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Dieu n’est pas mort à Auschwitz

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papy
Josué
6 participants

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Josué

Josué
Administrateur

Dieu n’est pas mort à Auschwitz
FRÉDÉRIC THEOBALD
CRÉÉ LE 03/11/2015 / MODIFIÉ LE 04/11/2015 À 09H45

Prix du Jury à Cannes, le Fils de Saul, de László Nemes, plonge le spectateur dans la machine de mort nazie. Et se confronte au tabou de la représentation de la Shoah.

Comment filmer la Shoah ? Comment témoigner de l’indicible ? Comment représenter l’inmontrable ? Claude Lanzmann, en 1985, a apporté une magistrale réponse, presque indépassable, avec son documentaire Shoah, mettant en scène la parole des témoins et des survivants. Et refusant, a contrario, de fabriquer des images de la machine d’extermination nazie qui prétendraient combler la quasi-absence de tout témoignage filmé. Les nazis s’étant employés, rappelons-le, à effacer systématiquement toute trace de leur crime.

Le pari de la fiction
Trente ans après Shoah, László Nemes, réalisateur hongrois de 38 ans, a, lui, fait le pari de la fiction et pris le risque, pour son premier long métrage, de poser sa caméra dans l’usine à mort d’Auschwitz-Birkenau. Là...

Josué

Josué
Administrateur

La mémoire perdue d’Auschwitz
Par Alizée Vincent - publié le 23/01/2017

Le 24 janvier, Arte diffuse le documentaire de Jonathan Hayoun, Sauver Auschwitz ? , à l'occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste. Le film retrace les utilisations successives du camp et interroge son avenir, en évoquant la place du recueillement.
L'arche de fer portant les inscriptions « Arbeit macht frei » a vu l'histoire défiler. Ses lettres austères, qui surplombent le portail du camp d'extermination d'Auschwitz et déclarent « Le travail rend libre », ont été témoins de soixante dix-sept ans de politique. Des milliers de personnes différentes l'ont traversé, des prisonniers du IIIe Reich aux troupes soviétiques, en passant par les représentants communistes, le pape Jean Paul II et, depuis plus récemment, les touristes adeptes de selfies.


Cet énorme contraste a saisi le jeune réalisateur Jonathan Hayoun, qui a décidé d'en faire le sujet de son premier documentaire Sauver Auschwitz ? *.

Son important travail historique donne la parole à des historiens, des représentants politiques, des riverains actuels du camp et des rescapés, pour qui la question de sanctuariser Auschwitz résonne différemment.

Un lieu instrumentalisé

Depuis la fermeture du camp de la mort en 1945, le lieu n'a pu cicatriser. Une myriade d'individus l'ont successivement investi. D'anciens rescapés s'y sont installés après la fin de la guerre, suivis par des pilleurs ou des villageois à la recherche de matériaux utiles. Ce n'est qu'en 1947, deux ans après la libération du camp, que le Premier ministre polonais décide d'en faire un musée dédié aux victimes du fascisme. Mais l'ambiguité des termes utilisés – ne faisant aucune mention des juifs persécutés – sert la politique du gouvernement, en dépeignant toute la Pologne comme une victime du fascisme.

De là, Auschwitz est resté objet des politiques de la mémoire, pour devenir une sorte d'attraction lucrative sous couvert de symbolisme historique. Bien que l'Unesco ait érigé des règles pour préserver le lieu et encourager le recueillement, les maires des villes environnantes ne les appliquent pas. L'un d'eux décrit la période de la Shoah comme « un battement de cil » à l'échelle de l'histoire, qui ne justifie pas de mesures jugées encombrantes pour l'industrie ou l'urbanisme de la nouvelle ville d’Auschwitz.

Aujourd'hui, les tour operators planifient des visites rythmées de deux à trois heures, où le recueillement personnel n'a pas sa place. « La banalisation du tourisme de masse en fait un lieu de visite digne de la Tour Eiffel, voire pire, d'une balade au bord de la mer en short et tongs », déplore le réalisateur. Les mains encombrées de sodas ou d'audioguides, les touristes ne semblent pas en conditions pour rendre hommage aux victimes, sur le lieu même de leurs fosses communes.

Le creuset religieux

Pourtant, cette évolution a été marquée par un revirement de situation, où la religion a ouvert une brèche spirituelle. En 1979, moins d'un an après son élection, le pape Jean Paul II célèbre une messe à Birkenau, la partie du camp spécifiquement consacrée à l'extermination. Pour Jonathan Hayoun, un tel acte « pourrait paraître controversé, voire choquant aujourd'hui », mais à l'époque, « les réactions sont positives ». Le souverain pontife est l'un des premiers à se rendre sur le lieu pour parler du génocide et de l'extermination des juifs, prononçant un hommage collectif aux juifs massacrés. Son influence en Pologne donne encore plus de poids à ses paroles. Dans son discours, il fait référence à la figure symbolique d'Edith Stein. Aujourd'hui cosainte patronne de l'Europe, cette juive convertie au catholicisme est devenue une martyre commune pour les deux religions, qui commémorent ensemble les victimes.

Néanmoins – et malgré lui – le discours du pape cède la place à des tensions entre juifs et catholiques dans les années 80, avec l'affaire du carmel. Huit sœurs de l'ordre carmélite (celui auquel appartenait Edith Stein) s'étaient alors installées dans l'enceinte d'Auschwitz et refusaient de partir malgré la polémique qu'elles suscitaient.

Un cimetière profané

De là, quel sens donner à un lieu si douloureux, objet d'appropriations multiples et contradictoires? Les avis des rescapés et historiens interrogés se rejoignent : « La notion de musée est insupportable ».



Les témoignages recueillis par Jonathan Hayoun font émerger plusieurs options : l’érection d’un mur des noms permettant de nommer chaque victime, la diffusion des témoignages de rescapés sur les lieux de visite, ou la pression auprès des autorités polonaises pour appliquer les directives de l'Unesco. Toutes cherchent à conserver la « fonction pédagogique » du lieu ; mais surtout « sa fonction nécessaire de recueillement », commente le réalisateur.

Pour le père Patrick Desbois, Auschwitz devrait ressembler à ce qu'il est vraiment : un cimetière. Le religieux se dit indigné par les visiteurs qui se recueillent devant les fours crématoires et les rails. Selon lui, ce comportement « sanctifie la machine à tuer et non les morts » et « revient à avaliser le discours des SS », qui visait à faire oublier l'existence de victimes juives.

Comprendre l'histoire du lieu et s'interroger sur son rôle, ainsi que le propose ce documentaire, est donc un premier pas spirituel vers un avenir respectueux de la mémoire collective de la Shoah.

(*) Sauver Auschwitz ? de Jonathan Hayoun sera diffusé sur Arte le mardi 24 janvier à 22h35, dans le cadre d’une soirée consacrée à la libération des camps de la mort et aux acteurs de la lutte contre la barbarie nazie.
http://www.lemondedesreligions.fr/une/la-memoire-perdue-d-auschwitz-23-01-2017-6085_115.php

papy

papy

Petit-fils du commandant d'Auschwitz, il a rompu avec le mal
ANNE GUION publié le 15/02/2017

Dieu n’est pas mort à Auschwitz 79964_10

Ce jour-là, il est saisi d’une peur irrépressible. Une angoisse dévorante le glace sur place. C’était en 2010, à Auschwitz, alors qu’il visitait le camp avec de jeunes Israéliens. « J’étais là, devant eux et j’ai soudain senti le souffle de mon père et de mon grand-père derrière moi », confie Rainer Höss. Petit-fils de nazi, ce restaurateur a passé toute sa vie à se libérer de ses fantômes : le spectre de son grand-père, Rudolf Höss, qui fut le commandant d’Auschwitz, responsable de la mort de 1,5 million d’hommes, de femmes et d’enfants. Et celui de son père, Hans-Jürgen, ¬deuxième fils du commandant, patriarche violent que l’on voit gamin, sur les photos de famille, jouer dans le jardin de la villa familiale, à quelques mètres de l’endroit où l’on gazait les enfants.
Qui a envie d’être le descendant d’un meurtrier de masse ?

Rainer Höss n’a jamais connu son grand~père, pendu après...
http://www.lavie.fr/culture/essais/petit-fils-du-commandant-d-auschwitz-il-a-rompu-avec-le-mal-15-02-2017-79964_680.php

samuel

samuel
Administrateur

Ça ne doit pas être facile pour lui de porter ce nom?

papy

papy

Mon sujet sur cette personne et surtout de son grand père n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme , mais de comprendre comment c'est homme en est arrivé là !
D'ailleurs il à écrit un livre qui explique sa vie ( La mort est mon métier.)

papy

papy

En fait c'est un écrivain qui a écrit sa biographie.
https://www.google.fr/?gws_rd=ssl#q=livre+la+mort+est+mon+m%C3%A9tier

Mikael

Mikael
MODERATEUR
MODERATEUR

Et en quoi la vie de cette personne t'interpelle ?

papy

papy

En fait Rudolf Höss le grand père a été élevé a la dure a la prussienne par un père très dure qui le punissait en le laissant des heures durant devant la fenêtre ouverte en plein hiver.

Josué

Josué
Administrateur

Polémique en Pologne après le discours de la première ministre à Auschwitz
Plusieurs personnalités politiques du pays ont vu dans les déclarations de Mme Szydlo la défense de la position anti-migratoire du gouvernement conservateur.

Le Monde.fr avec AFP | 15.06.2017 à 01h53 • Mis à jour le 15.06.2017 à 09h08
La première ministre polonaise, Beata Szydlo, en février.
« Dans notre époque trouble, Auschwitz est une grande leçon qu’il faut tout faire pour défendre la sécurité et la vie de ses citoyens. » Les déclarations de la première ministre polonaise, Beata Szydlo (Droit et justice, national conservateur), mercredi 14 juin, lors des commémorations du 77e anniversaire du premier transport de prisonniers dans le camp de concentration et d’extermination nazi ont choqué.

Plusieurs personnalités politiques polonaises, dont le président du Conseil européen, Donald Tusk, y ont vu la défense de la position anti-migratoire du gouvernement conservateur. « De telles paroles ne devraient jamais être prononcées à cet endroit par un premier ministre », s’est indigné M. Tusk sur son compte Twitter.

