[size=38]En entreprise, le fait religieux se stabilise[/size]
Dans un centre logistique d’Amazon, à Bretigny. [size=12]VINCENT ISORE/IP3 PRESS/MAXPPP
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En entreprise, le fait religieux se stabilise, tout en continuant, dans certains cas, de poser problème. C’est ce qui ressort de la 8e édition du Baromètre du fait religieux en entreprise publiée par l’Institut Montaigne.
Dans 70 % des entreprises, on repère des « situations » dont la fréquence est plus ou moins élevée. Il s’agit, pour la plupart, de demandes d’absence et d’aménagement du temps de travail, ou du port de signes religieux. « Ces faits, peu problématiques, se règlent facilement », note Lionel Honoré, auteur du Baromètre et directeur de l’Observatoire du fait religieux en entreprise.
La Croix vous explique, avec lumière et clarté, le monde qui vous entoure, afin que vous puissiez bâtir votre opinion.
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Reste une minorité de comportements « rigoristes » qui grossit peu à peu : ils ont été repérés dans 12 % des situations en 2020-2021, contre moins de 8 % en 2019. Ils préoccupent, car ils génèrent des tensions : attitudes négatives envers les femmes, défiance à l’égard d’un manager qui restreint la liberté religieuse, prosélytisme… Les trois quarts concernent l’islam et des entreprises embauchant de la main-d’œuvre peu qualifiée : industrie, BTP, logistique… Très majoritairement, des hommes, souvent jeunes (20 à 35 ans), sont impliqués.
« D’un côté ça s’améliore, de l’autre ça s’aggrave, résume Lionel Honoré. De plus en plus d’entreprises se sont dotées d’outils– dispositions dans les règlements intérieurs, programmes de formation – qui donnent des résultats. Les services de ressources humaines rendent de vrais services au management de proximité, même s’il faudrait en faire encore plus. »
Plus l’entreprise compte de salariés, plus elle peut créer des services dédiés. Pour juguler un cas problématique, « tout dépend du savoir-faire du manager qui l’affronte, reprend Lionel Honoré. Il lui faut honorer les trois critères de la justice, de l’équité et du bon fonctionnement de l’entreprise. »
Les problèmes du fait religieux débouchent rarement sur des sanctions disciplinaires. « Ce peut être le signe que les entreprises sont plus sereines pour gérer les choses en amont, suggère Lionel Honoré. Ou bien que les managers sont encore peu assurés sur les procédures à suivre. D’autant que la jurisprudence, en la matière, est encore un peu aléatoire. »
À lire aussi
Le « travail de qualité », selon les Entrepreneurs et dirigeants chrétiens
L’étude rappelle que le dévoilement de sa religion, quelle qu’elle soit, ouvre à un risque de discrimination (moqueries, mise à l’écart, etc.), mais que l’islam devient encore plus pénalisant au moment de l’embauche ou à d’autres moments comme la promotion à l’intérieur de l’entreprise. La majorité des pratiquants, musulmans en tête, ont donc tendance à cacher leur appartenance religieuse.
Malgré un apaisement, une minorité persistante de cas suscite des tensions.
- Romain Subtil,
- le 06/05/2021 à 19:42
Dans un centre logistique d’Amazon, à Bretigny. [size=12]VINCENT ISORE/IP3 PRESS/MAXPPP
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En entreprise, le fait religieux se stabilise, tout en continuant, dans certains cas, de poser problème. C’est ce qui ressort de la 8e édition du Baromètre du fait religieux en entreprise publiée par l’Institut Montaigne.
Dans 70 % des entreprises, on repère des « situations » dont la fréquence est plus ou moins élevée. Il s’agit, pour la plupart, de demandes d’absence et d’aménagement du temps de travail, ou du port de signes religieux. « Ces faits, peu problématiques, se règlent facilement », note Lionel Honoré, auteur du Baromètre et directeur de l’Observatoire du fait religieux en entreprise.
La Croix vous explique, avec lumière et clarté, le monde qui vous entoure, afin que vous puissiez bâtir votre opinion.
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Une minorité de comportements problématiques
Reste une minorité de comportements « rigoristes » qui grossit peu à peu : ils ont été repérés dans 12 % des situations en 2020-2021, contre moins de 8 % en 2019. Ils préoccupent, car ils génèrent des tensions : attitudes négatives envers les femmes, défiance à l’égard d’un manager qui restreint la liberté religieuse, prosélytisme… Les trois quarts concernent l’islam et des entreprises embauchant de la main-d’œuvre peu qualifiée : industrie, BTP, logistique… Très majoritairement, des hommes, souvent jeunes (20 à 35 ans), sont impliqués.
« D’un côté ça s’améliore, de l’autre ça s’aggrave, résume Lionel Honoré. De plus en plus d’entreprises se sont dotées d’outils– dispositions dans les règlements intérieurs, programmes de formation – qui donnent des résultats. Les services de ressources humaines rendent de vrais services au management de proximité, même s’il faudrait en faire encore plus. »
Plus l’entreprise compte de salariés, plus elle peut créer des services dédiés. Pour juguler un cas problématique, « tout dépend du savoir-faire du manager qui l’affronte, reprend Lionel Honoré. Il lui faut honorer les trois critères de la justice, de l’équité et du bon fonctionnement de l’entreprise. »
Les discriminations concernent toutes les religions
Les problèmes du fait religieux débouchent rarement sur des sanctions disciplinaires. « Ce peut être le signe que les entreprises sont plus sereines pour gérer les choses en amont, suggère Lionel Honoré. Ou bien que les managers sont encore peu assurés sur les procédures à suivre. D’autant que la jurisprudence, en la matière, est encore un peu aléatoire. »
À lire aussi
Le « travail de qualité », selon les Entrepreneurs et dirigeants chrétiens
L’étude rappelle que le dévoilement de sa religion, quelle qu’elle soit, ouvre à un risque de discrimination (moqueries, mise à l’écart, etc.), mais que l’islam devient encore plus pénalisant au moment de l’embauche ou à d’autres moments comme la promotion à l’intérieur de l’entreprise. La majorité des pratiquants, musulmans en tête, ont donc tendance à cacher leur appartenance religieuse.