*** Document extrait ***
*** re chap. 24 p. 155-160 Un message doux et amer ***
Chapitre 24
Un message doux et amer
Vision 6 — Révélation 10:1–11:19
Sujet : Vision du petit rouleau ; ce qui survient au temple ; sonnerie de la septième trompette.
Époque de la réalisation : De l’intronisation de Jésus, en 1914, à la grande tribulation.
LE DEUXIÈME malheur a été dévastateur. Il a frappé la chrétienté et ses dirigeants, “ le tiers des hommes ”, dont l’état de mort spirituelle a ainsi été dévoilé (Révélation 9:15). Après cela, Jean a dû se demander ce que le troisième malheur allait bien pouvoir apporter. Mais attendez ! Le deuxième malheur n’est pas encore fini, pas avant que ne se produise ce qui est écrit en Révélation 11:14. Avant cela, Jean va encore être témoin d’événements auxquels il doit prendre une part active. Il assiste tout d’abord à un spectacle impressionnant :
2 “ Et j’ai vu un autre ange vigoureux qui descendait du ciel, revêtu d’un nuage, et un arc-en-ciel était sur sa tête, et sa face était comme le soleil, et ses pieds étaient comme des colonnes de feu. ” — Révélation 10:1.
3 Qui est cet “ ange vigoureux ” ? Manifestement, c’est Jésus Christ glorifié, dans un autre rôle. Il est revêtu d’un nuage qui indique son invisibilité, ce qui nous rappelle ces paroles de Jean relatives à Jésus : “ Regardez ! Il vient avec les nuages, et tout œil le verra, et ceux qui l’ont transpercé. ” (Révélation 1:7 ; voir Matthieu 17:2-5). L’arc-en-ciel qui est sur sa tête nous fait penser à une vision précédente de Jean, celle du trône de Jéhovah entouré d’“ un arc-en-ciel semblable d’aspect à une émeraude ”. (Révélation 4:3 ; voir Ézékiel 1:28.) Cet arc-en-ciel évoquait la sérénité et la paix qui entourent le trône de Dieu. Pareillement, l’arc-en-ciel sur la tête de l’ange identifie certainement celui-ci à un messager spécial, un messager de paix, le “ Prince de paix ” annoncé par Jéhovah. — Isaïe 9:6, 7.
4 La face de l’ange vigoureux était “ comme le soleil ”. Précédemment, dans la vision qu’il a eue de Jésus au temple de Dieu, Jean avait remarqué que le visage de Jésus était “ comme le soleil lorsqu’il brille dans sa puissance ”. (Révélation 1:16.) Étant “ le soleil de la justice ”, Jésus paraît avec la guérison dans ses ailes pour le bien de ceux qui craignent le nom de Jéhovah (Malaki 4:2). Outre sa face, les pieds de cet ange aussi sont glorieux ; ils sont “ comme des colonnes de feu ”. Cet ange a la prestance de Celui à qui Jéhovah a donné “ tout pouvoir [...] dans le ciel et sur la terre ”. — Matthieu 28:18 ; Révélation 1:14, 15.
5 Jean observe encore ceci : “ Et il avait dans sa main un petit rouleau qui était ouvert. Et il a posé son pied droit sur la mer, mais le gauche sur la terre. ” (Révélation 10:2). S’agit-il d’un autre rouleau ? Oui, mais il n’est pas scellé. Nous pouvons donc nous attendre à assister prochainement à d’autres révélations passionnantes en compagnie de Jean. Mais, tout d’abord, nous allons découvrir dans quel cadre les événements à venir vont se dérouler.
6 Revenons à la description de Jésus. Ses pieds flamboyants sont posés sur la terre et la mer, sur lesquelles il a maintenant tout pouvoir. Cela correspond exactement au psaume prophétique suivant : “ Tu [Jéhovah] t’es également mis à le faire [Jésus] de peu inférieur à ceux qui sont de condition divine, et de gloire et de splendeur tu l’as alors couronné. Tu le fais dominer sur les œuvres de tes mains ; tu as tout mis sous ses pieds : Petit bétail et bœufs, eux tous, et aussi les bêtes de la campagne, les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, tout ce qui passe par les sentiers des mers. ” (Psaume 8:5-8 ; voir aussi Hébreux 2:5-9). Ce psaume a connu son accomplissement complet en 1914, lorsque Jésus a été établi Roi du Royaume de Dieu et que le temps de la fin a débuté. Par conséquent, ce que Jean voit ici en vision se réalise depuis cette année-là. — Psaume 110:1-6 ; Actes 2:34-36 ; Daniel 12:4.