« La première ministre a exploité la cruauté d’Auschwitz pour que les Polonais aient peur des réfugiés », a estimé, de son côté, Katarzyna Lubnauer, présidente du groupe parlementaire Nowoczesna (libéral, opposition). Le président de l’association chrétienne des familles d’Auschwitz, Krzysztof Utkowski a estimé, quant à lui, que les paroles de Mme Szydlo étaient « une grosse gaffe ».

Le porte-parole du gouvernement, Rafal Bochenek, s’est borné à déclarer sur Twitter : « Celui qui a de mauvaises intentions peut les trouver dans chaque déclaration. » Il a proposé aux critiques l’intégralité du discours de Mme Szydlo dans lequel elle rend hommage aux victimes d’Auschwitz et à l’héroïsme des Polonais.

Procédures d’infraction

Après de vaines mises en garde, Bruxelles a lancé mardi des procédures d’infraction contre la Pologne, la Hongrie, et la République tchèque, pour leur refus obstiné d’accueillir des demandeurs d’asile depuis l’Italie et la Grèce.

Lire aussi : La Commission européenne avertit la Pologne, la République tchèque et la Hongrie sur la question migratoire

Ces procédures légales sont lancées après des mois de pression de la Commission sur ces trois pays, opposants déterminés aux « relocalisations » adoptées par l’Union européenne en septembre 2015, pour soulager l’énorme pression pesant sur Rome et Athènes face à la crise migratoire.

Entre 1940 et début 1945, l’Allemagne nazie a exterminé à Auschwitz-Birkenau environ 1,1 million de personnes, dont un million de juifs originaires de différents pays européens. Ce camp, où quelque 80 000 Polonais non juifs, 25 000 Roms et 20 000 soldats soviétiques ont également trouvé la mort, a été libéré par l’Armée rouge en janvier 1945.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/06/15/polemique-en-pologne-apres-le-discours-de-la-premiere-ministre-a-auschwitz_5144708_3214.html

Josué

Josué
Administrateur

La mémoire retrouvée des Juifs de Bohême

Pays : République Tchèque

Tags : Holocaust, judaïsme, Shoah

Les témoins de la Shoah sont de moins en moins nombreux en Europe. Il y a heureusement des citoyens qui, spontanément et bénévolement, en dehors de toute démarche officielle, s'engagent pour que l'histoire des Juifs avant la guerre ne soit pas oubliée. C'est le cas de Pavel Tychtl, un fonctionnaire tchèque de la Commission européenne à Bruxelles, qui se bat depuis plusieurs années pour rénover la synagogue de la petite ville de Pacov, en Bohème, où il passe ses vacances. A force de recherches, il a réussi à faire revenir à Pacov Nelly Guttmanova, 91 ans, la dernière survivante de la communauté juive de la ville, qui est aujourd'hui installée en Israël.
L'histoire oubliée des Juifs de Bohème
http://info.arte.tv/fr/la-memoire-retrouvee-des-juifs-de-boheme

Marmhonie

Marmhonie
MODERATEUR
MODERATEUR

Dieu n'est peut-être pas mort à Auschwitz, mais il a pris un gros carton. Comment expliquer que YHWH ait abandonné son peuple élu ?

http://forummarmhonie.forumotion.asia/forum

Mikael

Mikael
MODERATEUR
MODERATEUR

Mais ça c'est bien avant Auschwitz.

Marmhonie

Marmhonie
MODERATEUR
MODERATEUR

Mikael a écrit:Mais ça c'est bien avant Auschwitz.
Pardon, je t'informe donc que la Shoah fut faite par les allemands sous le III Reich d'Hitler. Auschwitz fut un des camps d'extermination des juifs.
Pour information.

http://forummarmhonie.forumotion.asia/forum

Josué

Josué
Administrateur

Attend nous ne sommes pas des demeurés nous savons bien quand a eu lieu la shoah.

Marmhonie

Marmhonie
MODERATEUR
MODERATEUR

Quelle agressivité ! Et pourquoi ?

Il y a certainement un malentendu. Je dis qu'effectivement le peuple juif a pris une énorme claque spirituelle avec la Shoah et des camps d'extermination comme Auschwitz. YHWH n'est pas intervenu, pas plus que contre les romains il y a 2000 ans en envoyant son Messie Christ, renié.

À partir de la rupture de l'alliance contractée avec YHWH, Dieu a abandonné le peuple juif. Plus de prophète, plus de Temple.

Ce peuple persiste encore avec orgueil. Saviez-vous qu'à la libération en 1945, le reste d'armée juive a défilé sous une arche romaine, celle de Titus, pour prouver aux romains qu'ils avaient survécu ? En oubliant la Shoah, toujours sujet tabou parce qu'incompréhensible pour eux.

Oui, laissé par leur Dieu unique, on peut dire que YHWH s'est fait passer pour mort à Auschwitz, pour la première fois de l'histoire des hébreux, et que les plus savants rabbins ne comprennent toujours pas, et même, se sont endurcis le cœur avec la création de l'État d'Israël qui agit contre les palestiniens en tyran.

http://forummarmhonie.forumotion.asia/forum

Josué

Josué
Administrateur

Désolé pour ma réponse un peu sèche. Embarassed

Josué

Josué
Administrateur

[size=45]Israël et la Pologne en conflit sur Auschwitz

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ÉDITEURS KERKNET - MOINS DE 1 MINUTE DE TEMPS DE LECTURE
Les politiciens polonais veulent adopter une loi controversée pour réécrire l'histoire de la Pologne pendant l'occupation nazie.
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Le Pape François lors de sa visite en 2016 à Auschwitz © Mazur / CBCEW


Le Parlement polonais a adopté une nouvelle loi le 26 janvier en première lecture pour empêcher la Pologne d'être liée à l'extermination des Juifs dans des camps de concentration comme Auschwitz-Birkenau et d'autres. Les individus ou les organisations qui relient directement la nation polonaise aux événements dans les camps de concentration, y compris explicitement l'utilisation de termes tels que les camps de la mort polonais , risquent maintenant une peine d'emprisonnement allant jusqu'à trois ans. La loi doit encore être approuvée par le Sénat polonais.
La Pologne veut imposer une interprétation unilatérale de l'histoire.
[size]
Les politiciens israéliens ont réagi furieusement à l'annonce. Mais le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, ignore les objections israéliennes et juives. Auschwitz nous montre comment certaines idéologies peuvent amener l'enfer sur terre. Les Juifs, les Polonais et toutes les autres victimes doivent être les gardiens de la mémoire de tous ceux qui ont été tués par les Nazis allemands , a déclaré le Premier ministre Morawiecki . Il rappelle qu'en 2016, Israël et la Pologne ont signé une déclaration commune contre l'utilisation du terme camps d'extermination polonais .
Lors de la commémoration du 73e anniversaire de la libération d'Auschwitz, Morawiecki a souligné que les crimes dans les camps de concentration ont été commis par des Allemands. Les citoyens polonais en sont tout autant victimes. Une force cruelle et écrasante a détruit la nation juive et une partie de la nation polonaise. Une puissance allemande était responsable de cela.
Au Mémorial de la Shoah de Yad Vashem à Jérusalem (Israël), Lundi, il a réagi sobrement. Là, il semblait que l'histoire ne soit pas réécrite par décret. Cette loi ne peut pas réécrire l'histoire ni détruire l'implication directe ou indirecte de la Pologne dans l'extermination des Juifs dans les camps de concentration.
Source: Kipa-Apic[/size]

Josué

Josué
Administrateur

[size=34]Loi polonaise sur la Shoah: les États-Unis expriment leur "inquiétude"[/size]
 Par LEXPRESS.fr avec AFP , publié le 01/02/2018 à 07:42 ,

  • [url=https://www.lexpress.fr/actualite/monde




Dieu n’est pas mort à Auschwitz Un-mirador-du-musee-national-auschwitz-birkenau-lieu-commemoratif-des-camps-de-concentration-allemands-a-o-wi-cim-en-pologne-le-26-janvier-2015_6010490
Un mirador du musée national Auschwitz-Birkenau, lieu commémoratif des camps de concentration allemands en Pologne, le 26 janvier 2015

afp.com/ODD ANDERSEN


Cette loi, votée dans la nuit de mercredi à jeudi, par le Sénat, n'est pas encore entrée en vigueur, mais est déjà très critiquée à l'international.


Le Sénat polonais a voté dans la nuit de mercredi à jeudi une loi controversée sur la Shoah. Destinée à défendre l'image du pays, elle a surtout irrité Israël et fait l'objet d'un sérieux avertissement américain. Pour entrer en vigueur, la loi doit être encore signée par le président polonais Andrzej Duda. 
Les Etats-Unis ont exprimé mercredi leur "inquiétude" quant aux conséquences de cette loi. Elle risque d'avoir des "répercussions" sur "les intérêts et relations stratégiques de la Pologne, y compris avec les Etats-Unis et Israël", a mis en garde la porte-parole du département d'Etat Heather Nauert, estimant que d'éventuelles divisions entre alliés "ne profiteraient qu'à nos rivaux". 



Trois ans de prison pour les termes "camps de la mort polonais"


Elle a appelé la Pologne "à réexaminer la loi à la lumière de ses possibles conséquences sur la liberté d'expression et sur notre capacité à être de bons partenaires". La loi punit par des amendes ou des peines de prison allant jusqu'à trois ans de réclusion ceux qui attribuent "à la nation ou à l'Etat polonais" des crimes commis par les nazis allemands en Pologne occupée. 
LIRE AUSSI >> Loi polonaise sur la Shoah: "L'objectif est de paralyser les recherches historiques" 

Josué

Josué
Administrateur

[size=36]Pologne – Le président Duda signe la loi mémorielle sur la Shoah, Israël espère encore sa modification[/size]
7 février 2018 16 h 00 min·



 
Malgré les pressions israéliennes et même américaines, le président polonais Andrzej Duda a signé mardi la loi mémorielle amendée qui pénalise en Pologne la négation ou la minimisation de la Shoah. Désormais, sera également passible d’une peine de prison le fait de minimiser la culpabilité des auteurs nazis (allemands) en faisant porter la responsabilité ou une partie de la responsabilité à l’État ou à la nation polonaise. Le président Duda a toutefois saisi la Cour constitutionnelle et une modification de la loi mémorielle amendée n’est donc pas à exclure si les juges constitutionnels polonais estiment qu’elle pourrait limiter la liberté d’expression. Pour rappel, le principal reproche d’Israël à la nouvelle mouture de la loi mémorielle polonaise consiste à dire qu’elle pourrait empêcher les survivants de l’Holocauste et les historiens de parler des crimes commis contre des juifs par des Polonais pendant la Deuxième guerre mondiale. Les défenseurs de la loi en Pologne estiment que ce n’est pas le cas, puisque la loi interdit uniquement de mettre en cause dans les crimes nazis l’Etat ou la nation polonaise, pas des Polonais ou des groupes de Polonais. Par ailleurs la nouvelle loi dispose que l’expression scientifique et artistique n’est pas concernée.
 

