Un imam russe veut réhabiliter l’islam dans les médias
© N. Laughlin / flickr
Les médias caricaturent l’islam. L’idée n’est pas neuve… et elle est internationale : en Russie, le vice-président du Conseil des muftis Roucha Abbiassov, également imam de la région de Moscou, est en train de rédiger un manuel destiné aux journalistes qui traitent des sujets liés à l’islam. Les auteurs se fixent pour objectif d’expliciter les principales erreurs et de définir des termes souvent employés dans les médias de façon impropre.
Il s’agit d’expliquer "les subtilités de l’interprétation du Coran", détaille M. Abbiassov à l’agence russe d’information internationale Ria Novosti, et de les aider à "distinguer la vraie doctrine religieuse des clichés artificiels qui n’ont rien à voir avec l’islam". Le nouveau manuel doit être soumis à l’approbation du Conseil avant d’être présenté aux principaux médias russes et mis en ligne sur internet.
De fait, en France également, beaucoup de termes polysémiques ont acquis une connotation péjorative : fatwa, charia, djihad… Si des extrémistes les ont interprétés à leur manière, il est regrettable que leur interprétation semble faire autorité dans certains médias. Sur internet, beaucoup de sites communautaires ou d’analyse — le site du Monde diplomatique par exemple — dénoncent cette association quasi automatique de l’islam à l’extrémisme.
Hasard de circonstance, une étude, publiée début août par le Pew Research Center, confirme la grande diversité de l’islam dans le monde. Elle a été conduite en plus de 80 langues dans 39 pays représentant 69 % des musulmans dans le monde ; quelque 38 000 personnes ont été interrogées en 2008 – 2009 et 2011 – 2012. Inscrite dans un projet plus large sur le changement religieux mondial, elle sera suivie d’une enquête sur les attitudes sociales et politiques des musulmans.
Dans le détail, comme l'analyse James Bell, l’un des directeurs de Pew, "les musulmans sont unis quand il s’agit des grands préceptes", tels que la croyance en un Dieu unique et son prophète Mohammed", ou la pratique du ramadan. En revanche, ils sont "divers, et quelque fois beaucoup" en matière d’implication religieuse ou d’interprétation de l’islam. Reste à savoir quelle conception de l’islam choisira le Conseil des muftis de la région de Moscou pour son manuel.
Pour aller plus loin :
> "L'islam au miroir de la télévision", un article de Thomas Deltombe à lire sur le site du Monde diplomatique
© N. Laughlin / flickr
Les médias caricaturent l’islam. L’idée n’est pas neuve… et elle est internationale : en Russie, le vice-président du Conseil des muftis Roucha Abbiassov, également imam de la région de Moscou, est en train de rédiger un manuel destiné aux journalistes qui traitent des sujets liés à l’islam. Les auteurs se fixent pour objectif d’expliciter les principales erreurs et de définir des termes souvent employés dans les médias de façon impropre.
Il s’agit d’expliquer "les subtilités de l’interprétation du Coran", détaille M. Abbiassov à l’agence russe d’information internationale Ria Novosti, et de les aider à "distinguer la vraie doctrine religieuse des clichés artificiels qui n’ont rien à voir avec l’islam". Le nouveau manuel doit être soumis à l’approbation du Conseil avant d’être présenté aux principaux médias russes et mis en ligne sur internet.
De fait, en France également, beaucoup de termes polysémiques ont acquis une connotation péjorative : fatwa, charia, djihad… Si des extrémistes les ont interprétés à leur manière, il est regrettable que leur interprétation semble faire autorité dans certains médias. Sur internet, beaucoup de sites communautaires ou d’analyse — le site du Monde diplomatique par exemple — dénoncent cette association quasi automatique de l’islam à l’extrémisme.
Hasard de circonstance, une étude, publiée début août par le Pew Research Center, confirme la grande diversité de l’islam dans le monde. Elle a été conduite en plus de 80 langues dans 39 pays représentant 69 % des musulmans dans le monde ; quelque 38 000 personnes ont été interrogées en 2008 – 2009 et 2011 – 2012. Inscrite dans un projet plus large sur le changement religieux mondial, elle sera suivie d’une enquête sur les attitudes sociales et politiques des musulmans.
Dans le détail, comme l'analyse James Bell, l’un des directeurs de Pew, "les musulmans sont unis quand il s’agit des grands préceptes", tels que la croyance en un Dieu unique et son prophète Mohammed", ou la pratique du ramadan. En revanche, ils sont "divers, et quelque fois beaucoup" en matière d’implication religieuse ou d’interprétation de l’islam. Reste à savoir quelle conception de l’islam choisira le Conseil des muftis de la région de Moscou pour son manuel.
Pour aller plus loin :
> "L'islam au miroir de la télévision", un article de Thomas Deltombe à lire sur le site du Monde diplomatique