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Benoît XVI et le Vatican nagent en pleine crise

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Josué

Josué
Administrateur

CATHOLICISME
Benoît XVI et le Vatican nagent en pleine crise
Bruno Bartoloni - publié le 29/05/2012


© Tiziana Fabi / AFP

Une semaine difficile s'est achevée pour le Vatican, révélatrice de tensions qui travaillent le plus petit État du monde. "En possession illégale de documents confidentiels", l'ancien majordome de Benoît XVI a été arrêté par la gendarmerie vaticane, et un vote de défiance du Conseil d'administration de l'Institut pour les oeuvres de religion (IOR) a, par ailleurs, eu lieu à l'encontre d'Ettore Gotti Tedeschi, expert de "l'éthique de la finance". De plus, depuis le 26 mai, est sorti en Italie un livre, "Sua Santita" ("Sa Sainteté"), qui reproduit des dizaines de fax et de lettres secrètes dont le pape est le destinataire ou a eu connaissance, et qui ont ensuite été livrés à l'auteur, le journaliste Gianluigi Nuzzi. A cette occasion, Le Monde des Religions vous propose de relire ici sur son site, son enquête intitulée "Les secrets du Vatican", parue en mars 2011.



Les secrets du Vatican

Berger d’1,2 milliard de fidèles dans le monde, le pape est aussi, depuis les accords du Latran entre Pie XI et Mussolini, le souverain absolu de ce minuscule territoire. Justice, gestion commerciale et financière : un vrai casse-tête quotidien, parfois à l’origine de scandales.

Le Vatican est à lui seul un paradoxe. Fort d’une densité démographique insignifiante - 492 habitants, des citoyens presque tous immigrés, y compris son souverain -, il est aussi l’un des états le plus militarisé du monde. La population compte pour moitié des gendarmes et des gardes suisses, la dernière armée officielle de mercenaires. Les femmes ne dépassent pas la douzaine et, évidemment, la natalité y est presque nulle. Le pape, souverain absolu de ce minuscule territoire (44 hectares), plus petit même que sa propriété à la campagne, est aussi le chef incontesté d’1,2 milliard de fidèles dans le monde (1).

La colline sacrée de Jupiter
Si le Vatican n’a qu’un demi-siècle de vie (né en 1929 des accords du Latran entre Pie XI et Mussolini), il est pourtant l’héritier d’un royaume de 1 800 km2, qui regroupa 3,5 millions d’habitants et coupa l’Italie en deux jusqu’en 1870. Personne n’oserait l’avouer, mais au fond, il est probable qu’un jour, le Vatican n’existe plus. Et que son chef actuel et ses collaborateurs travaillent à sa fin. Car le jour (lointain) où les 2,3 milliards de chrétiens d’Occident et d’Orient actuellement divisés retrouveront leur unité autour d’un pape doté d’une primauté d’honneur, soit simplement symbolique, l’état pontifical n’aura plus aucune raison d’exister. Si ce n’est au même titre que Westminster à Londres, le Phanar à Istanbul ou encore l’église des Douze Apôtres à Moscou.
Bien avant les papes, le Vatican était déjà un lieu sacré : il tire son nom de « vaticinations », qui désignait, il y a 3 000 ans, une vaste zone marécageuse dominée par deux collines, l’une consacrée au dieu Janus, le Gianicule, et l’autre consacrée à Jupiter vatican, chargé des vaticinations et des horoscopes. Romulus y fut enterré en 716 avant notre ère, probablement à quelques centaines de mètres de saint Pierre. Le tombeau de ce dernier aurait été retrouvé il y a à peine soixante-dix ans - du moins officiellement reconnu comme tel par le pape Paul VI en 1964. à la Renaissance, le Vatican devint un lieu de débauche, selon Gaetano Moroni, le coiffeur du pape Grégoire XVI (1831-1846), auteur d’un gigantesque dictionnaire d’érudition ecclésiastique en 103 tomes. C’était un endroit à éviter, où le vin extrait de ses vignes était considéré comme un poison - « Vaticana bibis, bibis venenum », écrivait déjà au Ier siècle le poète Martiale. Deux mille ans plus tard, le seul qui l’apprécia fut le pape Léon XIII. Mais il en buvait tout seul, car même son vigneron s’y refusait !

