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Corée du Sud : immersion dans une société pétrie de confucianisme.

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chico.
Lechercheur
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Lechercheur



[size=39]Corée du Sud : immersion dans une société pétrie de confucianisme[/size]

Par Sébastien Falletti - Publié le 29/04/2019 à 18h03 - Mis à jour le 30/04/2019
 
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Corée du Sud : immersion dans une société pétrie de confucianisme
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  • https://www.geo.fr/voyage/coree-du-sud-immersion-dans-une-societe-petrie-de-confucianisme-195436?utm_source=welcoming&utm_medium=paid&utm_campaign=emailwelcoming



Corée du Sud : immersion dans une société pétrie de confucianisme. Coree-du-sud-immersion-dans-une-societe-petrie-de-confucianisme:copyright: Pxhere


S’incliner devant l’autorité. Réprimer ses émotions. Se fondre dans la masse… Enquête sur une société qui a toujours fait passer le groupe avant l’individu.


Des hurlements stridents entrecoupés de bruits de vaisselle cassée percent à travers la paroi. La scène semble violente. L’écran de vidéo surveillance dévoile un homme corpulent armé d’une batte de baseball, massacrant des objets, tandis qu’une jeune femme jette rageusement des assiettes contre les murs. Quelques minutes plus tard, le couple surgit à travers l’embrasure de la porte, le visage pourpre, dégoulinant de sueur. « Ah, je me sens beaucoup mieux ! s’exclame Kim Soonchul, 27 ans. On en a pour son argent. Ce que j’ai préféré, c’est détruire l’imprimante ! » Puis d’expliquer posément : « Ces derniers temps, ma copine a subi beaucoup de stress, alors j’ai voulu lui offrir quelque chose de spécial pour son anniversaire. » En l’occurrence, le forfait Démolition, à 50 000 wons (une quarantaine d’euros) : quinze minutes pour tout casser dans une salle privée de la Seoul Rage Room, dans le quartier étudiant de Hongdae. Plusieurs milliers d’assiettes et une flopée de téléviseurs vétustes sont consciencieusement saccagés chaque mois dans ce défouloir hors norme.

« Notre société nous oblige à réprimer nos émotions en permanence »


« C’est une expérience cathartique », affirme Victoria Won, qui a ouvert l’établissement en 2017. L’idée lui est venue lorsqu’elle travaillait dans une agence de communication de Séoul, subissant des horaires à rallonge et une pression permanente. « A l’époque, je rêvais de briser ma vaisselle pour me défouler  », confesse-t-elle. Un grand nombre de ses clients viennent ici se libérer de leurs angoisses, professionnelles ou familiales. Des mères à bout, épuisées nerveusement par une vie matrimoniale implacable, des ajumma (femmes mariées) qui viennent se « lâcher » entre amies, jetant quelques minutes leur tablier d’épouse dévouée, avant de rentrer sagement au bercail… « Notre société nous oblige à réprimer nos émotions en permanence, explique Victoria Won. Chez nous, chacun doit faire passer les intérêts de la société avant le sien. Il n’y a pas de place pour l’individualisme, comme en Occident. »

« La Corée du Sud est l’une des sociétés les plus collectivistes au monde »


S’épanouir ou s’effacer derrière la sacro sainte harmonie du groupe. Tel est le dilemme intime qui tourmente, du berceau à la tombe, les cinquante et un millions de Coréens. Uri Nara ou « Notre nation » : cette formule est apparue à l’orée du XXe siècle, avec l’affirmation du nationalisme. Et aujourd’hui encore, c’est par ces mots qu’on désigne ici son pays. La langue coréenne utilise volontiers le pluriel, même pour parler à la première personne, comme pour mieux affirmer l’importance du collectif. Même un enfant unique dit par exemple « notre mère » pour parler de la femme qui lui a donné le jour. « La Corée du Sud est l’une des sociétés les plus collectivistes au monde », insiste l’historien Min Bae, doctorant à l’université de St Andrews, en Ecosse.