Réactions divergentes en Israël après la signature de la nouvelle loi mémorielle polonaise par le président Duda
 
Les réactions en Israël ont été mitigées après la ratification de la loi. Le ministère des Affaires étrangères a exprimé son espoir de voir la saisine de la Cour constitutionnelle polonaise permettre justement de discuter encore avec les autorités polonaises de cette loi et de la modifier. Certains hommes politiques israéliens souhaiteraient au contraire rappeler l’ambassadrice d’Israël en Pologne ou supprimer les voyages scolaires israéliens en Pologne, qui concernent environ 40.000 élèves chaque année, mais auxquels les Polonais reprochent souvent de ne montrer aux jeunes Israéliens que la Pologne de la Shoah, et pas tout le reste : les siècles de cohabitation judéo-polonaise et la Pologne d’aujourd’hui. En bref, et les Polonais voient la confirmation de ce problème dans les réactions israéliennes à leur nouvelle loi mémorielle qui, pour eux, ne fait que défendre des vérités historiques établies, ces voyages scolaires serviraient surtout à maintenir vivant chez beaucoup de juifs le ressentiment vis-à-vis des Polonais, alors que les auteurs du génocide étaient allemands.
 

Un député israélien pris en flagrant délit de mensonge sur sa grand-mère supposément tuée par des Polonais
 
Yaïr Lapid, le chef du parti centriste d’opposition Yesh Atid et ex-ministre des Finances de Netanyahou, avait affirmé après l’adoption du projet d’amendement à la loi mémorielle par la Diète que des centaines de milliers de juifs avaient été tués en Pologne sans avoir jamais vu de soldat allemand et que sa grand-mère avait été tuée par des Polonais. Or après vérification par les journalistes, on s’est aperçu, ce qu’il a lui-même reconnu, que ce responsable politique israélien qui n’a pas d’ancêtres juifs polonais parlait en fait de son arrière-grand-mère qui aurait été transportée à Auschwitz-Birkenau. M. Lapid semble ignorer que les seuls Polonais présents à Auschwitz-Birkenau pendant la Deuxième guerre mondiale y étaient prisonniers.
 
Si Yaïr Lapid semble considérer, comme beaucoup de ses compatriotes, que les Polonais ont été plus nombreux à dénoncer ou tuer des juifs pendant la guerre qu’à en cacher au risque de leur vie et de celle de leur famille, ce n’est pas l’avis d’une majorité en Pologne, mais surtout ce n’est pas le genre d’affirmation qui tombe sous le coup de la nouvelle loi polonaise. En revanche, quand M. Lapid déclarait dans un tweet qu’il y a eu des camps d’extermination polonais, c’est justement ce qui deviendra passible de trois ans de prison en Pologne, tout comme le fait de nier la Shoah.
 

Des voix s’élèvent en Israël pour prendre la défense de la Pologne et critiquer les ressentiments anti-polonais
 
D’autres Israéliens prennent toutefois la défense de la Pologne dans cette affaire. Uri Avnery est un juif né en Allemagne en 1923, militant sioniste dès avant la Deuxième Guerre mondiale, puis député à la Knesset pendant plusieurs années. Sur son blog, il parle de la haine antipolonaise vivace en Israël et rappelle le rôle de la Pologne dans la lutte contre les nazis et dans la dénonciation au monde du génocide en cours. Uri Avnery se demande comment il se fait qu’il n’a fallu que dix ans après la guerre pour qu’Israël signe un accord avec l’Allemagne tandis que la haine à l’égard des Polonais reste en même temps aussi forte. Il rappelle aussi que l’antisémitisme polonais d’avant-guerre n’était pas de même nature que l’antisémitisme génocidaire de l’Allemagne nazie et que les sionistes juifs ont même collaboré avant la guerre avec les nationalistes polonais pour inciter les juifs de Pologne à émigrer vers la Palestine. Malgré tout, explique-t-il, « On a fait croire à beaucoup d’Israéliens que l’Holocauste était une entreprise conjointe germano-polonaise et que les fours d’Auschwitz étaient opérés par des Polonais ».
 
C’est bien entendu faux, comme le démontre la liste des personnels d’Auschwitz mise en ligne par l’Institut de la mémoire nationale (IPN) polonais. C’est aussi ce que défendait l’ancien ministre de la Défense israélien Moshe Arens le 5 février dans les colonnes du journal Haaretz : il faut savoir distinguer les comportements de certains Polonais et de groupes de Polonais des actions du gouvernement polonais en exil à Londres et de l’Armée de l’intérieur polonaise (AK).
 

Il y a eu des dénonciateurs polonais mais pas de collaboration de l’État polonais à la Shoah
 
Pour prendre l’exemple de Varsovie, l’historien canadien Gunnar Paulsson estimait dans son ouvrage Secret CityThe Hidden Jews of Warsaw 1940-1945 que la capitale polonaise avait compté entre 3 et 4.000 dénonciateurs de juifs et entre 70 et 90.000 personnes qui étaient au contraire impliquées dans le sauvetage des juifs. Dans les conditions extrêmes de l’occupation allemande, où aider un juif était passible d’exécution immédiate du fautif et de toutes les personnes se trouvant sous son toit, si un seul Polonais pouvait causer la capture de nombreux juifs, il en fallait plusieurs pour en sauver un seul. Władysław Szpilman, le Pianiste du film de Polański, déclarait en 2000 dans un entretien : « Moi, j’ai été sauvé par au moins trente Polonais. Au moins trente, qui ont risqué leur vie. » Il s’est d’ailleurs aussi trouvé des dénonciateurs et des collabos parmi les juifs eux-mêmes, ce qu’a décrit par exemple le poète juif polonais Ytshak Katzenelson, mort à Auschwitz en mai 1944, dans son « Chant du peuple juif assassiné ».
 
La loi mémorielle polonaise semble donc avoir crevé un abcès, et il faut espérer que la Pologne et Israël, les deux pays qui partagent la responsabilité, selon les mots du ministère des Affaires israéliens lui-même, d’étudier et préserver l’histoire de l’Holocauste, sauront trouver un compromis constructif sur cette loi. Espérons aussi qu’Israël et les milieux juifs ailleurs dans le monde sauront faire le même travail sur leurs ressentiments et leurs préjugés antipolonais que celui qui a été fait depuis des années en Pologne contre l’antisémitisme.
 

Si les camps d’extermination allemands étaient en Pologne occupée, c’était avant tout pour des raisons logistiques : c’est là que se trouvait la plus grosse population juive.
 
En postface de son récit autobiographique Un sac de billes aux éditions Le Livre de Poche, le juif français Joseph Joffo s’épanchait sur l’antisémitisme polonais pour conclure : « Je dis et je maintiens que si Auschwitz était en Pologne, ce n’était pas le seul fait du hasard. » C’est apparemment ce que pensent toujours de nombreux juifs en Israël et dans le monde. Pourtant, outre qu’Auschwitz faisait partie des territoires annexés au IIIe Reich, si l’extermination des juifs a été conduite sur le territoire de la Pologne d’avant-guerre, c’est avant tout pour des raisons logistiques : c’est là que se trouvait la plus grosse population juive d’Europe (3,3 millions, soit près de 10 % de la population). Et c’est aussi parce que les nazis avaient pour projet, outre d’exterminer les juifs jusqu’au dernier, de réduire fortement la population polonaise afin de laisser le champ libre à la colonisation germanique des nouveaux territoires de la Grande-Allemagne.
 
Premier effet positif de la nouvelle loi mémorielle polonaise : le ministre des Affaires étrangères allemand Sigmar Gabriel a déclaré que la Shoah avait été conçue et réalisée par la nation allemande et que l’existence de collaborateurs d’autres pays ne saurait remettre en cause ou atténuer ce fait, et il a promis que l’Allemagne s’opposerait à l’utilisation de l’expression « camps de la mort polonais » pour parler des camps d’extermination allemands nazis en Pologne occupée. C’est toujours cela de pris, d’autant que c’est dans les médias allemands que cette odieuse expression est le plus souvent utilisée.
 

Josué

Josué
Administrateur

[size=36]Israël et Juifs vent debout contre la nouvelle loi mémorielle en Pologne. Pourtant le Premier ministre Morawiecki n’évoque que la réalité historique de la Shoah ![/size]
23 février 2018 16 h 00 min·
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La polémique et les tensions entre la Pologne, d’une part, et Israël et les milieux juifs mondiaux d’autre part, est repartie de plus belle après la réponse donnée par le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki interrogé à la Conférence sur la sécurité de Munich sur le récent amendement à la loi mémorielle polonaise sur la Shoah et les crimes nazis. La violence des réactions et la campagne de désinformation qui a suivi montrent bien que Morawiecki a touché à un tabou puisque, sur le plan historique, il n’a rien dit de faux en répondant au journaliste avec des origines juives polonaises qui l’interrogeait pour savoir si parler des crimes commis par des Polonais contre des membres de sa famille serait désormais un délit en Pologne. Réponse du Polonais : « Ce ne sera pas passible de poursuites, ce ne sera pas un délit de dire qu’il y a eu des criminels polonais, comme il y a eu des criminels juifs, comme il y a eu des criminels russes, et comme il y a eu des Ukrainiens et pas seulement des criminels allemands. » Mais, a-t-il continué, « On ne peut pas accepter de mélanger les criminels et les victimes, car ce serait avant tout une insulte à tous les Juifs et à tous les Polonais qui ont grandement souffert pendant la Deuxième guerre mondiale. » S’exprimant en anglais, Mateusz Morawiecki a utilisé,ainsi que le signalait hier Pauline Mille, le mot « perpetrators » que l’on pourrait aussi traduire, plutôt que par « criminels », par « coupables », par « exécuteurs » ou même, dans ce contexte, par « bourreaux ».
 

