INTERNATIONAL
JAPON
Au Japon, la secte Moon visée par une enquête gouvernementale
Après l’assassinat de l’ex-premier ministre japonais Shinzo Abe en raison de ses liens avec l’organisation religieuse, de nombreux anciens membres ont publiquement critiqué les pratiques de cette dernière.
Le Monde avec AFP
Publié le 17 octobre 2022 à 05h20 Mis à jour le 17 octobre 2022 à 07h18
Le premier ministre japonais, Fumio Kishida, le 4 octobre 2022, à Tokyo.
Le premier ministre japonais, Fumio Kishida, le 4 octobre 2022, à Tokyo. KYODO / REUTERS
Depuis l’assassinat, en juillet 2022, de l’ancien premier ministre Shinzo Abe, l’Eglise de l’unification fait l’objet d’une attention accrue au Japon. A tel point que Fumio Kishida, l’actuel premier ministre, a ordonné, lundi 17 octobre, l’ouverture d’une enquête gouvernementale sur ce groupe religieux, surnommé « secte Moon ».
L’assassin présumé de M. Abe en voulait à cette organisation à laquelle sa mère aurait fait d’importants dons, menant leur famille à la ruine. Le suspect pensait que l’ancien premier ministre était proche de la secte.
Le groupe a nié tout acte répréhensible, mais de nombreux anciens membres ont critiqué publiquement les pratiques de la secte Moon, accusée d’imposer des objectifs de dons à ses fidèles, et les révélations sur ses liens avec des personnalités politiques de premier plan au Japon ont contribué à faire baisser la cote de popularité du gouvernement de Fumio Kishida.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La droite japonaise sous l’influence de groupes religieux
Le risque d’un ordre de dissolution
S’adressant lundi au Parlement, le premier ministre a signalé « de nombreuses victimes » de cette Eglise et de groupes apparentés, qui se sont retrouvées dans la pauvreté ou confrontées à de graves problèmes familiaux. « Les efforts déployés pour les aider sont encore insuffisants », a-t-il déclaré, c’est pourquoi « le gouvernement exercera son droit d’enquêter sur l’Eglise [de l’unification] en vertu de la loi sur les organisations religieuses ».
Le gouvernement souhaite également réviser certaines lois afin de faciliter l’annulation de contrats, et il « renforcera les initiatives pour prévenir des abus sur les enfants et aider les enfants des adeptes dans leur éducation et leur emploi », a déclaré M. Kishida.
Des médias locaux ont rapporté que l’enquête annoncée lundi viserait à déterminer si l’Eglise de l’unification a porté atteinte au bien-être public ou commis des actes incompatibles avec son statut de groupe religieux.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « Au Japon, les liens de la secte Moon avec l’aile droite du Parti libéral-démocrate de Shinzo Abe sont tabous »
L’investigation pourrait aboutir à un ordre de dissolution en vertu de la loi sur les organisations religieuses, qui ferait perdre à la secte Moon ce statut, ainsi que son exemption de taxes, mais elle pourrait continuer à fonctionner.
Selon des médias nippons, seuls deux groupes religieux au Japon ont déjà été visés par un tel ordre, dont l’un est la secte Aum Shinrikyo, qui avait perpétré l’attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo, en 1995. Le gouvernement japonais hésiterait cependant à employer une telle mesure, par crainte d’attenter à la liberté de culte.
Le Monde avec AFP
JAPON
Au Japon, la secte Moon visée par une enquête gouvernementale
Après l’assassinat de l’ex-premier ministre japonais Shinzo Abe en raison de ses liens avec l’organisation religieuse, de nombreux anciens membres ont publiquement critiqué les pratiques de cette dernière.
Le Monde avec AFP
Publié le 17 octobre 2022 à 05h20 Mis à jour le 17 octobre 2022 à 07h18
Le premier ministre japonais, Fumio Kishida, le 4 octobre 2022, à Tokyo.
Le premier ministre japonais, Fumio Kishida, le 4 octobre 2022, à Tokyo. KYODO / REUTERS
Depuis l’assassinat, en juillet 2022, de l’ancien premier ministre Shinzo Abe, l’Eglise de l’unification fait l’objet d’une attention accrue au Japon. A tel point que Fumio Kishida, l’actuel premier ministre, a ordonné, lundi 17 octobre, l’ouverture d’une enquête gouvernementale sur ce groupe religieux, surnommé « secte Moon ».
L’assassin présumé de M. Abe en voulait à cette organisation à laquelle sa mère aurait fait d’importants dons, menant leur famille à la ruine. Le suspect pensait que l’ancien premier ministre était proche de la secte.
Le groupe a nié tout acte répréhensible, mais de nombreux anciens membres ont critiqué publiquement les pratiques de la secte Moon, accusée d’imposer des objectifs de dons à ses fidèles, et les révélations sur ses liens avec des personnalités politiques de premier plan au Japon ont contribué à faire baisser la cote de popularité du gouvernement de Fumio Kishida.
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Le risque d’un ordre de dissolution
S’adressant lundi au Parlement, le premier ministre a signalé « de nombreuses victimes » de cette Eglise et de groupes apparentés, qui se sont retrouvées dans la pauvreté ou confrontées à de graves problèmes familiaux. « Les efforts déployés pour les aider sont encore insuffisants », a-t-il déclaré, c’est pourquoi « le gouvernement exercera son droit d’enquêter sur l’Eglise [de l’unification] en vertu de la loi sur les organisations religieuses ».
Le gouvernement souhaite également réviser certaines lois afin de faciliter l’annulation de contrats, et il « renforcera les initiatives pour prévenir des abus sur les enfants et aider les enfants des adeptes dans leur éducation et leur emploi », a déclaré M. Kishida.
Des médias locaux ont rapporté que l’enquête annoncée lundi viserait à déterminer si l’Eglise de l’unification a porté atteinte au bien-être public ou commis des actes incompatibles avec son statut de groupe religieux.
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L’investigation pourrait aboutir à un ordre de dissolution en vertu de la loi sur les organisations religieuses, qui ferait perdre à la secte Moon ce statut, ainsi que son exemption de taxes, mais elle pourrait continuer à fonctionner.
Selon des médias nippons, seuls deux groupes religieux au Japon ont déjà été visés par un tel ordre, dont l’un est la secte Aum Shinrikyo, qui avait perpétré l’attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo, en 1995. Le gouvernement japonais hésiterait cependant à employer une telle mesure, par crainte d’attenter à la liberté de culte.
Le Monde avec AFP