Le stress n'est pas nécessairement une émotion subie, c'est aussi une énergie à maîtriser, voire à manager. Laurent Odoux, auteur de l'ouvrage Stress en entreprise - Les cinq dimensions du stress a répondu aux questions de LEXPRESS.fr
Selon un récent sondage, un salarié sur trois se dit prêt à quitter son entreprise. Le stress et les problèmes de management sont régulièrement mis en cause dans le mal-être des salariés. Laurent Oddoux, président et cofondateur du cabinet de conseil en management Trajectives, propose d'apprendre à gérer le stress dans son livre Stress en entreprise - Les cinq dimensions du stress (InterEditions).
Quelle est votre définition du stress?
Le stress, c'est la réaction d'un organisme qui cherche à s'adapter à quelque chose qui vient de l'environnement extérieur. Je considère que le stress est une énergie, c'est même le combustible du salarié. Il n'est pas possible qu'une vie soit plate et sans stress. Il est d'ailleurs impossible de l'éliminer. Donc il faut apprendre à le gérer. Dans le stress il y a un aspect négatif et un autre positif. C'est de celui-ci que je parle dans mon livre.
Le stress est généralement subi. Le côté positif n'est-il pas limité? Comment le décririez-vous?
Je compare le stress au courant électrique. Il peut électrocuter mais il permet aussi de donner de la lumière!
Prenons le cas d'un sprinteur lors des Jeux olympiques. Sur la ligne de départ, celui-ci est en situation de stress intense, un lequel est source de stimulation. C'est un stress positif. Je trouve que tous les livres et articles, généralement écrits au sujet du stress, vont toujours dans le même sens, celui de donner plus de soutien aux salariés stressés.
Former les employés n'est pas suffisant, il faut aussi former les managers. Et à mes yeux on ne s'intéresse pas assez à l'amont, au travail qui est demandé au salarié par le manager! Je considère que le stress n'est ni négatif, ni positif. Mais il est diabolisé en permanence.
Je le compare au courant électrique. Celui-ci peut électrocuter c'est vrai mais il permet aussi de donner de la lumière. Il suffit d'apprendre à gérer le stress en entreprise pour qu'il soit moins subi et vécu de manière négative. La méthode que je propose n'est pas centrée sur les employés, elle se concentre sur les managers.
Qu'entendez-vous par "concentrer l'effort sur les managers"?
Aujourd'hui, ce qui domine c'est le management des employés par le stress. Fixer des objectifs à atteindre, mettre les salariés sous tension. Cette approche du stress est anti-productive.
C'est pour cela que je dis qu'il ne faut pas manager par le stress mais manager le stress lui même. C'est un mode d'emploi du stress avec des témoignages concrets que je propose. Les managers ont un impact sur le stress de leurs salariés. Par exemple, leur communication est une source de stress. Pour remédier à cela, ils peuvent travailler sur les cinq dimensions du stress qui constitue une sorte de pentagramme. C'est en utilisant une ou plusieurs des cinq dimensions du stress que le manager peut se mettre en position de gérer celui de ses salariés!
Pouvez-vous donner une description de ces cinq dimensions du stress qui compose votre grille de lecture?
Il y a tout d'abord le rôle et la place qu'on occupe et qu'on se donne dans l'entreprise. Un changement peut être une source de stress. Passer d'un niveau d'exécutant à des missions managériales.
Vient en suite la reconnaissance dont on jouit, dans son travail et avec ses collègues. Les récompenses éventuelles et l'ambiance au quotidien, le degré d'intégration ou de solitude. C'est la dimension affective du stress.
Le stress peut être engendré par le décalage de perception entre le travail demandé et la capacité à le faire
En troisième vient le décalage de perception entre le travail demandé et sa capacité à le faire. Quand on ne se sent pas capable de remplir la mission que l'on s'est vue confier ou parce qu'on considère le temps imparti trop court.
Une autre dimension concerne les valeurs personnelles du salarié. Sont-elles en adéquation avec son poste et l'entreprise dans laquelle il travaille?
En dernier, les moyens que l'on met à la disposition du salarié. A-t-il le matériel adéquat, le confort nécessaire pour effecteur son travail dans les meilleurs conditions?
Concrètement quel est le principal levier de management du stress?
Quand un salarié est en souffrance ou en tension sur un pôle, il faut essayer de voir comment celui-ci, en difficulté, peut s'appuyer sur les autres pour être soulagé.
Pourquoi ne pas lui donner à faire une tâche qui lui conviendrait mieux dans l'entreprise? Le manager doit agir là où il le peut, c'est son rôle!
Pourquoi avoir choisi d'écrire un livre sur le stress en entreprise?
Nous sommes partis du constat qu'il y avait trop de situation de stress mal gérées. Et selon ma propre expérience, cela concerne deux états en particulier: les situations de crise et celles de burnout que peuvent vivre les salariés. De là nous sommes partis sur le projet d'écrire un livre. L'idée étant d'aller s'intéresser en amont, au-delà du salarié lui-même, à cette question du stress. Je dirai que comme les saumons, nous avons remonté la rivière.
