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Qui étaient les massorètes?

2 participants

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1Qui étaient les massorètes? Empty Qui étaient les massorètes? Lun 22 Juil - 15:34

Josué

Josué
Administrateur

Qui étaient les massorètes?
JÉHOVAH, le “Dieu de vérité”, a préservé sa Parole, la Bible (Psaume 31:5). Puisque Satan, l’ennemi de la vérité, a tenté de la corrompre et de la détruire, comment donc nous est-​elle parvenue dans son intégrité textuelle? — Voir Matthieu 13:39.
La réponse est en partie incluse dans le commentaire suivant du professeur Robert Gordis: “On ne remerciera jamais assez les scribes hébreux appelés massorètes, ou ‘gardiens de la tradition’, pour le tour de force qu’ils ont accompli. Ces anonymes ont recopié le Saint Livre avec méticulosité et conscience.” Bien que la plupart d’entre eux soient restés dans l’ombre, le nom d’une famille de massorètes est passé à la postérité: Ben Asher. Que savons-​nous d’elle ainsi que des autres massorètes?
La famille Ben Asher
La partie de la Bible initialement rédigée en hébreu, partie souvent appelée Ancien Testament, a fidèlement été copiée et recopiée par des scribes juifs. Les copistes du VIeau Xsiècle de notre ère sont connus sous le nom de massorètes. En quoi consistait leur travail?
Pendant des siècles, l’hébreu ne s’était écrit qu’avec des consonnes, les voyelles étant restituées par le lecteur. Cependant, à l’époque des massorètes, la prononciation exacte de cette langue risquait de tomber dans l’oubli, car de nombreux Juifs ne la parlaient plus couramment. Des groupes de massorètes à Babylone et en Israël ajoutèrent des signes diacritiques aux consonnes pour indiquer l’accentuation correcte et la bonne vocalisation. Au moins trois systèmes furent élaborés, mais la primauté revint à celui des massorètes de Tibériade, près de la mer de Galilée, patrie des Ben Asher.
On a pu établir que cette seule famille a produit cinq générations de massorètes, à compter d’Asher l’Ancien au VIIIsiècle de notre ère. Les autres sont Néhémie Ben Asher, Asher Ben Néhémie, Moïse Ben Asher et enfin, au Xsiècle, Aaron ben Moïse Ben Asher*. Ces hommes étaient à la tête d’une entreprise visant à arrêter un système d’indices graphiques qui rendrait au plus près ce qu’ils pensaient être la bonne prononciation du texte biblique hébreu. Pour mettre au point ces indices, il leur fallait définir les bases du système grammatical de l’hébreu, travail qui, jusqu’alors, n’avait jamais été entrepris. Aussi pourrait-​on ranger les massorètes parmi les premiers grammairiens de l’hébreu.
Aaron, dernier héritier de la dynastie massorétique Ben Asher, innova en regroupant le résultat des travaux et en les publiant dans le “Dikdouké hateamim”, le premier livre fixant les règles grammaticales de l’hébreu. Cet ouvrage devint la référence des grammairiens hébreux pendant des siècles. Mais cette œuvre n’est que le corollaire d’un travail plus important réalisé par les massorètes. De quoi voulons-​nous parler?
Un effort titanesque de mémorisation
La préoccupation première des massorètes était la transmission fidèle de chaque mot, et même de chaque lettre, du texte de la Bible. Par souci d’exactitude, ils marginèrent chaque page pour signaler les éventuels changements effectués, volontairement ou non, par les copistes prémassorétiques. Dans ces notes marginales, ils indiquèrent également les variantes orthographiques et les tournures peu usitées, précisant le nombre de leurs occurrences à l’intérieur d’un même livre ou dans l’intégralité des Écritures hébraïques. Vu le peu de place disponible, ils recoururent à un code extrêmement abrégé pour porter ces commentaires. Ils signalèrent en outre le mot ou la lettre médiane de certains livres, fournissant ainsi un instrument supplémentaire de vérification. Ils allèrent jusqu’à dénombrer toutes les lettres de la Bible pour s’assurer de la fidélité de leurs copies.
