveille bien des spectres. Anthropologue du fait religieux, Dounia Bouzar invite à distinguer la forme du fond, le juridique de l'idéologique. Interview.

Laïcité : chacun l'interprète à sa sauce. Comment la définiriez-vous ?

C'est un mot-valise qui représente pour certains une idéologie anti-religieuse, pour d'autres une simple philosophie narrative, un fait historique. Pour ma part, je la définis comme un système juridique mis en place après la révolution, afin que les Français puissent construire et vivre ensemble, quelles que soient leurs croyances ou leurs non-croyances. Ce système juridique sous-tend une philosophie : « la liberté de l'un ne doit pas entraver celle de l'autre. »

La laïcité n'est-elle pas antinomique de la liberté religieuse ?

L’Etat laïc n’impose pas une conviction à ses citoyens, il fait en sorte que chacun puisse croire ou ne pas croire librement. Dans tous les pays européens, la liberté est la règle. Pour la limiter, les Etats doivent promulguer une loi réunissant deux conditions : que le comportement entrave l’ordre public et les droits d’autrui… Ainsi, depuis 2004, une loi interdit en France le port des signes religieux aux élèves des écoles, collèges et lycées. Il a été démontré que les filles voilées demandaient à ne pas assister à certains cours, comme la gym, et que les filles non voilées subissaient des pressions pour porter un voile. Les deux conditions étaient remplies. Mais cette mesure ne concerne absolument pas les parents qui accompagnent les sorties scolaires, par exemple !

En revanche, pour la loi de 2010 interdisant le port du voile intégral dans l'espace public (niqab et burqa), les députés n’ont pu parler de laïcité, faute de pouvoir réunir ces deux conditions. En effet, à l'époque, la Police a estimé qu'il y avait 300 niqab en France, un chiffre insuffisant pour invoquer une entrave à l'ordre public. Atteinte au droit privé ? Les femmes qui le portaient ont répondu « je kiffe le niqab ». La loi s'appuie donc sur le droit commun : dans la rue, il faut être identifiable et identifié ; le visage doit être découvert. L'interdiction du voile intégral relève d'une question de sécurité et non de religion.

Dans l'affaire Baby-Loup, la décision de la Cour de Cassation suscite de vives réactions...

Tout simplement parce que, ne connaissant pas les lois, les Français ont cru que ce jugement permettait le port du foulard dans les crèches en général. Or la Cour a tranché sur la forme, pas sur le fond. Le principe de laïcité repose sur différentes lois : celle de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat, mais aussi la Déclaration des Droits de l'Homme, le Code du travail. La discrimination en raison de sa croyance, « vraie ou supposée », fait également partie des interdictions du Code pénal. Et la Convention européenne des Droits de l'Homme impose en outre des obligations à la France en terme de laïcité. Ceux qui avancent l'argument du « vide juridique » démontrent qu'ils ne connaissent pas ce qui existe déjà.

Qu'impose donc la loi dans le cadre du travail ?

La loi n'est pas la même selon que l'entreprise relève du droit public ou privé. Seuls les fonctionnaires (ou assimilés) ont « une obligation générale et absolue de neutralité d’apparence », depuis une jurisprudence qui date d'une cinquantaine d'années. Représentants symboliques de l'Etat, ils sont tenus de ne pas afficher leurs convictions philosophique, religieuse et politique. Tout simplement pour rassurer quant à l'égal traitement du citoyen. Un professionnel doit être impartial vis-à-vis de ceux qu’il sert, et ne pas donner l'impression que sa conviction personnelle pourrait primer sur l'intérêt des usagers.

Les salariés d’établissements privés (associations, entreprises…), eux, ne sont pas soumis à cet impératif « de manière générale et absolue ». C’est ce qu’a rappelé la Cour de Cassation : un règlement intérieur ne peut englober tous les salariés. Il ne s'agit en aucun cas d'une idéologie. Le terrain est strictement juridique. Mais je reconnais que les juges de la CDC ont mal communiqué. On en retient que « la laïcité ne s'applique pas dans une entreprise privée. » C'est trop elliptique. En réalité, il aurait fallu dire : « l'obligation de neutralité qui découle de la laïcité ne s'applique pas de façon générale et absolue dans une entreprise privée. »

Ce principe de neutralité d'apparence n'est-il pas étendu aux organismes de droit privé assurant une mission d'intérêt public ?

Si, dans la mesure où l’organisme en question est délégataire d’une mission d’intérêt public, c’est à dire s’il s’agit d’une activité d’intérêt général, poursuivant un objectif d’utilité publique. En France, il en existe quatre types, ayant respectivement pour objectifs : l’ordre et la régulation (défense, justice…), la protection sociale et sanitaire (Sécurité sociale, hôpitaux…), l’éducation et la culture (musées, instituts, écoles, lycées, universités…) et l’économie (ministères…).

Les crèches qui perçoivent des subventions n'entrent pas dans ce schéma ?

Il ne suffit pas de recevoir des subventions publiques pour être « délégataire de service public », autrement toutes les associations de judo le seraient… Ainsi, la RATP et La Poste sont désormais privatisés, mais elles demeurent délégataires du service public et, à ce titre, toujours soumises au droit public. Chez EDF, en revanche, également devenu un service privé, il n'y a pas de délégation, l'entreprise relève donc du droit privé. Si les députés veulent imposer une obligation générale et absolue de neutralité aux professionnels de la petite enfance, il faudrait faire passer toutes les crèches en statut de « mission de service public ».

Pour le moment, ce n’est pas le cas, et la crèche associative Baby-Loup relève donc bien du droit privé. Les salariés peuvent donc afficher librement les signes de leur religion ?

Chacun est libre d'exprimer ses convictions. Mais la pratique religieuse des salariés relevant du droit privé peut aussi être limitée, au cas par cas, à condition d'être « justifiée par la nature de la tâche à accomplir du salarié, et proportionnée au but recherché » (Article L1121-1 du Code du travail). Il existe cinq critères : si elle entrave les règles d'hygiène, de sécurité, la liberté des autres, les aptitudes à la mission et l’organisation de la mission.

La crèche aurait donc pu obtenir gain de cause en invoquant l'un de ces critères ?

Bien sûr ! Si, par exemple, l’avocat de la crèche avait montré que le grand foulard de la salariée « entrave ses aptitudes à sa mission professionnelle ». Pour une directrice adjointe de crèche, elle implique en effet l’obligation d’être à même distance avec tous les enfants, qu'ils soient issus d'une famille athée, chrétienne, juive, musulmane. Un compromis aurait aussi pu être trouvé, si la salariée avait accepté de porter un petit foulard coloré aux motifs enfantins, plutôt qu'un grand foulard sombre qui renvoie à des images de la révolution islamique...

Justement, est-ce qu'une croix portée en pendentif renvoie aux mêmes notions qu'une burqa ?

Une jurisprudence récente de janvier 2013 distingue les signes « ostentatoires » des signes « discrets ». Une hôtesse de British Airways qui laissait voir la croix sur son uniforme a obtenu gain de cause, car sa croix était « discrète ». A partir de cette jurisprudence, on pourra ainsi demander à une musulmane portant un grand foulard noir de « contextualiser son foulard à son environnement, pour le rendre plus discret » : rose si elle est nounou, « Hermès » si elle travaille dans la mode… C'est une façon de respecter la liberté de conscience des croyants, tout en leur demandant de respecter celle des autres.

La nuance est subtile...

Un principe demeure : dès qu'elle entrave la mission, la religion ne fait pas la loi. Un chargé de clientèle qui refuse de serrer la main aux femmes, un cuisinier qui refuse de toucher du porc, peuvent être licenciés sans que cela soit discriminatoire, même s’ils justifient leur comportement par leur liberté de conscience ! Quant à la visibilité religieuse, cela dépend du look et de la fonction. Plutôt qu'appréhender d'emblée « une catholique », « une juive », « une musulmane », on préfère identifier « une infirmière », « une secrétaire », « une manager »… Il faudrait transmettre cette notion à tous. Et rappeler que si nous pouvons être athées, juifs ou musulmans en France, et pas uniquement chrétiens, bien que l’histoire du pays soit chrétienne, c’est précisément grâce à la laïcité. Il suffit de regarder ce qu'il se passe dans les pays non laïques pour avoir à cœur de protéger notre système et d'éduquer à la laïcité.
http://www.lavie.fr/actualite/societe/creche-baby-loup-que-dit-la-loi-sur-la-laicite-26-03-2013-38367_7.php

13La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Jeu 28 Mar 2013 - 9:13

BenFis

BenFis

Josué a écrit:La Cour de cassation a annulé le 19 mars dernier le licenciement de Fatima Afif, employée musulmane de la crèche Baby loup à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), congédiée en 2008 parce qu'elle travaillait voilée. Remise en cause de la laïcité, victoire du communautarisme... l'affaire réveille bien des spectres. Anthropologue du fait religieux, Dounia Bouzar invite à distinguer la forme du fond, le juridique de l'idéologique. ...
Cette affaire a semble-t-il été correctement jugée si on tient compte des lois générales sur la laïcité, qui font une différence entre le public et le privé, comme le précise l'artice.

A l'issue de ce jugement, l'employée devrait pouvoir retrouver son travail et continuer à porter le voile, mais en ce qui me concerne je ne lui accorderai pas plus d'1€ de dommages et intérêts.

Cela dit, vouloir absolument légiférer sur les droits individuels relatifs à la liberté de religion, c'est mettre le doigt dans l'engrenage de la répression religieuse.

Qu'on laisse donc les femmes porter le voile pour prouver leur soumission si tel est leur souhait. Personnellement je trouve ça navrant, mais ça ne me dérange pas.

14La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Ven 29 Mar 2013 - 14:48

Josué

Josué
Administrateur

Par sa décision du 19 mars, la Cour de cassation a rappelé que le principe constitutionnel de laïcité exprime une règle de neutralité que doivent conserver les pouvoirs publics à l'égard des convictions religieuses et que ce principe ne s'applique pas aux rapports de droit privé, notamment aux relations de travail entre salariés et employeurs lorsque celles-ci sont exclusives d'un service public. Dans le cadre de ces relations de travail, le respect de la liberté de religion et le principe de non discrimination s'imposent sans que les employeurs puissent s'en exonérer en invoquant un objectif de neutralité.

Les restrictions à la liberté de religion doivent être justifiées par la nature de la tâche à accomplir, répondre à une exigence professionnelle essentielle et déterminante et rester proportionnées au but recherché. En l'espèce, la Cour de cassation a considéré que l'objectif de neutralité religieuse que s'assigne la crèche Baby Loup n'était pas de nature à justifier le licenciement d'une salariée au motif qu'elle portait un foulard par conviction religieuse.
Ce rappel du droit applicable a suscité de la part de responsables politiques la proposition d'étendre par voie législative à différents secteurs de la vie économique, notamment aux institutions privées gérant des services à l'enfance, la règle existant dans les administrations et les services publics, déduite du principe de neutralité des pouvoirs publics, d'interdiction générale, pour les agents, du port de signes religieux.

A supposer que cette proposition rencontre une majorité au Parlement, encore faut-il qu'une telle loi ne heurte pas des principes constitutionnels ou ceux issus des engagements internationaux de la France. L'article 19 du traité sur le fonctionnement de l'Union Européenne (TFUE) et la directive européenne n° 200/78/CE ont institué un principe de non discrimination, même indirecte, qui s'applique également en matière religieuse. L'article 9 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme garantit la liberté religieuse. L'article 10 de la Déclaration française des droits de l'homme et du citoyen, qui a valeur constitutionnelle, protège la liberté d'opinion " même religieuse ". L'article 1er de la Constitution dispose que la France assure l'égalité devant la loi sans distinction de religion.

Ces principes pourraient apparaître comme difficilement compatibles avec une généralisation d'un principe de neutralité religieuse, impliquant l'interdiction de manifester ses convictions religieuses, dans les rapports de droits privé.

15La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Mer 3 Avr 2013 - 16:11

Josué

Josué
Administrateur

FRANCE
Vers une extension du principe de laïcité ?
Fabien Trécourt - publié le 29/03/2013

L’affaire Baby-Loup a relancé le débat sur le port de signes religieux dans des entreprises privées. Alors qu’une écrasante majorité de Français est pour leur interdiction, François Hollande a évoqué une piste législative.

Plus de huit Français sur dix sont favorables à l’interdiction du voile dans les entreprises privées accueillant du public. C’est le constat de deux sondages, parus presque en même temps. Selon l’Ifop, en effet, 84 % des personnes interrogées sont opposés au port du foulard islamique dans les commerces, les supermarchés, les cabinets médicaux, les écoles privées ou encore les crèches. Seuls 12 % se disent indifférents, et 4 % y sont favorables. La même semaine, un sondage BVA avançait lui le chiffre de 86 % de Français favorables à une loi interdisant « le port de signes religieux ostensibles dans les lieux où l’on s’occupe des enfants ou les entreprises privées.

« Ces chiffres, très tranchés, sont quasi-identiques à ce que nous mesurions en octobre dernier », remarque l’Ifop. De plus, le phénomène semble généralisé. Les écarts « sont inexistants entre hommes et femmes (84 % d’opposés dans les deux cas) et peu marqués selon les générations (76 % parmi les moins de 35 ans contre 86 % auprès des 65 ans et plus) ou les catégories sociales (82 % d’opposés parmi les CSP+ contre 87 % dans les milieux populaires). » Le dénominateur commun : la plupart des Français pensent que le monde du travail est astreint au principe de laïcité, au même titre que les administrations ou les écoles publiques. Or il n’en est rien.

C’est le serpent de mer du débat sur la laïcité. Comme le rappelle Le Monde, le rapport Stasi proposait déjà, en 2003, qu’une « disposition législative, prise après concertation avec les partenaires sociaux, permette aux chefs d'entreprise de réglementer les tenues vestimentaires et le port de signes religieux, pour des impératifs tenant à la sécurité, aux contacts avec la clientèle, à la paix sociale interne ». Même topo entre 2010 et 2011 : le Haut conseil à l’intégration (HCI) préconisait que « l’indifférence religieuse » soit « préservée dans le cadre de l’entreprise ».