Les Juifs polonais surreprésentés au sein de la direction et de l’appareil de répression stalinien en Pologne
 
Pourtant, Mateusz Morawiecki n’a rien d’un négationniste et il n’a jamais cherché à réduire l’ampleur de la Shoah. Du reste, les théories négationnistes ou révisionnistes n’ont pas cours en Pologne car le drame du peuple juif y est inscrit dans la mémoire nationale. Le Premier ministre ne parlait pas non plus de ces Juifs communistes qui ont collaboré en 1939-41 aux déportations de Polonais dans la zone occupée par l’Armée rouge en vertu du Pacte germano-soviétique. Il ne se référait pas à ces Juifs polonais communistes qui ont, après la guerre, allègrement torturé et assassiné, tel Salomon Morel auquel on attribue, en tant que chef du camp de concentration communiste Zgoda, installé sur une partie de l’ancien camp d’Auschwitz-Birkenau, puis de la « prison progressiste pour jeunes délinquants politiques » de Jaworzno, la mort de plus de 1 500 prisonniers, parmi lesquels une majorité de Polonais et aussi des femmes et des enfants. Pourtant, Morel avait été caché pendant la guerre par une famille polonaise. Poursuivi dans les années 1990 après la chute du communisme, il trouvera refuge en Israël.
 
Mais Mateusz Morawiecki ne parlait pas de ces Juifs-là, nombreux dans les instances dirigeantes et les organes de répression de l’époque stalinienne. Et d’ailleurs, l’on pourrait citer pour faire bonne mesure d’autres crimes commis après la guerre par des Polonais à l’encontre de leurs concitoyens juifs. Le plus connu est le pogrom de Kielce en 1946, mais de nombreux indices laissent penser que le pouvoir communiste et le NKVD soviétique n’y étaient pas étrangers. Cependant, il fut des crimes moins connus à l’étranger comme l’exécution, dans la nuit du 2 au 3 mai 1946 dans la région de Podhale, de plusieurs civils juifs, dont quelques enfants, par un groupe de partisans polonais en lutte contre le pouvoir communiste et l’occupant soviétique. Ces partisans ne furent pas punis pour leur crime par leur hiérarchie mais par les tribunaux communistes.
 

En défendant la loi mémorielle polonaise devant un journaliste israélien, Mateusz Morawiecki n’a rien dit qui soit faux sur le plan historique
 
En fait, le Premier ministre polonais parlait bien de ces Juifs qui ont été des bourreaux de leurs propres coreligionnaires pendant l’Occupation allemande. De ces Juifs qui, comme certains Polonais, ont collaboré avec l’occupant et leur ont livré des Juifs. Ce faisant, il a enfreint deux interdits concernant la Shoah. Le premier consiste à mettre en cause l’exclusivité du drame de la nation juive. Le culte de l’Holocauste, on le voit une fois de plus avec les réactions, empêche bien souvent de dire que même si les Juifs ont été proportionnellement bien plus souvent des victimes que les membres des autres nations, d’autres peuples ont eux aussi beaucoup souffert et sont morts dans les camps.
 

Le sort partagé des Juifs et des Polonais
 
David Cesarani, historien britannique de famille juive, s’exprimant à propos d’Auschwitzpour le journal polonais Rzeczpospolita en 2009, rappelait ce qui suit : « Ce camp a été créé en 1940 comme élément des structures d’occupation en Pologne. Il n’avait rien à voir avec la politique antijuive du IIIe Reich. La mission d’Auschwitz était de terroriser encore plus la société polonaise. Jusqu’à un certain moment, la majorité des victimes de ce camp et des répressions allemandes en général provenaient de la population polonaise [non juive]. Des centaines de milliers [de Polonais] ont été expulsés de leur maison et de leur terre. Des milliers de personnes mouraient exécutés. Les gens à l’Ouest n’en savent absolument rien ! Pendant l’été et l’automne 1942, environ 20.000 Juifs se sont enfuis du ghetto et se sont fondus dans la partie chrétienne de Varsovie. Vingt mille personnes ! Pour toutes ces personnes, il y a eu quelqu’un pour les aider à se cacher. Les gens ne connaissent que l’Holocauste, qui a commencé après. »
 
Pour évoquer le sort partagé des Juifs et des Polonais, on pourrait encore citer ce décret du Reichsführer SS Heinrich Himmler du 29 novembre 1939 : « Les Juifs et les Polonais qui ont été transférés d’un territoire du Reich allemand [territoires annexés au Reich après la défaite de la Pologne] vers le Gouvernement général, et qui se trouvent malgré l’ordre de transfert sur le territoire du Reich allemand doivent, même s’ils sont dans une autre région, être fusillés immédiatement. » On notera au passage que le fameux camp « polonais » d’Auschwitz-Birkenau était sur la partie du territoire annexée au IIIe Reich et pas dans le Gouvernement général dirigé par Hans Frank. Et voici une citation du gouverneur Hans Frank, surnommé le Bourreau de la Pologne, dans un entretien avec le journal Völkischer Beobachter du 6 février 1940 : « Si je voulais mettre une affiche pour chaque groupe de sept Polonais fusillés, il n’y aurait pas assez de forêts en Pologne pour produire le papier de ces affiches. ».
 

La Shoah qui a visé les Juifs, mais il y eut aussi des victimes polonaises non juives
 
Avec leur loi mémorielle, les Polonais demandent à être reconnus comme une nation victime et non pas co-responsable des crimes commis par une autre nation sur leur territoire. Ce faisant, ils ne nient pas que le sort des Juifs a été encore bien pire que le leur. Néanmoins, ainsi que le montre cet éditorial de Danusha Goska qui prend la défense des Polonais dans le journal israélien Haaretz, les Polonais vont avoir pour cela à vaincre des préjugés bien ancrés chez les Juifs !
 

Il y a bien eu aussi de vrais collabos parmi les Juifs !
 
Par ailleurs, Mateusz Morawiecki a transgressé un deuxième interdit avec la réponse donnée à Munich. Ce deuxième interdit concerne le statut des Juifs : tous dans le camp des victimes de la Deuxième guerre mondiale, aucun d’entre eux ne ferait partie du camp des bourreaux, des criminels ou des collabos. Or, chez les Juifs comme chez les autres, il y a évidemment « des gens bien » et des salauds. Le contexte extrême de l’occupation allemande en Pologne a fait ressortir chez beaucoup de personnes le meilleur ou bien le pire. La plupart des Juifs ont bien évidemment été des victimes de l’atroce politique génocidaire de l’Allemagne nationale-socialiste. Certains ont été des héros, et même de grands héros, comme pendant le soulèvement du ghetto de Varsovie d’avril-mai 1943, et d’autres ont été des salauds.
 
Pour s’en convaincre, le mieux est d’aller rechercher les témoignages d’autres Juifs, témoins directs du calvaire de leur peuple. Il serait bien, suggèrent certaines voix en Pologne, que le Premier ministre israélien lise par exemple les chroniques du ghetto de Varsovie d’Emanuel Ringelblum. Ce Juif polonais, qui était à la fois historien et politicien sioniste, y parle de l’action de la police juive dans le ghetto, décrite comme extrêmement corrompue, immorale et faisant preuve d’une brutalité et d’un zèle absolument écœurants au moment des déportations des Juifs du ghetto vers les camps d’extermination.
 
Ringelblum était en outre révulsé par le type de personnes qui avaient accepté de faire ce travail pour les Allemands : majoritairement des membres de l’intelligentzia juive. La plupart des officiers de la police juive étaient selon Ringelblum des avocats avant la guerre. La brutalité de la police juive était très souvent, toujours selon Ringelblum, supérieure à celle des Allemands, des Lettons et des Ukrainiens. Pire encore, ces Juifs qui chargeaient vieillards, malades, femmes et enfants sur les chariots pour les emmener sur l’Umschlagplatz, la place où ils étaient transférés dans les wagons à bestiaux qui les emmenaient jusqu’à leur lieu d’extermination, cherchaient et attrapaient même les Juifs qui avaient réussi à échapper aux Allemands en se cachant.
 
Un autre chroniqueur juif polonais, Baruch Milch, a décrit le rôle des Judenrats, les administrations juives des ghettos, qui pillaient leurs concitoyens pour se remplir les poches et acheter leur propre sécurité et celle de leur famille aux Allemands. Baruch Milch a lui aussi, comme nombre d’habitants du ghetto, décrit la grande brutalité de la police juive des ghettos agissant sous les ordres des Judenrats.
 
Les archives contiennent de nombreux témoignages retrouvés dans les décombres des ghettos car, ainsi que nota Ringelblum lui-même dans son journal, « tout le monde écrivait. Journalistes et écrivains, cela va de soi, mais aussi les instituteurs, les travailleurs sociaux, les jeunes, et même les enfants. Pour la majeure partie, il s’agissait de journaux dans lesquels les événements tragiques de cette époque se trouvaient réfléchis par le prisme de l’expérience vécue personnelle. Les écrits étaient innombrables ».
 
Ringelblum, qui participa au soulèvement du Ghetto de Varsovie en 1943, parviendra à s’échapper du ghetto avec sa femme et son fils. Malheureusement, en mars 1944, leur repaire fut découvert par la Gestapo qui les assassina ainsi que 35 autres Juifs et la famille de Polonais qui les cachaient.
 