L’idéal de beauté est extrêmement codifié : une peau blanche, un visage le plus fin possible et de grands yeux.


« Ici, on aime les uniformes, pas les gens qui sortent du rang », témoigne Kim Iljoong, 25 ans, stagiaire dans une banque de Séoul. Et cela peut aller assez loin. Après ses études, Iljoong a, comme tant d’autres, fait le grand saut : il a eu recours à la chirurgie esthétique pour accroître ses chances de décrocher un bon job. « J’avais des yeux minuscules, on se moquait souvent de moi, confie-t-il. Alors, je me suis décidé à subir une intervention chirurgicale. » Selon la Société internationale de chirurgie plastique et esthétique (Isaps), le pays du Matin Clair pointe au troisième rang mondial en nombre total d’opérations, derrière les Etats-Unis et le Brésil. Et, rapportés au nombre d’habitants, ces chiffres donnent le vertige. Surtout s’agissant des femmes : au moins une sur cinq serait déjà passée sous le bistouri. Affairé au sommet de sa Grand Plastic Surgery Clinic, qui surplombe la rue branchée de Garosu-gil, à Séoul, Lee Ji-young, le PDG, comprend aisément les raisons de cet engouement : « En Corée, l’apparence est essentielle : il faut se fondre dans le moule. La pression des pairs en ce sens est très forte. » A la clé, des visages standardisés, l’idéal de beauté étant extrêmement codifié : une peau blanche, un visage le plus fin possible et de grands yeux.

Le pays est seulement au 115e rang mondial (sur 149) en matière d’égalité entre les sexes


Opération esthétique, engagement amoureux ou choix de carrière : sur tous les sujets, la famille, les amis et les collègues exercent une influence. Cette primauté du groupe est vue comme une force, et souvent même un vecteur de bien-être. Ensemble, les Sud-Coréens se sentent plus puissants, capables de renverser des montagnes. Une caractéristique qui trouve ses racines dans la longue histoire de la Corée. Laminés par des invasions venues des steppes comme de la mer, les hommes de la péninsule apprirent jadis à se regrouper pour survivre, nourrissant une culture du clan, dont les chaebol, les conglomérats industriels familiaux, sont aujourd’hui un avatar. « Pendant cinq siècles, à partir de 1392, les Coréens ont obéi à la dynastie autoritaire de Joseon, qui a établi un puissant contrôle social, formant les mentalités à l’obéissance, raconte l’historien Min Bae. Les monarques ont ainsi utilisé le confucianisme dans le but de réprimer les motivations individualistes et de maintenir en place le système au profit d’une élite éduquée. » Importée de Chine, cette philosophie a été appliquée strictement dans la péninsule, où elle a commencé à régir tous les domaines (éducation, administration…) et a posé les bases d’une société très hiérarchisée, organisée selon un système de castes dominé par les yangban, des nobles lettrés. Discipline, sens du devoir, piété filiale, respect des anciens et de la hiérarchie, humilité… Cette doctrine continue de modeler les esprits aujourd’hui, même si la Corée du Sud a opéré, en moins d’un demi-siècle, une transition fulgurante de l’autoritarisme à la démocratie. L’ordre moral confucianiste a également cloîtré les femmes, qui peinent encore à secouer les traditions patriarcales. Le pays, d’après le Forum économique mondial, est ainsi seulement au 115e rang mondial (sur 149) en matière d’égalité entre les sexes. Et l’avortement y reste illégal.