Selon un récent sondage, un salarié sur trois se dit prêt à quitter son entreprise. Le stress et les problèmes de management sont régulièrement mis en cause dans le mal-être des salariés. Laurent Oddoux, président et cofondateur du cabinet de conseil en management Trajectives, propose d'apprendre à gérer le stress dans son livre Stress en entreprise - Les cinq dimensions du stress (InterEditions).
Quelle est votre définition du stress?
Le stress, c'est la réaction d'un organisme qui cherche à s'adapter à quelque chose qui vient de l'environnement extérieur. Je considère que le stress est une énergie, c'est même le combustible du salarié. Il n'est pas possible qu'une vie soit plate et sans stress. Il est d'ailleurs impossible de l'éliminer. Donc il faut apprendre à le gérer. Dans le stress il y a un aspect négatif et un autre positif. C'est de celui-ci que je parle dans mon livre.
Le stress est généralement subi. Le côté positif n'est-il pas limité? Comment le décririez-vous?
Je compare le stress au courant électrique. Il peut électrocuter mais il permet aussi de donner de la lumière!
Prenons le cas d'un sprinteur lors des Jeux olympiques. Sur la ligne de départ, celui-ci est en situation de stress intense, un lequel est source de stimulation. C'est un stress positif. Je trouve que tous les livres et articles, généralement écrits au sujet du stress, vont toujours dans le même sens, celui de donner plus de soutien aux salariés stressés.
Former les employés n'est pas suffisant, il faut aussi former les managers. Et à mes yeux on ne s'intéresse pas assez à l'amont, au travail qui est demandé au salarié par le manager! Je considère que le stress n'est ni négatif, ni positif. Mais il est diabolisé en permanence.
Je le compare au courant électrique. Celui-ci peut électrocuter c'est vrai mais il permet aussi de donner de la lumière. Il suffit d'apprendre à gérer le stress en entreprise pour qu'il soit moins subi et vécu de manière négative. La méthode que je propose n'est pas centrée sur les employés, elle se concentre sur les managers.
Qu'entendez-vous par "concentrer l'effort sur les managers"?
Aujourd'hui, ce qui domine c'est le management des employés par le stress. Fixer des objectifs à atteindre, mettre les salariés sous tension. Cette approche du stress est anti-productive.
C'est pour cela que je dis qu'il ne faut pas manager par le stress mais manager le stress lui même. C'est un mode d'emploi du stress avec des témoignages concrets que je propose. Les managers ont un impact sur le stress de leurs salariés. Par exemple, leur communication est une source de stress. Pour remédier à cela, ils peuvent travailler sur les cinq dimensions du stress qui constitue une sorte de pentagramme. C'est en utilisant une ou plusieurs des cinq dimensions du stress que le manager peut se mettre en position de gérer celui de ses salariés!
Pouvez-vous donner une description de ces cinq dimensions du stress qui compose votre grille de lecture?
Il y a tout d'abord le rôle et la place qu'on occupe et qu'on se donne dans l'entreprise. Un changement peut être une source de stress. Passer d'un niveau d'exécutant à des missions managériales.
Vient en suite la reconnaissance dont on jouit, dans son travail et avec ses collègues. Les récompenses éventuelles et l'ambiance au quotidien, le degré d'intégration ou de solitude. C'est la dimension affective du stress.
Le stress peut être engendré par le décalage de perception entre le travail demandé et la capacité à le faire
En troisième vient le décalage de perception entre le travail demandé et sa capacité à le faire. Quand on ne se sent pas capable de remplir la mission que l'on s'est vue confier ou parce qu'on considère le temps imparti trop court.
Une autre dimension concerne les valeurs personnelles du salarié. Sont-elles en adéquation avec son poste et l'entreprise dans laquelle il travaille?
En dernier, les moyens que l'on met à la disposition du salarié. A-t-il le matériel adéquat, le confort nécessaire pour effecteur son travail dans les meilleurs conditions?
Concrètement quel est le principal levier de management du stress?
Quand un salarié est en souffrance ou en tension sur un pôle, il faut essayer de voir comment celui-ci, en difficulté, peut s'appuyer sur les autres pour être soulagé.
Pourquoi ne pas lui donner à faire une tâche qui lui conviendrait mieux dans l'entreprise? Le manager doit agir là où il le peut, c'est son rôle!
Pourquoi avoir choisi d'écrire un livre sur le stress en entreprise?
Nous sommes partis du constat qu'il y avait trop de situation de stress mal gérées. Et selon ma propre expérience, cela concerne deux états en particulier: les situations de crise et celles de burnout que peuvent vivre les salariés. De là nous sommes partis sur le projet d'écrire un livre. L'idée étant d'aller s'intéresser en amont, au-delà du salarié lui-même, à cette question du stress. Je dirai que comme les saumons, nous avons remonté la rivière.