Dans la ville de Lodz (Łódź), les chroniques écrites au jour le jour par des Juifs dévoilent dans le détail la collaboration de celui qui s’appelait lui-même le « roi » de l’Etat juif de Lodz, Chaim Rumkowski. Rumkowski, homme d’affaires avant la guerre, fit du ghetto juif un complexe travaillant ardemment pour l’industrie allemande avec la conviction que cela garantirait la survie des siens. Il fit émettre une monnaie à son nom et imprimer des timbres-poste à son effigie. Seuls les Juifs avaient le droit et l’obligation de se trouver sur le terrain du ghetto. Deux chrétiens parvinrent à y pénétrer à Lodz : un Polonais et un Tchèque. Ils se firent prendre par la police juive de Rumkowski qui les remit aux Allemands. Le Tchèque était entré dans le ghetto à la recherche de sa fiancée. Le 4 septembre 1942, quand les Allemands lui demandèrent, pour les envoyer dans les camps d’extermination, de leur livrer 20.000 personnes dont tous les enfants de moins de dix ans, les personnes de plus de 65 ans et les malades, Chaim Rumkowski prononça devant ses concitoyens un discours qui est resté marqué dans les mémoires sous le nom de « Donnez-moi vos enfants ». Rumkowski et sa famille seront finalement déportés eux aussi avec le dernier transport pour Auschwitz en août 1944.
 

Faire appel aux témoignages des Juifs polonais morts pour défendre la Pologne face à Israël et aux organisations juives
 
Pour Ewa Kurek, historienne polonaise spécialiste des relations judéo-polonaises, qui s’exprimait le 19 février dans Nasz Dziennik, ce sont les Juifs morts qui peuvent défendre la Pologne dans le conflit actuel avec Israël. La Pologne doit enfin traduire dans différentes langues toutes ces archives rédigées en yiddish et les publier.
 
Les Juifs demandent à pouvoir s’exprimer librement sur le passé. Contrairement à ce qui a été dit dans les médias israéliens, la nouvelle loi mémorielle en vigueur en Pologne ne le leur interdit pas. Mais pourquoi refuseraient-ils ce droit aux Polonais ? En parlant du droit de parler des criminels polonais, mais aussi juifs, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, n’en déplaise à son homologue israélien Benyamin Netanyahou, a certes blessé la sensibilité de nombreux Juifs, mais il n’a rien dit qui soit contraire à la vérité historique.
 
De Varsovie

Olivier Bault

papy

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[size=32]Claude Lanzmann ou Shoah, le nom pour ne pas dire[/size]


Par Raphael Buisson-Rozensztrauch - publié le 09/07/2018
Le réalisateur Claude Lanzmann est mort le jeudi 5 juillet. Réalisateur de génie, son œuvre a porté le combat pour la reconnaissance du génocide des juifs par les nazis, notamment au travers de son chef-d’œuvre, longtemps resté sans titre, Shoah.
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©️ AFP

C’est un grand nom du cinéma qui s’est éteint. Né en 1925 à Paris, dans une famille d’origine juive ashkénaze, Claude Lanzmann s’engage dans les Jeunesses communistes avant de rejoindre la Résistance. Après la Libération, il étudie la philosophie à Paris et à Berlin, avant de choisir la carrière de journaliste. C’est à la revue Les Temps Modernes qu’il se lie avec Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, de laquelle il restera proche jusqu’à son décès. Figure intellectuelle d’envergure, il milite pour la décolonisation et en faveur du sionisme. Venant d’une famille non-religieuse, son premier voyage en Israël en 1952 scelle pour toujours un lien indéfectible avec l’État hébreu.
Personnalité atypique, Claude Lanzmann s’est retrouvé au cœur de nombreuses polémiques, concernant en particulier le massacre de Katyn [l’exécution, par la police politique de l’Union soviétique, d’au moins 22 000 officiers polonais, le 5 mars 1940, dans une forêt près de la ville de Smolensk, ndlr] , les harkis, ou encore à l’occasion de ses propos à la mort d’un jeune Palestinien, Mohamed Al-Durah. Il a aussi vivement reproché à Élie Wiesel son absence de soutien à la sortie de Shoah.
 
Une œuvre majeure pour l’indicible
Sans titre jusqu’au dernier moment avant sa sortie dans les salles en 1985, Shoah est l’aboutissement de douze années de recherches : il met en lumière les acteurs d’un des plus grands drames de l’histoire moderne. Œuvre majeure sur le génocide perpétré par les nazis, son envergure fait écho au besoin du monde de voir naître une grande création artistique sur l’enfer des camps. Sa longueur – une dizaine d’heures – permet au spectateur d’entrer dans une temporalité propre à intégrer le propos, à peser la gravité des témoignages. Tour à tour, victimes et bourreaux se font les témoins de l’inhumanité et de la barbarie de l’Homme moderne.
Ce film s’impose comme la pièce-maîtresse de l’œuvre de Claude Lanzmann, et l’inscrit au Panthéon des cinéastes les plus engagés. Ses œuvres successives, qu’elles soient littéraires ou cinématographiques, continuent pour certaines à évoquer le drame de la Seconde Guerre mondiale, notamment dans son documentaire sorti 2013, Le Dernier des Injustes, qui porte le témoignage marquant du rabbin Benjamin Murmelstein, haut fonctionnaire accusé par certains d’avoir collaboré avec les nazis à Vienne et dans le camp de concentration de Terezin.
Le décès du cinéaste, qui était âgé de 92 ans, est l’occasion de (re)découvrir une œuvre puissante, engagée, irremplaçable.


Édition n° 90

Josué

Josué
Administrateur

[size=62]Rôle du Vatican pendant la Shoah : des archives secrètes seront ouvertes en 2020[/size]
Dieu n’est pas mort à Auschwitz PlaceholderLe pape Pie XIIen 1955. (STAFF / INP / AFP)

Le rôle du pape Pie XII fait polémique. "L'Eglise n'a pas peur de l'Histoire", a affirmé le pape François.

Par L'Obs avec AFP
Publié le 05 mars 2019 à 18h12




Le pape François a annoncé lundi 4 mars l'ouverture en mars 2020 des archives du Vatican sur le pontificat de Pie XII (1939-1958), après des décennies de polémiques sur son attitude face à la Shoah.
De nombreux chercheurs réclament depuis des années de pouvoir examiner pourquoi Pie XII n'est pas intervenu davantage contre la Shoah, une attitude que des organisations juives dénoncent comme une forme de complicité passive.

[size=42]"L'Eglise n'a pas peur de l'Histoire"

"J'ai décidé que l'ouverture des Archives du Vatican pour le pontificat de Pie XII aurait lieu le 2 mars 2020", au 81ème anniversaire de l'élection d'Eugenio Pacelli, a déclaré le pape en recevant les archivistes du Saint-Siège. "L'Eglise n'a pas peur de l'Histoire", a-t-il affirmé.
A Jérusalem, le Mémorial de la Shoahde Yad Vashem a salué cette décision "qui va permettre des recherches ouvertes et objectives de même qu'une étude complète des questions liées à l'attitude du Vatican en particulier, et de l'Eglise catholique en général, pendant l'Holocauste".
En 2012, le mémorial avait modifié le panneau sur Pie XII dans son musée, expliquant que son attitude face à la Shoah était "objet de controverses".
Le gouvernement israélien s'est déclaré "satisfait de cette décision" et a souhaité qu'elle permette "d'avoir accès aux archives pertinentes".
Alors que Jean XXIII (1958-1963), Paul VI (1963-1978) et Jean-Paul II (1978-2005) ont été canonisés, le procès en béatification de Pie XII, relancé en 2009 par Benoît XVI, est au point mort en raison de ces controverses.
Pour beaucoup d'historiens, Eugenio Pacelli, qui avait longtemps été nonce (ambassadeur) en Allemagne avant de diriger la diplomatie du Vatican, aurait dû condamner bien plus fermement le massacre des juifs mais ne l'a pas fait pour ne pas mettre en péril les catholiques dans l'Europe occupée.

[size=42]"Période cruciale pour l'Eglise"[/size]

Une pièce de théâtre, "Le Vicaire", du dramaturge allemand Rolf Hochhuth en 1963, adaptée dans le film à charge "Amen" du Grec Costa Gavras en 2002, a largement contribué à cette image.
D'autres historiens assurent en revanche qu'il a sauvé des dizaines de milliers de juifs italiens en demandant aux couvents de leur ouvrir leurs portes.
Selon Mgr Sergio Pagano, responsable des Archives secrètes du Vatican, les travaux en vue de cette ouverture ont débuté sous Benoît XVI en 2006, après l'ouverture des archives sur le pontificat de Pie XI (1922-1939).
A cette époque, le Saint-Siège pensait que tout serait prêt à l'horizon 2014/2015, mais l'étendue de la documentation et le manque de personnel ont allongé les délais, a rappelé Mgr Pagano dans l'Osservatore Romano, le quotidien du Vatican.
Selon lui, ce patient travail d'archivage sur "une période cruciale pour l'Eglise et pour le monde" permettra aux historiens de découvrir une "oeuvre surhumaine d'humanisme chrétien".
"J'assume cette décision", a déclaré lundi le pape François, "sûr que la recherche historique sérieuse et objective saura évaluer sous sa juste lumière, avec les critiques appropriées, les moments d'exaltation de ce pape et, sans doute aussi les moments de graves difficultés, de décisions tourmentées, de prudence humaine et chrétienne".
Ces décisions "pourront paraître à certains comme une réticence et furent en fait des tentatives [...] de maintenir, dans les périodes de ténèbres les plus profondes et de cruauté, la petite flamme des initiatives humanitaires, de la diplomatie cachée mais active", a assuré le pontife argentin.
Dans une interview en 2014, il s'était montré plus incisif : les alliés "connaissaient parfaitement le réseau ferroviaire pour transporter les juifs vers les camps de concentration. Ils avaient les photos. Mais ils n'ont pas bombardé ces lignes. Pourquoi ?".
En revanche, Pie XII a caché des milliers de juifs dans les couvents, jusqu'à Castel Gandolfo. "Là, dans la maison du pape, dans sa chambre, 42 bébés sont nés, fils de juifs et d'autres persécutés", avait insisté François.[/size]

Josué

Josué
Administrateur

[size=39]Dachau : 75 ans après, le douloureux souvenir de ce camp nazi transformé en logements[/size]

Par GEO avec AFP - Publié le 28/04/2020 à 11h10
 
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Dachau : 75 ans après, le douloureux souvenir de ce camp nazi transfor...
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Dieu n’est pas mort à Auschwitz Dachau-75-ans-apres-le-douloureux-souvenir-de-ce-camp-nazi-transforme-en-logementsDachau.:copyright: Pixabay.
Infos destination 



Il se souvient encore du numéro du baraquement où il vivait avec sa famille, 31 C. Et de celui qui abritait son école, le 33, ou encore d'un bistrot ouvert dans une ancienne tour de garde. Jean Böhme, 73 ans aujourd'hui, a passé juste après la fin de la Deuxième Guerre mondiale une partie de son enfance dans l'ancien camp de concentration de Dachau, dont c'est mercredi 29 avril le 75e anniversaire de la libération.


