« Cette prison a eu plusieurs vies », résume Jacky Tronel. Depuis une dizaine d'années, il parcourt les archives ministérielles et collecte tous les témoignages sur le centre de détention de Mauzac. Il en est devenu l'historien, presque officiel. Il peut parler de Magda Fontanges, maîtresse de Mussolini, écrouée à Mauzac entre 1948 et 1951. Et souligner que l'architecte de la nouvelle prison (en 1986), Christian Demonchy, avait avant dessiné les pavillons du Club Med. Surtout, il sait retracer l'histoire du site.
C'est d'abord une annexe en construction de la poudrerie de Bergerac. Quand le chantier est stoppé en juin 1940, il existe deux cantonnements pour ouvriers. Ils deviennent les camps nord (Sauvebœuf) et sud (à Mauzac, entre le canal et la Dordogne). Jusqu'en 1942, ce camp sud est occupé par le 652e Groupement de travailleurs étrangers (GTE), réunion de Républicains espagnols et de juifs (1). Le camp nord, lui, devient la prison militaire « repliée à Mauzac », pour y incarcérer les victimes du tribunal militaire, replié sous Vichy à Périgueux. En 1945, le camp sud a été transformé en centre pénitentiaire des cours de justice de la Libération, puis d'octobre 1947 à février 1951, en prison pour femmes. Depuis, c'est le centre de détention de régime général.
Prison politique puis « pilote »
De son côté, le camp nord était devenu en janvier 1961 une prison pour les détenus politiques du Mouvement national algérien (MNA). Et un an plus tard, il accueillait des objecteurs de conscience, « dont plus de 92 % étaient des Témoins de Jéhovah », explique Jacky Tronel. De 1965 à 1970, le camp était une prison pour les prisonniers « condamnés à la relégation ». Depuis 1986, le centre de détention de Mauzac est une structure pilote dans la « responsabilisation » des prisonniers et leur réinsertion professionnelle. Certaines formations se font hors des murs.
(1) À lire à ce sujet, l'article de Jacky Tronel dans la revue « Arkheia », qui vient de paraître. www.arkheia-revue.org.
C'est d'abord une annexe en construction de la poudrerie de Bergerac. Quand le chantier est stoppé en juin 1940, il existe deux cantonnements pour ouvriers. Ils deviennent les camps nord (Sauvebœuf) et sud (à Mauzac, entre le canal et la Dordogne). Jusqu'en 1942, ce camp sud est occupé par le 652e Groupement de travailleurs étrangers (GTE), réunion de Républicains espagnols et de juifs (1). Le camp nord, lui, devient la prison militaire « repliée à Mauzac », pour y incarcérer les victimes du tribunal militaire, replié sous Vichy à Périgueux. En 1945, le camp sud a été transformé en centre pénitentiaire des cours de justice de la Libération, puis d'octobre 1947 à février 1951, en prison pour femmes. Depuis, c'est le centre de détention de régime général.
Prison politique puis « pilote »
De son côté, le camp nord était devenu en janvier 1961 une prison pour les détenus politiques du Mouvement national algérien (MNA). Et un an plus tard, il accueillait des objecteurs de conscience, « dont plus de 92 % étaient des Témoins de Jéhovah », explique Jacky Tronel. De 1965 à 1970, le camp était une prison pour les prisonniers « condamnés à la relégation ». Depuis 1986, le centre de détention de Mauzac est une structure pilote dans la « responsabilisation » des prisonniers et leur réinsertion professionnelle. Certaines formations se font hors des murs.
(1) À lire à ce sujet, l'article de Jacky Tronel dans la revue « Arkheia », qui vient de paraître. www.arkheia-revue.org.