Les sept tonnerres
7 L’ange vigoureux lui-même interrompt Jean qui est en train de l’observer : “ Et il [l’ange] a crié d’une voix forte comme lorsque rugit un lion. Et quand il a crié, les sept tonnerres ont fait retentir leurs propres voix. ” (Révélation 10:3). Ce cri puissant n’est pas sans attirer l’attention de Jean ; il confirme que Jésus est bien “ le Lion qui est de la tribu de Juda ”. (Révélation 5:5.) Jean doit également savoir qu’il est parfois dit de Jéhovah qu’il ‘ rugit ’, lui aussi. C’est en rugissant que Dieu a annoncé prophétiquement le rassemblement de l’Israël spirituel et la venue du “ jour de Jéhovah ”, jour destructeur (Hoshéa 11:10 ; Yoël 3:14, 16 ; Amos 1:2 ; 3:7,
. Il est donc clair que le cri semblable au rugissement d’un lion poussé par l’ange vigoureux laisse également présager de grands événements pour la mer et la terre. Il invite les sept tonnerres à parler.
8 Jean a déjà entendu des tonnerres qui sortaient du trône même de Jéhovah (Révélation 4:5). Aux jours de David, on parlait parfois du tonnerre comme de “ la voix de Jéhovah ”. (Psaume 29:3.) Durant le ministère terrestre de Jésus, beaucoup ont cru qu’il avait tonné lorsque Jéhovah a proclamé de façon audible qu’il avait pour dessein de glorifier son nom (Jean 12:28, 29). Par conséquent, il est logique de penser que les ‘ voix des sept tonnerres ’ constituent l’expression, par Jéhovah lui-même, de ses desseins. Le fait qu’il y ait “ sept ” tonnerres donne à penser que ce que Jean a entendu est complet.
9 Mais écoutez ! Une autre voix retentit. Elle donne un ordre qui doit sembler étrange à Jean : “ Or, quand les sept tonnerres ont parlé, j’étais sur le point d’écrire ; mais j’ai entendu une voix venant du ciel dire : ‘ Scelle les choses que les sept tonnerres ont prononcées, et ne les écris pas. ’ ” (Révélation 10:4). Jean devait être impatient d’entendre et de mettre par écrit ces messages tonnants, tout comme de nos jours la classe de Jean a attendu avec impatience que Jéhovah révèle ses desseins, afin de les publier. Mais ces révélations ne sont faites qu’au moment fixé par Jéhovah. — Luc 12:42 ; voir aussi Daniel 12:8, 9.
Le saint secret est mené à son terme
10 En attendant, Jéhovah confie une autre mission à Jean. Après que les sept tonnerres ont retenti, l’ange vigoureux prend de nouveau la parole : “ Et l’ange que j’ai vu se tenant debout sur la mer et sur la terre a levé sa main droite vers le ciel, et par Celui qui vit à tout jamais, qui a créé le ciel et les choses qui s’y trouvent, et la terre et les choses qui s’y trouvent, et la mer et les choses qui s’y trouvent, il a juré : ‘ Il n’y aura plus de délai. ’ ” (Révélation 10:5, 6). Par qui l’ange vigoureux jure-t-il ? Jésus glorifié jure, non pas par lui-même, mais par la plus haute Autorité qui soit : Jéhovah, le Créateur immortel des cieux et de la terre (Isaïe 45:12, 18). Par ce serment, l’ange donne à Jean l’assurance que Dieu n’accordera plus de délai.
11 Comme le mot “ délai ” traduit ici le grec khronos, qui signifie littéralement “ temps ”, certains pensent que cette déclaration de l’ange doit être rendue comme suit : “ Il n’y aura plus de temps ”, comme si le temps tel que nous le connaissons devait disparaître. Cependant, dans ce verset, le mot khronos est utilisé sans l’article défini. Il ne désigne donc pas le temps en général, mais plutôt “ un temps ” ou “ une période de temps ”. En d’autres termes, Jéhovah n’accordera plus une période de temps (ou un délai) supplémentaire. Un verbe grec dérivé du terme khronos apparaît également en Hébreux 10:37 où Paul, citant Habaqouq 2:3, 4, écrit que “ celui qui vient [...] ne tardera pas ”.