Il s'agit d'une page méconnue mais bien réelle de l'histoire de certains camps nazis dans l'immédiate après-guerre : les sinistres baraquements ont continué à être utilisés par les forces alliées ou plus tard la nouvelle Allemagne fédérale comme casernes ou habitations, faute de logement ailleurs. "Je devais avoir autour de cinq ans", raconte à l'AFP cet homme chaleureux et volubile.
Au début des années 1950, son père, soldat allemand basé en France durant la guerre et revenu au pays après la défaite, propose à sa mère française restée en France de venir le rejoindre et d'habiter à Dachau avec leurs deux enfants, Jean et son frère. "A son arrivée, quel choc pour ma mère ! Elle a réalisé que nous allions vivre dans un ancien camp de concentration", soupire encore aujourd'hui Jean Böhme.

Allemands expulsés


Dans l'Allemagne d'après-guerre, où de nombreuses villes ont été en partie rasées, les logements manquent, surtout pour les plus démunis. L'ancien camp de concentration de Dachau, construit en 1933 et modèle pour tous les autres camps d'Europe, est mis à contribution par le gouvernement de Bavière, la région où il se situe. Ces logements de fortune accueillent alors principalement des Allemands expulsés des territoires de l'Est de l'Europe après la défaite du IIIe Reich. Mais aussi des cas particuliers comme la famille de Jean.
D'après le centre de documentation du mémorial de Dachau, environ 2 300 personnes y ont vécu entre 1948 et 1965. "Nous avons d'abord dû nous partager une pièce, puis nous avons obtenu deux pièces", raconte Jean Böhme. Les Böhme ne sortent pratiquement jamais de l'ancien camp, qui fonctionne en autarcie. "Il y avait une école, une boulangerie, une épicerie, un bar, un docteur, une tannerie pour donner du travail aux gens, une église catholique et un temple protestant. Et il y avait même un bordel !", énumère Jean.
Jean et son frère détestent l'école mais passent de longues heures à jouer dans les travées avec d'autres enfants réfugiés. "Nous ne nous rendions pas compte", dit-il. Sur une photo qu'il a précieusement gardée, on le voit enfant, timide sourire aux lèvres, un chien à ses côtés. En arrière-plan, du linge sèche sur des fils tirés entre deux bâtiments. Sur une autre, il est assis à côté d'un sapin décoré : "Sûrement mon premier Noël en Allemagne", commente-t-il.

"Pas le droit de vivre ici"


Leur mère est la seule à saisir la gravité de leur situation. "Elle répétait à mon père que nous n'avions pas le droit de vivre ici, dans un ancien camp de concentration", se souvient Jean. La famille y passa malgré tout environ trois ans. "Nous étions très heureux de partir", dit-il. Ce qui ne l'a pas empêché de vivre ensuite longtemps dans la ville de Dachau.
"Dès que j'avais des visiteurs, je les emmenais voir le camp. C'était incontournable", témoigne-t-il. "Je voulais qu'ils voient ce qui s'était passé, de quoi ce pays avait été capable." Jean pense souvent à son enfance particulière, surtout lorsqu'il lit des articles sur les réfugiés arrivés récemment en Allemagne avec "le même parcours". "Quand on doit vivre dans la promiscuité, que l'on a peu d'espace, il y a forcément des conflits. C'était le cas à Dachau et c'est encore le cas dans les centres de réfugiés d'aujourd'hui", s'anime Jean Böhme. "Les baraquements ont été rasés, il ne reste plus grand chose" de son ancien logement, souligne-t-il. Les souvenirs, eux, sont restés, tout comme les traumatismes. "Ma mère ne s'en est jamais remise. Elle n'a jamais été heureuse ici. Jusqu'à sa mort, ça l'a hantée."

Josué

Josué
Administrateur

[size=33]Nés dans les camps de la mort, les derniers survivants de la Shoah[/size]

AFP
Modifié le 05/05/2020 à 11:34 - Publié le 05/05/2020 à 07:48 | AFP


Dieu n’est pas mort à Auschwitz 20314381lpw-20316888-article-jpg_7090090Nés dans les camps de la mort, les derniers survivants de la Shoah :copyright: AFP / Lionel BONAVENTURE
Il faudrait lutter contre l'oubli, témoigner le plus possible, évoquer cette naissance dans un camp de concentration nazi, la survie dans la honte. Mais comment raconter qu'on a été "mise au monde à côté d'un monceau de cadavres ?", demande Florence Schulmann.
"J'aurais trop peur de ne pas être crue", explique dans son appartement parisien cette Française aux beaux yeux verts. C'est à des journalistes de l'AFP que cette commerçante à la retraite a confié l'un de ses rares témoignages sur son destin hors du commun.



Ces derniers mois, pour marquer le 75e anniversaire de la Libération, l'AFP a recueilli la parole de trois survivants de la Seconde Guerre mondiale partageant la même histoire méconnue : comme Florence Schulmann, Hana Berger Moran et Mark Olsky ont vu le jour dans l'enfer concentrationnaire et ils seront demain parmi les derniers survivants de la Shoah.
Chacun porte un regard différent sur sa vie. Contrairement à Florence, Hana Berger Moran l'Américaine, dont les lunettes prune mangent le visage, écume les écoles "pour justifier sa raison d'être" en racontant.



Ancienne responsable qualité dans une société de biotechnologies, cette douce et dynamique grand-mère habite maintenant à Orinda, en Californie.
Le charismatique Mark Olsky à la carrure d'ancien joueur de foot américain s'étonne encore "d'avoir eu une meilleure existence que la plupart des gens" grâce aux efforts déployés par sa mère après le drame de la guerre et de sa venue au monde.
Il a reconstruit sa vie aux États-Unis, médecin urgentiste à la retraite, il réside près de Chicago.




Sauvés par le calendrier


Ils sont nés au printemps 1945 alors que leurs mères avaient été déportées enceintes. Celles de Florence et de Mark étaient Polonaises, celle de Hana Tchécoslovaque.
Florence pousse son premier cri le 24 mars à Bergen Belsen et Hana le 12 avril à Freiberg, deux camps de travail distants de moins de 400 kilomètres, en Allemagne.
Mark ne connaîtra jamais la date exacte de sa venue au monde, entre le 18 et le 21 avril, dans un train à bestiaux roulant depuis le camp de Freiberg vers celui de Mauthausen, aujourd'hui en Autriche.



Trois bébés de hasard, trois lueurs dans les cendres des six millions de Juifs victimes de la Shoah. Florence, Hana et Mark, 75 ans, posent aujourd'hui sur l'existence un regard grave et intelligent, forgé dans l'adversité totale. Ils ont vingt ans de moins que la plupart des rescapés.
La principale raison de leur survie ? Le calendrier. Depuis l'été 1944, les troupes soviétiques avancent et libèrent un à un les camps de concentration. L'Armée rouge délivre Auschwitz fin janvier 1945.
Dans les autres camps, entre panique et désorganisation, l'encadrement nazi sait que les alliés sont proches. Beaucoup retournent leur veste.
A Bergen Belsen, quand elle perd les eaux, la mère de Florence Schulmann fait preuve d'audace en réclamant un lange à une gardienne.
"Elle s'est dit qu'on allait lui tirer une balle dans la tête et que ce serait terminé. Mais cette femme a ouvert tranquillement son sac. Elle lui a tendu un paquet de cigarettes. Elle lui a dit qu'avec ça, elle aurait ce qu'elle voulait dans le camp."
A Freiberg, "quand elles ont découvert que ma mère arrivait à terme, les gardiennes lui ont apporté une bassine remplie d'eau chaude", raconte Hana Berger Moran, perles discrètes et châle autour du cou.
"Je suis née sur une table, dans l'usine d'aviation où ma mère travaillait, devant tout le monde. Je ne pesais qu'un kilo et six cent grammes. Ma mère en faisait trente-cinq".
Deux jours après l'accouchement, le nourrisson et sa maman sont évacués vers Mauthausen par le rail. C'est là-bas que la naissance de Hana est déclarée.
A bord du train où elles se trouvent, les Allemands entassent au moins 2.000 femmes. Une fois à destination, ils pensent pouvoir les tuer sans laisser de trace.

"Femmes-squelettes enceintes"


Le convoi roule du 14 au 29 avril. Beaucoup de déportées accouchent pendant le voyage. Épouvanté, le chef d'une gare de transit a décrit aux historiens, qui ont archivé son témoignage, sa vision dantesque de "femmes-squelettes" enceintes.
Cet employé fournit des vêtements à trois bébés qui viennent de naître durant le périple et de la nourriture à leurs mères. Parmi ces nouveaux-nés arrivés par train, il y a Mark Olsky.
"A Mauthausen, ma mère a déclaré que j'étais né le 20 avril, même si elle ne savait pas la date exacte de l'accouchement. C'est le jour de la naissance d'Hitler. Elle a pensé que cela attendrirait les SS", raconte-t-il.
En libérant Bergen Belsen, le 15 avril, et Mauthausen, le 5 mai, les Alliés découvrent effarés des bébés rachitiques, enroulés dans du papier journal, tétant des poitrines faméliques.
Ils choient Florence, Hana, Mark et d'autres, ces petits symboles remuants d'une victoire sur l'horreur.