Le HCI a proposé d'insérer dans le code du travail un article pour que « les entreprises puissent intégrer dans leur règlement intérieur des dispositions relatives aux tenues vestimentaires, au port de signes religieux et aux pratiques religieuses dans l'entreprise (prières, restauration collective, etc.) au nom d'impératifs tenant à la sécurité, au contact avec la clientèle ou la paix sociale interne ». En janvier 2012, une nouvelle proposition de loi a été déposée, visant « à étendre l’obligation de neutralité à certaines personnes ou structures privées accueillant des mineurs ».

Dernièrement, le député UMP Éric Ciotti a proposé de « modifier le code du travail pour donner la possibilité aux chefs d’entreprise, dans le cadre du règlement intérieur, de réglementer l’expression d’opinion, y compris religieuse, au sein de l’entreprise ». Cette initiative fait écho à l’annulation du licenciement d’une employée voilée de la crèche privée Baby-Loup, par la Cour de cassation. La plus haute juridiction française a ainsi rappelé la différence entre l’espace public d’État et le secteur privé, auquel appartient la crèche.

Pourtant, les choses ne sont pas forcément aussi tranchées dans la réalité. Interrogé jeudi soir sur le sujet, le président de la République François Hollande a fait remarquer que des structures privées reconnues d’utilité publiques dépendaient parfois du financement de l’État, jusqu’au trois quarts pour certaines d’entre elles. Dans ce cas, a-t-il indiqué, il serait éventuellement possible d’étendre l’application du principe de laïcité. Un nouveau projet de loi pourrait donc être élaboré en ce sens. Réponse dans les mois qui viennent.

16La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Mar 9 Avr 2013 - 7:31

Josué

Josué
Administrateur

L’Observatoire de la laïcité, entre « camp laïque » et « gens de terrain »
L’Observatoire de la laïcité a été installé lundi 8 avril par le président de la République, qui en avait annoncé la création en décembre, sur la base d'un décret de 2007 resté lettre morte. Il en a confié la présidence à l’ancien ministre socialiste Jean-Louis Bianco, proche de Ségolène Royal, qui n’est pas un spécialiste de ces questions.

Outre les représentants des ministères concernés, l’Observatoire est composé de quatorze personnalités. Parmi eux, quatre parlementaires, deux UMP, un socialiste et une PRG, dont la plupart sont connus pour leur engagement sur les questions de laïcité. François-Noël Buffet, le sénateur UMP, maire d’Oullins (Rhône) fut rapporteur du projet de loi interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public en 2010 ; Marie-Jo Zimmermann, députée UMP de Moselle sera au sein de l'Observatoire la représentante des terres concordataires, où le financement public des cultes est autorisé et organisé. Un sujet de discorde à gauche, dont une partie plaide pour la sortie progressive de ce système dérogatoire, et qui avait provoqué un cafouillage lors de la campagne présidentielle.

Des conceptions différentes de la laïcité

A gauche, le socialiste Jean Glavany, spécialiste de la laïcité au PS et Françoise Laborde, sénatrice PRG, à l’origine d’une proposition de loi sur la neutralité religieuse pour les personnes gardant des enfants, représentent la frange partisane de l'application d'une stricte laïcité. Une approche aussi défendue par l’ancien grand maître du Grand Orient de France, Patrick Kessel, auteur d’un ouvrage récent, Ils ont volé la laïcité ! (éd. JCG, 2012), et président du Comité Laïcité République. Il y plaidait notamment pour l’inscription des deux premiers articles de la loi de 1905 dans la Constitution, projet annoncé puis abandonné par François Hollande, et pour une suppression progressive du concordat et de tout financement public des cultes. Une autre responsable politique socialiste, la maire de Bron (Rhône), Annie Guillemot, spécialiste de la politique de la Ville, rejoint aussi l’Observatoire.

Le conseiller d’Etat, Alain Christnacht, qui mit en place l’instance de dialogue entre l’Eglise catholique et le gouvernement pour Lionel Jospin en 2002, représente une tendance moins radicale de la conception laïque à gauche. Le Conseil d’Etat a régulièrement rendu des avis favorables à une laïcité ouverte, contestés par des personnalités comme M.Kessel.

Un rapport et une loi?

Présent aussi dans ce nouvel Observatoire, le philosophe Abdennour Bidar ; venu de la mission laïcité du Haut conseil à l’intégration, qui se fond dans la nouvelle structure, il a pris des positions tranchées en faveur d’une stricte laïcité. Deux des trois personnalités chargées par le ministre de l’éducation nationale d’un rapport sur la morale laïque, Alain Bergounioux (historien du parti socialiste) et Laurence Loeffel, ont aussi été nommées, de même qu'une juriste, Soraya Amrani Meki, ou le poète guadeloupéen, Daniel Maximim.

Armelle Carminati, directrice générale Diversité du cabinet de consulting Accenture, représente le monde de l’entreprise et pourra apporter sa connaissance des situations de terrain. Rose-Marie van Leberghe, inspectrice générale des affaires sociales a, elle, travaillé alternativement dans des entreprises privées et publiques, et notamment dans le secteur hospitalier. L'Observatoire ne comporte pas de représentants des cultes, qui devraient être "consultés" ponctuellement.

L'Observatoire réalisera un rapport annuel sur l'état de la laïcité en France et devrait travailler en priorité sur l’opportunité et les contours d’une nouvelle loi sur le port de signes religieux dans l’entreprise, suite à l’affaire de la crèche Baby Loup. Le premier ministre devrait réunir prochainement les différents groupes politiques pour parvenir à un "consensus" sur cette question. Parmi les membres de l’Observatoire, quatre (Jean Glavany, Abdennour Bidar, Patrick Kessel et Françoise Laborde) sont signataires de la pétition demandant une nouvelle loi afin de combler « un vide juridique ».

Stéphanie Le Bars

17La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Mar 9 Avr 2013 - 7:35

Coeur de Loi

Coeur de Loi

Ils vont pouvoir observer les dérives, ils vont avoir du travail.

18La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Mer 10 Avr 2013 - 13:04

samuel

samuel
Administrateur

[quote="Coeur de Loi"]Ils vont pouvoir observer les dérives, ils vont avoir du travail.[/quote
ça c'est certain.

19La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Lun 20 Mai 2013 - 20:35

Josué

Josué
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Les Etats-Unis jugent la laïcité à la française "très agressive"
La France et ses voisins européens ont été critiqués mardi par une commission gouvernementale américaine pour leur "laïcité très agressive". Sont visées les lois sur les signes religieux, sur la construction de mosquées et sur l'abattage rituel.
"Comme l'Europe de l'Ouest a en général un très bon bilan en matière de liberté religieuse, il est facile de négliger le fait qu'il existe des questions problématiques en ce qui concerne les vêtements religieux, certains rituels et certaines traditions religieuses", explique d'emblée la présidente de la commission américaine sur les libertés religieuses internationales, Katrina Lantos Swett, lors d'une conférence téléphonique. "Dans certains pays, une laïcité très agressive place les personnes religieuses dans des positions inconfortables et difficiles en ce qui concerne le plein exercice de leurs convictions et croyances", ajoute-t-elle.

La France et la Belgique sont particulièrement visées en raison des interdictions du voile intégral dans les espaces publics, votées en 2011. "Cela soulève des inquiétudes en termes de discrimination", écrit la commission dans son rapport annuel publié mercredi. "Tout en cherchant à répondre aux inquiétudes sur la coercition, une telle loi appliquée trop largement soulève des questions sur les droits parentaux et la liberté de choix".

L'action anti-sectes de la France inquiète

L'action anti-sectes de la France suscite aussi l'inquiétude des commissaires américains, qui dénoncent les mesures "contre des groupes religieux péjorativement décrits comme des sectes". La surveillance de la Scientologie, des Témoins de Jehovah ou de certaines églises chrétiennes évangéliques "stigmatise certains groupes nouveaux ou non-traditionnels comme étant soi-disant dangereux", déclare Elizabeth Cassidy, directrice adjointe de la commission. Les lois européennes, en visant "un groupe religieux minoritaire particulier, envoient un signal qui justifie, pour certains, la discrimination contre des membres de ce groupe", explique-t-elle.

Plus largement, selon la commission, il s'est développé "une atmosphère d'intimidation contre certaines formes d'activité religieuse en Europe de l'Ouest". "Ces restrictions limitent aussi gravement l'intégration sociale et les opportunités en termes d'éducation et d'emploi pour les individus affectés", ajoutent les auteurs.

Outre les lois restreignant la liberté d'expres​sion(appels à la haine...), le rapport énumère les restrictions croissantes concernant les signes religieux, l'abattage rituel des animaux (Luxembourg, Suède, Pays-Bas...) et la construction de mosquées et minarets en Suisse.
http://lci.tf1.fr/monde/amerique/les-etats-unis-jugent-la-laicite-a-la-francaise-tres-agressive-7948350.html

20La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Lun 8 Juil 2013 - 11:38

Josué

Josué
Administrateur

Le commentaire d'un élu UMP sur le ramadan déclenche une polémique
Le Point.fr - Publié le 08/07/2013 à 09:06
Laurent Burgoa a critiqué au nom de la laïcité une publicité commerciale relative au ramadan sur son compte Facebook.
Le commentaire d'un élu UMP sur le ramadan déclenche une polémique
Le Point.fr - Publié le 08/07/2013 à 09:06
Laurent Burgoa a critiqué au nom de la laïcité une publicité commerciale relative au ramadan sur son compte Facebook.

21La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Lun 12 Aoû 2013 - 5:50

chico.

chico.

La laïcité a 100 % n'existe pas.c'est mon point de vue personnel.

22La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Ven 27 Sep 2013 - 7:35

Josué

Josué
Administrateur

La laicité et l'État Laacit11

23La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Mer 2 Oct 2013 - 6:18

Josué

Josué
Administrateur

Affaire de Conflans : la laïcité devient-elle sectaire ?
LAURENT GRZYBOWSKI
CRÉÉ LE 20/09/2013 / MODIFIÉ LE 20/09/2013 À 19H04
L'affaire Nadine Lalanne, du nom de cette responsable des agents d'entretien de la mairie de Conflans-Sainte-Honorine, pourrait bien devenir l'affaire Philippe Esnol, sénateur maire PS de cette commune des Yvelines. Mutée pour « prosélytisme religieux », après avoir offert à chacun des membres de son équipe une boîte de pruneaux d'Agen et un calendrier protestant, Nadine Lalanne est accusée d'avoir portée atteinte au principe de neutralité et de laïcité. Ce dont elle se défend. « J'aurais compris que l'on me fasse un petit rappel à l'ordre, mais là, j'estime que la manière dont cet incident a été géré est violente et disproportionnée », explique la fonctionnaire qui a pris le conseil de deux avocats et reçu le soutien des Associations familiales protestantes.

Dans un communiqué daté du 16 septembre, le maire de Conflans justifie sa décision en expliquant que « cet agent avait mis à disposition, sur son lieu de travail et à des salariés placés sous son autorité, des calendriers portant des versets bibliques ainsi que l’adresse et le contact de l’église protestante évangéliste baptiste locale ». La décision de changer l’affectation de l’agent au sein des services municipaux a donc été prise par le sénateur-maire « dans l’intérêt du service ». « Je suis profondément attaché au principe de laïcité qui est au cœur des valeurs de la République », nous a précisé Philippe Esnol, que nous avons joint par téléphone. « Je ne peux pas tolérer qu’il y soit porté atteinte, particulièrement au sein d’une collectivité publique. Quoi qu'il en soit, cette décision de muter Madame Lalanne que je ne connais pas personnellement, n'est pas de mon fait. Elle a été prise par sa hiérarchie et je la soutiens. Elle s’inscrit dans la continuité de mon engagement pour la laïcité, que je continuerai à défendre chaque fois que ce sera nécessaire ».

Un engagement sans faille si l'on en juge par l'attitude de cet élu qui, au moment de l'affaire Babyloup, n'avait pas hésité à critiquer durement l'arrêt de la Cour de Cassation invalidant le licenciement d'une salariée voilée. Une décision qu'il avait qualifié de « victoire des intégristes », déclarant à l'époque qu'il s'agissait d'un « très mauvais signal, qui laisse le sentiment aux intégristes qu'ils ont eu gain de cause, et ce au détriment des responsables de la crèche, qui, eux, font valoir les lois de la laïcité qui sont celles de la République française. Ceci est d'autant plus incompréhensible que l'on parle d'une crèche, donc d'enfants. Ces derniers auront tout le temps par la suite d'être rattrapés par les convictions religieuses ». D'ailleurs, le sénateur-maire ne verrait aucun mal à soutenir toute nouvelle proposition de loi légiférant le port du voile dans le secteur de la petite enfance.

« Je ne suis pas en guerre contre les religions et contre les croyants, je veux juste que la laïcité soit respectée », nous a affirmé Philippe Esnol au téléphone, qui reproche à Nadine Lalanne d'avoir confondu « sphère privée et sphère professionnelle ». « Après enquête, dit-il, je me suis aperçu qu'elle parlait souvent de ses convictions religieuses à ses collègues et qu'elle n'avait pas hésité à leur partager ses convictions contre la mariage pour tous. C'est quelqu'un qui ne sait pas faire la part des choses. Mais ne croyez pas que je sois sectaire. Mon directeur des services techniques est témoin de Jéhovah. Je le respecte et je l'apprécie. Jamais il ne s'est livré au moindre prosélytisme dans l'exercice de ses fonctions ».