Curie et « gouvernement central »

Depuis 1929, l’Italie reconnaît la pleine propriété du territoire du Vatican et sa juridiction souveraine au Saint-Siège, un terme qui englobe non seulement le souverain pontife mais aussi l’organisme central de la curie romaine. Le Vatican, en tant que municipalité, entretient uniquement des rapports avec des institutions techniques internationales, telles Interpol ou l’Association médicale mondiale. Et c’est bien auprès du Saint-Siège que les ambassadeurs du monde entier (près de 200) sont accrédités, dans la mesure où il constitue « l’autorité suprême de l’église catholique », son « gouvernement central ».

Le pape est secondé par un cardinal secrétaire d’état (Tarcisio Bertone), lui-même assisté par un « substitut au secrétariat d’état » (Mgr Fernando Filoni), qui est un peu le « pivot » du système, et par un « secrétaire aux rapports avec les états » (le Corse Mgr Dominique Mamberti), l’équivalent d’un ministre des Affaires étrangères. Le secrétariat d’état compte un personnel de quelque 150 prélats et laïques. Les neuf ministères (ou congrégations) du gouvernement central sont chargés du contrôle de la doctrine, des églises d’Orient, du culte et des sacrements, des nouveaux saints, des évêques, des missions, du clergé, des religieux, de l’éducation catholique. Les questions concernant les laïques, l’unité des chrétiens et les rapports avec les Juifs, la famille, la justice et la paix, les initiatives charitables, les émigrés et les gitans, le monde de la santé, la législation, le dialogue interreligieux et l’islam, la culture et enfin les médias, sont confiés à onze conseils pontificaux.

Des « tribunaux des âmes »

La justice vaticane est constituée de deux ordres : d’un côté, les « tribunaux des âmes », aptes à juger les fidèles du monde entier ; de l’autre, les « tribunaux des hommes » destinés aux citoyens du petit état et aux visiteurs plus ou moins pieux qui y pénètrent. En réalité, mis à part de petits larcins ou les quelques joints qui franchissent la frontière, les cas sensationnels sont rares mais mémorables. Le dernier a eu comme protagoniste le caporal de la garde suisse, Cédric Tornay, 23 ans, qui aurait tué, le 4 mai 1998, son commandant Alois Estermann et son épouse Gladys Romero, avant de se donner la mort d’une balle dans la bouche. L’affaire reste mystérieuse, car les avocats de la famille de Cédric Tornay, qui n’ont jamais pu mettre leur nez dans le dossier, ont toujours contesté les conclusions du tribunal du Vatican. La « folie soudaine » du caporal a été justifiée par le refus de son commandant de lui accorder la médaille « Benemerenti ». Un refus peu banal, puisqu’il s’agit d’un certificat de bons services très important en Suisse (tous les gardes ont cette nationalité) pour trouver un travail. La réaction du caporal semble tout de même disproportionnée.

L’ombre des services secrets français et de l’Opus Dei plane sur cette affaire. Le soi-disant assistant spirituel du caporal, un certain Yvon Bertorello, est le dernier à lui avoir parlé au téléphone. Cet homme, qui a crié à pleine voix aux obsèques de Cédric Tornay : « Ils l’ont tué ! », est un personnage douteux, selon le juge et le procureur du tribunal du Vatican. Ce supposé ecclésiastique, apparemment bien connu des services français, n’est même pas un prêtre. Et en dépit du supplément d’enquête souhaité par le tribunal, on l’a vu réapparaître à bord de l’avion de Benoît XVI, lors de sa visite en France, comme correspondant d’une agence de presse recommandé par le diocèse de Paris.

Un autre cas extraordinaire qui donna lieu à un véritable procès dans la petite salle des audiences du tribunal, au cœur des jardins du Vatican, concerna des techniciens du standard téléphonique du petit état, accusés en 1969 d’un vol dans l’appartement du pape Paul VI. Rien de moins. Relativement modeste, le butin était constitué d’un « grisbi » de quelques médailles d’or et d’autres objets précieux. L’indignation suscitée par cette impudence tint surtout au fait qu’elle révélait l’inquiétante vulnérabilité de la maison du chef de l’église. Enfermés pendant quelques semaines dans une chambre de sécurité, les auteurs du larcin furent condamnés à une peine légère, qu’ils ne purgèrent jamais… faute de véritable geôle. La seule prison du Vatican avait déjà été recyclée en atelier pour un tailleur. Le Saint-Siège se débarrasse ainsi volontiers des criminels pour les confier à la justice italienne, en vertu des accords du Latran.