12 “ Plus de délai. ” Que ces mots semblent agréables aux oreilles des membres âgés de la classe de Jean aujourd’hui ! En quel sens n’y a-t-il plus de délai ? Jean nous l’apprend : “ Mais aux jours où se fera entendre le septième ange, quand il sera sur le point de sonner de la trompette, oui le saint secret de Dieu selon la bonne nouvelle qu’il a annoncée à ses propres esclaves les prophètes sera mené à son terme. ” (Révélation 10:7). Pour Jéhovah, c’est maintenant le temps d’amener son saint secret à son heureux dénouement, de remporter un succès glorieux.
13 Quel est ce saint secret ? Il concerne la semence qui a été promise pour la première fois en Éden, semence qui s’est révélée être principalement Jésus Christ (Genèse 3:15 ; 1 Timothée 3:16). Ce secret a aussi un rapport avec l’identité de la femme de qui est issue la Semence (Isaïe 54:1 ; Galates 4:26-28). En outre, il concerne les membres secondaires de la classe de la semence et le Royaume dans lequel la Semence règne (Luc 8:10 ; Éphésiens 3:3-9 ; Colossiens 1:26, 27 ; 2:2 ; Révélation 1:5, 6). La bonne nouvelle relative à ce Royaume céleste unique doit être prêchée sur toute la terre durant le temps de la fin. — Matthieu 24:14.
14 Il s’agit certainement là de la meilleure des nouvelles. Pourtant, en Révélation 11:14, 15, le troisième malheur est associé au Royaume. Pour quelle raison ? Parce que, pour les humains qui préfèrent le système de choses satanique, l’annonce comparable à une sonnerie de trompette de la bonne nouvelle selon laquelle le saint secret de Dieu est mené à son terme — c’est-à-dire que le Royaume messianique de Dieu est là — est une mauvaise nouvelle. (Voir 2 Corinthiens 2:16.) Elle signifie que le monde qu’ils aiment tant est près d’être détruit. Au fur et à mesure que le grand jour de vengeance de Jéhovah approche, les voix des sept tonnerres qui contiennent ces sinistres avertissements se font de plus en plus claires et puissantes. — Tsephania 1:14-18.
Le rouleau ouvert
15 Pendant que Jean attend que la septième trompette sonne et que le saint secret de Dieu soit mené à son terme, il reçoit ces autres instructions : “ Et la voix que j’ai entendue du ciel parle avec moi de nouveau et dit : ‘ Va, prends le rouleau ouvert qui est dans la main de l’ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre. ’ Et je suis allé vers l’ange et je lui ai dit de me donner le petit rouleau. Et il m’a dit : ‘ Prends-le et mange-le, et il rendra ton ventre amer, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel. ’ Et j’ai pris le petit rouleau de la main de l’ange et je l’ai mangé, et dans ma bouche il a été doux comme du miel ; mais quand je l’ai mangé, mon ventre est devenu amer. Et ils me disent : ‘ Tu dois prophétiser de nouveau concernant des peuples, et des nations, et des langues, et beaucoup de rois. ’ ” — Révélation 10:8-11.
16 Jean est invité à faire à peu près la même chose que le prophète Ézékiel, qui a lui aussi reçu l’ordre de manger un rouleau durant son exil en Babylonie. Ce rouleau lui a paru doux dans la bouche, mais après avoir rempli son estomac, il l’a poussé à annoncer des choses amères pour la maison rebelle d’Israël (Ézékiel 2:8–3:15). Pareillement, le rouleau ouvert que Jésus Christ glorifié donne à Jean constitue un message divin. Jean doit en effet prêcher concernant “ des peuples, et des nations, et des langues, et beaucoup de rois ”. Il lui est doux de se nourrir de ce rouleau, parce que celui-ci vient de Dieu. (Voir Psaume 119:103 ; Jérémie 15:15, 16.) Mais il lui semble amer de le digérer, car, comme celui qu’Ézékiel avait mangé de son temps, ce rouleau annonce des choses désagréables pour les humains rebelles. — Psaume 145:20.
17 Ce sont sans nul doute Jéhovah Dieu et Jésus Christ qui disent à Jean de prophétiser de nouveau. Au moyen des renseignements qu’il a consignés jusque-là dans le livre de la Révélation, Jean, quoiqu’exilé sur l’île de Patmos, a déjà prophétisé concernant des peuples, des nations, des langues et des rois. La locution “ de nouveau ” signifie qu’il doit maintenant écrire et publier le reste des renseignements contenus dans le livre de la Révélation. Mais n’oublions pas que Jean est en réalité en train de participer à la vision prophétique ; ce qu’il rapporte est en fait une prophétie qui doit s’accomplir après 1914, lorsque l’ange vigoureux pose un pied sur la terre et l’autre sur la mer. Que signifie donc pour la classe de Jean aujourd’hui ce tableau impressionnant ?
