[size=32]Énigmes d'un monde à venir[/size]
Par Aurélia Hetzel - publié le 30/10/2018
Les paraboles par lesquelles s'exprime Jésus doivent leur style très particulier à leur dimension pédagogique et poétique, entre mystère et révélation. Invitant à l'observation et à l'interprétation des signes, ces métaphores proposent une nouvelle lecture du monde. Mais les vraies paroles de Jésus sont peut-être ailleurs...
Malgré leur apparente simplicité, le sens des paraboles n'est pas immédiatement disponible. Ces petites histoires, typiques du style rhétorique de Jésus, sont à interpréter, car elles déploient des métaphores (en grec, parabolè signifie « rapprochement ») qui créent des rencontres surprenantes entre images et idées. Mais tous ne pourront les comprendre : « Entende qui a des oreilles ! » (Matthieu 13,9) déclare Jésus avant d'expliquer ses paraboles aux disciples. À ceux-ci, « il est donné de connaître les mystères du Royaume des Cieux » (Mt 13, 11), tandis que pour la foule s'accomplissent les paroles d'Ésaïe 6, 9 : « Vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez pas ; vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas. » Dans un dialogue entre mystère et révélation, Jésus prévient que ses paraboles sont à découvrir comme des énigmes. La force de son enseignement est d'inviter ses auditeurs à participer au dévoilement du Royaume qu'il annonce.
D'étonnantes petites histoires...
La joie de retrouver sa brebis perdue, la croissance extraordinaire d'une graine de moutarde, le retour d'un fils prodigue, des invités de noce indignes ou un figuier qui annonce l'été... Les paraboles puisent dans l'expérience de tous. Mais si leur sens premier est offert, en elles est immédiatement suggéré autre chose. Ce qui fait signe est l'irruption d'un élément que le philosophe Paul Ricoeur qualifie d'« extravagant », c'est-à-dire un paradoxe dans le déroulement logique des événements rapportés, ou bien des expériences bouleversantes. En somme, le...
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