Afrique: "En tuant le bétail, la sécheresse tue aussi les gens"
AFP/SIMON MAINA
Une réunion exceptionnelle de la FAO se tient ce lundi à Rome pour répondre à la crise alimentaire et humanitaire dans la Corne de l'Afrique.
Une réunion exceptionnelle organisée par la FAO se tient ce lundi à Rome pour alerter la communauté internationale de la situation dramatique dans la Corne de l'Afrique. Les faits ne sont pas nouveaux. Dès le mois de mai, les ONG sur place annonçaient que près de 9 millions de personnes en Afrique de l'est étaient confrontées à un manque de nourriture, principalement en raison de la sécheresse.
"La sécheresse tue le bétail"
"Les quatre saisons de pluies ont été catastrophique et a engendré la réduction des pâturages", déclare Julia Belusa, membre d'Action contre la Faim (ACF), contactée par LEXPRESS.fr. La sécheresse à laquelle fait face la région depuis de nombreuses années conduit à une situation de non retour pour de nombreuses familles, qui ont perdu leur bétail.
"Hier, j'ai rencontré une femme qui avait 11 vaches il y a quelques mois. Hier, elle en perdait encore une. Aujourd'hui, elle doit vivre avec 4 vaches", raconte Christina Lionnet, membre d'ACF au Kenya, contactée par LEXPRESS.fr. "Le bétail, c'est à la fois une source de revenu et une source alimentaire pour les habitants de la ville de Garba Tula au centre-Kenya", rappelle Christina Lionnet, qui a pu s'entretenir avec des habitants. Par ailleurs, la spéculation sur les cours mondiaux participe à la hausse des prix des denrées de base, devenue inaccessibles pour les habitants.
Les anciens de la ville lui confirment qu'ils n'ont jamais vu pareille sécheresse dans le pays. "La sécheresse en tuant le bétail, tue les gens." Les enfants, les femmes et les personnes âgées sont les premières victimes de la malnutrition.
Hausse des réfugiés
Devant des carcasses d'animaux, une file de plus en plus longue devant les centres de nutritions et le manque de nourriture, nombre d'habitants sont déjà partis et d'autres avouent "qu'ils ne savent pas où aller." Ceux qui s'engagent sur les routes, espèrent rejoindre leurs familles ou un camp comme celui de Dadaad, le plus grand du pays. "Le phénomène des réfugiés s'est accéléré avec la crise alimentaire", note Julia Belusa d'ACF. Elle précise que les mouvements migratoires peuvent être soit internes au pays soit vers un pays frontalier, trois pays étant particulièrement touchés: l'Ethiopie, le Kenya et la Somalie.
Une crise de l'eau?
Le système d'entraide existe, comme l'approvisionnement d'eau gratuite, mais il est freiné par la hausse du prix du fioul. Approvisionner en eau coûte de plus en plus cher. "Dans la ville de Garba Tula, chaque famille a droit à 20 litres d'eau par jour, alors que l'OMS préconise au minimum 15 L d'eau par personne", observe Christina Lionnet. Elle témoigne d'une tension hydrique de plus en plus forte.
Les enjeux de la réunion
La réunion qui se tient à Rome doit donner une réponse aux cris d'alarme des ONG présentes sur le terrain. Agir sur le court terme et parer au plus urgent reste le premier défi des ONG sur place. Elles demandent un soutien financier de la communauté internationale pour traiter la malnutrition sur le terrain. Christina Lionnet rappelle qu'aujourd'hui la malnutrition se traite beaucoup mieux grâce aux avancées techniques. Répondre à l'urgence ne doit pas occulter le travail à long terme pour développer la région, "comme encourager l'agriculture vivrières", tient à rappeler Julia Belusa, convaincue qu'une planification à long terme pourrait éviter d'autres crises.
AFP/SIMON MAINA
Une réunion exceptionnelle de la FAO se tient ce lundi à Rome pour répondre à la crise alimentaire et humanitaire dans la Corne de l'Afrique.
Une réunion exceptionnelle organisée par la FAO se tient ce lundi à Rome pour alerter la communauté internationale de la situation dramatique dans la Corne de l'Afrique. Les faits ne sont pas nouveaux. Dès le mois de mai, les ONG sur place annonçaient que près de 9 millions de personnes en Afrique de l'est étaient confrontées à un manque de nourriture, principalement en raison de la sécheresse.
"La sécheresse tue le bétail"
"Les quatre saisons de pluies ont été catastrophique et a engendré la réduction des pâturages", déclare Julia Belusa, membre d'Action contre la Faim (ACF), contactée par LEXPRESS.fr. La sécheresse à laquelle fait face la région depuis de nombreuses années conduit à une situation de non retour pour de nombreuses familles, qui ont perdu leur bétail.
"Hier, j'ai rencontré une femme qui avait 11 vaches il y a quelques mois. Hier, elle en perdait encore une. Aujourd'hui, elle doit vivre avec 4 vaches", raconte Christina Lionnet, membre d'ACF au Kenya, contactée par LEXPRESS.fr. "Le bétail, c'est à la fois une source de revenu et une source alimentaire pour les habitants de la ville de Garba Tula au centre-Kenya", rappelle Christina Lionnet, qui a pu s'entretenir avec des habitants. Par ailleurs, la spéculation sur les cours mondiaux participe à la hausse des prix des denrées de base, devenue inaccessibles pour les habitants.
Les anciens de la ville lui confirment qu'ils n'ont jamais vu pareille sécheresse dans le pays. "La sécheresse en tuant le bétail, tue les gens." Les enfants, les femmes et les personnes âgées sont les premières victimes de la malnutrition.
Hausse des réfugiés
Devant des carcasses d'animaux, une file de plus en plus longue devant les centres de nutritions et le manque de nourriture, nombre d'habitants sont déjà partis et d'autres avouent "qu'ils ne savent pas où aller." Ceux qui s'engagent sur les routes, espèrent rejoindre leurs familles ou un camp comme celui de Dadaad, le plus grand du pays. "Le phénomène des réfugiés s'est accéléré avec la crise alimentaire", note Julia Belusa d'ACF. Elle précise que les mouvements migratoires peuvent être soit internes au pays soit vers un pays frontalier, trois pays étant particulièrement touchés: l'Ethiopie, le Kenya et la Somalie.
Une crise de l'eau?
Le système d'entraide existe, comme l'approvisionnement d'eau gratuite, mais il est freiné par la hausse du prix du fioul. Approvisionner en eau coûte de plus en plus cher. "Dans la ville de Garba Tula, chaque famille a droit à 20 litres d'eau par jour, alors que l'OMS préconise au minimum 15 L d'eau par personne", observe Christina Lionnet. Elle témoigne d'une tension hydrique de plus en plus forte.
Les enjeux de la réunion
La réunion qui se tient à Rome doit donner une réponse aux cris d'alarme des ONG présentes sur le terrain. Agir sur le court terme et parer au plus urgent reste le premier défi des ONG sur place. Elles demandent un soutien financier de la communauté internationale pour traiter la malnutrition sur le terrain. Christina Lionnet rappelle qu'aujourd'hui la malnutrition se traite beaucoup mieux grâce aux avancées techniques. Répondre à l'urgence ne doit pas occulter le travail à long terme pour développer la région, "comme encourager l'agriculture vivrières", tient à rappeler Julia Belusa, convaincue qu'une planification à long terme pourrait éviter d'autres crises.