[size=45]« Les églises évangéliques ont mis leur force à la disposition de Jaïr Bolsonaro »[/size]
Recueilli par Pierre Cochez , le 27/10/2018 à 6h11
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Un homme qui porte un T-shirt avec l’inscription « Bolsonaro » lit la Bible lors d’une cérémonie évangélique, le 18 octobre 2018. / Ian Cheibub/DPA/MaxPPP
candidature Bolsonaro ?
Jean-Jacques Kourliandsky : Le candidat de la droite républicaine, Geraldo Alckmin – ex-président du Parti de la sociale-démocratie brésilienne (PSDB) –, crédité de 8 %, n’a pas réussi à percer à cette élection. Alors, son électorat a estimé que Jaïr Bolsonaro, candidat d’extrême droite était le seul qui pouvait barrer la route au candidat du Parti des travailleurs (PT), vu par les classes moyennes blanches, souvent basées au sud-est du pays, comme l’ennemi. Beaucoup d’entre elles ont été choquées, en 2013, que Dilma Rousseff oblige à déclarer le personnel de maison, en majorité des femmes noires. Le Brésil est le pays au monde qui compte le plus d’employés de maison.
Son image de pays cordial et métissé gomme l’histoire d’une Nation qui a été la dernière du continent américain à abolir l’esclavage, qui n’a autorisé qu’en 1988 les analphabètes, essentiellement noirs, à voter. Quatre siècles d’esclavage ont marqué les mentalités. C’est là l’héritage historique de ce pays, bien plus que la colonisation portugaise.
L’économie, autre enjeu de l’élection présidentielle au Brésil
J.-J. K. : Les évangéliques, et notamment l’Église universelle du Royaume de Dieu, a mis à la disposition du candidat Bolsonaro sa télévision et son réseau d’influence dans les favelas où elle développe des activités sociales. Bolsonaro est né catholique, mais il s’est orienté vers les évangéliques au gré de ses divorces successifs.
En 2016, lors d’un voyage en Israël, il s’est fait baptiser par l’un de ces pasteurs évangéliques. Il bénéficie du soutien financier de ces Églises. Elles sont riches car chacun des fidèles doit donner 10 % de son revenu à son pasteur. En plus, Jaïr Bolsonaro est originaire de Rio de Janeiro dont le maire est également évêque de l’Église universelle du Royaume de Dieu.
Recueilli par Pierre Cochez
Recueilli par Pierre Cochez , le 27/10/2018 à 6h11
[size=20]Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l’IRIS et directeur de l’observatoire Amérique Latine à la fondation Jean Jaurès, revient sur les soutiens dont bénéficie le candidat populiste à l’élection présidentielle brésilienne.[/size]
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Un homme qui porte un T-shirt avec l’inscription « Bolsonaro » lit la Bible lors d’une cérémonie évangélique, le 18 octobre 2018. / Ian Cheibub/DPA/MaxPPP
candidature Bolsonaro ?
Jean-Jacques Kourliandsky : Le candidat de la droite républicaine, Geraldo Alckmin – ex-président du Parti de la sociale-démocratie brésilienne (PSDB) –, crédité de 8 %, n’a pas réussi à percer à cette élection. Alors, son électorat a estimé que Jaïr Bolsonaro, candidat d’extrême droite était le seul qui pouvait barrer la route au candidat du Parti des travailleurs (PT), vu par les classes moyennes blanches, souvent basées au sud-est du pays, comme l’ennemi. Beaucoup d’entre elles ont été choquées, en 2013, que Dilma Rousseff oblige à déclarer le personnel de maison, en majorité des femmes noires. Le Brésil est le pays au monde qui compte le plus d’employés de maison.
Son image de pays cordial et métissé gomme l’histoire d’une Nation qui a été la dernière du continent américain à abolir l’esclavage, qui n’a autorisé qu’en 1988 les analphabètes, essentiellement noirs, à voter. Quatre siècles d’esclavage ont marqué les mentalités. C’est là l’héritage historique de ce pays, bien plus que la colonisation portugaise.
L’économie, autre enjeu de l’élection présidentielle au Brésil
Quel est le poids des églises évangéliques ?
J.-J. K. : Les évangéliques, et notamment l’Église universelle du Royaume de Dieu, a mis à la disposition du candidat Bolsonaro sa télévision et son réseau d’influence dans les favelas où elle développe des activités sociales. Bolsonaro est né catholique, mais il s’est orienté vers les évangéliques au gré de ses divorces successifs.
En 2016, lors d’un voyage en Israël, il s’est fait baptiser par l’un de ces pasteurs évangéliques. Il bénéficie du soutien financier de ces Églises. Elles sont riches car chacun des fidèles doit donner 10 % de son revenu à son pasteur. En plus, Jaïr Bolsonaro est originaire de Rio de Janeiro dont le maire est également évêque de l’Église universelle du Royaume de Dieu.
Recueilli par Pierre Cochez