Ce pays, misérable et anéanti par la guerre de Corée, s’est propulsé dans le club des vingt premières puissances mondiales


Dans cette nation où la somme est plus importante que ses parties, et où le groupe passe avant l’individu, manquer la randonnée du dimanche du club de marche ou les activités de l’église est mal vu, car c’est faire preuve d’individualisme. Un péché venu d’Occident et qui reste encore souvent « teinté d’égocentrisme immoral », remarque l’historien Min Bae. Mais l’avantage, c’est que l’entraide n’est pas un vain mot. Au sein des familles, chacun doit, par exemple, venir à la rescousse d’un frère endetté. Dans le monde professionnel, les droits individuels des salariés se défendent toujours « ensemble », via les syndicats, très puissants ici, ou via des manifestations bruyantes qui animent chaque samedi la place Gwanghwamun, au cœur de Séoul… C’est d’ailleurs cette capacité de mobilisation collective qui a permis le « miracle économique » coréen : en moins de cinq décennies, ce pays, misérable et anéanti par la guerre de Corée (1950-1953), s’est propulsé dans le club des vingt premières puissances mondiales, qui plus est à la pointe de la technologie. Les grands chaebol, comme Samsung ou Hyundai, ont pu mobiliser des employés prêts à travailler jour et nuit (le temps de travail hebdomadaire légal était longtemps de 68 heures, avant d’être réduit à 52 heures l’an dernier) pour la grande cause de la renaissance nationale fixée par le président autocrate Park Chung-hee (1962- 1979), mais aussi pour échapper eux-mêmes à la misère.

Depuis quelques années, il y a une demande croissante pour des changements physiques plus individuels


Il faut pourtant se garder des simplifications. « Pour un Coréen, il est certes crucial de répondre aux attentes de son cercle d’appartenance, et le regard de l’autre est ce qu’il y a de plus important dans la construction de soi, décrypte Benjamin Joinau, anthropologue et professeur à l’université Hongik, à Séoul. Mais cela n’interdit pas une forme d’individualisme au sein du groupe. » Celui-ci s’exprime notamment à travers le goût de la performance : « Je voulais être plus charismatique et, depuis mon opération, j’ai beaucoup plus confiance en moi », confesse ainsi le jeune Kim Il-joong, au sujet de l’intervention qui a agrandi ses yeux. « Les patients veulent se fondre dans la masse mais, en même temps, il y a une compétition, confirme le chirurgien esthétique Lee Jiyoung. Et depuis quelques années, il y a une demande croissante pour des changements physiques plus individuels, plutôt que copiant un modèle de beauté. »

Séoul et de Busan ont, en 2009, imposer un couvre-feu pour les écoliers : aucune classe après vingt-deux heures


Mimétisme et concurrence : c’est ce duo paradoxal qui pousse chacun dans une course frénétique vers la réussite, dès la maternelle. Les racines confucéennes font en effet de l’éducation une obsession. D’où cette contradiction : selon l’étude Pisa réalisée tous les trois ans dans soixante-dix-huit pays, la Corée du Sud arrive régulièrement en tête en matière de performances scolaires, mais les écoliers, eux, sont bons derniers en termes de bonheur à l’école ! A telle enseigne que, pour éviter qu’ils ne s’exténuent en multipliant les cours du soir, les municipalités de Séoul et de Busan ont dû, en 2009, imposer un couvre-feu : aucune classe après vingt-deux heures. Cette compétition à outrance se retrouve dans de nombreux domaines. Si le voisin de palier achète une nouvelle voiture ou enrôle une nourrice parlant anglais, il faut tout de suite en faire autant, pour rester à la hauteur. Alors, sans surprise, les ménages coréens sont parmi les plus endettés de la planète.

Depuis la fin de la dictature, société de consommation et infusion des idées occidentales de liberté bousculent le vieux socle confucéen