Le petit rouleau de nos jours
18 Ce que Jean voit préfigure de façon remarquable ce qui est arrivé aux membres de la classe de Jean au début du jour du Seigneur. Leur intelligence des desseins de Jéhovah, y compris de ce qu’allaient impliquer les sept tonnerres, était incomplète à l’époque. Néanmoins, ils s’intéressaient beaucoup à la Révélation, et Charles Russell en avait commenté de nombreuses parties durant sa vie. Après sa mort, survenue en 1916, nombre de ses écrits ont été compilés et publiés dans un livre intitulé Le mystère de Dieu accompli. Toutefois, avec le temps, il s’est avéré que cet ouvrage ne fournissait pas une explication satisfaisante de la Révélation. Le reste des frères du Christ devaient encore attendre un peu, jusqu’à ce que les visions commencent à s’accomplir, avant d’acquérir une compréhension exacte de cet écrit divinement inspiré.
19 Cependant, comme Jean, ils avaient été utilisés par Jéhovah avant même que les voix des sept tonnerres ne se fassent pleinement entendre. Ils avaient prêché avec zèle pendant 40 années avant 1914, et s’étaient efforcés de rester actifs pendant la Première Guerre mondiale. Ils avaient ainsi démontré qu’ils étaient ceux qui, lorsque le maître est arrivé, ont été trouvés en train de donner aux domestiques la nourriture en temps voulu (Matthieu 24:45-47). Par conséquent, en 1919, c’est à eux qu’a été remis le petit rouleau ouvert, c’est-à-dire un message à prêcher ouvertement à l’humanité. Comme Ézékiel, il leur fallait faire connaître ce message à une organisation infidèle, la chrétienté, qui disait servir Dieu, mais qui, en réalité, ne le faisait pas. Comme Jean, ils devaient encore prêcher concernant “ des peuples, et des nations, et des langues, et beaucoup de rois ”.
20 Le fait que Jean mange le rouleau montre de façon figurée que les frères de Jésus ont accepté cette mission. Celle-ci est devenue une partie d’eux-mêmes en ce sens qu’ils s’identifiaient avec cette partie de la Parole inspirée de Dieu, et s’en nourrissaient. Mais le message qu’ils devaient prêcher contenait des jugements de Jéhovah qui n’étaient pas du goût de bon nombre d’humains, car il incluait les plaies annoncées en Révélation chapitre 8. Toutefois, il était doux pour les chrétiens sincères de connaître ces jugements et de discerner que Jéhovah les utilisait de nouveau pour les proclamer. — Psaume 19:9, 10.
21 Par la suite, le message contenu dans ce rouleau est également devenu doux pour les membres de la “ grande foule [...] de toutes nations et tribus et peuples et langues ”, qui soupiraient à cause des choses détestables qu’ils voyaient se commettre au sein de la chrétienté (Révélation 7:9 ; Ézékiel 9:4). Ils proclament eux aussi avec zèle la bonne nouvelle en utilisant des paroles douces et accompagnées de charme pour parler des dispositions merveilleuses prises par Jéhovah en faveur des chrétiens comparables à des brebis (Psaume 37:11, 29 ; Colossiens 4:6). Mais pour les humains qui s’y opposent, il s’agit d’une mauvaise nouvelle. Pour quelle raison ? Elle signifie que le système dans lequel ils se confient, et qui leur procure même peut-être une satisfaction éphémère, doit disparaître. Pour eux, la bonne nouvelle signifie donc la mort. — Philippiens 1:27, 28 ; voir Deutéronome 28:15 ; 2 Corinthiens 2:15, 16.
*** re chap. 25 Les deux témoins sont ranimés ***
Chapitre 25
Les deux témoins sont ranimés
AVANT que ne soit finalement passé le deuxième malheur, l’ange vigoureux invite Jean à participer à un autre tableau prophétique, en rapport avec le temple cette fois-ci (Révélation 9:12 ; 10:1). Voici ce que Jean rapporte : “ Et on m’a donné un roseau semblable à un bâton tandis qu’il disait : ‘ Lève-toi et mesure le temple-sanctuaire de Dieu et l’autel et ceux qui y adorent. ’ ” — Révélation 11:1.