Accusé par ses détracteurs d'agir ainsi parce qu'il serait franc-maçon, ce que conteste l'élu qui affirme avoir quitté toute activité dans ce domaine depuis une dizaine d'années, Philippe Esnol semble être proche du mouvement Riposte laïque, connu pour son ultra-laïcisme. Avec son ami Pierre Cassen, l'un des animateurs de cette organisation violemment anti-religieuse, il a accueilli en 2009 dans sa mairie une conférence publique sur l'islam. L'an dernier, ce sénateur PS n’avait pas non plus caché sa déception de voir la proposition de loi UMP visant à l'interdiction des signes religieux en entreprise rejetée. Pour lui, « l’expression de la religion de façon ostentatoire ou plus discrète et insidieuse, n’est pas conforme avec l’idée de laïcité ». Une affirmation que conteste Etienne Lhermenault, président du Conseil national des évangéliques de France qui, dans Le Monde, s'inquiète de voir certains responsables politiques vouloir « aseptiser la vie publique de toute composante religieuse ».

« Le sénateur-maire Philippe Esnol est-il l’exemple type du "socialiste sectaire" décrié par Fillon ? », s'interroge Paul Ohlott, responsable du site évangélique Actualité chrétienne, qui appuie là où ça fait mal. En attendant, la destitution de Nadine Lalanne de son poste à la mairie de Conflans-Sainte-Honorine continue à faire bondir nos lecteurs et à susciter sur la Toile de nombreuses réactions de soutien d'internautes jugeant la sanction totalement disproportionnée. Avec cette affaire, le débat sur la laïcité est une nouvelle fois relancée. Mais à l'approche des élections municipales, il pourrait prendre une tournure plus politique.

24La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Ven 25 Oct 2013 - 7:13

Josué

Josué
Administrateur

Fonctionnaire sanctionnée pour prosélytisme: un premier juge la déboute
L'affaire avait fait grand bruit, mi-septembre dernier. Nadine Lalanne, une chef de service à la mairie de Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, s'était vue destituée de son poste. Cette femme de 58 ans, de confession protestante, avait distribué à ses collègues des petits ballots de pruneau d'Agen -sa ville natale- ainsi que des calendriers illustrés de paroles bibliques à l'occasion des fêtes de Noël 2011 et 2012. Selon son employeur, elle se serait rendue coupable de « prosélytisme religieux » en distribuant ces derniers. Une première décision de justice -qui ne statuait pas sur le fond- vient de donner raison à son employeur.

Le 11 octobre dernier, le juge des référés du tribunal administratif de Versailles a rejeté la demande en référé-suspension de Nadine Lalanne, rapporte le site Fait religieux. La plaignante espérait voir le tribunal administratif prendre une mesure d'urgence en sa faveur, en suspendant la mesure de mutation tant que le fond de l'affaire n'avait pas été jugé. Pour cela, elle faisait valoir que sa mutation constituait une « sanction déguisée », et une « mise au placard ». Mais le juge a retenu que, même à un nouveau poste, elle ne subira « aucune modification de sa situation financière » pour motiver son refus.

« Cette décision juste et mesurée démontre qu'il n'y avait pas lieu de s'émouvoir à ce point », a commenté le sénateur-maire PS Philippe Esnol dans un communiqué.

Quant à la légalité de cette mutation, elle sera jugée sur le fond à une date ultérieure.

25La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Ven 25 Oct 2013 - 7:42

epourkwapa



C'est du n'importe quoi cette histoire ! Des versets bibliques sur des calendriers et les distribuer c'est du prosélytisme. Non, vraiment je crois rêver. La Bible est universelle que je sache ! Partager des versets bibliques ne constituent pas en soi du prosélytisme. Dommage que je ne sois pas avocat, je défendrais bien cette dame !
Si ce qu'elle a fait est du prosélytisme, que dire des professeurs qui citent la Bible dans leurs cours de français, d'histoire, de droit, etc... ? Font-ils eux aussi du prosélytisme ?

Le prosélytisme, voilà où il est :

dans les écoles et collèges quand des professeurs intègrent dans leur programme des cours ou activités sur des thèmes tels que : Halloween, pâques, Noël, et que sais-je encore ? Quand des poèmes vante la fête de Noël, n'est-ce pas là faire la promotion d'une fête religieuse dans un cadre laïc ?

Obliger des enfants de chanter l'hymne national, n'est-ce pas là aussi une forme de prosélytisme le fait de vouloir que nos enfants adhèrent de façon imposée aux valeurs guerrières de la République, valeurs non chrétiennes évidemment ?

Alors messieurs les juges (sait-on jamais que quelqu'un vous transmette mon message), si ma réflexion peut vous aider à mieux apprécier la situation, alors soyez magnanimes envers cette dame.

Merci pour elle.

26La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Ven 25 Oct 2013 - 12:21

samuel

samuel
Administrateur

Bonjour .Je suis de ton avis.

27La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Dim 27 Oct 2013 - 14:03

BenFis

BenFis

epourkwapa a écrit:C'est du n'importe quoi cette histoire ! Des versets bibliques sur des calendriers et les distribuer c'est du prosélytisme. Non, vraiment je crois rêver. La Bible est universelle que je sache ! Partager des versets bibliques ne constituent pas en soi du prosélytisme. Dommage que je ne sois pas avocat, je défendrais bien cette dame !
Si ce qu'elle a fait est du prosélytisme, que dire des professeurs qui citent la Bible dans leurs cours de français, d'histoire, de droit, etc... ? Font-ils eux aussi du prosélytisme ?

Le prosélytisme, voilà où il est :

dans les écoles et collèges quand des professeurs intègrent dans leur programme des cours ou activités sur des thèmes tels que : Halloween, pâques, Noël, et que sais-je encore ? Quand des poèmes vante la fête de Noël, n'est-ce pas là faire la promotion d'une fête religieuse dans un cadre laïc ?

Obliger des enfants de chanter l'hymne national, n'est-ce pas là aussi une forme de prosélytisme le fait de vouloir que nos enfants adhèrent de façon imposée aux valeurs guerrières de la République, valeurs non chrétiennes évidemment ?

Alors messieurs les juges (sait-on jamais que quelqu'un vous transmette mon message), si ma réflexion peut vous aider à mieux apprécier la situation, alors soyez magnanimes envers cette dame.

Merci pour elle.

Et qu'est-ce que tu dirais si à la place de versets bibliques, cette brave dame aurait préféré des sourates du Coran ? Suspect

28La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Dim 27 Oct 2013 - 14:16

Josué

Josué
Administrateur

le principe reste le même.

29La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Lun 28 Oct 2013 - 11:22

BenFis

BenFis

Josué a écrit:le principe reste le même.
De quel principe parles-tu? Du principe de laïcité ou de liberté religieuse?

Il est vrai que ce n'est peut-être pas du prosélytisme, car tout dépend des versets que cette dame a cités. Mais cela reste considéré comme de la propagande religieuse. Ce qui n'est pas forcément tolérable dans le cadre de la sphère publique qui doit rester laïque.

Cela dit, je ne comprends pas non plus comment une telle affaire a pu dégénérer au point de faire muter une fonctionnaire. C'est totalement disproportionné. Suspect

30La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Lun 28 Oct 2013 - 11:25

Josué

Josué
Administrateur

que se soit un chrétien ou un musulman qui offre des calendriers

31La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Sam 21 Déc 2013 - 17:36

Josué

Josué
Administrateur

La crèche de Noël est-elle compatible avec la laïcité ? Le débat est en passe de devenir un véritable marronnier (disons un sapin) des fêtes de fin d'année : tradition nouvelle d'un monde sécularisé. Car même la laïcité a ses saisons : aux premiers jours de l'été, il y a les affaires de crucifix dans les salles d'examen ; à l'orée de l'hiver, ce sont les petits Jésus qui défrisent les esprits les plus sensibles et rétifs à celui de Noël. Comme un éternel recommencement : 2000 ans après, Joseph et Marie ont toujours autant de mal à trouver un lieu pour les accueillir...

Pourtant, il existe (encore et toujours) des bastions de résistance. En témoigne cette affichette symbolique que les cheminots de Villefranche-de-Rouergue, dans l'Aveyron, ont apposée en milieu de semaine à leur guichet, et que le journal local Centre Presse a repérée (la photo est visible sur le site du journal) : « Suite à la plainte d'un client, nous ne pouvons laisser exposer la crèche. Crèche que la gare de Villefranche met en exposition depuis 10 ans !! »

Au double point d'exclamation final, il n'est pas difficile de sentir l'agacement, voire la consternation des salariés du chemin de fer. La plainte, les agents de la gare SNCF de Villefranche affirment savoir qui l'a émise. Sans doute la personne avait-elle déjà protesté directement auprès d'eux et, faute de se sentir entendue, a-t-elle transmis sa réclamation en plus haut lieu.

Les nouvelles vont vite, par le rail : la direction générale de Toulouse n'aurait pas tardé à réagir, par courrier, pour demander aux cheminots de débarrasser, de toute urgence, de leur bureau l'objet du scandale. Toujours selon Centre Presse, la sentence épistolaire serait arrivée mardi 17 décembre, jour de l'anniversaire du pape François, qui n'aurait pourtant pas renié ce signe discret de piété traditionnelle et populaire.

« La direction nous a expliqué qu’elle avait reçu la plainte d'un usager choqué de voir un signe religieux ostensible dans un lieu public », raconte l'un des agents, mécontent de cette aventure. D'ailleurs, avec ses collègues, il ont décidé de passer outre l'ordre hiérarchique. L'agent SNCF a l'esprit frondeur, quand on le prend à rebrousse-poil. « Cela fait dix ans que nous avons l’habitude d’installer une crèche sur l'un de nos comptoirs, expliquent-ils. Nous ne voyons pas pourquoi cela changerait ! Notre crèche est toujours en place. Elle restera là, mais ostensiblement masquée. »

Le décor de saison, en effet, n'a pas été retiré, mais simplement dissimulé aux regards par quelques vestes posées dessus, tandis qu'un écriteau explique aux usagers la situation. Depuis – sans doute face au grotesque d'une telle situation – écriteau et étoffe occultante ont disparu et la crèche semble avoir repris ses droits. Mais l'histoire retiendra peut-être qu'en cette période de Noël 2013, dans le Villefranchois, c'est un voile qui vint épisodiquement au secours de la laïcité à la française.

32La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Jeu 26 Déc 2013 - 12:56

Josué

Josué
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Cinq choses à savoir sur la laïcité au travail
Le Point.fr - Publié le 26/12/2013 à 09:15
L'Observatoire de la laïcité a publié un guide à destination des entreprises pour éclaircir la place et les limites de la religion au travail. Salutaire.
Par MARC LEPLONGEON
"Il n'y a pas besoin d'une nouvelle loi sur la laïcité. Par contre, beaucoup de gens sont un peu perdus", estime Jean-Louis Bianco, président de l'Observatoire de la laïcité. "Les gens restent attachés aux deux principes de base. Celui de la liberté de chacun de croire ou de ne pas croire, d'exprimer ses convictions religieuses ou philosophiques, dans la limite où cela n'entrave pas les libertés du voisin. Et d'autre part la neutralité et l'indépendance de l'État", poursuit-il. L'Observatoire de la laïcité vient de publier un guide pratique intitulé "La gestion du fait religieux dans l'entreprise privée". Que peut-on faire ou ne pas faire ? Quels sont les interdits posés par la religion et comment s'accommode-t-elle du monde de l'entreprise ? Le Point.fr vous propose d'y répondre en 5 points.

1. Religion et offre d'emploi ne font pas bon ménage

C'est le Code du travail qui l'affirme : "Aucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement [...] en raison de ses convictions religieuses" (article L. 1132-1). En clair : aucune offre d'emploi ne peut comporter de référence à la religion. Lors de l'entretien d'embauche, l'employeur n'a pas non plus le droit d'interroger un candidat sur ce sujet. En revanche, "il n'est pas interdit à un candidat de participer à un recrutement avec un signe religieux", explique le guide de l'Observatoire de la laïcité. Illustration du phénomène : en juin dernier, le patron juif d'une petite entreprise de Montreuil a été condamné à 5 000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Bobigny. Sur l'annonce qu'il avait publiée sur Pôle emploi, il précisait qu'il ne voulait pas "par précaution" de candidats maghrébins "afin d'éviter les tensions".

2. En matière de religion, le client n'est pas roi

Les clients ou d'autres travailleurs de l'entreprise exigent que leurs collègues aient la même religion qu'eux ? Ils n'en ont évidemment pas le droit ! Dans les années 90, le Royaume-Uni justifiait l'exclusion systématique des homosexuels de l'armée par l'homophobie régnant au sein du corps militaire. La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), dans l'arrêt Smith and Grady rendu en 1999, a considéré que les attitudes homophobes au sein de l'armée correspondent aux préjugés d'une majorité hétérosexuelle. Et qu'elles ne peuvent donc pas justifier une exclusion. Cette jurisprudence de la CEDH est également valable pour les discriminations religieuses. "La volonté de répondre à la préférence discriminatoire des clients ou d'autres travailleurs ne peut pas être acceptée comme objectif légitime", note la Cour.

En revanche, certains intérêts commerciaux peuvent justifier des restrictions. Certes, l'entreprise ne peut pas se réclamer d'une "image de neutralité" pour demander au salarié de porter une "tenue neutre". Mais le contact avec la clientèle oblige parfois à des interdictions. En 1997, la cour d'appel de Saint-Denis de La Réunion a admis le licenciement d'une vendeuse d'articles de mode féminins, car elle portait un voile islamique et ne reflétait donc pas l'image que la société souhaitait donner d'elle.

3. Lorsque pratiquer son culte entraîne un danger

Des limites à la liberté de manifester ses convictions existent s'il y a un risque pour la sécurité au travail. C'est par exemple l'hypothèse d'un maçon qui refuserait de porter un casque de protection sur un chantier au motif que ses convictions religieuses lui interdisent de se couper les cheveux. Ce peut être également un machiniste qui "refuse de tailler ou de protéger sa barbe" ou encore d'un chimiste qui "refuse d'ôter son foulard", explique l'Observatoire de la laïcité. Les convictions religieuses peuvent parfois entraîner également un danger pour la santé de la personne. Le cas emblématique, cité maintes fois par les médias, est celui d'une salariée qui refuse la visite médicale au motif que sa religion lui interdit de se dévêtir devant une personne de sexe opposé.