Du port officiel au supermarché

Pour le reste, cet état miniature possède tout ce qu’il faut pour préserver son autonomie, si ce n’est une décharge à ordures, de l’eau (en dépit de ses cent fontaines crachant parfois des anguilles venant du lac de Bracciano) et de l’énergie. Il doit pour cela compter sur l’Italie, même si, depuis quelque temps, les toits du Vatican se couvrent de piles solaires. Derrière la basilique Saint-Pierre, il y a même un port officiel, tristement vide et sans marées depuis soixante ans. Il se trouve… sur le papier, dans un tiroir du palais du gouverneur, sous le registre naval également vide. Au même titre que les pays qui n’avaient pas de débouchés sur la mer mais qui ont quand même été autorisés par une convention internationale à se doter d’une marine nationale, celle du Vatican est née en 1951. La demande du premier et unique candidat à battre le pavillon de la flotte pontificale fut rejetée la même année. Il s’agissait d’un missionnaire franciscain dans la baie d’Hong-Kong. L’amiral du Vatican s’en était méfié.

Avant cela, dans les années 1940, la création d’une marine du Saint-Siège avait été envisagée lorsque le maréchal Philippe Pétain l’avait suggéré à Pie XII, afin d’assurer le transport des denrées aux victimes de la guerre. Il ne fut pas pris au sérieux. Néanmoins, la loi du Vatican est très détaillée sur le drapeau, sur les devoirs du commandant ou du mousse, ainsi que sur les amendes à infliger aux bateaux pirates qui oseraient hisser le pavillon jaune et blanc du pape.
Pas d’aviation pour les papes itinérants. Ils en auraient le droit mais elle coûterait trop chère. Un simple héliport fut créé au sommet de la colline par Jean Paul II. Une gare - et ses 300 m de voie ferrée - existe à la frontière nord-ouest de l’état : un véritable chef-d’œuvre de marbre offert en 1931 par Mussolini. Le trafic de passagers y est pratiquement nul, même si les rares fois où Jean XXIII, Paul VI et Jean Paul II en profitèrent restèrent historiques. Ayant peu d’intérêt, le trafic commercial y est plus que modeste. Ainsi, la moitié de la gare fut transformée en une galerie marchande de produits de luxe, essentiellement fréquentée par les ambassadeurs auprès du Saint-Siège et leur personnel.

Le supermarché du Vatican, l’Annona, est plus populaire. Les quelque 5 000 employés et retraités (le personnel du Saint-Siège et celui de la cité du Vatican) y ont accès - et parfois même les amis de leurs amis. Les produits y sont exempts de TVA et autres impôts. Derrière la pharmacie, ouverte à tous, la Poste centrale est toujours vide. Pèlerins et collectionneurs lui préfèrent les postes de la place Saint-Pierre. Depuis quelques années, la librairie du Vatican a ouvert, à côté de la basilique, un magasin qui s’est transformé en une maison d’édition responsable du copyright des best-sellers des derniers papes. Les Salésiens l’administrent. Ce sont eux aussi qui gèrent l’Osservatore romano, le journal officiel du Vatican, toujours en déficit, car ses pages sont interdites à toute publicité non-religieuse, également proscrite à Radio Vatican et au sein de la plus récente télévision. Elles tentent de combler le manque en vendant aux fidèles cds et vidéos sur l’activité du pape.

Les trésors de la bibliothèque
Avec 7 km d’expositions et de nombreux chefs-d’œuvre, les musées s’en tirent bien grâce aux 4 millions de visiteurs annuels. Par contre, la bibliothèque du Vatican et ses trésors engendrent des frais exorbitants, notamment dus à une gigantesque opération d’informatisation de ses ressources - elle vient de rouvrir après trois ans de travaux. Elle abrite près de 70 000 manuscrits, un million de livres, des centaines de milliers de gravures, de pages enluminées, de miniatures. On y trouve une Divine Comédie de Dante Alighieri illustrée par Sandro Botticelli, le sublime Traité de fauconnerie signé par Frédéric II, des textes manuscrits de Luther, Galilée, Léonard de Vinci, Michel-Ange, Mozart et Catherine de Médicis. S’y cache aussi la demande d’autorisation de divorce qu’Henri VIII fit au pape en 1527, ainsi que l’acte d’abdication de Christine de Suède de 1654, authentifié par 306 sceaux en or des députés du Parlement, que deux personnes ont du mal à soulever.

