[size=62]La « drogue de la chantilly » bientôt interdite aux mineurs ?[/size]
Chantilly (Yves Bagros / foodcollection) (Yves Bagros / foodcollection)
Publié le 23 janvier 2019 à 13h33
On le trouve dans un produit aussi courant qu’un siphon à chantilly : le protoxyde d’azote, plus connu sous le nom de gaz hilarant, suscite bien des inquiétudes, malgré son nom inoffensif. De plus en plus d’ados s’amusent à inhaler par le biais d’un ballon de baudruche cette substance qui déclenche des fous rires et déforme la voix. Ugo Bernalicis, député (La France insoumise) du Nord, explique à « l’Obs » :
« Depuis quelque temps à Lille, des collégiens et lycéens se mettent à en prendre. Plusieurs établissements scolaires ont tenu des réunions à ce sujet. Or, on sait qu’un usage répété du protoxyde d’azote cause des lésions neurologiques et du système nerveux ainsi que des atteintes de la moelle osseuse et des troubles cardiaques. »
Le 16 janvier, l’élu déposait une proposition de loi pour interdire la vente de cette « drogue de la chantilly » aux mineurs. Car le gaz, stocké dans de petites cartouches très bon marché, est disponible partout : du supermarché du coin à Amazon. Un cracker, sorte d’embout vendu tout aussi librement au prix de 10 euros, permet de l’extraire très facilement.
Dès la fin des années 1990, le « proto », également utilisé comme anesthésiant en médecine, circulait dans les rave parties. On le retrouve plus tard dans des festivals grand public et il tourne même lors de soirées d’étudiants en médecine à Bordeaux, Lyon, Paris et Lille, rapporte l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies.
Le fléau frappe ailleurs en Europe. En Grande-Bretagne, pays très touché par le phénomène, quinze personnes sont mortes depuis 2006. L’an dernier en Belgique, la bourgmestre de Molenbeek plaidait elle aussi pour que cesse la vente aux mineurs.
Ugo Bernalicis, dont le texte va être prochainement débattu à l’Assemblée, espère contraindre les fabricants à mettre sur leurs cartouches un pictogramme pour signifier l’interdiction.
« Il faudra aussi augmenter les moyens de prévention. A cause des restrictions de budget en matière de lutte contre la toxicomanie depuis 2015 , de moins en moins d’éducateurs peuvent exercer. J’en appelle à la majorité parlementaire, qui doit s’emparer du sujet. »
Bérénice Rocfort-Giovanni
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Chantilly (Yves Bagros / foodcollection) (Yves Bagros / foodcollection)
Le député Insoumis Ugo Bernalicis veut interdire la vente aux mineurs du protoxyde d’azote, le gaz contenu dans les siphons à chantilly.
Par Bérénice Rocfort-GiovanniPublié le 23 janvier 2019 à 13h33
On le trouve dans un produit aussi courant qu’un siphon à chantilly : le protoxyde d’azote, plus connu sous le nom de gaz hilarant, suscite bien des inquiétudes, malgré son nom inoffensif. De plus en plus d’ados s’amusent à inhaler par le biais d’un ballon de baudruche cette substance qui déclenche des fous rires et déforme la voix. Ugo Bernalicis, député (La France insoumise) du Nord, explique à « l’Obs » :
« Depuis quelque temps à Lille, des collégiens et lycéens se mettent à en prendre. Plusieurs établissements scolaires ont tenu des réunions à ce sujet. Or, on sait qu’un usage répété du protoxyde d’azote cause des lésions neurologiques et du système nerveux ainsi que des atteintes de la moelle osseuse et des troubles cardiaques. »
Le 16 janvier, l’élu déposait une proposition de loi pour interdire la vente de cette « drogue de la chantilly » aux mineurs. Car le gaz, stocké dans de petites cartouches très bon marché, est disponible partout : du supermarché du coin à Amazon. Un cracker, sorte d’embout vendu tout aussi librement au prix de 10 euros, permet de l’extraire très facilement.
Dès la fin des années 1990, le « proto », également utilisé comme anesthésiant en médecine, circulait dans les rave parties. On le retrouve plus tard dans des festivals grand public et il tourne même lors de soirées d’étudiants en médecine à Bordeaux, Lyon, Paris et Lille, rapporte l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies.
[size=42]Des tutos sur YouTube
Sur YouTube, des tutoriels expliquent en toute légèreté comment consommer le gaz, désormais impliqué dans des accidents mortels en France. En mai dernier dans la Meuse, un garçon de 19 ans succombait à un arrêt cardiaque après en avoir pris avec des amis. Il y a trois ans, un jeune Vosgien de 26 ans décédait lui aussi lors d’une soirée, après un œdème pulmonaire.Le fléau frappe ailleurs en Europe. En Grande-Bretagne, pays très touché par le phénomène, quinze personnes sont mortes depuis 2006. L’an dernier en Belgique, la bourgmestre de Molenbeek plaidait elle aussi pour que cesse la vente aux mineurs.
Ugo Bernalicis, dont le texte va être prochainement débattu à l’Assemblée, espère contraindre les fabricants à mettre sur leurs cartouches un pictogramme pour signifier l’interdiction.
« Il faudra aussi augmenter les moyens de prévention. A cause des restrictions de budget en matière de lutte contre la toxicomanie depuis 2015 , de moins en moins d’éducateurs peuvent exercer. J’en appelle à la majorité parlementaire, qui doit s’emparer du sujet. »
Bérénice Rocfort-Giovanni
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