4. Quand la religion empêche le bon fonctionnement de l'entreprise

L'organisation du travail implique parfois d'importantes restrictions. L'employé est alors tenu de se conformer à la grille horaire qui lui est imposée, mais également aux lieux de travail et aux techniques professionnelles utilisées. Si l'uniforme est obligatoire, aucune dérogation ne sera possible. C'est l'hypothèse où un salarié d'une boucherie refuserait d'être en contact avec du porc, ou encore si un homme refusait d'être sous l'autorité d'une femme au nom de ses convictions religieuses. Des restrictions sont également possibles lorsque les cultes de chacun empêchent les salariés d'être traités de la même façon, entraînant par là même une inégalité des conditions de travail. Dans un arrêt de 1981, la Cour de cassation a jugé que l'employeur peut refuser des demandes d'absences liées aux fêtes religieuses si la présence de l'employé est impérative à la bonne marche de l'entreprise.

5. Mieux vaut ne pas trop parler religion au boulot

Les salariés peuvent avoir entre eux des discussions religieuses. De la même façon, ils peuvent, tant que l'organisation du travail le permet, porter certains vêtements (foulard, kippa, turban...). Mais ils ne peuvent pas faire de prosélytisme ou exercer de pression sur leurs collègues visant à les convertir ou à adopter un culte particulier. "Ce sont des cas marginaux, c'est vrai, mais on doit avancer sur la question. Dans le guide, nous citons notamment le cas d'un animateur de centre de loisirs qui utilisait ses fonctions pour distribuer des prospectus des témoins de Jéhovah, explique Jean-Louis Bianco. Il y a parfois des gens dont la tenue est complètement neutre, mais qui exercent une pression morale sur leurs collègues de travail."

33La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Jeu 26 Déc 2013 - 13:18

Psalmiste

Psalmiste

Josué a écrit:La laicité et l'État Laacit11

Mort de rire  sxoxs 

34La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Mer 15 Jan 2014 - 16:48

Josué

Josué
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La laïcité, contre vents et marées
Caroline Éliacheff - publié le 08/01/2014

La célèbre psychanalyste explique pourquoi, selon elle, les principes de laïcité doivent s’appliquer aux lieux d’accueil de la toute petite enfance.
Hormis le cercle restreint des milieux de la petite enfance et du cercle plus large des journaux féminins s’intéressant aux parcours de femmes d’exception, rien ne prédisposait la crèche Baby-Loup et sa directrice, Natalia Baleato, à faire la une des journaux et à mobiliser journalistes et intellectuels de tous bords. Moi-même, je n’en avais jamais entendu parler avant 2008, alors que cette crèche a ouvert ses portes à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), en 1991. Et si elle avait pu continuer à travailler dans l’ombre, elle s’en serait fort bien portée. Mais voilà : si l’épopée judiciaire n’est pas terminée, la crèche, elle, a fermé ses portes en décembre 2013. Et il n’est pas encore acquis qu’elle puisse réunir les fonds nécessaires pour renaî­tre à Conflans-Sainte-Honorine, commune du même département.

On peut raconter cette histoire comme un feuilleton judiciaire à suspense qui commence quand l’ex-directrice adjointe, Fatima Laaouej, revient travailler après un congé parental de cinq ans en refusant d’ôter son voile au travail. Licenciée en 2008, elle saisit la Halde et les prud’hommes. La Halde (dissoute depuis) considère que son licen­ciement est discriminatoire, tandis que les prud’hommes donnent raison à l’employeur. En appel, la cour de Versailles confirme le jugement prud’hommal. La chambre sociale de la cour de Cassation, elle, casse le jugement des prud’hommes. L’affaire retourne devant la cour d’appel de Paris. Le dernier épisode date du 27 novembre 2013 : la cour d’appel a « résisté » à la cour de Cassation et donné raison à la crèche Baby-Loup. Mais ce n’est pas terminé, car Fatima Laaouej a fait appel : l’affaire sera rejugée en séance plénière par la cour de Cassation, probablement en 2014.

S’il ne s’agissait que d’un banal conflit du travail, comme certains le prétendent, personne n’en aurait entendu parler et la crèche n’aurait pas fermé. À l’inverse, il ne s’agit pas de dire que l’islam en général est menaçant, mais de lutter contre la revendication agressive de certains d’imposer un ordre différent. Un ordre mettant à mal une certaine idée de la laïcité et les principes républicains auxquels la majorité des musulmans de France adhère.

Les enjeux de l’affaire

On peut raconter l’histoire de Baby-Loup autrement : en mettant les premiers concernés – à savoir les enfants, héros silencieux et victimes oubliées – au centre de l’histoire. De cinquante nationalités différentes, ils peuvent être accueillis 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 (jusqu’à l’âge de 12 ans). Mais c’est aussi l’histoire de ces femmes issues de l’immigration. C’est elles qui ont créé cette crèche pour répondre aux besoins d’une population travaillant en horaires décalés et ayant parfois besoin d’un accueil en urgence. C’est elles qui ont entrepris de s’émanciper et de se professionnaliser alors qu’elles n’avaient comme expérience que l’éducation de leurs propres enfants. Majoritairement de confession musulmane, ce sont elles qui ont rédigé le règlement intérieur proscrivant tout signe d’appar­tenance religieuse ou politique au sein de la crèche. De nombreuses activités périphériques ont été organisées pour les parents des enfants, permettant aux mères de sortir de chez elles et de déve­lopper leur esprit critique.

Une « évolution » emblématique

À cet égard, le parcours de Fatima Laaouej, d’origine marocaine, est exemplaire. Exemplaire car, ayant arrêté l’école en classe de 5e, elle a acquis le diplôme d’éducatrice de jeunes enfants. Exemplaire, sa difficulté de concilier vie familiale et vie professionnelle. Exemplaire, enfin, son évolution vis-à-vis des signes extérieurs de la religion : venue du Maroc en France en 1971, à l’âge de 3 ans, elle a commencé à porter un voile à l’exté­rieur de chez elle vers 1994, puis a « oublié »

sporadiquement de l’enlever à son travail, mais sans refuser de l’ôter, pour finir par vouloir l’imposer au nom de la liberté de conscience à l’intérieur de la crèche – les lieux d’accueil collectifs de la petite enfance ayant été omis dans la loi de 2005. Cette « évolution » est le reflet de celle de la ville : on y voit de plus en plus de femmes voilées, quelques-unes en burqa, y compris des fillettes, tandis que les parents se sont mis à exiger le respect de règles religieuses à l’intérieur de la crèche – créant des conflits insolubles assortis de violences verbales et physiques envers le personnel. L’avis de la cour de Cassation les y a encouragés, ayant été compris comme une autorisation à casser le règlement intérieur, gage du maintien de la laïcité contre vents et marées. L’islamisation de la ville passe par un prosélytisme religieux aussi insi­dieux qu’agressif
s’appuyant, comme partout dans le monde, sur les femmes et les enfants.

En quoi est-ce un problème pour les enfants ? Le personnel d’une crèche (qui est aussi un relais familial) a une mission éducative et un projet pédagogique. Une personne qui n’accepte pas de retirer les signes d’appartenance religieuse importe avec elle son propre projet pédagogique : les enfants musulmans doivent devenir de « bons musul­mans ». Ceci a des conséquences : nourriture halal, pas de mixité, jeux différenciés, respect de la prière pour les enfants musulmans – toutes règles qui les différencient des autres.

Tel n’est pas le projet pédagogique de la crèche Baby-Loup, qui privilégie au contraire ce que ces enfants de cinquante nationalités différentes ont en commun : l’apprentissage de la langue française, la lutte contre les stéréotypes sexistes dès le plus jeune âge, la mixité et l’égalité entre garçons et filles. Le port du voile n’est pas une affaire vestimentaire anecdotique dont les enfants devraient s’accommoder. Il témoigne d’un prosélytisme passant par les actes plus que par les paroles.

Des principes exemplaires

Aussi important à mes yeux, car dépas­sant la situation locale, toutes les crèches pourraient et devraient s’inspirer des principes de Baby-Loup, et pas seulement sur la laïcité : sur l’accueil fait aux parents, sur la formation continue des personnels, sur le traitement individualisé des enfants pour ce qu’ils sont et non en fonction de la religion de leurs parents. Le conflit a occulté l’originalité de la crèche Baby-Loup ; c’est dommage, car toutes les crèches devraient imiter son projet, pour donner confiance aux parents, pour que les enfants y soient bien traités, pour permettre à ceux qui en ont le plus besoin d’arriver en maternelle avec le maximum de chance de réussite.

Sous les coups de boutoir de ceux qui veulent imposer par la force un ordre différent, le personnel de la crèche a pris la décision de quitter la ville. C’est une grave défaite, non pour Baby-Loup mais pour ceux qui sont censés défendre les valeurs de la République. Pour renaître, Baby-Loup n’est que parcimonieusement financée par les institutions, dont c’est pourtant la mission. Autrement dit, sans soutien privé, ce sera un prétexte pour la faire définitivement disparaître.


Caroline Éliacheff

Psychanalyste et pédopsychiatre, chroniqueuse à France Culture, présidente de l’association « La Cause des bébés ». Elle s’est mobilisée autour de l’« affaire Baby-Loup » et a publié à ce propos Comment le voile est tombé sur la crèche (Albin Michel, 2013).

35La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Mar 15 Avr 2014 - 16:09

Josué

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 Quelle laïcité pour l'Europe ?

SOCIÉTÉ
Comment vivre la laïcité au quotidien ?
Matthieu Stricot et Fabien Leone - publié le 15/04/2014

Telle est la question qui a été débattue les 1er et 2 avril lors d’un colloque organisé par le Centre d'étude du fait religieux contemporain (Céfrelco), à Paris. Des spécialistes des mondes universitaire et de l'entreprise sont venus rendre compte de l'application de la laïcité au quotidien.

Comment vivre la laïcité au quotidien ?
« Entre le XVIIe siècle et le XVIIIe siècle, la question fut de définir un monde qui s'affirme au nom de l'immanence en la conjuguant avec la croyance en Dieu. Alors se dessine la solution laïque », rappelle Philippe Portier, titulaire de la chaire « Histoire et sociologie des laïcités » à l'École pratique des hautes études.

La laïcité est un sujet complexe, au cœur des débats actuels. Il n'est pas certain « qu'il y ait un consensus sur la laïcité. À commencer par sa définition précise: religion ou statut juridique ? », s'interroge Jean-Paul Delevoye, président du Conseil économique, social et environnemental.

Une égalité entre les religions et les convictions

Pour en donner une définition globale, Philippe Portier résume la laïcité à « un régime d'aménagement juridique garanti par un État neutre. La neutralité permet à l'État de soutenir l'expression religieuse positive sans hiérarchie des croyances. Est donc laïque une société politique où l'on peut affirmer sa propre autonomie morale : croire ou ne pas croire sans contrainte ». « La finalité est d'être libre religieusement et moralement, et le moyen est l'État », ajoute-t-il.

La laïcité n'est pas l'absence de religion mais l'égalité entre les religions et les convictions. « En France, on aime le commun, l'unitaire et gommer les différences. Notre pays conjugue l'unité avec l'uniformité. Nous devons apprendre à nous enrichir de cette pluralité, à l'image du retour des identités régionales », analyse Jean-Paul Delevoye.

La laïcité a la capacité de créer du bien commun mais aussi de mettre des limites dans les individualités pour garantir le vivre-ensemble car tous les citoyens n'ont pas les mêmes cibles ni les mêmes finalités.

« Si chaque individu ne se sent pas protégé dans ses convictions, il se réfugiera dans une identité non républicaine avec tous les risques de conflits que cela occasionne. Il faut donc être attentif à ce qu'il n'y ait pas un basculement vers des espérances religieuses qui soient guidées par des notions de désespérances républicaines car sinon la révolte des humiliés sera incontrôlable », prévient-il.

Quatre pôles de réflexion

« Ce colloque veut décliner la laïcité sur les aspects les plus divers vus par des professionnels dont l'expertise est reconnue. Cette approche diversifiée est nécessaire pour un sujet si complexe : traiter des pratiques en politique sous l'angle sociétal et entrepreneurial. La laïcité est le meilleur garant du vivre-ensemble mais l'État et les Églises ne sauraient s'ignorer sur le plan sociétal », explique Philippe Gugliemi, conseiller régional d'Île-de-France.

36La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Mar 13 Mai 2014 - 8:37

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LAÏCITÉ
Jean-Louis Bianco : "La laïcité n'est pas en crise en France"
Fabien Leone - publié le 12/05/2014

Aux colloques du Cefrelco ou à la Grande Loge de France, Jean-Louis Bianco est intervenu sur la situation de la laïcité. Un sujet pour le président de l'Observatoire de la laïcité, "plus actuel et vital que jamais pour le vivre-ensemble".

© POCHARD PASCAL/SIPA
© POCHARD PASCAL/SIPA

« La très grande majorité de nos concitoyens sont laïques sans le savoir. » L'Observatoire de la laïcité, instance rattachée au Premier ministre créé en 2007 mais effective depuis 2013, constate que les Français sont « attachés à la liberté de croire ou de ne pas croire mais aussi de pratiquer sa religion ». Et cela concerne les « croyants comme les incroyants ».

Cela peut paraître « paradoxal avec la montée des communautarismes, à ne pas confondre avec les communautés, et la pression des fondamentalistes qui peuvent être religieux ou non ». Il peut également paraître incroyable, « malgré les tensions de la société sur cette question, qu'il y ait moins de problèmes qu'auparavant ».

Pour l'Observatoire de la laïcité, il y a « des faits précis et isolés que les médias ont tendance à grossir. Les études expriment une tendance qui n'est aucunement à la hausse ainsi que des cas peu nombreux ».