Au-delà des paradoxes, voilà le vrai problème du Vatican : le coût de l’entretien de ces trésors. Si cet état possède d’énormes richesses artistiques, il ne produit rien, et ses revenus ordinaires restent faibles. Notamment pour faire tourner l’appareil bureaucratique. Le budget du Saint-Siège ressemble davantage à celui d’une tout petite entreprise qu’à celui d’un état. En 2009, les 250 millions d’euros de recettes ne parvenaient pas à couvrir les 254 millions d’euros de dépenses dues aux frais de gestion - ordinaires et extraordinaires - et aux salaires des 2 762 employés (766 ecclésiastiques, 344 religieux et 1 652 laïques). En tant que municipalité, la cité du Vatican accuse, elle, une dette d’à peu près 8 millions d’euros. En cause, les frais de gestion et les salaires de ses 1 891 employés (38 religieux, 27 religieuses, 1 543 laïques et 283 femmes laïques), mais aussi les dépenses extraordinaires telles que celles qu’ont engendrées la restauration de la bibliothèque du Vatican ou l’installation d’un système de sécurité très perfectionné.
Depuis sa fondation en 1929, cinq décisions importantes ont marqué l’histoire des finances du Saint-Siège. La première, prise par Mussolini la même année, fut de dédommager le Vatican pour l’annexion des états pontificaux à hauteur de 1,5 milliard d’euros en liquide et en titres d’état, de lui accorder toute une série d’exemptions d’impôts sur ses propriétés et de garantir le salaire des évêques et des prêtres de la péninsule. Pie XI confia la gestion de ces capitaux à l’Administration du patrimoine du siège apostolique (l’Apsa), qui existe toujours.

Des placements parfois douteux
Deuxième décision : conseillé par Francis Spellman, le très pragmatique futur cardinal de New York, Pie XII investit ces fonds en or aux États-Unis. Une idée géniale au moment où la Deuxième Guerre mondiale éclatait… à l’issue du conflit, le Saint-Siège récupéra son or et investit dans des sociétés « fiables », d’après les conseils du cardinal Spellman et en accord avec des financiers et des hommes politiques de la démocratie chrétienne. Le Vatican devint propriétaire de sociétés telles que Ceramiche Pozzi, Condotte, Pantanella et Immobiliare - cette dernière est tenue pour responsable du « deuxième sac de Rome », provoqué par une spéculation immobilière féroce dont la capitale italienne subit aujourd’hui encore les retombées.

Troisième décision : Exténué par les attaques constantes du Parti communiste, qui accusait le Vatican d’être un mauvais employeur, et conscient des lourdes conséquences électorales que cela pourrait faire peser sur la démocratie chrétienne, Paul VI, le « pape de gauche », estima vers la fin des années 1960 que le Saint-Siège devait renoncer à toute participation majoritaire dans des sociétés et diversifier au maximum son portefeuille d’actions. Cette décision engendra une réduction importante des recettes, augmenta le déficit et eut même des retombées gênantes, quand le Vatican se livra à des participations hasardeuses dans le capital du casino de Monaco, de sociétés pharmaceutiques produisant des contraceptifs ou encore de fabricants d’armes.

Au même moment, Paul VI créa une préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège, une sorte de ministère du Budget. Il souhaitait contrôler de plus près non seulement l’Apsa, mais aussi la banque, c’est-à-dire l’Institut pour les œuvres de religion (IOR) qu’il confia à Mgr Paul Marcinkus. Ce prêtre athlétique d’1,91 m, au swing redoutable sur les terrains de golf, ami du cardinal de Boston, Richard Cushing, et de la famille Kennedy, avait été envoyé à Rome pour des études diplomatiques. Entré dans l’entourage de Paul VI pour un stage, il y resta à plein-temps. Très sympathique, il organisait des barbecues à Castel Gandolfo et accompagnait à l’étranger le secrétaire du pape qui ne connaissait pas un mot d’anglais. C’est malgré lui qu’il sera catapulté à la tête de la banque vaticane (après avoir suivi une formation en urgence aux États-Unis), Paul VI ayant besoin d’un homme de confiance absolue.