Par ailleurs, la vitesse à laquelle les Coréens adoptent les nouveautés venues de l’étranger pour les fondre dans leur quotidien est sidérante. Jusque dans les années 1990, impossible par exemple de trouver un expresso à Séoul ailleurs qu’au bar d’un cinq-étoiles. Désormais, le café est incontournable. Et les Starbucks pullulent à chaque coin de rue du pays, qui pointe au quatrième rang mondial pour le nombre d’adresses de la marque par habitant. Depuis la fin de la dictature, l’avènement de la société de consommation et l’infusion des idées occidentales de liberté bousculent ainsi le vieux socle confucéen. « Les Sud-Coréens cherchent plus à s’affirmer, ce qui donne lieu, chez les artistes, à une tension créatrice et fait émerger des histoires fortes », analyse l’anthropologue Benjamin Joinau. Le cinéma local – l’un des rares à concurrencer sur son propre sol les productions hollywoodiennes – et les séries télé aux scénarios déchirants illustrent couramment le dilemme entre injonctions familiales et désirs personnels…

« La société nous oblige à porter des masques et nous avons appris à donner le change pour gagner notre liberté »


Etre soi, tout en restant dans la norme : tel est le chemin de crête emprunté au quotidien par une jeune génération avide de nouveautés. Dans cette société où il est suspect ne serait-ce que de déjeuner seul, les Sud-Coréens multiplient les appartenances à des cercles sociaux, mais en les cloisonnant et en bâtissant leur identité brique par brique, sans jamais se révéler à quiconque entièrement. Il y a le groupe des amis d’école, la famille, l’entreprise, le club de randonnée ou l’église, et il s’agit de montrer un visage à chaque fois conforme aux attentes, mais pas forcément identique dans chaque situation, pour se construire une personnalité unique. « La société nous oblige à porter des masques, et, depuis trente ans, nous avons appris à donner le change pour gagner notre liberté », dit Kwon Junghyun, 34 ans, employée d’une agence gouvernementale. Le lundi, au bureau, elle fait mine d’avoir passé un week-end tranquille avec son mari, alors qu’elle a divorcé depuis un an. Elle montre ainsi patte blanche dans une société aux réflexes patriarcaux persistants, même si le nombre de mariages baisse (6,1 % de moins entre 2017 et 2016). En privé, elle a choisi le célibat, comme de plus en plus de ses jeunes concitoyennes qui souhaitent échapper à la pression d’une belle-famille – conduisant à une chute spectaculaire du taux de fécondité du pays, désormais le plus bas du monde, bientôt moins d’un enfant par femme.

La Corée du Sud détient le triste record du plus fort taux de suicides au sein des pays de l’OCDE


Cet épuisant équilibre entre conformisme et affirmation de soi explique peut-être pourquoi la Corée du Sud détient le triste record du plus fort taux de suicides au sein des pays de l’OCDE (24,3 pour 100 000 habitants en 2017, deux fois plus qu’en France). La pression du quotidien appelle des soupapes de sécurité, l’alcool étant le compagnon intime des Sud-Coréens, les plus grands buveurs d’Asie selon les statistiques de l’OMS. « Les masques tombent dans l’ivresse, c’est pour cela que boire est si important dans notre vie sociale », affirme Kwon Junghyun, l’employée de bureau. Un proverbe local dit même qu’il ne faut jamais se marier avec quelqu’un sans avoir été ivre au moins une fois avec lui, pour mieux sonder son âme. Sinon, en cas d’union malheureuse, il reste toujours la solution de se venger sur des assiettes dans une rage room.
➤ « Dire “je” au pays du “nous” », un article de Sébastien Falletti paru dans le magazine GEO de mars 2019 (GEO n°481, Corée).
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chico.

chico.

Drôle de manière de se défouler!
C'est ça la philosophie du confucianisme ?

VENT

VENT
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N'importe quoi ! la violence n'a jamais défoulé quoi que ce soit,la violence ne peut qu'engendrer la violence (Matthieu 26:52)

Josué

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Et qui sème le vent récolte la tempête.

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Salut vent comme vas-tu?

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Bah ça va pas très fort Neutral

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VENT a écrit:Bah ça va pas très fort Neutral
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Mikael a écrit:
VENT a écrit:Bah ça va pas très fort Neutral
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Soigne toi bien mon frère et courage.

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merci Very Happy

papy

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VENT a écrit:merci Very Happy
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