*** it-1 p. 238-239 Avrek ***
AVREK
Terme honorifique qu’on cria devant le char de Joseph après que le pharaon eut fait de lui le deuxième personnage du royaume (Gn 41:43). S’il est d’origine hébraïque, comme le supposait Aquila, traducteur de l’Antiquité, et comme le soutient la Vulgate, ce mot pourrait signifier “ à genoux ”. C’est ainsi qu’il a été traduit dans plusieurs versions (AC ; Ch ; Md ; PB ; Syn). Toutefois, de nombreux biblistes rejettent cette interprétation et rapprochent “ Avrek ” de mots voisins dans d’autres langues. Par exemple, certains pensent qu’il peut s’agir d’un titre babylonien ou assyrien que portaient des personnages de haut rang et qui signifierait “ voyant ” ou “ grand vizir ”. D’autres sont d’avis que ce mot serait d’origine copte et voudrait dire “ inclinez la tête ”. D’autres encore disent que les Arabes emploient un terme semblable pour ordonner à leurs chameaux de s’agenouiller. La Peshitta rend ce terme par “ Père et chef ! ” D’autres chercheurs croient que c’est un mot purement égyptien. Origène, d’origine égyptienne, et Jérôme pensent qu’il signifie “ Égyptien d’origine ” et, en raison du mépris que les Égyptiens cultivaient pour les étrangers, ils supposent que sa proclamation était une annonce publique de naturalisation. Une expression similaire, qui apparaît dans un papyrus qu’on a découvert, signifie ‘ Ton commandement est l’objet de notre désir ’, autrement dit : ‘ Nous sommes à ton service. ’ — The Life and Times of Joseph in the Light of Egyptian Lore, par H. Tomkins, Londres, 1891, p. 49, 50.
Le sens exact de ce mot reste donc énigmatique. C’est pourquoi certaines versions (MN ; Os ; Sg) ne le traduisent pas. On retrouve en Esther 6:11 cette coutume non hébraïque consistant à faire une proclamation publique devant un personnage honoré qui traverse la ville à cheval, lorsque Mordekaï reçut un hommage public sur l’ordre du roi de Perse Assuérus.