En effet, il y aurait eu peu de cas de conflits suite à la loi de 2004 sur les signes religieux ostensibles à l'école, d'après une enquête de terrain de l'Éducation nationale. « Cela peut être surprenant car nous n'avions pas l'impression que cela allait si bien. Je ne dis pas que l'on nous ment, mais il y a peut-être un peu de poussière sous le tapis. » Selon le ministère de la Santé, les refus d'être soigné par un médecin de sexe opposé seraient plutôt moins nombreux grâce à une meilleure formation. Il n'y aurait donc pas besoin de légiférer mais de rappeler les textes existants « car de nombreux citoyens, managers ou élus sont perdus ». Diffuser la laïcité aux entreprises privées et aux universités ne relève pas de l'opinion de l'Observatoire de la laïcité. « La neutralité, c'est celle de l'État et seulement de l'État à la lecture des textes actuels. »

« Une ignorance de la laïcité »

La laïcité est devenue un mot-valise et il faut « absolument distinguer ce qui relève de la sécurité publique, des questions d'intégration et de la séparation des Églises et de l'État ». « Il y a une ignorance de la laïcité et donc un formidable besoin d'information, de formation et d'éducation qui est capital. »

L'Observatoire se donne pour but de clarifier et de faire reculer les confusions « et non pas d'inventer des concepts nouveaux, mais de dire ce qu'est et ce que n'est pas la laïcité. La laïcité sans préfixe, ni suffixe ».

La loi de 1905 est d'abord une loi de liberté, « une liberté qui n'est pas uniquement cantonnée au domicile privé mais aussi à l'espace public ». Afin de clarifier ce qu'est l'espace public, Jean-Louis Bianco propose l'expression « d'espace partagé et commun ». Deux limites toutefois à cette liberté, « celle des autres et l'ordre public ». La loi de 1905 garantit « l'indépendance de l'État vis-à-vis des religions et l'égalité de droit entre les citoyens quelles que soient leurs convictions ».

Le président de l'Observatoire constate « une fixation de l'opinion sur le port du voile dans l'espace public, mais il faudrait distinguer l'habit du comportement. Il y a différentes raisons d'être voilées et il ne faut pas stigmatiser et provoquer ».

L'Observatoire ne nie pas que ces questions « aient des effets sur la laïcité, mais elles ne sont pas causales ». Son président rappelle également « qu'il y a bien d'autres problèmes plus importants que le fait religieux ».

37La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Mer 14 Mai 2014 - 6:32

Josué

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La civilisation occidentale, la laïcité et l'Europe selon Chantal Delsol
PROPOS RECUEILLIS PAR JÉRÔME ANCIBERRO ET PAUL PICCARRETA
CRÉÉ LE 13/05/2014 / MODIFIÉ LE 13/05/2014 À 21H51
À quoi tenons-nous ? Dans un monde en perpétuel mouvement, où les identités nationales, culturelles ou religieuses semblent de moins en moins assurées, n’y a-t-il pas des principes auxquels nous ne voulons pas renoncer ? Bien sûr que si, répond la philosophe Chantal Delsol dans son dernier ouvrage, les Pierres d’angle. A quoi tenons-nous ? (Cerf).

Votre dernier livre porte sur ce que vous appelez les « pierres d’angle » de la civilisation occidentale, des principes parfois inconscients qui, au-delà des opinions des uns et des autres, rassemblent à peu près tout le monde. Pensez-vous que ces pierres d’angle peuvent s’étendre aux autres cultures ?

Il est vrai qu’après la chute du mur de Berlin, nous y avons cru. Nous pensions que tous les pays allaient devenir des démocraties. C’est exactement l’inverse qui est arrivé. Il y a un recul brutal depuis vingt ans, et l’on voit que plusieurs régions du monde sont assez indifférentes, voire hostiles à ces valeurs-là. C’est malheureux, mais c’est un fait.

Prenons l’idée de laïcité. Peut-elle, selon vous, s’étendre au-delà du monde occidental ?

La laïcité est intimement liée à une religion transcendante. Lorsque votre religion est immanente, elle est forcément inséparable du politique. Mais la transcendance ne suffit pas encore. Seule une religion de la parole (et non pas une « religion du livre ») peut ménager un espace au politique. Si votre livre a été dicté par Dieu, expliquez-moi comment vous allez vous y prendre pour créer une distance par rapport à ce livre ? À l’inverse, la parole interprète l’écriture, le livre n’étant pas une parole divine. La religion et l’État sont indissociables dans les pays musulmans. Quand un de ces pays tente d’aménager les deux, le politique et le religieux, cela donne quelque chose d’hybride. Il s’occidentalise.

Et inversement, quand la religion se met en retrait, comme c’est le cas en France ?

La laïcité à la française est un athéisme. L’existence même de l’expression « laïcité à la française » montre bien qu’il se passe chez nous quelque chose de particulier. Ailleurs, on parle simplement de sécularisation. En France, quand Manuel Valls se rend à Rome, la critique dit qu’il a « dépassé son rôle ». Je ne crois pas qu’il y ait d’autres pays où l’on puisse entendre ce genre de commentaire. Cette attitude s’explique par notre histoire. Les guerres de religions – particulièrement féroces en France – y sont forcément pour quelque chose. Mais que l’Église soit minoritaire aujourd’hui ne me pose aucun problème. Plus nous serons minoritaires, moins nous ferons les malins. Je ne rêve pas de ces moines qui montent sur des tonneaux et crient sur les avenues. Les chrétiens n’ont qu’à rester modestes, être vertueux chacun à sa place, et cela finira bien par se savoir.


Quel est votre jugement sur l’Union européenne ?

Telle qu’elle est aujourd’hui, la machine européenne ne peut qu’exploser. La structure technocratique que nous avons mise en place veut imposer aux peuples un système d’émancipation beaucoup trop radical, alors même que les peuples tiennent à leur enracinement. L’idéologie technocratique qui nous gouverne va extrêmement loin, trop loin, dans sa conception libérale et individualiste.

Quelle serait alors votre Europe idéale ?

Une Europe fédérale, assurément ! Actuellement, nous avons des peuples qui doivent se soumettre à une définition stricte du chocolat. Mais ils sont incapables de se mettre d’accord pour aller faire la guerre en Bosnie ou aider les Ukrainiens. Pour construire une véritable Europe, il faudrait faire exactement l’inverse. Dans une Europe fédérale, les peuples iraient de concert protéger tel ou tel pays, mais ils seraient libres de définir le chocolat comme ils l’entendent. Ce que je reproche au système actuel, c’est l’uniformisation. Son but ultime est de ridiculiser les marges qui ne sont pas en accord avec le centre.

38La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Mar 20 Mai 2014 - 7:44

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Brighelli : la défaite de la laïcité
Le Point.fr - Publié le 19/05/2014 à 15:35 - Modifié le 19/05/2014 à 1
Par Dominique Dunglas
Dans son édition du samedi 17 mai, le quotidien La Provence (organe de la gauche provençale) se penche sur le sort des malheureuses collégiennes musulmanes obligées, dans les quartiers nord de Marseille (et ailleurs, la cité phocéenne ayant une population immigrée qui depuis belle lurette occupe vaillamment le centre-ville), de se dévoiler chaque matin en arrivant en classe. Et de décrire la hantise matinale de "Sabrina", obligée d'ôter son jilbeb (le long voile brun qui l'enveloppe tout entière), conformément à la loi de 2004 sur l'interdiction des signes religieux en milieu scolaire. Les tenues peuvent être variées (hidjab, jupe longue ou foulard islamique), mais le refrain est toujours le même.

La proviseur du lycée professionnel de la Calade, qui a, comme elle dit, "bien d'autres problèmes à gérer", participe à la commission laïcité du rectorat - une spécialité locale, les autres rectorats n'en ont pas éprouvé la nécessité. "Nous nous réunissons régulièrement avec des juristes, des historiens, des experts, et même un imam", explique Rodrigue Coutouly, référent académique pour l'éducation prioritaire au rectorat d'Aix-en-Provence. L'idée, c'est d'éclairer ce que la loi ne dit pas.

Ignorant que j'étais ! Je croyais la loi très claire : tout signe religieux est interdit à l'école - ou dans cette école hors les murs qu'on appelle la sortie scolaire. L'une de mes étudiantes l'an dernier a voulu porter son voile lors d'un voyage scolaire en Angleterre, et l'administration, tout comme l'équipe enseignante, a été très claire : une classe qui sort emporte le règlement intérieur à la semelle de ses souliers. Hors de question que le laxisme anglo-saxon s'applique à un groupe scolaire français.

Le problème, c'est que les tendances lourdes du système, parfaitement résumées la semaine dernière par Benoît Hamon dans une décision que nous avons commentée ici même, vont dans un sens tout différent.

Le laxisme expliqué à ma fille

Premier mouvement : on minimalise le problème. "Une trentaine de jeunes filles sur 1 500 élèves..." "Une question de mode..." "Parmi les musulmans de Marseille, ces milieux représentent une part infime", assure ainsi la sociologue de service, Françoise Lorcerie, longuement interviewée à la suite de l'article - et qui plaint dans un même élan compassionnel les apprentis djihadistes de Syrie et d'ailleurs : "Ils le font par désespoir, pour être quelqu'un, se construire un avenir là où il n'y en a pas, ou, tout au moins, là où ils ne parviennent plus à s'en imaginer un. Plutôt que de stigmatiser ces adolescents, il faut leur donner confiance en eux, dans une école bienveillante, qui ne se braque pas contre son environnement, son quartier." Fini l'enseignement selon Jean Zay, qui expliquait que l'école devait être une forteresse où ne parviendraient pas les rumeurs du dehors. Mérite-t-il vraiment d'être panthéonisé ?

Deuxième mouvement : la dramatisation. En page 1 du quotidien, sous le titre très explicite "Laïcité : l'école du compromis", on lit l'accroche suivante : "Dix ans après le vote de la loi, des chefs d'établissement des quartiers nord s'interrogent encore : comment faire appliquer le texte sans exclure les élèves voilées ?" "Des milliers d'exclusions par an", affirme Françoise Lorcerie.

Troisième mouvement : créer une commission ad hoc, non pas pour enterrer la question, comme on le fait d'ordinaire quand on crée une commission, mais pour faire admettre le contournement de la loi, au cas par cas - et de fil en aiguille, pour faire modifier la loi.

Et là, on a affaire à une collusion entre les "sociologues" ("la loi de 2004 n'a pas eu que de bons côtés", dit Françoise Lorcerie, qui est venue défendre ses thèses dans mon lycée il y a deux ans) et des enseignants, idiots utiles des organisations islamistes, cinquième colonne involontaire d'un militantisme qui a choisi les filles et les femmes pour avancer ses pions.

La sociologie, science de toutes les compromissions

Pour noyer le poisson, on s'appuie sur les conclusions de Pisa (je reviendrai prochainement sur les enquêtes de cette institution qui donne tous les deux ans du grain à moudre à la presse sans que la scientificité de ses méthodes soit bien établie) qui affirment que la France est l'un des pays dans lesquels les discriminations sociales ne sont en rien gommées par l'école - et qu'elles sont même renforcées. Ce que des médias communautaires du type Ajib, dont le moins que l'on puisse dire est qu'il ne représente pas l'islam le plus modéré, relaient avec complaisance - tout comme notre sociologue, qui se désole que les garçons, cette fois, soient eux aussi pénalisés par les méchants enseignants français, qui notent sans doute au faciès puisque dans notre pays n'existe aucune statistique ethnique. Françoise Lorcerie est connue par ailleurs pour sa défense bec et ongles des populations brimées par la laïcité à la française, qui a fait d'elle une inlassable activiste saluée par les organisations islamiques et les pédagogistes de toutes farines. Elle n'est pas la seule : son collègue Vincent Geisser a été accusé de "caresser les barbus dans le sens du poil", mais il ne renie rien de ses convictions - et Françoise Lorcerie le défend à toute occasion. Il existe une franc-maçonnerie des sociologues, avant-garde et caution "scientifique" des concessions en cours et des abdications à venir.

On fabrique ainsi une ambiance délétère, qui place forcément les enseignants en porte-à-faux : "Une radicalité qui me met très mal à l'aise", dit l'un ; "C'est dur de conserver une neutralité d'enseignant", avoue une autre. Je veux bien le croire. Quand la loi n'est plus une, mais dépend de l'interprétation des autorités locales, c'est l'autorité tout entière qui se délite.

Il est évidemment plus simple de ramener au niveau "sociétal" les problèmes vitaux dont l'école de la République est en train de mourir : le collège unique, qui dans ces quartiers est extraordinairement homogène, si je puis dire ; la difficulté dans ce contexte à faire passer une langue, prérequis pour aller plus loin dans l'acquisition des savoirs et de la culture ; l'autorité même, dont les manques sont automatiquement excusés sous prétexte de "discriminations", source, comme on le sait, de toutes les incompétences...

Pendant ce temps, on organise, à Marseille même, des classes-relais, des prépas à la prépa, où des élèves majoritairement issus de l'immigration trouvent enfin leurs marques, préparent et réussissent des concours difficiles parce qu'on leur a enfin appris à oser aller plus loin que le bout de leur famille et de leurs rites. Mais de cela, il ne faut pas parler. Une pédagogie sans concession, des programmes cohérents, les conditions effectives de la réussite, c'est difficile à mettre en oeuvre. Toiletter une loi pour faire plaisir aux groupes de pression, en revanche...

