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En Inde, la peur des minorités religieuses

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Josué

Josué
Administrateur

[size=38]En Inde, la peur des minorités religieuses[/size]

Reportage 

Les minorités religieuses sont inquiètes du climat délétère porté par la politique du premier ministre Narendra Modi. Reportage à Mirzapur, à l’heure des législatives.



     
  • Vanessa Dougnac (Mirzapur en Uttar Pradesh, Inde), 

  • le 16/05/2019 à 07:31

  • Modifié le 16/05/2019 à 10:02



En Inde, la peur des minorités religieuses Commercants-quartier-musulman-Mirzapur-lInde_1_729_547



Des commerçants du quartier musulman de Mirzapur dans le nord de l’Inde.[size=12]VANESSA DOUGNAC

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La pièce sombre est minuscule. Les occupants en apprivoisent chaque recoin, accroupis au sol ou adossés à l’armoire métallique. La demeure appartient à Hussain, un musulman aux tempes grises, et « au père de mon père, et encore avant ». Chacun s’anime pour expliquer qu’hindous et musulmans cohabitent dans la ruelle de Mukeri Bazar depuis des siècles et que, dehors, derrière la petite mosquée blanche, il y a aussi un temple hindou. « Mais, aujourd’hui, c’est différent », lâche Hussain. Les hommes hochent la tête et les femmes filent préparer le thé.
En Inde, la peur des minorités religieuses Carte-mirzapur-uttar-pradesh-150519-1_0_278_284




Le 20 novembre dernier, dans ce quartier musulman de Mirzapur, au cœur de l’État indien de l’Uttar Pradesh, l’harmonie religieuse a volé en éclat. À coups de briques, des brigades hindoues, galvanisées par le discours nationaliste du premier ministre Narendra Modi et de son Parti du peuple indien (BJP), ont affronté les musulmans, issus d’une minorité qui représente 14 % d’une population de 1,3 milliard d’Indiens.

« On va vous tuer ! Rentrez au Pakistan ! »


L’étincelle a été allumée par des militants du VHP (Conseil hindou mondial), une faction de l’extrême droite liée au BJP, qui ont défilé dans le quartier en plein festival musulman. Selon les sources, les militants hindous auraient endommagé les décorations des festivités. D’autres avancent qu’un musulman aurait giflé un enfant hindou. Autant de prétextes qui enflamment les tensions religieuses, dans un Uttar Pradesh dirigé par le moine radical Yogi Adityanath sous les couleurs du BJP.
Le scrutin législatif gigantesque qui convoque 900 millions d’électeurs aux urnes jusqu’au 19 mai durcit les clivages religieux. Cet État de 200 millions d’habitants, le plus stratégique en raison de sa représentation au parlement indien, est un champ de bataille électoral explosif.

Au croisement de la ruelle, Satish Kumar, un hindou âgé de 30 ans, tient une épicerie. Il raconte l’émeute du 20 novembre : « Visages masqués, des groupes d’hindous venus de l’extérieur sont arrivés. Ils savaient exactement où se trouvaient les maisons des musulmans. Ils criaient : « On va vous tuer ! Rentrez au Pakistan ! » Chez Hussain, on se souvient aussi : « Ils étaient 150 hommes et avaient déjà des briques à la main en arrivant. Nous avons reconnu 3 politiciens du BJP parmi eux. Nous l’avons signalé plus tard à la police mais il n’y a pas eu de suites. »

« J’ai peur de ces extrémistes hindous »


Les articles de presse déplorent de nombreux blessés dans cette échauffourée et rapportent l’instauration d’un couvre-feu lors de l’arrivée tardive des forces de l’ordre. « C’est une violence parrainée par l’État », dénonce le politicien Vinod Mishra, du parti d’opposition du Congrès. Lui y voit une « une volonté de focaliser les élections sur des lignes communautaires. »

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Inédite, la violence a frappé le quartier de Mukeri Bazar comme un orage. « J’ai peur de ces extrémistes hindous, avoue l’ouvrier Zamir. Quelque chose peut nous arriver à tout moment. » Alors que le thé est servi dans des tasses en terre cuite, Hussain prend la parole : « Je pense que des émeutes vont encore se produire. Ils disent que l’empereur moghol Aurangzeb a détruit des temples pour construire des mosquées et qu’à présent c’est à leur tour de se venger. »

