[size=44]De l’évangélisation de rue pendant le confinement ? Réponse avec l’abbé de Franclieu[/size]
Capture Youtube I Missionnaire de la miséricorde divine
Abbé de Franclieu
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Quitterie Jozeau/Oeuvres Pontificales Missionnaires | 25 avril 2020
Les missionnaires de la Miséricorde divine se voient privés d’un de leurs principaux charismes : l’évangélisation de rue, impossible à mener en ces temps de confinement. Et pourtant, faisant preuve de créativité, ils ont su rebondir et faire face aux demandes des fidèles. C’est ce dont témoigne l’abbé de Franclieu, prêtre de la communauté, en mission à Toulon.
Vivant ordinairement de la mission d’évangélisation avec une attention particulière envers les musulmans, la communauté de l’abbé Loiseau fondée en 2005 et reconnue canoniquement par Mgr Dominique Rey en 2007, ne peut pleinement exercer ses apostolats durant cette période de pandémie et de confinement.Les missionnaires, qui sont au nombre de 26 dans cette communauté, ont néanmoins trouvé d’autres moyens d’évangélisation et se montrent réellement créatifs. En premier lieu, les frères ont commencé à mettre en ligne, depuis le début du carême, des vidéos d’apologétique théologique et des témoignages de conversion. Celles-ci ont reçu de nombreux commentaires, et ouvert à de belles discussions, notamment avec des musulmans.
Surfant sur ce succès inattendu, il a été alors proposé aux lycéens de l’aumônerie de Toulon de répondre à ces internautes, afin d’apporter des réponses théologiques aux questions sur la Sainte Trinité ou bien la Vierge Marie. Les « adolescents de Toulon se sont prêtés au jeu », souligne l’abbé de Franclieu, qui a accompagné cette initiative et a été agréablement surpris par le résultat. Ainsi, « de plus en plus de musulmans » sont venus pour dialoguer, soucieux d’avoir des réponses à propos du catholicisme qu’ils ne connaissent pour la plupart que très peu.
Une messe dépassant les 1.000 fidèles
L’évangélisation se fait également lors des messes et offices retransmis sur leur chaîne Youtube, raconte le prêtre du Var. Ainsi, le jour de Pâques, « plus de 1.000 fidèles étaient connectés », s’est réjoui l’abbé de Franclieu. En imaginant ces internautes en famille, le missionnaire estime qu’il est même probable qu’ils aient pu dépasser les 4.000 vues individuelles, a-t-il ajouté. À terme de comparaison, en temps habituel, l’église Saint-François de Paule accueille 200 paroissiens lors de la messe dominicale !La beauté de la liturgie, par les chants grégoriens, les instruments ou encore le rite extraordinaire, touche les cœurs et permet également d’annoncer le Christ comme ils ont l’habitude de le faire à l’extérieur.
Avant Pâques, les missionnaires ont la ferme conviction qu’ « il est vraiment essentiel de vivre une bonne Semaine sainte » surtout en ces temps difficiles où les fidèles sont privés de messe. La communauté a donc essayé de répondre de son mieux aux besoins spirituels des fidèles, en « soignant [leurs] homélies, chants et offices« remarque le missionnaire.
La rue demeurant lieu d’évangélisation
Vivant dans le centre-ville de Toulon, où réside une population comportant 75% de musulmans, la communauté de la Miséricorde divine passe difficilement inaperçue. Lorsqu’il s’agit d’aller à l’église à 100 mètres de chez eux, les prêtres toulonnais mettent rarement moins d’un quart d’heure, tant ils sont fréquemment abordés par des passants, des sans-abris ou des voisins. Les missionnaires s’arrêtent, fidèles à leur charisme, prennent le temps de discuter avec ceux qui les questionnent. Ainsi, ces gens-là voient que « l’Église n’a pas peur », a affirmé l’abbé de Franclieu. Et ces derniers temps, certains voient même en la pandémie l’œuvre de Dieu ; il est donc nécessaire de s’arrêter pour les rassurer et leur apporter des réponses.Les applaudissements à 20h, pour remercier ceux qui agissent au quotidien face à la crise, constituent également un moment d’évangélisation. Avant ce rendez-vous quotidien, de « nombreux volets étaient fermés » ; dorénavant, les missionnaires connaissent la majorité de leurs voisins. Une voisine, « mère de trois enfants, nous a demandé s’il était possible de les baptiser« , a expliqué le prêtre, enchanté. L’occasion s’est offerte à eux de nouer un premier lien, prémisse à l’organisation d’un dîner avec l’ensemble des voisins, le jour où la France sera enfin totalement déconfinée. Il faut dire que les missionnaires font forts, n’hésitant pas à « rajouter un peu de trompettes« au calme si inhabituel des rues du vieux Toulon !