Luc Ferry: «Ne confondons pas la science et la foi!»
Par Charles Jaigu
Publié hier à 06:30
«Les miracles, aussi paradoxal que cela puisse paraître a priori, jouent bel et bien le même rôle impie que les prétendues démonstrations scientifiques de l’existence de Dieu», estime Luc Ferry. LEA CRESPI/ Le Figaro Magazine
ENTRETIEN - Le philosophe et ancien ministre se refuse à mêler foi et science, même si la révélation chrétienne et la raison ne s’opposent pas. Selon lui, plus la science avance, plus le mystère s’épaissit.
LE FIGARO MAGAZINE. - Dieu, la science, les preuves, de Michel-Yves Bolloré et Olivier Bonnassies, décrit les révolutions scientifiques du dernier siècle, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, et en tire la conclusion que tout, dans les sciences contemporaines, tend vers l’évidence d’une existence de Dieu. Un tel enthousiasme vous paraît-il justifié?
Luc FERRY. - C’est un livre important, passionnant et qui pose des questions qui nous interrogent tous, que l’on soit croyant ou non. Cela dit, je continue à penser que si on pouvait prouver si peu que ce soit l’existence de Dieu, croyez-moi, depuis le temps, non seulement ça se saurait, mais surtout ce ne serait pas une bonne nouvelle pour les religions en tant qu’elles reposent essentiellement sur la foi. Foi et savoir sont antinomiques: par définition, je ne peux pas croire dans ce que je sais! Je n’ai nul besoin de croire que 2 + 2 font 4!
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Le mieux qu’on puisse faire, c’est de démontrer que les vérités de la foi et celles de la raison
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La Science, c'est savoir. La Foi, c'est croire.
En français, croire s'est souvent se tromper, et faire croire, c'est tromper le monde.
C'est tout
Bien sûr… science et foi sont distinctes, mais peuvent se rejoindre. Autrement dit, la substance de l’un ressemble étonnamment à la substance de l’autre. Naturellement, un “cartésien” pur jus trouverait l’exercice difficile ou même impossible. Alors qu’un “complexe” trouve l’exercice intéressant. L’explication est la suivante… Il y a environ trente ans, la science a découvert les bases conceptuelles de la complexité du monde dans lequel nous évoluons, où tout est relié à tout. Des livres qui exposent la théorie. On pouvait lire cette semaine dans un article du Figaro qu’un prix Nobel a été attribué à un groupe de scientifiques ayant eu recours à une approche complexe eu égard au changement climatique. L’approche complexe modifie profondément notre appréhension de la causalité. La théorie de la relativité d’Einstein contenait déjà des éléments de complexité.
Michelot
le 08/10/2021 à 10:34
Le prof-retraité exhume tous les sujets éculés d’un opuscule poussiéreux pour boîte à bachot: La philo pour les nuls. Einstein disait: « Dieu ? Je n’ai pas besoin de cette hypothèse ! ». Et si M. Ferry-fiérot chroniquait péniblement pour mettre du beurre dans les épinards ! C’est une hypothèse…