Des violences « encouragés » par le gouvernement


Dans la communauté musulmane, on s’inquiète et on baisse la tête. « Les hindous ne se sentent pas coupables de ces émeutes du fait de la politique de Narendra Modi, observe Zamir Et nous sommes mis à l’écart. Nos affaires, dans les ustensiles de cuisine, sont en baisse. » Le quotidien The Indian Express alerte sur cette évolution, qui prend aussi la forme d’une exclusion de la sphère politique : « En cinq ans, le BJP a systématiquement marginalisé les musulmans. »
L’arrivée au pouvoir du BJP en 2014 a en effet donné un sentiment d’impunité à des milices hindoues informelles. La Commission américaine pour la liberté religieuse internationale (USCIRF) estime que le gouvernement « permettait et encourageait » les violences contre les minorités. Les musulmans ont ainsi été ciblés par une vague de lynchages pour leur commerce de bovidés, la vache étant sacrée chez les hindous. D’après FactChecker.in, il y aurait eu 79 crimes depuis 2009, dont 76 au cours de ces cinq dernières années.

« Les musulmans et les chrétiens devraient quitter le pays »


« Le BJP est hostile aux minorités religieuses, estime, à Delhi, l’avocat AC Michael, de l’Alliance pour la défense de la liberté (ADF). Des politiciens du BJP disent publiquement que les musulmans et les chrétiens devraient quitter le pays, d’autres qu’ils devraient être stérilisés. » Devant la cathédrale du Sacré Cœur à Delhi, le père Savarimuthu Sabkar, porte-parole de l’archidiocèse de Delhi, rappelle que les chrétiens, qui forment moins de 3 % de la population, sont eux aussi visés par les violences : « Les attaques contre notre communauté sont en augmentation constante. »L’organisation Portes ouvertes classe l’Inde au 10e rang des pays où les chrétiens sont le plus persécutés.

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Satish, l’épicier hindou qui a été témoin de l’émeute de Mirzapur, vote pour Narendra Modi. « Il est le seul grand leader du pays », assure-t-il. Comme nombre d’électeurs hindous, Satish dissocie le premier ministre des tensions communautaires. Et minimise l’essence idéologique du RSS (le Corps des volontaires nationaux), matrice du BJP où Narendra Modi a fait ses classes, qui avait été interdit après l’assassinat du Mahatma Gandhi par l’un de ses membres. Le père Savarimuthu Sabkar, lui, fait le lien : les violences actuelles ne sont pas l’œuvre de petites factions mais « le résultat d’une idéologie basée sur la suprématie hindoue ».

« Personne ne brisera jamais notre fraternité ! »


D’après lui, les attaques suivraient un modus operandi. Les incidents se concentrent dans de petites paroisses rurales du Nord. « En général, des groupes hindous attaquent une paroisse et la police procède à l’arrestation du pasteur en allégeant qu’il dérange l’ordre public », note-t-il. Les forces de l’ordre sont régulièrement accusées d’être de mèche avec ces milices. « En Uttar Pradesh, c’est la police qui emmène ces groupes hindous sur place », accuse l’avocat AC Michael. Il note une inflexion de la stratégie utilisée, avec le recours à de petites attaques qui attirent moins l’attention que les grandes émeutes du passé. Pour le père Savarimuthu Sabkar, « c’est une menace pour notre pays, pour notre identité multiconfessionnelle et nos valeurs constitutionnelles ».
Retour à la maison d’Hussain, à Mirzapur. La porte s’entrouvre. De minces silhouettes se pressent : des voisins hindous. « Nous venons pour défendre nos frères musulmans, dit Pradeep Kumar. Nous les avons protégés dans nos maisons durant l’émeute. Personne ne brisera jamais notre fraternité ! » Les mots se bousculent. Chacun veut dire son idée de l’Inde, une Inde tolérante où « l’on peut vivre en paix et gagner sa vie ». Mais sous celle de Narendra Modi, ce sont les hindous qui osent parler. Hussain et sa famille demanderont, « par peur », de ne pas divulguer leur nom.

samuel

samuel
Administrateur

Malheureusement cette gangrène se propage aussi dans les pays limitrophes.

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