"J'avais honte"


Les nouveaux-nés étaient sauvés mais comment allaient-ils se construire après avoir fait leurs premiers babillements dans la crasse d'un baraquement surpeuplé, auprès de parents encombrés de leurs propres traumatismes ?
"Toute ma vie, nuit et jour, j'ai vécu avec la Shoah", livre Florence Schulmann, le dos vouté, en fouillant dans sa malle à souvenirs où sont consignés photos et documents administratifs.
Elle décrit une enfance pesante. "A la maison, l'ambiance était mortifère, mes parents ruminaient. On me maintenait dans un cocon. Dès que je toussais, on courait chez le médecin", regrette-t-elle.
Avant la déportation, son père et sa mère avaient survécu aux atrocités perpétrées dans le ghetto de Lodz en Pologne. Leur fils leur avait été arraché des bras, envoyé en chambre à gaz. Il avait trois ans.
"Mon enfance a été suffocante, j'avais honte. On me disait : +elle a fait quoi ta mère, pour que vous surviviez ?", raconte-t-elle en jetant de temps à autre un oeil sur I24, la chaîne d'information internationale israélienne diffusée en français.
Adolescente, elle rend visite à une amie de sa mère à Tel Aviv. "Cette femme a ouvert la fenêtre et a rameuté tous les habitants du quartier. Il y avait la queue sur quatre étages. On venait toucher la miraculée."
Florence et Hana ressentent durement le poids de leur secret en grandissant. Mark se sent bien entouré mais garde l'impression d'être "unique au monde" avec son histoire.


Nouveaux-nés suppliciés


Une solitude d'autant plus forte que le sujet des bébés des camps reste peu étudié par les historiens.
"Les recherches sont rudimentaires", commente Diana Gring, chargée de la documentation à Bergen Belsen, où environs 200 naissances sont répertoriées. Destruction des registres, disparition des corps : selon elle, "on ne sait pas combien d'enfants au total sont nés dans l'ensemble des camps".
Le journaliste Alwin Meyer, qui a consacré un livre aux bébés d'Auschwitz, en évoque "des milliers". Après la guerre, deux sages-femmes déportées revenues de cette apocalypse décrivent dans des ouvrages les sévices et les infanticides généralisés qu'elles tentaient - en vain le plus souvent - d'éviter.
Certaines déportées tombées enceintes affirment avoir dû parapher un formulaire autorisant le troisième Reich à tuer leur enfant après la naissance, selon l'anthropologue Staci Jill Rosenthal, rare universitaire à s'être penchée sur le sujet.
On sait que quelques poupons dont les caractéristiques physiques correspondaient aux critères racistes aryens ont été sortis des camps et adoptés par des familles allemandes. D'autres ont servi de monnaie d'échange contre des prisonniers nazis détenus à l'Ouest ou dans des pays neutres.
Mais la plupart sont morts, certains après avoir servi aux expérimentations du médecin nazi Josef Mengele. Une rescapée a raconté au documentariste français Claude Lanzmann comment l'officier lui a bandé les seins pour voir combien de temps sa petite fille pouvait survivre sans lait. Tous les jours, il venait assister au supplice, puis à l'agonie.

Savourer la vie


Quand on revient de là... "Mes parents sont sortis des ténèbres totalement traumatisés, ils ne les évoquaient jamais", narre Florence Schulmann.
Le père de Hana Berger Moran n'a pas survécu et, devenue veuve, sa mère retourne vivre à Bratislava. "On n'en parlait pas, c'était impossible, la Tchécoslovaquie était communiste". Dans les années 60, une fois adulte, Hana émigre en Israël, puis aux États-Unis.
Après la libération des camps, Mark Olsky et sa mère restent quatre ans en Allemagne, le seul pays qui ne les ait "pas refusés", avant de s'installer, comme Hana, en Israël en 1959 puis aux États-Unis.
Sa mère ne voit pas non plus revenir son mari. "Elle a tout fait pour que j'aie l'enfance la plus normale possible", dit-il.
Comment dépasser la douleur ? Hana Berger Moran marque une pause. "Il faut rire", dit-elle. "C'est la meilleure revanche. Je sais que ça choque parfois les gens quand je dis ça mais je m'amuse, je savoure la vie. Sinon, je me dis qu'ils ont gagné".
Et pourtant, les trois survivants observent avec anxiété la montée de l'antisémitisme dans leurs pays. La détestation des Juifs progresse, selon un rapport publié en mai par le Congrès juif européen. "Je tenais la sécurité pour acquise or elle n'est plus certaine", s'inquiète Mark Olsky.
Un sondage Schoen Consulting publié en janvier révèle que 69 % des Français âgés de moins de 38 ans ignorent le nombre de Juifs tués durant la Shoah.
Reuven Rivlin, le président israélien veut que le monde "réfléchisse à la manière de transmettre le souvenir de l'Holocauste aux générations qui vivront sur une planète sans survivants".
"Il n'y a rien de plus fort que d'entendre ces derniers expliquer eux-mêmes ce par quoi ils sont passés", selon Bernhard Mühleder, chargé des contenus pédagogiques au musée de Mauthausen.

Combattre l'oubli


Combattants contre l'oubli, les anciens "bébés des camps" ont enregistré leur récit en vidéo. Même Florence Schulmann, qui a eu tant de mal à en parler à sa fille et à ses petits-enfants, s'est résolue à le faire très récemment, "pour pas que des historiens puissent contester ma version", lâche-t-elle en rangeant les clichés dans sa malle.
Après une visite effectuée il y a quelques années à Bergen Belsen, on lui a remis son acte de naissance établi par les autorités allemandes du camp, "un cadeau inestimable" à ses yeux.
Une robe minuscule, cousue pour Hana dans les premiers jours de sa vie par des co-détenues de sa mère avec des lambeaux de chiffons est exposée au mémorial de Mauthausen. Cette pièce touche particulièrement les groupes de collégiens en visite scolaire.
Hana Berger Moran et Mark Olsky ne seront pas en Autriche, comme ils l'avaient prévu, pour participer le 10 mai à la cérémonie commémorant les 75 ans de la libération du camp de Mauthausen.
Pour la première fois depuis 1946, le rendez-vous annuel n'aura pas lieu, à cause de la pandémie de coronavirus. Il sera remplacé par une cérémonie virtuelle, comme un signe que les temps changent. Les enfants et les petits-enfants de Florence, Mark et Hana - interviewés avant la crise sanitaire - se préparent à prendre le relais.
"Bientôt, il n'y aura plus aucun d'entre nous sur terre donc on a plutôt intérêt à bien faire passer le message", souffle Hana.
05/05/2020 11:31:31 -          Paris/New York (France) (AFP) -          © 2020 AFP

Josué

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Dieu n’est pas mort à Auschwitz Deveni10

papy

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[size=48]Gardien à Auschwitz, il demande pardon 70 ans après
Par LEXPRESS.fr avec AFP ,publié le 29/04/2016 à 20:09 , mis à jour à 20:20[/size]
Dieu n’est pas mort à Auschwitz D-anciens-prisonniers-survivants-d-auschwitz-erna-de-vries-justin-sonder-et-leon-schwarzbaum-lors-d-une-conference-le-10-fevrier-2016-a-detmold-en-allemagne-a-la-veille-du-proces-de-reinhold-hanning-ancien-gardien-du-camp_5513679
Le procès de Reinhold Hanning a débuté le 11 février. Photo d'illustration: d'anciens prisonniers survivants d'Auschwitz, Erna de Vries, Justin Sonder et Leon Schwarzbaum lors d'une conférence le 10 février 2016 à Detmold en Allemagne à la veille du procès.
 
afp.com/PATRIK STOLLARZ

Jugé pour complicité dans la mort d'au moins 170 000 personnes pendant la Seconde Guerre mondiale, Reinhold Hanning n'avait jamais évoqué son affectation dans le funeste camp situé en Pologne. Jusqu'à ce vendredi.

Une longue lettre pour mettre fin à plus de sept décennies de silence. Un ancien gardien d'Auschwitz jugé en Allemagne a évoqué ce vendredi, pour la première fois depuis la fin de la guerre, son passé dans ce camp d'extermination. 
"J'ai honte d'avoir laissé cette injustice se produire et de ne rien avoir fait pour l'empêcher (...) Je suis sincèrement désolé", a déclaré Reinhold Hanning, aujourd'hui âgé de 94 ans, devant le tribunal de Detmold, où il est jugé depuis le 11 février pour "complicité" dans la mort d'au moins 170 000 personnes entre janvier 1943 et juin 1944. 
LIRE AUSSI >> Auschwitz: vers un nouveau procès? 
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Dieu n’est pas mort à Auschwitz Lexpress-big+04bc6a5f193ceaff9105686147dcae0ec4ef1e6d79e64b72e407222db8ea78e2
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Cet homme n'avait jamais évoqué jusqu'ici, même auprès de ses proches, son affectation dans ce funeste camp situé en Pologne. L'ancien SS a confié dans un texte, lu par ses avocats à l'audience, n'avoir "jamais pu parler de son expérience à Auschwitz avec d'autres personnes. Ni à ma femme, ni à mes enfants, ni à mes petits-enfants". 

Ouvrier, engagé à 18 ans dans la Waffen SS, parti combattre dans les Balkans puis sur le front russe pendant la Seconde Guerre mondiale, Hanning avait été transféré début 1942 à Auschwitz. Membre de l'unité SS Totenkopf, il était affecté au camp de base Auschwitz-I, tout en surveillant à l'occasion la rampe d'arrivée des déportés de Birkenau (Auschwitz-II). 

"J'aurais souhaité ne jamais y avoir été"

"J'ai essayé toute ma vie de refouler cette époque. Auschwitz a été un cauchemar. J'aurais souhaité ne jamais y avoir été", conclut l'auteur de ce texte.Dans ce document, il évoque sa jeunesse, son entrée dans les Jeunesse hitlériennes à 13 ans, son arrivée dans la SS et son affectation au régiment "Der Führer", une blessure à la tempe pendant des combats près de Kiev. 


LIRE AUSSI >> Drancy-Auschwitz: des rescapées racontent leur voyage vers l'enfer 
Décoré pour ses états de service au front, il est ensuite envoyé à Auschwitz : "à l'époque, je ne savais pas ce qu'était Auschwitz. Je savais seulement qu'on pouvait y effectuer une sorte de service administratif", écrit le nonagénaire, sobrement vêtu à l'audience, portant une veste de costume et un pull gris. 
Mais rapidement, la terrible réalité s'impose : "des gens étaient abattus, gazés et brûlés. Je pouvais voir comment les cadavres étaient transportés (...) Je percevais les odeurs d'incinération. Je savais que l'on brûlait des cadavres", écrit-il. Avant de préciser : "On voyait ce qui se passait mais on ne pouvait pas vraiment en parler avec les camarades". 

