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Coupables ou suspects : l’impasse des Français musulmans

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Josué

Josué
Administrateur

Coupables ou suspects : l’impasse des Français musulmans
NILS SINKIEWICZ 
CRÉÉ LE 06/08/2014 / MODIFIÉ LE 06/08/2014 À 15H47

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Coupables ou suspects : l’impasse des Français musulmans 55333_impasse-francais-musulmans_440x260© REVELLI-BEAUMONT/SIPA
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À moins d’une semaine d’intervalle, deux apôtres du vivre-ensemble républicain ont lancé un appel aux musulmans de France, jugés trop discrets dans leur dénonciation des extrémistes se réclamant de l'Islam. Le 28 juillet, c'est la journaliste du Figaro Natacha Polony qui s'y colle avec sa «lettre à un jeune compatriote musulman» écrite dans la plus pure tradition du «j'ai mal à ma France». Le 2 août, c'est au tour de Jean d'Ormesson, toujours pour le Figaro, de demander aux musulmans de France une dénonciation explicite de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), en train de déchristianiser le Moyen-Orient.
Assez courants depuis les attentats du 11 septembre 2001, ces appels aux musulmans de bonne volonté ont en commun de reposer sur une contradiction majeure.
Pile je gagne, face tu perds
D’un côté, la différence entre bons et mauvais musulmans est considérée comme l'évidence même (no offense, donc). De l’autre, les bons musulmans sont priés de dire haut et fort qu’ils désapprouvent les mauvais. Ce n'est guère cohérent, mais « il y a des choses qui vont mieux en le disant », explique Natacha Polony. Reste à comprendre le but de la manœuvre.
À la fois exigence d’adhésion patriotique et test d’assimilation, ce serment d’allégeance qui ne dit pas son nom place les Français musulmans dans une impasse, ne leur laissant plus le choix qu’entre le rôle de terroriste en puissance et celui de métèque servile soucieux de prouver sa loyauté. Tout comme la défense de la vie privée contre les services de renseignement, le refus d’endosser l’un ou l’autre de ces rôles est assimilé à une tentative de dissimuler l’inavouable. Au mieux : l'indifférence aux valeurs de tolérance chères à la République. Au pire : l'approbation des atrocités commises au nom de l'Islam.
Ceux qui prennent néanmoins position ont conscience des risques qu’ils prennent en faisant ce qu’on attend d’eux. Les rédacteurs de la pétition «L’Islam bafoué par les terroristes» lancée le 12 janvier 2011 se défendent ainsi d’avoir voulu«répondre à ceux qui exigent des musulmans une réaction face aux actes terroristes», rappelant au passage que les musulmans n’ont pas attendu qu’on les y invite «pour condamner, avec la plus grande fermeté, chacun des attentats commis contre les chrétiens d’Orient». Mais au moment où l'Islam des braves gens condamne celui des terroristes, les jeux sont déjà faits. Les musulmans qui ne jouent pas le jeu deviennent coupables de «solidarité silencieuse» avec les terroristes. Ceux qui le font sont suspectés de simplement donner le change.
Ainsi le député UMP Bernard Carayon déclarait-il suite à un attentat contre une église copte d'Alexandrie : «puisque les organisations musulmanes de France professent un islam modéré, qu'elles le prouvent et ne se contentent pas de communiqués de presse émus et courtois : qu'elles manifestent en masse contre la violence intégriste de leurs coreligionnaires». Étape suivante ? Probablement l’envoi de Français musulmans sur le terrain pour combattre l’EIIL, avec l’obligation d’en rapporter au moins une tête de djihadiste pour prouver sa bonne foi.
Le bon, la brute et l’hypocrite
L'éloge du «bon» Islam explique peut-être en partie ce climat de méfiance mutuelle. Ce n'est pas un hasard si dans son sermon républicain Natacha Polony commence par louer le «phare du monde» que fut jadis «l'immense civilisation arabo-musulmane». Pas un hasard non plus si Jean d'Ormesson conclut le sien par les formules d'usage sur l'Islam, «grande et belle religion». Quand on prétend dire à des musulmans comment parler d'autres musulmans, mieux vaut avoir une bonne raison : ce qu'on n'ose pas faire au nom d'une certaine idée de la France, on le fait au nom d'une certaine idée de l'Islam. Ainsi l’interminable débat sur la conformité du voile au Coran invoque-t-il sans complexe le devoir moral de protéger l’Islam contre l’islamisme. Aux grands hommes républicains, la mosquée reconnaissante.
Et si les chantres du vivre ensemble avaient nourri l'amalgame au lieu de l'empêcher ? L'attention médiatique se porte d'autant plus sur les perversions de l'Islam véritable que celui-ci est tenu pour une «religion d'amour, de paix et de tolérance». Vu sous cet angle, l'acte terroriste est du pain béni pour les petits malins qui autrement ne pourraient demander aux musulmans de «prouver» leur loyauté sans s'entendre rappeler les principes de cette laïcité qui leur est si chère.
La tentation de jouer le jeu est d'autant plus forte que selon une enquête Ipsos réalisée en 2013, la majorité des Français (74%) jugent la religion musulmane intolérante et incompatible avec les «valeurs de la société française». De quoi se laisser convaincre par le deal proposé par Jean d'Ormesson : «nous dénonçons ici toutes les formes d'intolérance qui peuvent se présenter chez nous à l'égard de l'islam. Nous attendons des musulmans de France et d'ailleurs qu'ils dénoncent aussi les horreurs du califat de Mossoul et qu'ils le combattent activement». Dans l’intérêt du bon Islam et des bons musulmans, cela va de soi.
Au-delà de l'opposition commode entre le bon musulman et la brute islamiste, il serait peut-être temps d'admettre que loin de clore le débat sur la place des musulmans en France, l'idéalisation de l'Islam a au contraire enfermé musulmans et non-musulmans dans une interminable polémique sur l'obligation morale de condamner tout ce qui s'éloigne de la brochure. Un tout petit pas pour le vivre ensemble – un pas de géant pour le dialogue de sourds.
> Nils Sinkiewicz anime le blog d'actualité marchegris.fr

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