La tentation mafieuse

Pour redresser les finances de la banque et équilibrer le budget du Saint-Siège, ce prélat américain très pragmatique estima que toute initiative était bienvenue - la fin justifiant les moyens. Au cours des vingt ans de « gestion Marcinkus », l’IOR perdit ainsi, dans la jungle financière italienne, la bagatelle de 300 millions de dollars. Et les coups de théâtre ne manquèrent pas. Paul Marcinkus fit notamment affaire avec le financier Michele Sindona, proche de la mafia. Incarcéré aux États-Unis puis transféré dans une prison italienne, ce Sicilien mourut, en 1986, après avoir avalé un café… au cyanure. Marcinkus entretint également des liens très étroits avec le catholique milanais Roberto Calvi, un banquier responsable de sa propre faillite, qui fut retrouvé pendu, en 1982, sous un pont de Londres. Mgr Marcinkus eu plus de chance : de retour aux États-Unis, il mourut en simple prêtre le 28 février 2006, dans un village perdu du désert de l’Arizona.

Blanchiment et « nettoyage »

Malgré ces liens troubles, le 9 mai 1993, Jean Paul II lança depuis la Sicile un message très dur aux mafiosi, en les invitant à se repentir. Réponse de la mafia : le 28 juillet, deux bombes explosent devant Saint-Jean du Latran, la cathédrale du pape à Rome, et devant l’église historique de Saint-George du Vélabre. Une manière de rappeler au pape que ses prédécesseurs avaient su y trouver leur compte… Ce message, limpide, vient d’être confirmé par le livre Vaticano Spa du journaliste Gianluigi Nuzzi, qui hérita, tout à fait par hasard, des archives d’un prélat contrôleur des finances vaticanes aujourd’hui décédé : des capitaux importants appartenant à la mafia sont passés par la banque du Vatican pour y être blanchis. Aujourd’hui encore, cette banque toute particulière - qui n’a pas toujours respecté les normes internationales, avec ses investissements louches et ses clients mystérieux - fait face à de nombreux problèmes. Il y a quelques semaines encore, le tribunal de Rome annulait une transaction de l’IOR à destination de banques italiennes. Montant : 23 millions d’euros. Motif : la violation des normes sur le blanchiment d’argent…

Quatrième décision : c’est grâce à une idée inattendue que Jean Paul II parvint à résoudre la « quadrature du cercle ». En 1982, lors de son deuxième consistoire extraordinaire consacré aux finances, le pape tint, en substance, un discours de patron que l’on peut résumer ainsi : « Depuis la crise due à la réforme de Vatican II (1962-1965), en tant que chef de la multinationale église, je me promène dans le monde pour relancer les filiales en perte d’enthousiasme. Maintenant, c’est au tour des églises locales de participer. Car le gouvernement central, ce n’est pas “mon” affaire, mais c’est “notre” affaire. Autrement dit, on ne peut pas s’en tirer seuls à Rome. » Jean Paul II estime que les églises nationales du monde entier doivent payer des impôts. Ils seront bien sûr proportionnels à leurs moyens et les diocèses pauvres en seront dispensés - voire, ils pourront éventuellement être aidés. Les ordres et les communautés religieuses devront contribuer selon les mêmes critères. Malgré une première résistance de la part des religieux, en particulier des religieuses, cette réforme historique devint progressivement réalité et le Saint-Siège ne connut plus de déficit dans son budget. En 2009, le montant des impôts collectés s’élevait à 25 millions d’euros (États-Unis et Allemagne en tête).

La dernière décision importante est celle, récente, de Benoît XVI, qui souhaite réformer la banque, pour en faire une institution transparente acceptable au sein de la « White List » des banques mondiales. Bien évidemment, le « nettoyage » des comptes et des finances prendra beaucoup de temps, trop de « zones grises » s’étant accumulées. à cette occasion, le pape a créé une autorité d’information financière, afin de contrôler la banque (dirigée par Ettore Gotti Tedeschi, un catholique proche de l’Opus Dei, auteur de l’essai Argent et paradis), l’Apsa, l’administration de la cité du Vatican et même la « congrégation de l’évangélisation ». Il s’agit de l’« empire missionnaire » dont le cardinal préfet Crescenzio Sepe fut considéré comme le « pape rouge » en raison de son autonomie, et qu’un récent scandale vient d’ébranler. Alors à la tête de la congrégation, Crescenzio Sepe avait « bradé » une des propriétés de l’institution à un ministre italien. Ce dernier, quand Sepe était devenu archevêque de Naples, lui avait accordé en retour une subvention de 5 millions d’euros pour restaurer l’immeuble de son dicastère…

