Islam et christianisme en Arabie saoudite
Mélinée Le Priol et Claire Lesegretain , le 27/09/2017 à 15h04 Envoyer par email
Berceau de l’islam avec les villes saintes de La Mecque et Médine, l’Arabie saoudite est en grande majorité peuplée de musulmans sunnites (80,5 %).
Mais ce royaume abrite aussi des minorités chiites (11,6 %) et chrétiennes (4,4 %), qui souffrent de nombreuses discriminations.
Des Saoudiens chiites manifestent dans la ville côtière de Al-Qatif contre l'exécution du cheikh Nimr al-Nimr par les autorités saoudiennes, le 2 janvier 2016. ZOOM
Des Saoudiens chiites manifestent dans la ville côtière de Al-Qatif contre l'exécution du cheikh Nimr al-Nimr par les autorités saoudiennes, le 2 janvier 2016. / STR/AFP
L’islam sunnite
L’islam sunnite est la religion officielle du royaume d’Arabie saoudite. Elle concerne 80,5 % des 30 millions de Saoudiens. La secte sunnite des wahhabites, qui a pris le pouvoir en Arabie au XVIIIe siècle, impose désormais dans le pays une pratique austère et rigoriste de l’islam. Le Coran et la Sunna servent de constitution au royaume, et seuls des musulmans (92 % de la population, tous courants de l’islam confondus) peuvent être citoyens saoudiens.
Les chiites
Les chiites représentent 11,6 % de la population saoudienne, mais plus du tiers des habitants de la province du Hasa, dans l’est du pays. Une région hautement stratégique, puisqu’elle recèle la quasi-totalité des ressources pétrolières du royaume, « pays de l’or noir ». Ces chiites, présents dans la région depuis les premiers siècles de l’islam, sont arabes et non persans : ils appartiennent au même type de population que celles de Bahreïn et du sud de l’Irak.
L’Arabie saoudite autorise les femmes à conduire
Ennemis jurés des wahhabites, les chiites d’Arabie saoudite sont marginalisés depuis longtemps, et largement exclus des bénéfices de la rente pétrolière. Très rares sont ceux, par exemple, qui occupent des postes de haut niveau dans des entreprises d’État et organismes gouvernementaux. Ces dernières années, plusieurs attentats-suicide ont visé des fidèles chiites dans des mosquées de l’est du pays, près du Bahreïn, et du sud-ouest, près du Yémen.
En janvier 2016, le chef religieux chiite Nimr Baqer al-Nimr a été exécuté. Figure respectée de cette minorité et ardent défenseur des manifestations antigouvernementales commencées en 2011 dans l’est du pays, il était, depuis des années, dans la ligne de mire de la dynastie sunnite au pouvoir. Son exécution avait suscité l’indignation, notamment de l’Iran chiite.
Les chrétiens
Les chrétiens sont estimés à 1,5 million, soit environ 4,4 % de la population. Ils sont principalement des travailleurs immigrés établis dans le pays (Philippins, Indiens, Libanais, Palestiniens, Irakiens, Égyptiens, Maghrébins…), ainsi que des expatriés occidentaux et des Saoudiens convertis au christianisme. Outre les catholiques romains, il existe aussi plusieurs communautés catholiques orientales en Arabie saoudite, notamment maronites, melkites, arméniennes, syro-malabares, syro-malankares et coptes.
Les chrétiens catholiques romains
l’Arabie saoudite fait partie du vicariat apostolique d’Arabie septentrionale (ainsi que le Koweït, le Qatar et Bahreïn) dont le siège est au Koweït. En novembre 2007, le roi Abdullah Ben Abdel Aziz (décédé en janvier 2015, à plus de 90 ans) rencontrait le pape Benoît XVI : c’était la première fois qu’un souverain du royaume wahhabite rencontrait un pape. L’entretien s’était déroulé dans un climat « cordial » et avait exprimé une volonté « d’engagement en faveur du dialogue interculturel et interreligieux (…) et de collaboration entre chrétiens, musulmans et juifs, pour la promotion de la paix, de la justice et des valeurs spirituelles et morales ». Le Saint-Siège et l’Arabie saoudite n’ont toujours pas établi de relations diplomatiques. Rome réclame la liberté religieuse, notamment pour pouvoir édifier des églises dans la péninsule arabique.
En mars 2012, le cheikh Abdul Aziz ben Abdallah, grand mufti d’Arabie saoudite, avait déclaré qu'« il est nécessaire de détruire toutes les églises de la région », appuyant ses propos sur un hadith qui rapporte que, sur son lit de mort, Muhammad a déclaré : « Il ne doit pas y avoir deux religions dans la péninsule arabe ».
Les hindous
Les hindous représentent 2 % de la population et sont pour la plupart des Indiens. Les Indiens, qui sont environ 3 millions en Arabie saoudite, constituent la première communauté expatriée du pays, qui abrite aussi 0,3 % de bouddhistes.
