Pierrot a écrit:
Comment quelque chose qui n'existe pas peut il RESSUSCITER ...???
La question EST posée ...!
A quoi sert donc le livre de souvenir de Dieu si ce n'est pour recrée, ressusciter ce qui n'existe plus ?
Le créateur de toute chose a t'Il besoin qu'il reste quelque chose à faire revivre ?
Dire qu'il faut que quelque chose subsiste après la mort pour que la résurrection puisse avoir lieu, c'est porter atteinte à la puissance de Dieu.
Voici ce qu'écrit OSCAR CULLMANN Professeur d'Université à Paris et à Bâle à propos de la résurrection
"Cette victoire, Jésus ne peut pas la remporter en continuant à vivre simplement en tant qu'âme immortelle, donc au fond sans mourir. Non, il ne peut vaincre la Mort qu'en mourant réellement, en se rendant dans le domaine même de la Mort, la grande destructrice de la vie, domaine du néant, de la séparation de Dieu. Lorsqu'on veut vaincre quelqu'un, on est obligé de se rendre dans son domaine. Quiconque veut vaincre la Mort elle-même, doit mourir, mais encore une fois: vraiment cesser de vivre, pas simplement continuer à vivre en tant qu'âme immortelle, mais perdre le bien le plus précieux que Dieu nous a donné: la vie elle-même. Voilà pourquoi Marc, qui pourtant présente Jésus comme le Fils de Dieu, n'a pas essayé d'atténuer en quoi que ce soit l'aspect horrible, tout humain, de la mort de Jésus.
Si la vie doit sortir de cette mort, un nouvel acte créateur de Dieu est nécessaire, qui rappelle à la vie non seulement une partie de l'homme mais l'homme tout entier, tout ce que Dieu a créé, tout ce que la mort a détruit. Pour Socrate et Platon, point n'est besoin d'un acte créateur. Car le corps, pour eux, est mauvais et ne doit pas continuer à vivre. Et la partie qui doit continuer à vivre, l'âme, ne meurt pas du tout. Si nous voulons comprendre la foi chrétienne en la résurrection, nous devons faire complètement abstraction de l'idée grecque selon laquelle la matière, le corps, serait mauvais et devrait être détruit, de sorte que la mort du corps ne signifierait nullement destruction de vie véritable. Pour la pensée chrétienne (et juive), la mort du corps, elle aussi, signifie destruction de la vie créée par Dieu. Il n'y a pas de différence. La vie de notre corps est vie véritable. La mort c'est la destruction de toute vie créée par Dieu. Pour cette raison, c'est la mort, et non pas le corps, qui doit être vaincue par la résurrection.
C'est seulement en éprouvant avec les premiers chrétiens toute l'horreur de la mort, prenant ainsi la mort au sérieux, que nous pouvons comprendre l'allégresse de la communauté primitive au jour de Pâques. Alors il est possible de comprendre que toute la vie et toute la pensée du Nouveau Testament soient dominées par la foi en la résurrection.
La foi en l'immortalité de l'âme n'est pas une foi en un événement qui bouleverse tout. L'im-mortalité, ce n'est au fond qu'une affirmation négative: l'âme ne meurt pas (elle continue simplement à vivre). Résurrection, c'est une affirmation positive: l'homme entier, qui est réellement mort, est rappelé à la vie par un nouvel acte créateur de Dieu. Quelque chose d'inouï se passe! Un miracle créateur. Car auparavant quelque chose s'est passé également, quelque chose d'horrible: une vie créée par Dieu a été détruite.
La mort, pour la Bible, n'est pas belle en soi, la mort de Jésus non plus. La mort est réellement telle qu'on la représente: un squelette; elle répand l'odeur de la décomposition. Et la mort de Jésus est aussi laide que le grand peintre Grünewald l'a peinte au moyen age. Mais précisément pour cette raison, le même peintre a su représenter, immédiatement à côté, d'une façon incomparable et unique, la grande victoire, la résurrection de Christ. Christ revêtu du corps nouveau, du corps de résurrection. Quiconque peindrait une belle mort, ne saurait peindre la résurrection. Quiconque n'a pas éprouve toute l'horreur de la mort, ne peut pas chanter avec Paul l'hymne de la victoire: «La mort a été engloutie: victoire! Où est-elle, ô mort, ta victoire? Où est-il, ô mort, ton aiguillon?» (I Cor. 15.54 s)."
Le début de l'article compare la mort de Jésus et celle de Socrate.
http://www.abcog.org/ame1.htm
Dire que Jésus n'est pas pleinement mort, c'est minimiser l'importance de son sacrifice.