Dans les marges supérieures et inférieures, les massorètes portèrent des commentaires plus étendus concernant les notes abrégées des marges latérales, commentaires très précieux pour effectuer des vérifications*. Puisqu’il n’existait ni numérotation de versets ni concordance biblique, comment ces notes comparatives renvoyaient-​elles à d’autres parties de la Bible? Les massorètes inscrivaient dans les marges supérieures et inférieures un extrait des versets parallèles pour se souvenir des autres occurrences du ou des mots indiqués. Le manque de place les amenait souvent à ne porter qu’un seul mot-clé du verset parallèle. Pour que ces notes marginales présentent un intérêt, ces copistes devaient pratiquement connaître par cœur l’intégralité des Écritures hébraïques.
Les listes trop longues pour figurer en marges étaient reportées à un autre endroit du manuscrit. Par exemple, la note massorétique en regard de Genèse 18:3 indique les trois lettres קלד, qui correspondent en hébreu au chiffre 134. Ailleurs dans le manuscrit sont recensés les 134 emplacements du texte hébreu où les copistes prémassorétiques ont délibérément remplacé le nom Jéhovah par “Seigneur”*. Les massorètes connaissaient pertinemment ces changements, mais ils ne se sentaient pas autorisés à modifier le texte dont ils étaient les dépositaires, aussi préférèrent-​ils signaler les altérations par des notes marginales. Pourquoi mettaient-​ils un tel point d’honneur à préserver un texte pourtant déformé par leurs prédécesseurs? Le judaïsme qu’ils professaient était-​il différent de celui de leurs devanciers?
Leur position religieuse
L’essor massorétique s’effectua alors que le judaïsme était empêtré dans une lutte idéologique. Depuis le Ier siècle de l’ère chrétienne, le rabbinisme avait étendu son emprise. La rédaction du Talmud et les interprétations rabbiniques de la loi orale avaient commencé à reléguer le texte biblique au second plan*. Dès lors, la conservation minutieuse du texte de la Bible risquait de perdre de son importance.
Au VIIIsiècle, un groupe connu sous le nom de Karaïtes s’insurgea contre cette tendance. Apôtres de l’étude individuelle des Écritures, ces hommes rejetaient l’autorité et les interprétations rabbiniques, ainsi que le Talmud. Pour eux, seul le texte biblique faisait autorité. Cette position accrut le besoin d’une transmission fidèle du texte, et l’étude massorétique y trouva un nouveau souffle.
Dans quelle mesure les croyances du rabbinisme et du karaïsme influencèrent-​elles le travail des massorètes? Moshe Goshen-Gottstein, spécialiste en manuscrits bibliques hébreux, déclare: “Les massorètes étaient convaincus (...) de perpétuer une longue tradition, et renoncer à cette mission eût représenté pour eux l’offense suprême.”
Les massorètes considéraient comme sacrée la reproduction fidèle du texte de la Bible. Quelque élevée que pût être leur motivation religieuse individuelle, il semble qu’à leurs yeux l’œuvre massorétique à elle seule transcendait toute considération idéologique. La nécessaire concision des notes marginales laissait bien peu de place au débat théologique. Le texte biblique était la préoccupation de toute leur vie; toute falsification de celui-ci leur était insupportable.
Ce qu’on leur doit
Même si l’Israël naturel ne constituait plus le peuple élu, ces copistes juifs étaient voués corps et âme à la préservation fidèle de la Parole de Dieu (Matthieu 21:42-44; 23:37, 38). Le tour de force accompli par la famille Ben Asher et les autres massorètes est bien résumé sous la plume de Robert Gordis: “Ces travailleurs humbles et acharnés (...) accomplirent dans l’ombre le travail de titan consistant à préserver le texte biblique de l’oubli ou de l’altération.” (The Biblical Text in the Making). Quand, au XVIsiècle, des réformateurs comme Luther et Tyndale défieront l’autorité de l’Église et entreprendront de mettre la Bible à la portée de tous en la traduisant dans les langues du peuple, ils pourront s’appuyer sur un texte hébreu bien conservé.
L’œuvre accomplie par les massorètes a encore aujourd’hui des répercussions heureuses. Leurs différents manuscrits constituent le texte hébreu de base de la Traduction du monde nouveau, une version dont la traduction en de nombreuses langues se poursuit, dans un esprit de dévouement et un souci d’exactitude comparables à ceux des massorètes. Il est bien d’imiter pareille attitude mentale et de prêter attention à la Parole de Jéhovah Dieu. — 2 Pierre 1:19.