Mélinée Le Priol et Claire Lesegretain
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
Mélinée Le Priol et Claire Lesegretain , le 27/09/2017 à 15h04 Envoyer par email
Berceau de l’islam avec les villes saintes de La Mecque et Médine, l’Arabie saoudite est en grande majorité peuplée de musulmans sunnites (80,5 %).
Mais ce royaume abrite aussi des minorités chiites (11,6 %) et chrétiennes (4,4 %), qui souffrent de nombreuses discriminations.
Des Saoudiens chiites manifestent dans la ville côtière de Al-Qatif contre l'exécution du cheikh Nimr al-Nimr par les autorités saoudiennes, le 2 janvier 2016. ZOOM
Des Saoudiens chiites manifestent dans la ville côtière de Al-Qatif contre l'exécution du cheikh Nimr al-Nimr par les autorités saoudiennes, le 2 janvier 2016. / STR/AFP
L’islam sunnite
L’islam sunnite est la religion officielle du royaume d’Arabie saoudite. Elle concerne 80,5 % des 30 millions de Saoudiens. La secte sunnite des wahhabites, qui a pris le pouvoir en Arabie au XVIIIe siècle, impose désormais dans le pays une pratique austère et rigoriste de l’islam. Le Coran et la Sunna servent de constitution au royaume, et seuls des musulmans (92 % de la population, tous courants de l’islam confondus) peuvent être citoyens saoudiens.
Les chiites
Les chiites représentent 11,6 % de la population saoudienne, mais plus du tiers des habitants de la province du Hasa, dans l’est du pays. Une région hautement stratégique, puisqu’elle recèle la quasi-totalité des ressources pétrolières du royaume, « pays de l’or noir ». Ces chiites, présents dans la région depuis les premiers siècles de l’islam, sont arabes et non persans : ils appartiennent au même type de population que celles de Bahreïn et du sud de l’Irak.
L’Arabie saoudite autorise les femmes à conduire
Ennemis jurés des wahhabites, les chiites d’Arabie saoudite sont marginalisés depuis longtemps, et largement exclus des bénéfices de la rente pétrolière. Très rares sont ceux, par exemple, qui occupent des postes de haut niveau dans des entreprises d’État et organismes gouvernementaux. Ces dernières années, plusieurs attentats-suicide ont visé des fidèles chiites dans des mosquées de l’est du pays, près du Bahreïn, et du sud-ouest, près du Yémen.
En janvier 2016, le chef religieux chiite Nimr Baqer al-Nimr a été exécuté. Figure respectée de cette minorité et ardent défenseur des manifestations antigouvernementales commencées en 2011 dans l’est du pays, il était, depuis des années, dans la ligne de mire de la dynastie sunnite au pouvoir. Son exécution avait suscité l’indignation, notamment de l’Iran chiite.
Les chrétiens
Les chrétiens sont estimés à 1,5 million, soit environ 4,4 % de la population. Ils sont principalement des travailleurs immigrés établis dans le pays (Philippins, Indiens, Libanais, Palestiniens, Irakiens, Égyptiens, Maghrébins…), ainsi que des expatriés occidentaux et des Saoudiens convertis au christianisme. Outre les catholiques romains, il existe aussi plusieurs communautés catholiques orientales en Arabie saoudite, notamment maronites, melkites, arméniennes, syro-malabares, syro-malankares et coptes.
Les chrétiens catholiques romains
l’Arabie saoudite fait partie du vicariat apostolique d’Arabie septentrionale (ainsi que le Koweït, le Qatar et Bahreïn) dont le siège est au Koweït. En novembre 2007, le roi Abdullah Ben Abdel Aziz (décédé en janvier 2015, à plus de 90 ans) rencontrait le pape Benoît XVI : c’était la première fois qu’un souverain du royaume wahhabite rencontrait un pape. L’entretien s’était déroulé dans un climat « cordial » et avait exprimé une volonté « d’engagement en faveur du dialogue interculturel et interreligieux (…) et de collaboration entre chrétiens, musulmans et juifs, pour la promotion de la paix, de la justice et des valeurs spirituelles et morales ». Le Saint-Siège et l’Arabie saoudite n’ont toujours pas établi de relations diplomatiques. Rome réclame la liberté religieuse, notamment pour pouvoir édifier des églises dans la péninsule arabique.
En mars 2012, le cheikh Abdul Aziz ben Abdallah, grand mufti d’Arabie saoudite, avait déclaré qu'« il est nécessaire de détruire toutes les églises de la région », appuyant ses propos sur un hadith qui rapporte que, sur son lit de mort, Muhammad a déclaré : « Il ne doit pas y avoir deux religions dans la péninsule arabe ».
Les hindous
Les hindous représentent 2 % de la population et sont pour la plupart des Indiens. Les Indiens, qui sont environ 3 millions en Arabie saoudite, constituent la première communauté expatriée du pays, qui abrite aussi 0,3 % de bouddhistes.
Mélinée Le Priol et Claire Lesegretain
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