Le temple-sanctuaire
2 Le temple mentionné ici ne peut être un quelconque temple matériel situé à Jérusalem, car le dernier de ces temples a été détruit par les Romains en l’an 70 de notre ère. Néanmoins, l’apôtre Paul a montré qu’avant même cette destruction un autre temple-sanctuaire était apparu, temple-sanctuaire qui allait subsister jusqu’à notre époque. Il s’agit du grand temple spirituel qui est la réalisation des types prophétiques qu’ont été le tabernacle puis les temples construits à Jérusalem. C’est “ la tente véritable que Jéhovah a dressée, et non pas l’homme ”, et son Grand Prêtre est Jésus, que Paul présente comme étant déjà “ assis à la droite du trône de la Majesté dans les cieux ”. Le Très-Saint de ce temple est le lieu où réside Jéhovah dans le ciel même. — Hébreux 8:1, 2 ; 9:11, 24.
3 L’apôtre Paul explique que le rideau du tabernacle séparant le Très-Saint du Saint représente la chair de Jésus. Quand ce dernier sacrifia sa vie, le rideau en question se déchira en deux, montrant que désormais la chair de Jésus ne constituait plus une barrière lui interdisant l’accès auprès de Jéhovah dans les cieux. Sur la base du sacrifice de Jésus, ses sous-prêtres oints et morts dans la fidélité pourraient, eux aussi et en temps voulu, accéder au ciel (Matthieu 27:50, 51 ; Hébreux 9:3 ; 10:19, 20). Paul souligne également que les sacrifices d’animaux continuellement présentés au tabernacle annonçaient le sacrifice unique de la vie humaine parfaite de Jésus. L’autel des sacrifices dans la cour représentait la disposition prise par Jéhovah, conformément à sa volonté, pour agréer le sacrifice de Jésus en faveur de “ beaucoup ”, d’entre les oints d’abord puis d’entre les autres brebis, qui ‘ l’attendraient ardemment pour leur salut ’. — Hébreux 9:28 ; 10:9, 10 ; Jean 10:16.
4 D’après cette indication d’inspiration divine, nous pouvons conclure que le Lieu Saint du tabernacle symbolise une condition de sainteté qui fut d’abord celle de Christ, puis des 144 000 membres oints de la prêtrise royale tant qu’ils sont encore sur la terre, avant d’entrer à travers le “ rideau ”. (Hébreux 6:19, 20 ; 1 Pierre 2:9.) Il représente leur adoption comme fils spirituels de Dieu, de la même manière que Dieu a reconnu Jésus comme son Fils après le baptême de celui-ci dans le Jourdain en l’an 29 de notre ère (Luc 3:22 ; Romains 8:15). Et qu’en est-il de la cour intérieure, la seule partie du tabernacle que voyaient les Israélites n’appartenant pas à la prêtrise et où l’on procédait aux sacrifices ? Elle figure la perfection de l’homme Jésus, perfection qui le rendait apte à offrir sa vie pour l’humanité. Elle représente également la position de justes des saints, position qui est accordée aux disciples oints, sur la base du sacrifice de Jésus, alors qu’ils sont encore sur la terre. — Romains 1:7 ; 5:1.
Le mesurage du temple-sanctuaire
5 Jean reçoit l’ordre de ‘ mesurer le temple-sanctuaire de Dieu et l’autel et ceux qui y adorent ’. Que faut-il entendre par là ? Selon les prophéties des Écritures hébraïques, un tel mesurage garantissait que la justice serait rendue d’après les normes parfaites de Jéhovah. Aux jours du méchant roi Manassé, le mesurage prophétique de Jérusalem témoignait du jugement de destruction irrévocable prononcé contre cette ville (2 Rois 21:13 ; Lamentations 2:
. Plus tard cependant, quand Jérémie vit le mesurage de Jérusalem, c’était la confirmation que la ville serait reconstruite (Jérémie 31:39 ; voir aussi Zekaria 2:2-
. Pareillement, le mesurage complet et détaillé du temple vu en vision par Ézékiel garantissait aux exilés juifs à Babylone que le vrai culte serait rétabli dans leur pays. Il rappelait aussi à Israël qu’en raison de ses fautes il lui faudrait se “ mesurer ” aux saintes normes divines. — Ézékiel 40:3, 4 ; 43:10.