2Qui étaient les massorètes? Empty Re: Qui étaient les massorètes? Lun 22 Juil - 19:40

Josué

Josué
Administrateur

La Massore ou Massorah (hébreu : מסורה, chaîne ou tradition) est un procédé technique, consistant en un système de notes critiques sur la forme externe du texte biblique, visant à sa préservation exacte, non seulement dans l'orthographe des mots, mais aussi dans sa vocalisation et son accentuation, tant pour sa lecture publique que pour son étude privée. La version du texte reconnue comme faisant autorité au sein du judaïsme est appelée le texte massorétique. Elle est également largement utilisée comme base pour la traduction de l'Ancien Testament des Bibles protestantes et, plus récemment, catholiques.
La massore est le produit d'un travail de fixation du texte ayant été initié probablement avant la période macchabéenne, par des sages juifs, les Soferim, principalement évoqués dans le Talmud. Ce travail aurait pu commencer avec Esdras1. Elle est ensuite transmise dans ses moindres détails par d'autres sages, les Massorètes, dont les différentes écoles, possédant chacune son système d'annotation particulier et sa version « standard » du texte massorétique, ont œuvré entre le viie siècle et le xe siècle EC. Après la « canonisation » du texte selon l'école de Ben Asher, les différentes versions sont compilées et critiquées, menant à l'aboutissement du processus aux alentours de 1425.
Le texte massorétique est traditionnellement considéré comme une réplique exacte de la Bible originelle. Cependant, il comporte des différences, dont certaines significatives, avec d'autres versions ou traductions anciennes de la Bible, comme la Bible Samaritaine, la Septante et les manuscrits de Qumrân, lesquelles possèdent des similitudes entre elles à des endroits où elles divergent du texte massorétique ; cela a conduit les milieux académiques à considérer le texte massorétique comme une variante parmi d'autres, imposée comme norme après la destruction du Second Temple de Jérusalem2.
Les plus vieux manuscrits connus contenant des extraits substantiels du texte massorétique remontent approximativement au ixe siècle EC3, et le Codex d'Alep(peut-être la toute première copie complète du texte massorétique dans un manuscrit) date du xe siècle EC.

3Qui étaient les massorètes? Empty Re: Qui étaient les massorètes? Mar 23 Juil - 15:02

Josué

Josué
Administrateur

Le système le plus connu a été élaboré par les massorètes de Tibériade, au bord de la mer de Galilée. Au IXe et au Xe siècle de notre ère, les familles Ben Asher et Ben Naphtali, peut-être des caraïtes, se sont particulièrement illustrées. Bien que ces deux écoles présentent des différences dans leurs systèmes de prononciation et dans leurs notes, leurs textes ne comportent, pour toutes les Écritures hébraïques, qu’une petite dizaine de divergences de consonnes.
Ces deux écoles massorétiques, celles de Ben Asher et de Ben Naphtali, ont, en leur temps, beaucoup apporté à la critique textuelle. Après l’éloge que Maimonide (un éminent talmudiste du XIIe siècle) a fait du texte de Ben Asher, certains ont accordé la primauté à ce document, au point qu’aujourd’hui on ne possède plus aucun manuscrit de Ben Naphtali. Tout ce qui reste sont des inventaires des divergences entre les deux écoles. Ironie du sort, la remarque de Maimonide était d’ordre stylistique, concernant les divisions en paragraphes par exemple, et n’abordait pas les aspects essentiels de la transmission fidèle du texte.
Existe-t-il un texte massorétique “pur”?
Les querelles d’exégètes sont fréquentes quand il s’agit de savoir lequel des codex aujourd’hui disponibles serait le texte “pur” de Ben Asher, comme si cela révélait le “vrai” texte massorétique. En fait, il n’y a jamais eu un seul et unique texte massorétique, “pur” et faisant autorité. Il y en avait de nombreux, chacun légèrement différent des autres. Tous les codex qui subsistent sont des textes hybrides, contenant à la fois des leçons de Ben Asher et de Ben Naphtali.
La tâche devant laquelle se trouve aujourd’hui tout traducteur des Écritures hébraïques est considérable. Il doit connaître non seulement le texte hébreu, mais aussi toutes les variantes acceptables des passages éventuellement altérés, que ce soit par un copiste ou d’une autre façon. Même si les divers textes massorétiques servent de base, il lui faut consulter d’autres sources valables qui pourraient constituer autant de versions plus anciennes et peut-être plus exactes du texte consonantique.
Dans l’introduction de son livre Le texte de l’Ancien Testament (all.), Ernst Würthwein explique: “Devant un passage faisant problème, on ne peut se contenter de rassembler les différentes leçons et de retenir celle qui paraît offrir la solution la plus simple, accordant selon le cas la préférence au texte hébreu, à la Septante, ou encore au targum araméen. Les témoignages textuels ne sont pas fiables au même degré. Chacun possède en propre des caractéristiques et une histoire. Il faut bien les connaître si on veut s’épargner des choix malheureux ou mauvais.”
Nous avons toutes les raisons d’être confiants que Jéhovah a préservé sa Parole. Sur des siècles, les efforts conjugués de nombreux hommes ont mis à notre portée le fond, la forme et même les détails du message biblique. Les menus changements de lettres ou de mots ne nous empêchent pas de comprendre les Écritures. Dès lors, la vraie question est de savoir si nous conformons notre vie à la Bible, la Parole de Dieu.