Céder un jour, c'est céder toujours

Qu'un ministre fasse chorus avec ce que le laxisme et l'empathie mortifère ont de pire, c'est un comble. Il faut bien voir qu'un signal ambigu envoyé de la Rue de Grenelle est reçu forcément cinq sur cinq par les recteurs les plus concernés (à Marseille, monsieur Ali Saïb, qui n'avait pas trouvé le temps, en décembre, de recevoir les profs de prépa en grève) et les chefs d'établissement. Et, en bout de chaîne, ce sont les enseignants qui affrontent les mères d'élèves qui viennent voilées aux réunions et participent voilées aux sorties scolaires, et qui gèrent au quotidien les élèves, qu'ils ont amenées voilées à une récente conférence de Thomas Piketty à l'Alcazar de Marseille - je peux en témoigner, j'y étais. Au Blanc-Mesnil, en région parisienne, lesdites mères, animées forcément des meilleures intentions et qui n'écoutent que leur conscience, et pas des prédicateurs déchaînés, se sont mobilisées pour exiger l'aménagement de la loi : Hamon les a entendues.

Marseille est peut-être une ville exceptionnelle, un laboratoire du laxisme ou une zone de renoncement. Les fondations financées par l'Europe décrivent la population marseillaise avec pitié, tout en oubliant de souligner que l'économie souterraine, entre autres celle de la drogue, crée une ville parallèle à côté de la ville officielle. Ici, la loi ne s'applique pas partout, et tout comme la police hésite à patrouiller dans certaines zones de la ville, les enseignants auraient bien tort de s'arc-bouter sur des principes vitaux pour la laïcité - et, à terme, pour la pédagogie : si l'on cède sur un point aussi central, on nous expliquera bientôt ce qu'il faut dire ou ne pas dire en cours, comme on nous a expliqué ce qu'il fallait donner à manger (1). Ce n'est pas un problème réservé aux quartiers nord d'une ville malade : c'est une gangrène obscurantiste qui touche une extrémité, avant de gagner le reste de l'organisme.

39La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Mer 11 Juin 2014 - 13:59

samuel

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Royaume-Uni : les "valeurs britanniques" contre l'islamisme à l'école
Le Point.fr - Publié le 11/06/2014 à 12:12
Alors que des écoles publiques ont été noyautées par des islamistes, la promotion des valeurs britanniques devrait être inscrite au programme à la rentrée.


Le ministère de l'Éducation veut "créer et imposer de nouvelles règles rigoureuses afin que toutes les écoles britanniques promeuvent les valeurs britanniques fondamentales auprès des élèves". (Photo d'illustration) © DAVID JONES/AFP

De NOTRE CORRESPONDANTE À LONDRES, FRÉDÉRIQUE ANDRÉANI
Par Jason Wiels
Le "cheval de Troie". C'est ainsi que l'Ofsted, l'équivalent britannique de l'inspection de l'Éducation nationale, a surnommé le phénomène, reprenant le terme utilisé dans une lettre anonyme qui lui avait été adressée : à savoir l'infiltration par certains éléments islamistes d'écoles primaires et secondaires, au sein d'une "campagne organisée" imposant une "culture de peur et de menaces" parmi les élèves. Vingt et une écoles de la région de Birmingham, gérées de façon indépendante par des conseils d'administration à dominante musulmane mais financées par l'État, auraient été touchées.

Cinq ont été placées sous administration, leur enseignement ayant été jugé inadéquat aux principes promus par l'Éducation nationale britannique : à savoir éducation sexuelle non conforme au programme, enseignement religieux - censé couvrir toutes les religions - centré uniquement sur l'islam, séparation physique des garçons et des filles dans des écoles mixtes, voyage de classe en Arabie saoudite réservé aux élèves et enseignants musulmans.

Athéisme et humanisme

L'enseignement des valeurs britanniques n'est pas un thème nouveau pour le gouvernement. Mais la volonté de les promouvoir activement dans les écoles en tant que sujet à partir de la rentrée de septembre constitue un nouveau pas dans la lutte contre l'extrémisme, dans un pays où le multiculturalisme est roi. Le ministère de l'Éducation veut ainsi "créer et imposer de nouvelles règles rigoureuses afin que toutes les écoles britanniques promeuvent les valeurs britanniques fondamentales auprès des élèves". Parmi les mesures proposées : enseigner les principes de la démocratie en comparaison avec les autres systèmes politiques, aider les élèves à mieux comprendre les autres religions, mais aussi leur enseigner les principes de l'athéisme et de l'humanisme, organiser de fausses élections pour apprendre aux enfants à débattre et à défendre leur point de vue dans la diversité.

Actuellement, 16 % des élèves britanniques en primaire ou secondaire étudient dans des écoles à dénomination religieuse gérée par des églises, mais financées par l'État. Leur popularité s'explique en grande partie par le fait que leurs résultats aux examens semblent être supérieurs à ceux des autres écoles, parce qu'elles opèrent une sélection à l'entrée - sur des critères religieux mais aussi souvent de niveau - et parce que la discipline tend à y être plus importante.

40La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Lun 21 Juil 2014 - 7:04

Josué

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REGARD PHILOSOPHIQUE
Toutes les croyances ne se valent pas. Vive la laîcité !
André Comte-Sponville - publié le 03/03/2014

Philosophe, André Comte-Sponville est l’auteur d’un Dictionnaire philosophique (nouvelle édition revue et augmentée, PUF, 2013).

C’était il y a plusieurs années, lors d’un cours de philosophie politique que je tenais à la Sorbonne : il s’agissait d’expliquer un texte de saint Augustin. Je n’oublierai pas la surprise horrifiée de mes étudiants, découvrant que saint Augustin n’était ni démocrate, ni laïque, ni humaniste… Il n’en est pas moins l’un des plus grands génies de l’Occident, dont la pensée, seize siècles plus tard, continue de nous éclairer. Simplement nous avons cessé d’y voir une vérité éternelle et intangible. Nous le
lisons toujours, nous avons bien raison, mais de façon critique et libre : il nous aide d’autant mieux à réfléchir que nous avons cessé de prendre sa pensée pour un absolu, qui devrait s’imposer à tous.
J’ai souvent songé à ce cours, et surtout à cette réaction de mes étudiants, lors des débats récents sur l’islam. Il fallut près de vingt siècles pour que l’Église catholique finisse par accepter la liberté de conscience, la démocratie et la laïcité. Pourquoi les musulmans ne pourraient-ils faire le même chemin ? Parce que le Coran, à leurs yeux, est la parole incréée de Dieu ? Et alors ? Cela n’interdit pas de prendre en compte le contexte – social, historique, spirituel – dans lequel cette parole fut d’abord recueillie et transmise, ni la pluralité des interprétations dont elle ne cessa depuis de faire l’objet. Beaucoup de musulmans aujourd’hui s’y
essaient, non sans courage, contre le fondamentalisme borné et réactionnaire qui voudrait les faire taire. C’est eux qu’il faut soutenir, plutôt que les discours – souvent tout aussi bornés et réactionnaires – des partisans du « choc des civilisations » !
Est-ce à dire que toutes les religions se valent ? Nul n’est tenu de le penser, et les croyants moins que les autres. On a reproché à Benoît XVI, lors de son discours de Ratisbonne, de mettre le christianisme plus haut que l’islam. Mais eût-il été pape autrement ? Et quel musulman, s’il est convaincu de la vérité du Coran, qui ne mette l’islam plus haut que toutes les autres religions ? Quel athée, pareillement, qui ne préfère la libre pensée aux dogmes des religions prétendument révélées ? Méfions-nous du politiquement correct ! Si tout se vaut, rien ne vaut : ce n’est plus respect mais nihilisme. Que tous les êtres humains soient égaux en droits et en dignité, cela n’implique aucunement que toutes les croyances soient égales en fait et en valeur, et même cela l’exclut : si tous les humains sont égaux en droits et en dignité, alors une croyance qui affirme cette égalité de tous est supérieure, au moins de ce point de vue, à une croyance qui la nie. Et si une religion est la vraie, comme le pensent communément ses adeptes, il est légitime, pour ceux qui s’en réclament, de la juger supérieure à toutes les autres. Faut-il pour
autant mépriser ceux qui pensent différemment ? Bien sûr que non ! Que toutes les croyances ne se valent pas, cela n’empêche pas que tous les humains, quelle que soit leur religion ou leur irréligion, soient égaux en droits et en dignité !
Bref, on a le droit de critiquer l’islam, comme on a le droit de critiquer n’importe quelle croyance ou idéologie. Et nous aurions bien tort – nous les démocrates, y compris musulmans – de ne pas combattre l’islamisme radical, qui nous combat. Toutes les opinions ne se valent pas, mais aucune n’est acceptable qui pousse à la haine, au mépris, à la violence.
Que tu croies ou pas en tel ou tel Dieu, ami lecteur, c’est ton problème, non le mien. Que nous soyons libres d’y croire ou non, et que l’État garantisse cette liberté, c’est le combat commun de tous les démocrates. Il a nom : laïcité.

41La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Sam 6 Déc 2014 - 15:57

Josué

Josué
Administrateur

En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/societe/religion/creches-de-noel-interdites-la-defense-de-la-laicite-va-t-elle-trop-loin_1628969.html?xtor=EPR-5012-[20141206_49_camp_edito_lexpress_creche_interdite_defense_laicite_matin_000VBW]-20141206-[Creches_de_Noel_interdites___la_defense_de_la_laicite_va_t_elle_trop_loin___002LLGP]-[RB2D106H0014YABA]-20141206050300#ps5Q7H6ocbY339PH.99Crèches de Noël interdites: la défense de la laïcité va-t-elle trop loin?
Par Jérémie Pham-Lê publié le 04/12/2014 à 16:35, mis à jour à 17:47

Des élus UMP et FN de Vendée et de Béziers ont été sommés de ne pas installer des crèches de Noël au sein des édifices publics. Certains y voient le signe d'un durcissement de la laïcité. A juste titre?

42La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Lun 8 Déc 2014 - 15:38

Josué

Josué
Administrateur

Crèches de Noël dans l'espace public: ce que suppose la laïcité
Publication: 05/12/2014 16h39 CET Mis à jour: 05/12/2014 16h40 CET

Depuis plusieurs jours, une polémique autour des crèches de Noël dans l'espace public administratif (ce qui est différent d'une simple place publique par exemple) est largement relayée dans les médias locaux et nationaux, bien que la décision de justice qui en est la cause date du 14 novembre dernier. Il s'agit d'une décision du tribunal administratif de Nantes condamnant l'installation d'une crèche de Noël dans le hall du Conseil général de Vendée.

Nous souhaitons donc, ici, apporter quelques précisions utiles au débat.
Mais avant cela, nous nous permettons une adresse aux médias : nous aurions aimé un tel traitement médiatique pour les « guides pratiques » publiés par l'Observatoire de la laïcité et qui, lorsqu'ils sont appliqués, évitent justement ce type de polémique.

Lire aussi:
Les crèches de Noël, emblème religieux ou patrimoine national?
Comment le FN surfe sur la polémique des crèches
VIDÉO - Halal, messe, crèche... la laïcité à dimension variable de Ménard

L'article 28 de la loi du 9 décembre 1905 stipule que : « Il est interdit, à l'avenir, d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l'exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions. »

Ainsi, si la crèche examinée est considérée comme un « emblème religieux » et est installée dans un local de l'administration, qui doit être neutre, alors cela contrevient à la loi de 1905.

Mais il appartient au juge d'examiner chaque situation, au cas par cas, car des traditions locales culturelles (santons en Provence par exemple) peuvent être des arguments invoqués devant les juges.
Même s'il n'existe pas à l'heure actuelle de décision sur ce point, il pourrait être considéré que, concernant un cadre culturel et de courte durée, il ne s'agirait pas d'un « emblème religieux » mais d'une « exposition », exception autorisée par l'article 28 précité.

Quoi qu'il en soit, l'État (et l'administration), neutre et impartial, ne doit afficher aucune préférence ou appartenance à l'égard d'une religion ou d'une conviction vis-à-vis des citoyens français. Toutes doivent être traitées également.

Ce n'est visiblement pas la vision de certains élus, qui ne cessent de mettre en avant, non pas une culture locale, mais d'abord une religion.

Enfin, en cette période de fin d'année, souhaitons collectivement que les acteurs concernés évitent toute polémique inutile, toute instrumentalisation de la laïcité et promeuvent le dialogue et l'ouverture à l'autre.
http://www.huffingtonpost.fr/jean-louis-bianco/creche-de-noel-laicite_b_6275902.html?utm_hp_ref=france

43La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Mar 9 Déc 2014 - 8:02

Josué

Josué
Administrateur

Par JEAN-PAUL BRIGHELLI
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Oh, comme ils sont malins ! Ils se drapent dans les oripeaux de la laïcité pour mieux imposer une société multiculturaliste ! Ils prétendent agir au nom de la loi de 1905, quand leur agenda personnel a l'ambition d'ouvrir la France au communautarisme, dont l'avènement rampant marque la dilution de notre société ! Ils font mine de s'en prendre à un symbole de la chrétienté (un faux symbole en fait) afin de promouvoir l'égalité des religions, et de se faire les propagandistes d'un islam qui est tout de même très loin d'être majoritaire. Et de l'autre côté, certains élus s'arcboutent sur des traditions religieuses qui ne sont en fait que des traditions populaires : l'aveuglement partout. Alors faisons le point.

Légendes et traditions

D'abord, éclairons ceux qui ne savent pas : la tradition de la crèche remonte au chapitre XIV d'un évangile apocryphe, le Pseudo-Matthieu, écrit en plusieurs étapes entre le VIe et le XIIIe siècle. Si l'on veut être tout à fait exact, un bas-relief sur un sarcophage représente pour la première fois le Christ entre le boeuf et l'âne au IVe siècle. Et l'on n'a pas besoin d'être docteur en théologie pour savoir que cette histoire d'animaux qui adorent Jésus est tout ce que l'on voudra sauf catholique : dans la tradition judéo-chrétienne, les animaux n'adorent pas Dieu, seul l'homme peut le faire. Cette histoire de crèche ressemble bien davantage à un recyclage de traditions païennes (tout comme le sapin de Noël, symbole de la verdure persistante et qui renaîtra bientôt - faut-il rappeler que ce n'est pas tout à fait par hasard que l'on a fait coïncider Noël avec le solstice d'hiver ?) qu'à une vénération authentiquement chrétienne. Les Rois mages, eux, n'apparaissent que dans les Excerpta Latina Barbari, qui remontent au VIe siècle et qui sont un recueil de légendes.

