[size=42]Première visite d’un chef religieux chrétien en Arabie saoudite[/size]
Le patriarche maronite, Bechara Raï, a profité de sa venue dans le royaume wahhabite pour rencontrer le premier ministre libanais démissionnaire Saad Hariri.
LE MONDE | 15.11.2017 à 12h35 • Mis à jour le 15.11.2017 à 12h37 |Par Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant)
Bechara Raï, patriarche de l’Eglise maronite, a achevé mardi 14 novembre, une visite de vingt-quatre heures en Arabie saoudite, durant laquelle il a rencontré le roi Salman. Préparé avant que n’éclate l’affaire Hariri, ce déplacement a constitué une première historique. Aucun chef religieux chrétien n’avait jusque-là foulé le sol du royaume saoudien, qui applique le dogme wahhabite, une interprétation ultrarigoriste de l’islam et particulièrement hostile aux autres religions.
La politique n’a cependant pas été absente du voyage, puisque le dignitaire libanais s’est aussi entretenu avec son compatriote, Saad Hariri, au centre de toutes les attentions depuis sa démission surprise du poste de premier ministre, le 4 novembre. La plupart des observateurs estiment que cette décision, annoncée depuis Riyad et justifiée par la « mainmise » de l’Iran sur le pays du Cèdre, lui a été imposée par les dirigeants saoudiens, à couteaux tirés avec Téhéran. Et que, depuis ce jour, ceux-ci le retiennent contre son gré dans le royaume, même si, dans un entretien diffusé dimanche 12 novembre sur la télévision libanaise, M. Hariri a affirmé qu’il était libre de ses mouvements et qu’il rentrerait « bientôt » à Beyrouth.
Selon l’agence officielle saoudienne SPA, la discussion entre le roi Salman et le cardinal Bechara Raï a porté sur « les relations fraternelles entre le royaume et le Liban » et sur « le rôle des différentes religions et cultures pour promouvoir la tolérance et renoncer à la violence. Le chef de la communauté maronite, qui compte 5 à 8 millions de fidèles à travers le monde – dont 1,5 million au Liban – s’est ensuite entretenu avec le prince héritier Mohammed Ben Salman, fils du roi et véritable homme fort du royaume.
« Amitié forte »
La veille au soir, Mgr Raï s’était exprimé devant les Libanais installés dans le royaume. « Nous allons maintenir une amitié forte entre l’Arabie saoudite et le...
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Le patriarche maronite, Bechara Raï, a profité de sa venue dans le royaume wahhabite pour rencontrer le premier ministre libanais démissionnaire Saad Hariri.
LE MONDE | 15.11.2017 à 12h35 • Mis à jour le 15.11.2017 à 12h37 |Par Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant)
Bechara Raï, patriarche de l’Eglise maronite, a achevé mardi 14 novembre, une visite de vingt-quatre heures en Arabie saoudite, durant laquelle il a rencontré le roi Salman. Préparé avant que n’éclate l’affaire Hariri, ce déplacement a constitué une première historique. Aucun chef religieux chrétien n’avait jusque-là foulé le sol du royaume saoudien, qui applique le dogme wahhabite, une interprétation ultrarigoriste de l’islam et particulièrement hostile aux autres religions.
La politique n’a cependant pas été absente du voyage, puisque le dignitaire libanais s’est aussi entretenu avec son compatriote, Saad Hariri, au centre de toutes les attentions depuis sa démission surprise du poste de premier ministre, le 4 novembre. La plupart des observateurs estiment que cette décision, annoncée depuis Riyad et justifiée par la « mainmise » de l’Iran sur le pays du Cèdre, lui a été imposée par les dirigeants saoudiens, à couteaux tirés avec Téhéran. Et que, depuis ce jour, ceux-ci le retiennent contre son gré dans le royaume, même si, dans un entretien diffusé dimanche 12 novembre sur la télévision libanaise, M. Hariri a affirmé qu’il était libre de ses mouvements et qu’il rentrerait « bientôt » à Beyrouth.
Selon l’agence officielle saoudienne SPA, la discussion entre le roi Salman et le cardinal Bechara Raï a porté sur « les relations fraternelles entre le royaume et le Liban » et sur « le rôle des différentes religions et cultures pour promouvoir la tolérance et renoncer à la violence. Le chef de la communauté maronite, qui compte 5 à 8 millions de fidèles à travers le monde – dont 1,5 million au Liban – s’est ensuite entretenu avec le prince héritier Mohammed Ben Salman, fils du roi et véritable homme fort du royaume.
« Amitié forte »
La veille au soir, Mgr Raï s’était exprimé devant les Libanais installés dans le royaume. « Nous allons maintenir une amitié forte entre l’Arabie saoudite et le...
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