Un gigantesque iceberg -- de quelque 1.270 km2, soit plus que la taille de l'agglomération parisienne -- vient tout juste de se détacher de la barrière de Brunt, une plateforme de 150 mètres d'épaisseur, à proximité de la base antarctique Halley administrée par le British Antarctic Survey (BAS).
Animation de la formation de l'iceberg A-74 en Antarctique. :copyright: Copernicus Sentinel data (2021), processed by ESA, CC BY-SA 3.0 IGO
Cela faisait une dizaine d'années déjà que les chercheurs s'attendaient à un grand vêlage, une chute d'iceberg. Et plus encore depuis novembre dernier. Une nouvelle faille -- le North Rift -- s'était alors dirigée vers une autre grande faille éloignée de quelque 35 kilomètres, près du glacier Stancomb-Wills. En janvier de cette année, la faille a poussé vers le nord-est, parfois d'un kilomètre par jour. Pour finalement laisser s'échapper l'iceberg au matin du 26 février 2021, après que la faille s'est élargie de plusieurs centaines de mètres en quelques heures seulement.
Animation de la formation de l'iceberg A-74 en Antarctique. :copyright: Copernicus Sentinel data (2021), processed by ESA, CC BY-SA 3.0 IGO
Sur cette animation, le vêlage de l’iceberg géant du côté de la barrière de Brunt, en Antarctique. :copyright: British Antarctic Survey
Les chercheurs surveillaient la faille quotidiennement à l'aide de mesures GPS et d'images satellites. En 2016, la base antarctique Halley avait ainsi été déplacée vers l'intérieur des terres pour éviter tout problème aux chercheurs présents sur place -- notez que la base est actuellement fermée pour l'hiver qui arrive. Et ils continueront désormais à suivre l'évolution de l'iceberg afin de déterminer s'il s'éloigne de la barrière de Brunt ou si au contraire, il viendra s'y échouer, provoquant des dommages à la plateforme.