Ajoutez à cela que le Père Noël, qui vient tout droit de Julenisse, petit lutin des légendes nordiques assimilé par la suite à saint Nicolas, n'est pas d'une chrétienté bien plus évidente que le Père Fouettard, et vous avez avec la crèche un méli-mélo de légendes populaires charmantes et naïves, dont on se demande qui elles peuvent heurter - sinon les catholiques rigoureux qui devraient y voir à juste titre un fatras de superstitions. D'ailleurs, le Concile de Trente a fermement condamné le principe même de la crèche en 1563.

Démagogie

En pratique, la crèche, qu'elle soit provençale, génoise ou napolitaine, sert essentiellement à mettre en scène tout ce petit peuple dépourvu d'image dans l'art officiel. La mairie de Marseille en réalisait une dans la Bourse de la ville où les santons, de belle taille, représentaient l'ensemble des figures et des métiers de Provence - y compris les comparses de la partie de cartes pagnolesque, fort loin de toute référence chrétienne.

Je mets le verbe à l'imparfait : Jean-Claude Gaudin s'est avisé un jour qu'une crèche pouvait heurter les croyances de ceux de ses concitoyens qui croient en un autre dieu que Jésus. Et il l'a supprimée. J'ai évoqué le fait ici-même - à propos, déjà, de laïcité. Et pour le déplorer. Ce n'était pas respect de la laïcité, de la part d'un maire qui orne son bureau de photos de Jean-Paul II. C'était démagogie.

La laïcité, faux nez du communautarisme

Car les "ayatollahs de la laïcité" (l'expression est de Robert Ménard, en butte lui-même à Béziers à une injonction préfectorale pour supprimer la crèche installée dans sa mairie) qui s'insurgent, en Vendée et ailleurs, contre cette tradition populaire qui ne fait de mal à personne et qui alimente l'industrie du santon, à Aubagne et Marseille, ont peut-être en tête un agenda tout autre que le strict respect de la loi de 1905. Ces manifestations insupportables, à les entendre, d'un catholicisme rampant, ont l'inconvénient de rappeler que, comme le disait de Gaulle, "nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu'on ne se raconte pas d'histoires !" (cité par Alain Peyrefitte dans C'était de Gaulle, Fayard, 1994-2000).

Qu'un homme comme Jean Baubérot, avec lequel j'ai déjà rompu quelques lances par le passé et qui a refusé jadis de signer les conclusions de la commission Stasi sur les signes religieux ostentatoires (à l'origine de la loi de 2004 sur l'interdiction des signes religieux ostentatoires à l'école) en vienne immédiatement à comparer l'interdiction d'une crèche vendéenne et la "répression" en France de l'islam est révélateur de l'agenda multiculturaliste, pour ne pas dire plus, de certains : "Dès le moment, dit-il à l'Obs, où un climat anti-islam s'instaure, il y a, par ricochet, un durcissement à l'égard des autres religions, qui aboutit à un climat d'intolérance générale dangereux pour les libertés publiques."

Nous y voici. La répression des crèches témoignerait en fait d'une laïcité agressive, révélée par l'interdiction du voile islamiste. Alors que c'est exactement le contraire. Interdire les crèches, qui ne sont jamais que des manifestations de "traditions locales culturelles" et populaires, comme l'a d'ailleurs souligné l'Observatoire de la laïcité, c'est affirmer qu'il n'y a plus en France de tradition majoritairement chrétienne, que tout se vaut, et qu'il faut respecter non la laïcité, mais toutes les croyances. Ce sont moins les athées militants qui applaudissent cette interdiction que les multiculturalistes rampants.

Mathieu Bock-Côté, dans un article du Figaro, rappelle qu'au Québec déjà en 2009, on était passé de "Joyeux Noël" à "Joyeuses fêtes", puis à un curieux "Joyeux décembre", afin de ne choquer aucun des sectateurs de l'islam : "Les symboles de Noël ne sont pas attaqués d'abord en tant que symboles religieux, mais en tant que symboles identitaires de la "majorité chrétienne" dont il faudrait contester les privilèges symboliques. C'est en fait la querelle du multiculturalisme qui se révèle (...) On veut déconstruire la culture nationale pour mieux accueillir ceux qui arrivent."

La France soluble

Dans ce contexte, les agnostiques de la Libre pensée qui se sont battus pour l'interdiction de la crèche vendéenne sont contre leur gré les idiots utiles d'un agenda communautariste : on interdit une crèche pour égaliser toutes les religions dans une tradition française qui pourtant ne connaissait que l'héritage gréco-latin - la Révolution, qui a éclaté en plein néoclassicisme, en fit ses choux gras - et judéo-chrétien - la IIIe République a instauré la séparation de l'Église et de l'État, mais elle a pris en charge la réfection et l'entretien des milliers d'édifices religieux de France : la restauration du Mont Saint-Michel, c'est la République, et ce n'était certes pas au nom de principes religieux, mais artistiques. Mais désormais, l'islam aura le droit de revendiquer un même traitement, en affirmant qu'il est la tradition culturelle de demain - puisque aussi bien on aura éradiqué les traditions culturelles d'hier.

Le lecteur voudra bien m'excuser de m'être exprimé, aujourd'hui, sur les marges de la question scolaire, à laquelle ces chroniques sont ordinairement consacrées. Mais outre le fait que la laïcité, elle, est en plein dans le débat sur l'éducation, et que je lui ai consacré ici même maintes pages, il faut pour en finir proclamer que, oui, la France est soluble dans le communautarisme et le multiculturalisme. Oui, soluble, et bientôt dissoute.

Et cela ne m'est pas tout à fait indifférent.

44La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Lun 15 Déc 2014 - 17:33

Josué

Josué
Administrateur

Anniversaire de la loi de 1905: «La laïcité peut être instrumentalisée pour exclure»
La loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat est fêtée ce mardi. 20 Minutes revient avec le rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité, Nicolas Cadène, sur les principes de cette loi et les enjeux de la laïcité aujourd’hui…
La loi sur la séparation des Eglises et de l'Etat fête ses 109 ans mardi. Quel bilan en tirez-vous?
Le bilan est très positif et cette loi est toujours d’actualité. La laïcité n’est pas une vieille lune, car elle est participe au vivre ensemble et à la lutte contre les discriminations.
Cette semaine, le sujet des crèches interdites dans des bâtiments administratifs a fait polémique. Quelle est votre réaction?
Sur ce sujet, il y a une confusion des espaces. L’Etat, l’administration sont neutres et impartiaux dans les services rendus aux personnes, qu’elles soient croyantes ou non. Il n’y a donc pas d’emblèmes religieux dans les locaux administratifs. Et c’est également pourquoi la crèche, comme élément cultuel, de mise en avant d’une religion par rapport aux autres, n’y a pas sa place. Cependant, cette crèche peut être considérée comme un élément culturel. Prenez l’exemple d’une crèche, dans le sud-est de la France, composée de santons de Provence. Cette crèche présente un intérêt culturel qui n’a pas à être sanctionnée. Il faut ainsi travailler au cas-par-cas sur ce genre de sujet.
>> Lire: La laïcité à l'hôpital, «c'est un faux problème»
Jean Baubérot, fondateur de la sociologie de la laïcité, expliquait à 20 Minutes que «la laïcité devient un cache-sexe pour dissimuler l’islamophobie». Etes-vous d'accord avec cette idée?
Dans une période de crise, de repli sur soi, la laïcité peut être instrumentalisée pour exclure, stigmatiser. Prenez le cas des menus prétendument casher et halal dans les cantines scolaires, dont parle le Front national. C’est totalement faux. Les propos de ce parti visent à faire peur, à stigmatiser. La diversité des menus n’est pas au service d’une religion, elle sert tous les enfants qui ne souhaitent pas forcément manger de la viande ce jour là.
L’autorisation de l’abattage rituel en France est pourtant une dérogation à des règles d’ordre public (sur l’interdiction de la souffrance animale) pour un motif religieux…
Les croyants ont le droit de pratiquer leurs rituels. L’abatage rituel est un fait en France et l’Etat n’est pas hypocrite devant cette réalité. Il y a une dérogation sur certaines règles, car l’Etat préfère que cela se passe sur le territoire national et que cela soit encadré dans des abattoirs. Interdire, laissez-faire, développer des filières contestables, c’est à ce moment que cela devient dangereux.
La laïcité est un sujet sensible. Produire des lois (comme en 2004 sur les signes religieux, ou en 2010 sur la dissimulation du visage) est-il la solution?
Non, je ne le crois pas. La loi ne règle pas tout. Le droit actuel suffit à répondre aux situations d’aujourd’hui. Le souci, c’est que la loi est méconnue, et il y a un gros effort de pédagogie à faire. Nous avons réalisé trois guides sur la laïcité en ce sens. Et puis je soulignerai que sur ces questions très sensibles, très médiatisées, le dialogue est primordial. S’informer, se dégager du ressenti immédiat, dialoguer sont des clefs essentielles pour éviter les conflits.
>> Le rapport 2014 de l'Observatoire de la laïcité, à lire ici
http://www.20minutes.fr/societe/1496203-20141207-anniversaire-loi-1905-laicite-peut-etre-instrumentalisee-exclure

45La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Ven 19 Déc 2014 - 13:36

samuel

samuel
Administrateur

vendredi 19 décembre, la demande d'enlèvement de la crèche de Béziers, ville dirigée par Robert Ménard, élu avec les voix du Front national.
Certains élus de l'opposition ont tenté de retirer la crèche de Noël qui selon eux, contreviendrait au principe de laïcité. Elle se fonde sur la loi de 1905 qui interdit d'élever ou d'apposer tout signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit. "La crèche, avec le symbole que c'est. Ça y est. On à faire à des espèces d'ayatollahs de la laïcité. [...] Ça n'a aucun sens !", s'était énervé Robert Ménard.

46La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Sam 20 Déc 2014 - 7:32

samuel

samuel
Administrateur

TRADITION
La crèche fait polémique dans la France laïque
Par Olivier Bot. Olivier Bot | Mis à jour le 19.12.14
A Béziers ou Nantes, l’installation d’une Nativité dans des bâtiments publics choque les laïcs.
5 Commentaires
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Le maire de Béziers, Robert Ménard, proche du FN. (Photo: AFP Pascal Guyot)
Laïcité contre traditions? Le Tribunal administratif de Montpellier, saisi en référé, a estimé hier qu’il n’y avait pas d’urgence à statuer et a rejeté une demande d’enlever la crèche de Noël installée à l’Hôtel de Ville de Béziers par le maire Robert Ménard, proche du Front national.
Les nombreuses collectivités qui invoquent culture ou racines chrétiennes pour installer ces crèches sont contestées par les défenseurs de la laïcité, mais admises par une majorité de Français (71% selon un sondage Ifop pour Dimanche Ouest-France).A Melun, dans une affaire similaire, le Tribunal administratif doit rendre sa décision lundi. Et dans cette affaire, le rapporteur public, régulièrement suivi par le tribunal, s’est prononcé en faveur de la désinstallation d’une crèche qui existe depuis des années.A la fin du mois de novembre, c’était le Tribunal administratif de Nantes qui avait enjoint le Conseil général de la Vendée, vieille terre de tradition catholique, de démonter sa crèche de la Nativité. La collectivité a fait appel.
A Montpellier, «la requête a été rejetée pour défaut d’urgence. La question de fond sera donc tranchée d’ici un an au regard des délais habituels de la juridiction», a commenté Me Sophie Mazas, défenseur de la Ligue des droits de l’homme et d’un Biterrois, à l’origine de l’action contre la Municipalité de Béziers.
La juge Marianne Hardy a justifié sa décision par «l’absence de circonstances particulières qui auraient pu résulter» de la crèche, «notamment de troubles à l’ordre public». Aux yeux de Me Mazas, une crèche de la Nativité, à l’inverse d’une crèche provençale avec seulement des santons, est «une atteinte à la laïcité» car elle «symbolise» la naissance du Christ, un événement «au cœur de la religion chrétienne».Une crèche de la Nativité est une violation de la Constitution française ainsi que de la loi du 9 décembre 1905 consacrant la séparation des Eglises et de l’Etat, a affirmé l’avocate.L’installation d’une crèche «viole la liberté de conscience des administrés et des requérants qui n’ont pas à voir s’imposer la religion du maire ou la religion censée avoir été dominante à Béziers», a-t-elle fait valoir, rappelant que Robert Ménard avait déjà imposé une messe pendant la dernière feria estivale, une grande fête sudiste autour de la corrida.
Cette célébration religieuse avait d’ailleurs été critiquée par certains responsables de l’Eglise. Ils avaient rappelé que tous les catholiques n’aimaient pas le spectacle taurin. Pour la Municipalité de Béziers, Me Raphaële Hiault-Spitzer avait contesté la validité de l’action. Surtout, elle avait assuré que cette crèche n’a «rien de cultuelle mais qu’elle est culturelle» et ne contrevient donc pas à la loi de 1905 qui interdit les emblèmes ou les signes religieux.
«La crèche est là parce qu’elle fait partie de la tradition», avait-elle affirmé, ajoutant qu’elle s’inscrit aussi dans «le cadre du Noël occitan».
(Tribune de Genève)

47La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Mar 6 Jan 2015 - 7:23

samuel

samuel
Administrateur

Rémi Mogenet: La laïcité, un mot du patois parisien?
Sélection: Jean-François Mabut | Mis à jour le 5.01.15
La laïcité telle qu’on la comprend en France est liée à la façon dont le Roi s’est appuyé sur l’Église pour s’imposer au peuple sans lui-même être particulièrement pieux.

