Le Taj Mahal retiré des guides touristiques en Inde
L’État indien d’Uttar Pradesh, dans lequel se trouve le Taj Mahal, a omis ce monument dans sa dernière brochure touristique. Les autorités affirment vouloir ainsi « respecter le souhait des hindous » face à ce mausolée bâti par un empereur musulman.
Le Taj Mahal, extraordinaire mausolée de marbre blanc entouré de quatre minarets et coiffé d’une coupole, est le monument le plus visité d’Inde avec sept millions de visiteurs par an. Mais il est absent de la dernière brochure touristique éditée par l’État indien d’Uttar Pradesh.
Cette omission n’a rien d’involontaire, selon un porte-parole du Bharatiya Janata Party (BJP, parti nationaliste hindou, au pouvoir), qui a précisé, lundi 2 octobre, respecter ainsi « le souhait des hindous. »
En cause, l’origine du monument, voulu par l’empereur musulman Shah Jahan, de la dynastie moghole. Ce contemporain de Louis XIV l’avait fait construire pour honorer Mumtaz Mahal, son épouse favorite morte en couches.
Dans ce palais, une subtile alchimie combine la décoration foisonnante des temples hindous avec l’arc en ogive musulman et les raffinements des jardins, palais et mosquées persanes.
> LIRE AUSSI : Dans le nord de l’Inde, une architecture si raffinée
Mais les nationalistes hindous ne le trouvent pas à leur goût, explique un article de Scroll.in. Yogi Adityanath, religieux hindou et ministre en chef de l’État d’Uttar Pradesh depuis le 19 mars 2017, le rejette car il a été construit par la dynastie Moghole, qui a régné en Inde du XVIe au XIXe siècle.
D’autres défenseurs de l’hindutva (identité hindoue) relaient depuis les années 1980 l’idée que les Moghols, longtemps considérés comme les premiers bâtisseurs de l’Inde, aient été coupables de crimes de masse sur les populations locales.
Cette tentative d’effacement du Taj Mahal des circuits touristiques intervient dans un contexte de montée de l’intolérance religieuse en Inde.
À l’occasion de Divali, la fête hindoue des lumières qui sera célébrée jeudi 19 octobre, le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux a d’ailleurs adressé un message aux hindous du monde entier.
Tout en leur adressant ses vœux, il les invite à un « véritable respect et l’attention à la diversité des cultures et des coutumes de nos communautés » qui sont « tout aussi nécessaires pour la bonne santé et l’unité de la société dans son ensemble. »
> LIRE AUSSI : Dans un climat d’intolérance religieuse, les hindous invités au « respect de l’autre »
Clémence Houdaille
https://www.la-croix.com/Religion/Islam/Le-Taj-Mahal-retire-guides-touristiques-Inde-2017-10-16-1200884716?from_univers=lacroix
L’État indien d’Uttar Pradesh, dans lequel se trouve le Taj Mahal, a omis ce monument dans sa dernière brochure touristique. Les autorités affirment vouloir ainsi « respecter le souhait des hindous » face à ce mausolée bâti par un empereur musulman.
Le Taj Mahal, extraordinaire mausolée de marbre blanc entouré de quatre minarets et coiffé d’une coupole, est le monument le plus visité d’Inde avec sept millions de visiteurs par an. Mais il est absent de la dernière brochure touristique éditée par l’État indien d’Uttar Pradesh.
Cette omission n’a rien d’involontaire, selon un porte-parole du Bharatiya Janata Party (BJP, parti nationaliste hindou, au pouvoir), qui a précisé, lundi 2 octobre, respecter ainsi « le souhait des hindous. »
En cause, l’origine du monument, voulu par l’empereur musulman Shah Jahan, de la dynastie moghole. Ce contemporain de Louis XIV l’avait fait construire pour honorer Mumtaz Mahal, son épouse favorite morte en couches.
Dans ce palais, une subtile alchimie combine la décoration foisonnante des temples hindous avec l’arc en ogive musulman et les raffinements des jardins, palais et mosquées persanes.
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Mais les nationalistes hindous ne le trouvent pas à leur goût, explique un article de Scroll.in. Yogi Adityanath, religieux hindou et ministre en chef de l’État d’Uttar Pradesh depuis le 19 mars 2017, le rejette car il a été construit par la dynastie Moghole, qui a régné en Inde du XVIe au XIXe siècle.
D’autres défenseurs de l’hindutva (identité hindoue) relaient depuis les années 1980 l’idée que les Moghols, longtemps considérés comme les premiers bâtisseurs de l’Inde, aient été coupables de crimes de masse sur les populations locales.
Cette tentative d’effacement du Taj Mahal des circuits touristiques intervient dans un contexte de montée de l’intolérance religieuse en Inde.
À l’occasion de Divali, la fête hindoue des lumières qui sera célébrée jeudi 19 octobre, le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux a d’ailleurs adressé un message aux hindous du monde entier.
Tout en leur adressant ses vœux, il les invite à un « véritable respect et l’attention à la diversité des cultures et des coutumes de nos communautés » qui sont « tout aussi nécessaires pour la bonne santé et l’unité de la société dans son ensemble. »
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Clémence Houdaille
https://www.la-croix.com/Religion/Islam/Le-Taj-Mahal-retire-guides-touristiques-Inde-2017-10-16-1200884716?from_univers=lacroix