Bruxelles s’alarme de la désinformation russe
Olivier Tallès, le 04/05/2017 à 8h01
Face à la stratégie de communication du Kremlin, l’Union européenne a créé une équipe réduite d’experts
Les règles de la guerre ont changé… Des moyens non militaires peuvent se révéler plus efficaces que le recours à la force et servir des objectifs stratégiques », écrit en février 2013, le chef d’État-major russe Valery Gerasimov. L’homme qui passe pour l’un des théoriciens de la guerre hybride a poussé loin le concept de la bataille des mots, des images et des photos pour atteindre et déstabiliser l’adversaire.
En guise d’armes : les fausses nouvelles, les rumeurs ou les articles biaisés, manipulés à l’étranger par les médias publics RT, Sputnik ou par des contractuels chargés d’inonder les réseaux sociaux de leurs messages.
« L’État russe a mis en place un système de désinformation planifié et organisé qui vise à délégitimer l’Union européenne et propager l’idée de pays occidentaux en proie au chaos », estime un expert européen de la communication qui travaille auprès de la commission à Bruxelles.
À LIRE : Russia Today : « Pourquoi la Russie ne pourrait-elle pas donner son point de vue au monde ?
« Une nouvelle guerre froide »
Elle poursuit : « Les journalistes russes employés dans les chaînes de télévision publiques que nous avons auditionnées ont une conception différence de l’information : ils disent que leur pays est engagé dans une nouvelle guerre froide et que leur travail n’est pas de chercher les faits. »
Pour contrer le message des médias russes en Europe, l’Union européenne a envisagé un temps la création d’une télévision en langue russe à destination des populations russophones d’Europe de l’Est.
Elle y a finalement renoncé, créant à la place une task force réduite de 11 spécialistes de la communication qui ont la lourde charge de mettre en avant les succès de l’UE dans les pays du partenariat oriental (Ukraine, Georgie, Moldavie) tout en traquant la désinformation grâce à un réseau de bénévoles européens.
L’impact de leur « revue de la désinformation » apparaît cependant sans commune mesure avec la puissance de RT par exemple, fort d’un budget annuel de 300 millions de dollars (275 millions d’euros).
À LIRE : Des citoyens appelés à la vigilance sur les réseaux sociaux
http://www.la-croix.com/Monde/Europe/Bruxelles-salarme-desinformation-russe-2017-05-04-1200844474?utm_source=Newsletter&utm_medium=e-mail&utm_campaign=welcome_media&utm_content=2017-05-04
Olivier Tallès, le 04/05/2017 à 8h01
Face à la stratégie de communication du Kremlin, l’Union européenne a créé une équipe réduite d’experts
Les règles de la guerre ont changé… Des moyens non militaires peuvent se révéler plus efficaces que le recours à la force et servir des objectifs stratégiques », écrit en février 2013, le chef d’État-major russe Valery Gerasimov. L’homme qui passe pour l’un des théoriciens de la guerre hybride a poussé loin le concept de la bataille des mots, des images et des photos pour atteindre et déstabiliser l’adversaire.
En guise d’armes : les fausses nouvelles, les rumeurs ou les articles biaisés, manipulés à l’étranger par les médias publics RT, Sputnik ou par des contractuels chargés d’inonder les réseaux sociaux de leurs messages.
« L’État russe a mis en place un système de désinformation planifié et organisé qui vise à délégitimer l’Union européenne et propager l’idée de pays occidentaux en proie au chaos », estime un expert européen de la communication qui travaille auprès de la commission à Bruxelles.
À LIRE : Russia Today : « Pourquoi la Russie ne pourrait-elle pas donner son point de vue au monde ?
« Une nouvelle guerre froide »
Elle poursuit : « Les journalistes russes employés dans les chaînes de télévision publiques que nous avons auditionnées ont une conception différence de l’information : ils disent que leur pays est engagé dans une nouvelle guerre froide et que leur travail n’est pas de chercher les faits. »
Pour contrer le message des médias russes en Europe, l’Union européenne a envisagé un temps la création d’une télévision en langue russe à destination des populations russophones d’Europe de l’Est.
Elle y a finalement renoncé, créant à la place une task force réduite de 11 spécialistes de la communication qui ont la lourde charge de mettre en avant les succès de l’UE dans les pays du partenariat oriental (Ukraine, Georgie, Moldavie) tout en traquant la désinformation grâce à un réseau de bénévoles européens.
L’impact de leur « revue de la désinformation » apparaît cependant sans commune mesure avec la puissance de RT par exemple, fort d’un budget annuel de 300 millions de dollars (275 millions d’euros).
À LIRE : Des citoyens appelés à la vigilance sur les réseaux sociaux
http://www.la-croix.com/Monde/Europe/Bruxelles-salarme-desinformation-russe-2017-05-04-1200844474?utm_source=Newsletter&utm_medium=e-mail&utm_campaign=welcome_media&utm_content=2017-05-04