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Rémi Mogenet : La laïcité, un mot du patois parisien?On entend souvent dire que la laïcité telle qu’on la comprend en France est intraduisible; pourtant, parallèlement, on a l’air de croire que ce principe a vocation à devenir universel, qu’il est idéal pour tout le genre humain. Mais alors, il faudra imposer le français à toute la Terre? D’ordinaire, on dit intraduisibles les mots de patois; faut-il en tirer que laïcité est un mot du patois parisien? La laïcité telle qu’on la comprend en France est liée à la façon dont le Roi s’est appuyé sur l’Église pour s’imposer au peuple sans lui-même être particulièrement pieux: Louis XV, Louis XVI, Louis XVIII, Charles X, de l’aveu de ceux qui les connaissaient, étaient athées, ou au moins agnostiques. Louis XV soutenait Voltaire en sous-main. Les prêtres étaient officiellement placés au sommet de la société parce qu’ils enseignaient le respect superstitieux de la royauté: ils étaient un outil du régime. La Révolution, dans son pur élan originel, voulut fonder le régime sur des principes justes, auxquels tous pussent croire, et la prêtrise, comme disait Stendhal, a été proscrite du gouvernement. Mais il faut dire que la situation ne fut pas la même en Savoie, où les rois étaient pieux, croyants, et où la noblesse l’était aussi, de telle sorte que l’impiété ne se répandait pas particulièrement, et qu’il n’y eut pas de conflit entre les religieux et les laïques, les seconds trouvant naturelle l’omniprésence des premiers - comme souvent en Italie, ou en Espagne

48La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Ven 16 Jan 2015 - 15:56

Josué

Josué
Administrateur

Francetv info : La laïcité peut-elle justifier toute critique des religions ?

Odon Vallet : La laïcité est une valeur respectable lorsqu’elle respecte elle-même toutes les croyances et les non-croyances. Il n'y a pas de laïcité sans respect des religions. Or, les dessins de Charlie Hebdo, malgré les immenses qualités des auteurs, ont pu poser problème. Représenter les papes Benoît XVI et Jean-Paul II dans des positions obscènes, ce n’était pas très respectueux.

Certaines caricatures concernant le prophète étaient également problématiques. Non pas parce qu'on représentait Mahomet, puisque l’interdit de sa représentation ne figure pas dans le Coran, mais à cause des conditions dans lequelles on le représentait, en le ridiculisant. Les musulmans se sont sentis atteints. Il y a donc un équilibre très difficile à trouver entre le respect de la liberté d’expression et le respect des religions.

La loi de 1905 sur la séparation de l'Etat et des Eglises n’a d’ailleurs jamais été entièrement appliquée dans les colonies et les territoires d’outre-mer, où des gouverneurs protégeaient les catholiques ou leurs missionnaires. Et jamais, dans l’empire français, on n’a soumis les musulmans à la laïcité. La différence, c’est qu’en 1905, dans l’empire français de 100 millions d’habitants, 30 millions étaient musulmans, mais tous ou presque vivaient en dehors de la métropole. Aujourd’hui, on compte environ 4 millions de musulmans en France. Ils doivent être respectés.

Est-ce une raison pour qu'en Egypte, la principale autorité religieuse sunnite, le Conseil supérieur d'Al-Azhar, dénonce un hebdomadaire français ? Pourquoi s'immiscer dans les affaires françaises ?

De nombreux responsables religieux ont certes un pas à faire vers la laïcité. Et pas seulement les musulmans, mais aussi certains catholiques intégristes, certains protestants évangélistes, certains hindouistes fanatiques... Toute religion a ses intégrismes, mais toute religion a aussi son ouverture.

Mais, je le redis, certaines caricatures à l’égard du pape ou du prophète ont manifestement beaucoup choqué les croyants. Les catholiques n’ont pas répondu par des kalachnikovs, une poignée de fanatiques musulmans l’a fait. Même s'il n'est pas question de limiter la liberté d'expression, je crois qu’il faut rester prudent de tous côtés dans cette affaire. Le gouvernement américain, d'ailleurs, n’était pas représenté à la marche républicaine, dimanche 11 janvier, à Paris.
http://www.francetvinfo.fr/economie/medias/charlie-hebdo/odon-vallet-il-ny-a-pas-de-laicite-sans-respect-des-religions_797959.html

49La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Sam 24 Jan 2015 - 14:48

Josué

Josué
Administrateur

"Un maire sur trois est favorable à une aide publique pour les cultes"
PROPOS RECUEILLIS PAR PASCALE TOURNIER
CRÉÉ LE 23/01/2015 /

JACK GUEZ / AFP
Toucher à la loi de 1905 pour répondre aux attentats, le débat est dans l'air chez les politiques. De plus en plus de voix s'élèvent pour moderniser le texte qui prévoit la séparation des Eglises et de l'Etat. Le but : permettre une meilleure organisation de l'Islam de France qui ferait défaut. C'est ce que nous explique Luc Carvounas, sénateur proche de Manuel Valls.

Faut-il réformer – ou, pour reprendre un vocabulaire que les politiques affectionnent : « moderniser » – la loi de séparation des Eglises et de l'Etat ? C'est le député (UMP) Benoist Apparu, un proche d'Alain Juppé, qui a été le premier à ouvrir la brèche, en évoquant une intervention de l'Etat dans la formation des imams. L'observatoire de la laïcité a aussi appelé dans ses préconisations à une aide à la création aux lieux privés de théologie musulmane. Le sénateur (PS) Luc Carvounas, très proche du Premier ministre Manuel Valls, se saisit aussi du sujet. Au nom de la réalité du terrain que lui-même vit au quotidien dans sa ville d'Alfortville (94) où il est élu depuis 2008, il veut revoir la question du financement des lieux de culte.



Pourquoi êtes-vous favorable à une évolution de la loi de 1905 ?

Il faut arrêter avec l'hypocrisie ambiante. Pour accompagner les édifications des lieux de culte, les élus font bien des contorsions. C'est ici un Conseil général qui va puiser dans la ligne budgétaire des équipements proximité ville pour la construction d'une mosquée, là une commune qui finance une association culturelle israélite ou une autre qui rénove une Eglise au nom de la préservation du patrimoine culturel. Nous ne pouvons plus continuer ainsi. Je ne suis pas le seul à défendre ce point de vue. Selon un récent sondage TNS Sofres, un maire sur trois est favorable à une aide publique pour accompagner leurs habitants dans leur pratique religieuse. Cette loi a été créée à un moment de l'histoire de France où la configuration religieuse n'avait rien à voir avec celle d'aujourd'hui. La religion catholique était majoritaire, l'Islam n'avait pas la même place. Aujourd’hui la France compte les communautés juives et musulmanes les plus importantes d’Europe. D'où l'idée de faire entrer la loi sur la laïcité dans le XXIe siècle mais en dépassionnant les débats et en permettant aux Maires d’évoluer dans un cadre juridique sans ambiguïté.

En quoi ce toilettage de la loi 1905 est-il une réponse aux attentats du 7 janvier ?

Nous ne sommes pas en guerre contre une religion, mais contre l'islamisme radical. Cet islamisme radical, il est identifié. Il s'exprime notamment dans l'Islam des caves ou dans des mosquées financées par des nations étrangères. Et qu'on le veuille ou non, les mosquées se construisent. Autant faire en sorte que ces lieux de prière qui voient le jour, n'abritent pas de salafistes.

Le Premier gouvernement prône davantage de fermeté dans le respect de la laïcité et de l'autre vous appelez à un assouplissement des règles qui régissent la séparation de l'Etat et des religions, n'est-ce pas contradictoire ?

Pas du tout. Je ne prône pas un assouplissement mais des règles fermes et adaptées à la situation d’aujourd’hui. Il faut être intransigeant sur nos valeurs républicaines surtout en matière de laïcité. Les Maires sont les premiers à les défendre et à les mettre en œuvre. Le parlement doit renforcer la loi pour renforcer leur action au plus près de nos concitoyens.

50La laicité et l'État Empty Re: La laicité et l'État Jeu 5 Fév 2015 - 8:08

Josué

Josué
Administrateur

Et la France s'est remise à jouer à son jeu préféré : disserter sur la laïcité. Mais les déclarations emphatiques sur notre monument national, rempart certain contre l'intégrisme, risquent bien, une nouvelle fois, d'évincer l'un des éléments centraux du débat. Car, qu'on le veuille ou non, l'islam questionne, depuis longtemps déjà, notre façon de penser les rapports de l'Etat avec les religions. Il s'agit aussi, aujourd'hui, d'affronter cette réalité là, avec moins de passion que de pragmatisme. La tâche, il est vrai, est ardue.
image: http://static.lexpress.fr/medias_10168/w_200,c_fill,g_north/femmes-musulmanes-protestant_5206181.jpg
1989. L'exclusion de trois collégiennes voilées d'un établissement de Creil (Oise) déclenche les premières manifestations en France pour le port du foulard à l'école.
1989. L'exclusion de trois collégiennes voilées d'un établissement de Creil (Oise) déclenche les premières manifestations en France pour le port du foulard à l'école.
G. LEIMDORFER/AFP
La France, comme la plupart des pays étrangers, est confrontée à ce paradoxe : bien que la pratique musulmane y soit enracinée depuis la sédentarisation des immigrés maghrébins, à partir des années 1970, l'islam en tant que religion suscite toujours une profonde méfiance. En trente ans, les lieux de culte sont passés de 900 à 2300 dans l'Hexagone. Les musulmans représentent désormais 4 à 5 millions de personnes, soit 8% de la population.
Dans une enquête menée par l'institut américain Pew Research Center en 2014, 74% des Français déclaraient avoir une bonne opinion des fidèles de la religion du Prophète. Pourtant, 51% d'entre eux estiment aujourd'hui que l'islam est incompatible avec les valeurs de la société française, selon un sondage effectué par Ipsos peu après les attentats à Paris. "Une partie de l'opinion publique ne voit pas l'enracinement de l'islam en France et perçoit cette religion comme une religion d'importation", relève le chercheur du CNRS Franck Fregosi (1).
On peut le comprendre : les mosquées bénéficient de financements étrangers à hauteur de 20% en moyenne, et 80% des 1 800 imams officiant sur le territoire ne sont pas français. Les autres proviennent de pays liés aux diasporas musulmanes implantées sur notre sol -essentiellement l'Algérie et le Maroc- qui les rémunèrent. Comment ne pas douter, par ailleurs, d'une religion au nom de laquelle les djihadistes prétendent agir et dont le texte sacré, parfois violent ou en rupture totale avec les valeurs démocratiques, exige une interprétation que les théologiens musulmans tardent à fournir ?
image: http://static.lexpress.fr/medias_10168/w_200,c_fill,g_north/religion-islam-sarkozy_5206185.jpg
2003. Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, installe le Conseil français du culte musulman.
2003. Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, installe le Conseil français du culte musulman.
AFP PHOTO PIERRE VERDY
Les pratiquants revendiquent un droit à la visibilité
A cet aspect du débat s'ajoute, en France, un élément particulier : le poids de l'Histoire, et pas seulement coloniale. Notre pays entretient avec les religions et le religieux au sens large un rapport historiquement compliqué, d'où découlent en partie les réactions passionnées autour de la laïcité. "Il existe un impensé de la culture française, selon lequel la croyance est l'inverse de la raison ; un sentiment relevant de la superstition, voire du fanatisme, explique l'historien Philippe Portier, directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études. On ne trouve dans aucun autre pays européen cette distinction, qui nous vient de la Révolution, et qui a été réaffirmé par la IIIe République. S'il est très rare que cet impensé s'exprime encore aujourd'hui à propos du judaïsme ou du catholicisme, il est très présent dans les discours sur l'islam."
Rien d'étonnant, là encore. L'islam, religion d'implantation récente dans l'Hexagone à la différence du catholicisme, avec lequel l'Etat ferrailla dur jusqu'à la loi de 1905, doit encore prouver qu'il peut s'intégrer dans une société française profondément sécularisée. Exigence d'autant plus forte qu'il est travaillé par une minorité fondamentaliste -les salafistes sont à la tête d'une centaine de mosquées. Et que les fidèles musulmans revendiquent, depuis le début des années 1990, un droit à la visibilité -voile, nourriture halal- en contradiction avec l'universalisme républicain. Cette démarche identitaire heurte aussi notre conception strictement cultuelle des religions, qui ne tient pas compte de leur dimension subjective et culturelle, renvoyant à une vision du monde et à une manière d'être dans la société.
image: http://static.lexpress.fr/medias_10168/w_200,c_fill,g_north/societe-laicite-religion-education-manif_5206189.jpg
2004. La loi dite "sur le voile" prohibe le port des tenues et des signes manifestant une appartenance religieuse dans les établissements scolaires.
2004. La loi dite "sur le voile" prohibe le port des tenues et des signes manifestant une appartenance religieuse dans les établissements scolaires.
AFP PHOTO JACK GUEZ
On voit le piège : si l'on en conclut que l'islam est, "en soi", incompatible avec la République, un islam français est inconcevable et il devient, dès lors, inutile de chercher à l'accompagner dans son processus d'adaptation, comme le fit Napoléon pour les juifs avec le Concordat. C'est la thèse de Marine Le Pen, laquelle a transformé la laïcité en arme de guerre électorale. Ce n'est pas celle des pouvoirs publics, qui, depuis le très républicain Jean-Pierre Chevènement, ont tenté d'institutionnaliser l'islam en France. En 2003, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, inaugurait ainsi le Conseil français du culte musulman (CFCM), d'emblée critiqué par les tenants d'une laïcité stricte n'appréciant guère pareil interventionnisme.

En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/societe/religion/la-republique-face-a-l-islam_1647673.html?PMSRC_CAMPAIGN=20150205081505_06_nl_lexpress_quotidienne_11170&xtor=EPR-181-[20150205081505_06_nl_lexpress_quotidienne_11170_000Y25]-20150205-[Voir_002S968]-[RB2D106H0014YABA]-20150205071900#oi4FwFKXH2bTOUe2.99

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