Il encourt une peine de 3 à 15 ans de prison



Le témoignage de l'accusé n'a pas convaincu les représentants des victimes. "Ce n'est pas une déclaration de culpabilité mais une explication du point de vue du spectateur", a critiqué Christoph Heubner, vice-président exécutif du Comité international d'Auschwitz. 
Reinhold Hanning est le troisième accusé dans le cadre d'une vague de procédures entamées contre des hommes aujourd'hui très âgés, à la suite de la condamnation en 2011 de John Demjanjuk, ex-gardien de Sobibor, puis de celle l'an dernier d'Oskar Gröning, ex-comptable d'Auschwitz.  [/size]

Josué

Josué
Administrateur

[size=38]L’incroyable livre qui redonne vie aux 9 000 déportés de Dora[/size]

Analyse 

Après 20 ans de travail collectif, vient d’être édité un livre qui retrace l’itinéraire des 9 000 résistants déportés à Dora, au centre de l’Allemagne, l’un des pires camps du nazisme. Un travail d’édition inédit par son ampleur, qui a reposé sur la mobilisation d’une soixantaine de biographes bénévoles.



  • Bernard Gorce, 
  • le 08/09/2020 à 11:14 
  • Modifié le 08/09/2020 à 12:04



Dieu n’est pas mort à Auschwitz Photo-detenu-Henri-Guet-dessin-dortoir-Dora-realise-Rene-Souquet_0_729_486



Photo du détenu Henri Guet et dessin d’un dortoir de Dora réalisé par René Souquet.[size=12]LA COUPOLE
[/size]
Abada Roger, résistant communiste ; Zyman Benjamin, membre de l’Organisation juive de combat : ces deux noms ouvrent et clôturent une longue liste de 8 971 Français ou étrangers arrêtés en France et déportés entre 1943 et 1945 dans l’un des plus terribles camps de concentration nazi.
Dora, un gigantesque complexe souterrain où furent fabriquées les fusées V2 qui devaient permettre à l’Allemagne d’anéantir Londres et vaincre les alliés. Près de 9 000 déportés, pour la plupart arrêtés pour faits de résistance ou motifs politiques et dont seulement 40 % échappèrent à la mort tant les conditions de détention et de travail étaient effroyables.
→ TÉMOIGNAGE. Le jour où Guy Jarry est devenu résistant
Au terme de deux décennies de recherche, c’est un véritable « mémorial de papier », comme le dit l’historien Laurent Thierry - un livre de 4 kg, 2 500 pages, publié aux éditions du Cherche Midi 

Josué

Josué
Administrateur

«Schweigelager», le camp de concentration oublié
Article de Nicolas Méra • Il y a 6 h
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Pour la plupart des gens, l'année 1945 marque la fin des dispositifs concentrationnaires. Auschwitz est libéré en début d'année par les troupes soviétiques et, à mesure que les Alliés progressent, les verrous sautent. À la mi-avril, menacé par l'avancée des Américains, Himmler ordonne l'évacuation des déportés de Flossenburg, Mauthausen et Dachau; des milliers d'autres détenus sont déjà engagés dans les «marches de la mort», convois faméliques de prisonniers qui chancellent à travers l'hiver allemand.
Pendant ce temps, le monde découvre l'horreur concentrationnaire qui commence à s'imprimer, photos militaires à l'appui, à la une des gazettes. «Jamais de ma vie je n'ai éprouvé un choc aussi profond», admet le président américain Eisenhower, qui visite les charniers d'Ohrdruf le 12 avril. «On nous dit que le soldat américain ne sait pas pourquoi il combat. Maintenant, au moins, il saura contre quoi il se bat.» Pour autant, si le dernier camp de concentration –Theresienstadt, en République tchèque– est libéré le 8 mai 1945, jour de l'armistice, le dispositif n'a pas dit son dernier mot.



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[size=12]Oubliez (un peu) Anne Frank et lisez le journal de Victor Klemperer© Fournis par Slate


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Zuzana Sermer, celle qui est parvenue à échapper au premier convoi vers Auschwitz

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[size=30]L'autre goulag[/size]


Les Soviétiques, qui héritent d'une portion du territoire libéré –grossièrement le tiers nord-est de l'Allemagne ainsi que Berlin-Est–, ne tardent pas à réutiliser le concept. En 1945, ils recyclent à Sachsenhausen, dans leur zone d'occupation, un ancien camp de concentration: les baraquements, la cantine et les miradors, dont on vient d'évacuer les macchabées, reprennent aussitôt du service. Le site est destiné à écrouer les prisonniers politiques et autres «ennemis du régime».

Curieusement, le site n'est pas un camp de travail forcé, mais un bagne rigoureux.


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Sur les cinq ans de son exploitation, le «camp du silence» de Sachsenhausen a vu passer près de 60.000 détenus.

Josué

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"Pour Tommy, 22 janvier 1944", le livre d'un père pour son fils sauvé d'un camp de la mort, enfin édité en France
Article de Franceinfo • Hier à 16:10

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Après les éditions en néerlandais en 1980, puis en allemand, tchèque, anglais et hébreu, les éditions du Rocher en font paraître la traduction française mercredi.
C'est l'histoire d'un dessinateur qui conçoit pour l'anniversaire de son fils un livre pour enfants. Elle se déroule au sein du ghetto et camp de concentration de Theresienstadt, et son auteur meurt à Auschwitz peu après. Celui-ci s'appelle Bedrich Fritta, un Tchèque qui excellait dans la caricature, et qui avait signé là un album pour les trois ans de son fils, enfant parmi d'autres dans l'enceinte de ce camp en 1944. Après plusieurs traductions (néerlandais en 1980, puis en allemand, tchèque, anglais et hébreu), le livre arrive en France ce mercredi 18 janvier. L'original de Pour Tommy, 22 janvier 1944 (Tomíckovi en tchèque) avait été montré en 2013 lors d'une exposition au Musée juif de Berlin.
À chaque fois, il a fallu un ou une passionnée pour faire connaître cette histoire au grand public. La première fut l'autrice jeunesse néerlandaise Mies Bouhuys, qui publia ensuite un essai sur Anne Frank. En français, c'est le compositeur et musicien Hélios Azoulay. Il a eu connaissance de cette œuvre unique en effectuant des recherches sur la musique issue des camps de la mort.


[size=30]Urgence[/size]


"De la musique au dessin il n'y avait qu'un pas à franchir. Quand je suis tombé sur cette histoire, j'ai trouvé ça aussi précieux que les comptines chantées dans ces camps", dit Hélios Azoulay. "J'ai pensé qu'il était urgent d'éditer ce livre en français". Comme Mies Bouhuys avant lui, il retrace dans une longue postface le destin tragique de Bedrich Fritta, détenu à Theresienstadt avec sa femme Johanna (dite Hensi) et leur fils Tomás (dit Tommy). Natif d'un village de Bohême, Visnova, formé à Paris, Fritta est dessinateur à Prague, pour le très sérieux Prager Tagblatt et le magazine satirique antifasciste Simplicus, quand l'Allemagne nazie envahit la Tchécoslovaquie. En novembre 1941, il est arrêté en tant que Juif et déporté à Terezin, ville fortifiée que les SS transforment en ghetto.
https://www.msn.com/fr-fr/actualite/culture/pour-tommy-22-janvier-1944-le-livre-d-un-p%C3%A8re-pour-son-fils-sauv%C3%A9-d-un-camp-de-la-mort-enfin-%C3%A9dit%C3%A9-en-france/ar-AA16tOD7?ocid=msedgdhp&pc=U531&cvid=8134d9bf5c274bb5a54b55c8302e7ba0

papy

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Après sa visite d'Auschwitz, Arnold Schwarzenegger évoque son père, ancien membre du parti nazi
Article de Paris Match • Hier à 14:03


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Après avoir visité le camp de concentration d’Auschwitz en septembre 2022, Arnold Schwarzenegger a délivré un puissant discours contre l'antisémitisme. L'ancien gouverneur de Californie a également parlé de son père, ancien membre du parti nazi.
Arnold Schwarzenegger s’est emparé de sa chaîne YouTube pour délivrer un puissant discours contre l'antisémitisme. En septembre dernier, l’acteur austro-américain a visité le camp de concentration d’Auschwitz, où près d’un million de juifs ont été tués pendant la Seconde Guerre mondiale. « Lorsque vous traversez un tel endroit, vous ressentez un poids énorme sur vos épaules. Ça vous rappelle les horreurs qui s'y sont produites », a-t-il déclaré dans sa vidéo, publiée ce lundi 6 mars.
L'ancien gouverneur de Californie, âgé de 75 ans, s'est ensuite adressé à ceux qui « ont basculé dans la mauvaise direction ». « Si vous avez entendu une quelconque conspiration et que vous avez pensé : "Cela a du sens pour moi" [...] Je ne sais pas ce qui vous a amené à penser ainsi, mais j'ai vu suffisamment de gens gâcher leur avenir pour des croyances haineuses. Alors, je veux vous parler avant qu'il ne soit trop tard. »
À lire aussi Arnold Schwarzenegger s'adresse aux Russehttps://www.msn.com/fr-fr/divertissement/celebrites/apr%C3%A8s-sa-visite-d-auschwitz-arnold-schwarzenegger-%C3%A9voque-son-p%C3%A8re-ancien-membre-du-parti-nazi/ar-AA18jzDw?ocid=msedgdhp&pc=U531&cvid=9c18331e939f4c7687cecd5f635a080d&ei=31

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Shoah : le pape savait pour les chambres à gaz, révèle une lettre cachée des archives du Vatican
Emma Derome 19/09/2023, 14:50 - modified 19/09/2023, 14:55 Histoire

Cette lettre écrite par un jésuite résistant au pape Pie XII en 1942 atteste que le Vatican était au courant du génocide perpétré par les nazis contre les juifs, démentant la version officielle sur le silence du Saint-Siège.

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