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https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2023/02/22/le-diable-existe-t-il-malaise-catholique-sur-la-question_6162796_6038514.html?xtor=EPR-33281134-[religions]-20230223-[comprendre_titre_3]&M_BT=113977059162465
Le diable existe-t-il ? Malaise catholique sur la question
Le carême débute ce mercredi 22 février. Ce temps liturgique d’une durée de quarante jours fait notamment écho, pour les chrétiens, au séjour de Jésus dans le désert. Cet épisode relaté par les Evangiles est l’un des rares à mettre en scène le diable, figure qui fait l’objet de nombreuses controverses au sein de l’Eglise catholique.
Par Bénédicte Lutaud(avec Gaétan Supertino)
Publié le 22 février 2023 à 06h00, mis à jour le 22 février 2023 à 06h29
Le diable est souvent représenté rouge, cornu et ailé. MARY EVANS PICTURE LIBRARY / PHOTONONSTOP
La scène, relatée par trois des quatre Evangiles (Marc, Matthieu et Luc), se déroule juste après le baptême du Christ. Retiré dans le désert après quarante jours de jeûne, Jésus rencontre le diable, dans un épisode que la tradition qualifiera de « tentation du Christ ». Satan multiplie alors les suggestions – transformer des pierres en pain, sauter dans le vide pour voir si Dieu le sauve, obtenir le pouvoir sur tous les royaumes du monde en échange de son allégeance – et Jésus les refuse. « Après l’avoir tenté de toutes ces manières, le diable s’éloigna de lui jusqu’à un moment favorable », conclut Luc, énigmatique.
Mais quel est le sens de cet épisode, central durant la liturgie du carême ? Le diable existe-t-il vraiment, ou n’est-ce qu’un symbole ? Des siècles de controverses théologiques n’ont pas suffi à épuiser cette question. Même au sein de l’Eglise catholique, dont les dogmes sont pourtant fixés et centralisés par Rome, le débat n’a jamais été totalement tranché.
« Nous avons créé des figures symboliques, comme le diable, pour exprimer le mal », déclarait par exemple au quotidien espagnol El Mundo, le 31 mai 2017, le père Arturo Sosa, alors fraîchement nommé supérieur de la Compagnie de Jésus. « Les symboles font partie de la réalité, et le diable existe en tant que réalité symbolique et non en tant que réalité personnelle », réitérait-il en août 2019, dans une interview à l’hebdomadaire catholique italien Tempi.
Le diable, un symbole ?
Les propos du « pape noir » – nom habituellement donné au supérieur des jésuites en raison de son pouvoir ecclésial – ont à chaque fois suscité une levée de boucliers dans les milieux cléricaux. Il faut dire que sa vision s’oppose à celle d’un autre jésuite, et pas des moindres : le pape François.
https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2023/02/22/le-diable-existe-t-il-malaise-catholique-sur-la-question_6162796_6038514.html?xtor=EPR-33281134-[religions]-20230223-[comprendre_titre_3]&M_BT=113977059162465
Le diable existe-t-il ? Malaise catholique sur la question
Le carême débute ce mercredi 22 février. Ce temps liturgique d’une durée de quarante jours fait notamment écho, pour les chrétiens, au séjour de Jésus dans le désert. Cet épisode relaté par les Evangiles est l’un des rares à mettre en scène le diable, figure qui fait l’objet de nombreuses controverses au sein de l’Eglise catholique.
Par Bénédicte Lutaud(avec Gaétan Supertino)
Publié le 22 février 2023 à 06h00, mis à jour le 22 février 2023 à 06h29
Le diable est souvent représenté rouge, cornu et ailé. MARY EVANS PICTURE LIBRARY / PHOTONONSTOP
La scène, relatée par trois des quatre Evangiles (Marc, Matthieu et Luc), se déroule juste après le baptême du Christ. Retiré dans le désert après quarante jours de jeûne, Jésus rencontre le diable, dans un épisode que la tradition qualifiera de « tentation du Christ ». Satan multiplie alors les suggestions – transformer des pierres en pain, sauter dans le vide pour voir si Dieu le sauve, obtenir le pouvoir sur tous les royaumes du monde en échange de son allégeance – et Jésus les refuse. « Après l’avoir tenté de toutes ces manières, le diable s’éloigna de lui jusqu’à un moment favorable », conclut Luc, énigmatique.
Mais quel est le sens de cet épisode, central durant la liturgie du carême ? Le diable existe-t-il vraiment, ou n’est-ce qu’un symbole ? Des siècles de controverses théologiques n’ont pas suffi à épuiser cette question. Même au sein de l’Eglise catholique, dont les dogmes sont pourtant fixés et centralisés par Rome, le débat n’a jamais été totalement tranché.
« Nous avons créé des figures symboliques, comme le diable, pour exprimer le mal », déclarait par exemple au quotidien espagnol El Mundo, le 31 mai 2017, le père Arturo Sosa, alors fraîchement nommé supérieur de la Compagnie de Jésus. « Les symboles font partie de la réalité, et le diable existe en tant que réalité symbolique et non en tant que réalité personnelle », réitérait-il en août 2019, dans une interview à l’hebdomadaire catholique italien Tempi.
Le diable, un symbole ?
Les propos du « pape noir » – nom habituellement donné au supérieur des jésuites en raison de son pouvoir ecclésial – ont à chaque fois suscité une levée de boucliers dans les milieux cléricaux. Il faut dire que sa vision s’oppose à celle d’un autre jésuite, et pas des moindres : le pape François.