Un sacrifice bénéfique

Le 20 janvier dernier, Benoît XVI a nommé à la tête de cette autorité financière le cardinal milanais Attilio Nicora, un prélat très avisé qui avait négocié avec Bettino Craxi, le président du Conseil des ministres italien, la révision du Concordat, en 1984. Nicora, surjouant le sacrifice, avait alors renoncé aux salaires que versait aux prêtres l’état italien, mais avait obtenu, comme « modeste compensation », un pourcentage (8 pour 1 000) sur les impôts de la population (lire encadré en p. 38). Cette année encore, sans compter d’autres avantages, cette « compensation » a rapporté plus d’un milliard d’euros dans les caisses de l’église catholique. « L’argent n’est que l’excrément du diable », avait souligné un jour Romano Prodi, le Premier ministre italien, lors d’un congrès en présence de nombreux ecclésiastiques. « Bien sûr, mais les excréments de Satan peuvent servir à engraisser les champs du Seigneur », lui avait répondu un prélat. Aucun doute, les champs du Seigneur fleurissent bien sur la colline du Vatican.

(1) Jusqu’en 1969 (date de l’abolition de la peine capitale), le pape avait droit de vie et de mort sur ses sujets.

Psalmiste

Psalmiste

Est ce qu'un pape (Benoit 16) peut démissionner ?

Josué

Josué
Administrateur

Psalmiste a écrit:Est ce qu'un pape (Benoit 16) peut démissionner ?
Voilà un article.
Le site chiesa.espresso a mis en ligne un article concernant une éventuelle démission du Pape. Il faut bien reconnaître que c'est un sujet "serpent de mer", qui refait surface selon l'âge et la santé du Pontife Régnant. Cet écrit fait suite à «une certaine émotion provoquée par deux articles publiés récemment en Italie, envisageant l’hypothèse d’une démission de Benoît XVI, démission dont le but serait, entre autres, d’influer sur le choix de son successeur (…) Les auteurs de ces articles sont Giuliano Ferrara, un non-croyant et Antonio Socci, un catholique militant. L’un et l’autre sont connus pour leur sincère admiration envers le pape Joseph Ratzinger».

Publié sous la rubrique «Journal du Vatican» et anonymement signé «***», le texte que je vous propose offre une bonne relecture des deux articles et essaie d’aborder la question d’un point de vue pratique et canonique. Il fait aussi un rapide historique des «rumeurs de démission», de Paul VI à Benoît XVI.
Pour aller plus loin que l’extrait proposé ci-dessous, consultez l’article complet en français: Démission du pape. La théorie et la pratique. Vous y trouverez aussi les deux articles de Ferrara et Socci, ainsi que deux textes en anglais, pour qui veut approfondir les implications canoniques et pratiques de la démission d’un souverain pontife.
http://www.cath.ch/blog/cathossurlatoile/comment-et-pourquoi-le-pape-peut-il-d%C3%A9missionner

Psalmiste

Psalmiste

Ce que je ne comprends pas, c'est que c'est sois-disant le St Esprit qui choisie le pape !

Donc s'il démissionne, alors ça veut dire qu'il ne veut pas obéir au St Esprit, donc à Dieu (puisque le St Esprit est Dieu pour les catholiques) !!!

Psalmiste

Psalmiste

Je viens de regarder à la télé sur France 5, une émission ("C dans l'air" avec Yves Calvi) parlant du scandale du Vatican !

Pour info, l'émission repasse dans la soirée. Si vous ne l'avait pas vu, alors je vous recommande de la regarder, car c'est très interessant !

Psalmiste

Psalmiste

Je me dis que le pape Benoit 16 est tellement orgeuilleux, qu'il y a peu de chance pour qu'il démissione.

Psalmiste

Psalmiste

Le jour ou le Vatican va tomber, alors là, ça va etre quelque chose Smile

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