4Qui étaient les massorètes? Empty Re: Qui étaient les massorètes? Ven 26 Juil - 16:13

papy

papy

Il parait qu'ils étaient pointilleux et contaient le nombre de lettres avant des le recopier pour ne pas en oublier une.

5Qui étaient les massorètes? Empty Re: Qui étaient les massorètes? Sam 27 Juil - 15:12

Josué

Josué
Administrateur

Les Massorèthes crurent rendre un service essentiel à letir nation et à la religion en comptant jusqu'aux lettres des livres sacrés. Ils trouvèrent, par exemple, dans le livre de la Genèse douze grandes sections, ou Paraschoth; quarante-trois Sedarim, ou ordres; quinze cent trente-quatre versets et soixante-dix-huit mille cent lettres. Ils distinguèrent le degré de certitude qu'ils donnaient à leurs corrections parces trois mots : Keri, lisez ; Cetib, écrivez ; Sbhir, conjecture. Quand dans le texte il y a une leçon manifestement vicieuse ou corrompue, ils lui en substituent une autre : voilà le Chetib. Si le mot est du nombre de ceux qu'on ne prononce pas par respect, par exemple, Jehovah, ils en emploient un autre qu'il est permis de prononcer, comme Elohim ou Adonai; tout de même, si c'est un terme hontepx ou obscur, qu'on ne prononce pas par modestie; ils en mettent un autre qu'on prononce en sa place : voilà le Keri, lisez. Enfin si la leçon qu'ils trouvent dans le texte est douteuse, ils marquent Sbhir ou conjecture.
 
Autrefois toutes ces remarques critiques se mettaient à la fin des Bibles; aujourd'hui, pour la facilité des lecteurs, on les met en marge ou au bas des pages, et on rejette à la fin ce qui n'y peut entrer. On a prétendu que l'invention des points-voyelles était aussi ancienne que Moïse, ou tout au moins qu'Esdras. Il s'est même trouvé des gens assez entêtés pour dire que l'original de la Bible réformée par Esdras se voyait encore aujourd'hui à Boulogne, dans le couvent des dominicains ; et les protestants, dans la crainte que les catholiques ne tirassent avantage de cette correction des Massorèthes en faveur des traditions dont ils font un principe de leur créance, ont cru qu'il était de leur intérêt de soutenir l'antiquité des points-voyelles, s'éloignant même en cela du senti.: ment de Calvin et de Luther, leurs principaux réformateurs. Mais nous avons tâché de montrer la nouveauté des points-voyelles ci-devant, sous l'article MASSORE; et nous réfuterons ceux qui en soutiennent l'antiquité dans l'article POINTS-VOYELLES.

6Qui étaient les massorètes? Empty Re: Qui étaient les massorètes? Sam 27 Juil - 15:28

Josué

Josué
Administrateur

LEXIQUE DE LA BIBLE (Lelièvre Charles)

Leur apparition s'explique de la manière suivante. Lorsque l'hébreu cessa d'être une langue vivante, le texte des livres saints, qui ne comportait aucune division ni en livres, ni en chapitres, ni en. versets, ni même en phrases et en mots, et qui ne formait, pour ainsi dire, qu'un seul mot immense, risquait de devenir inintelligible au lecteur moyen. Les rabbins juifs, entre le V° et le IX° siècles après J-C, s'attachèrent, par un travail minutieux de très longue haleine, à en rendre la lecture plus facile : ces « massorèthes », comme on les a appelés, sans toucher au texte même tenu pour sacré, le divisèrent en livres, chapitres, versets et mots, et de plus y marquèrent la ponctuation et y indiquèrent la prononciation exacte des voyelles absentes par des points placés au-dessus, au-dessous ou à l'intérieur des consonnes. Il semblerait donc que nous dussions posséder les voyelles exactes correspondant au « tétragramme »

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