6 Par conséquent, lorsque Jean reçoit l’ordre de mesurer le temple-sanctuaire et les prêtres qui y adorent, c’est le signe que rien ne peut entraver l’accomplissement des desseins de Jéhovah relatifs au temple et à ceux qui y sont associés, et que ces desseins approchent de leur dénouement. Maintenant que toutes choses ont été placées sous les pieds de l’ange vigoureux de Jéhovah, le moment est venu pour que “ la montagne de la maison de Jéhovah ” ‘ s’établisse solidement au-dessus du sommet des montagnes ’. (Isaïe 2:2-4.) Le culte pur de Jéhovah doit être élevé après des siècles d’apostasie de la part de la chrétienté. C’est aussi le moment pour les fidèles frères de Jésus endormis dans la mort d’être ressuscités dans “ le Saint des Saints ”. (Daniel 9:24 ; 1 Thessaloniciens 4:14-16 ; Révélation 6:11 ; 14:4.) Et les derniers scellés d’entre “ les esclaves de notre Dieu ” sur la terre doivent être “ mesurés ” par rapport aux normes divines afin d’être capables d’occuper la place permanente qui leur est réservée dans le temple en tant que fils de Dieu engendrés de l’esprit. La classe de Jean aujourd’hui est pleinement consciente de ces saintes normes, et elle est résolue à les respecter. — Révélation 7:1-3 ; Matthieu 13:41, 42 ; Éphésiens 1:13, 14 ; voir Romains 11:20.
Le foulage de la cour
7 Pourquoi interdit-on à Jean de mesurer la cour ? Il nous le dit en ces termes : “ Mais quant à la cour qui est à l’extérieur du temple-sanctuaire, jette-la dehors et ne la mesure pas, parce qu’on l’a donnée aux nations, et elles fouleront aux pieds la ville sainte pendant quarante-deux mois. ” (Révélation 11:2). Nous avons noté que la cour intérieure représente la position de justes des chrétiens engendrés de l’esprit tant qu’ils sont sur la terre. Comme nous le verrons, référence est faite ici aux 42 mois réels qui courent de décembre 1914 à juin 1918, quand tous ceux qui se disaient chrétiens ont été sévèrement éprouvés. Allaient-ils respecter les normes de justice de Jéhovah durant ces années de guerre ? La plupart ne le firent pas. En bloc, le clergé de la chrétienté a fait passer le nationalisme avant l’obéissance à la loi divine. Dans les deux camps engagés dans cette guerre, qui se déroulait essentiellement dans la chrétienté, le clergé exhorta les jeunes hommes à prendre les armes. Des millions furent massacrés. Quand vint le jugement qui commença par la maison de Dieu en 1918, les États-Unis avaient à leur tour pris part au carnage, et le clergé de la chrétienté tout entière avait versé le sang, sang qui réclame encore vengeance de la part de Dieu (1 Pierre 4:17). Le clergé a été jeté dehors d’une façon permanente, irréversible. — Isaïe 59:1-3, 7, 8 ; Jérémie 19:3, 4.
8 Que dire du petit groupe d’Étudiants de la Bible ? Allaient-ils être immédiatement “ mesurés ” en 1914 par rapport à leur attachement aux normes divines ? Non. À l’exemple des prétendus chrétiens de la chrétienté, eux aussi devaient être éprouvés. Ils ont été ‘ jetés dehors, donnés aux nations ’ pour être sévèrement mis à l’épreuve et persécutés. Beaucoup d’entre eux ont compris qu’ils ne devaient pas tuer leurs semblables ; toutefois ils ne saisissaient pas encore pleinement la portée de la neutralité chrétienne (Mika 4:3 ; Jean 17:14, 16 ; 1 Jean 3:15). Sous la pression des nations, certains ont fait des compromissions.
9 Mais comment la ville sainte a-t-elle été foulée aux pieds par ces nations ? De toute évidence, la ville en question ne désigne pas la Jérusalem qui fut détruite quelque 25 ans avant la rédaction de la Révélation. La ville sainte est plutôt la Nouvelle Jérusalem décrite un peu plus loin dans la Révélation, et représentée maintenant sur la terre par le reste des chrétiens oints qui se tient dans la cour intérieure du temple. Avec le temps, ces chrétiens vont, eux aussi, faire partie de la ville sainte. Ainsi, fouler ces chrétiens équivaut à fouler la ville elle-même. — Révélation 21:2, 9-21.