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Radicalisme, radicalisation, déradicalisation

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Josué

Josué
Administrateur

Radicalisme, radicalisation, déradicalisation : qu’en disent les sciences humaines et sociales ?
Récemment, l’Agence nationale de la recherche de France (ANR) rassemblait à Paris des spécialistes en sciences humaines et sociales afin qu’ils réfléchissent aux potentialités de la recherche sur la radicalisation. Sociologues, historiens, psychologues, politistes, juristes et anthropologues ont ainsi dressé un état des lieux des recherches (plus ou moins) scientifiques qui l’ont pris pour objet ces dernières années, tout autant qu’ils ont questionné les emplois et les sens du terme lui-même. Il ressort de ces discussions une interrogation majeure sur la pertinence, voire même l’utilité, pour les sciences humaines et sociales, de se saisir de ce mot comme concept opératoire pour décrire un quelconque fait social.

Force est de constater tout d’abord que les récents attentats terroristes islamistes, en particulier ceux de janvier 2015, ont créé une inflation d’ « experts » du radicalisme et de la déradicalisation ou de la prévention de la violence radicale. Le monde politique aux abois a en effet dégagé des moyens financiers tout azimuts pour essayer à la fois d’expliquer la dite « radicalisation » et la prévenir. Les programmes mis sur pied sont allés de rapports objectifs, voire scientifiques, sur les faits, à la mise en place d’une information alternative produite par les pouvoirs publics afin de contrer le succès des discours radicaux sur les réseaux sociaux, ou de processus thérapeutiques visant à rendre la santé mentale aux individus supposés contaminés par le radicalisme. Diverses recherches ont pourtant mis en doute l’efficacité de contre-discours publics et des missions parlementaires ont dressé un constat critique de certains dispositifs et programmes de prise en charge de la radicalisation constitués à la hâte par les pouvoirs publics, comme ce fut le cas en France, ainsi que l’a soulevé le rapport des sénatrices Benbassa et Troendlé.

Cet effet d’opportunité produit par une actualité dramatique s’est solidifié grâce aux médias qui ont embrayé et donné à lire, à entendre et à voir de nombreux entretiens, enquêtes, articles de fond et documentaires développant à l’envi le thème de la radicalité politique et religieuse. Il en résulte un effet de saturation où les contours entre les polémiques publiques et les débats scientifiques se diluent. Les chercheurs en sciences humaines fondamentales sont convoqués, par exemple, pour s’exprimer sur des questions de sécurité ou de libertés (d’expression et de circulation) qui débordent largement les frontières de leurs disciplines. Plus délicat encore d’un point de vue déontologique, nombre d’entre eux ont réalisé que leurs enquêtes n’avaient pour fonction que de justifier des décisions prises en amont par les décideurs politiques.

Deuxième constat important : le concept de radicalisation n’a, à ce jour, pas été clairement défini par les sciences humaines et sociales. Le terme renvoie à un champ unifiant, mais non pensé. Les chercheurs sont ainsi conduits à travailler avec un prisme téléologique qui empêche une anamnèse des faits observés et une véritable approche empirique. Ce biais méthodologique est contraire à toute méthode scientifique, voire en inverse la démarche, en lisant les causes à travers les conséquences.

Il faut souligner par ailleurs que le caractère unifiant du terme est signifiant de son extension sémantique. Le fait qu’il renvoie à un nombre incalculable de phénomènes est symptomatique. On parle de radicalisme pour désigner tant les terroristes d’inspiration religieuse que des mouvements politiques plus ou moins violents ou encore des mouvements religieux qui ne le sont absolument pas, ce qui conduit notamment aussi bien à diluer la notion même de violence qu’à ignorer les caractéristiques d’un fait religieux que d’aucuns manient avec peine et un manifeste malaise.

On peut par ailleurs se demander quel est le point commun entre les courants érémitiques religieux et les organisations politiques aux méthodes violentes. Les Témoins de Jéhovah peuvent sans doute être qualifiés de radicaux, mais ils ne sont pas violents. Il est courant d’entendre que le salafisme serait un ferment de radicalisation violente alors qu’il est très largement quiétiste, même si les terroristes qui ont opéré au nom de l’islam ces dernières années puisent aux mêmes références que nombre de courants salafistes. Les attentats suicides ne sont pas non plus l’apanage de ceux qui les justifient religieusement, comme l’a montré a contrario l’exemple du PKK au Kurdistan. Il faut se rappeler que non seulement c’est le propre de certaines idéologies et philosophies d’être radicales, mais qu’en plus toutes se manifestent selon un nuancier qui, à l’extrême, peut se révéler radical.

Les religions connaissent pour la plupart des mouvements de durcissement identitaires et idéologiques qu’on appelle tantôt intégrisme, tantôt fanatisme, tantôt ultra-orthodoxie, tantôt fondamentalisme. Ce lexique a été fort critiqué par les historiens et sociologues des sciences des religions parce qu’il est le plus souvent plaqué d’une manière arbitraire et qu’il correspond à une nébuleuse de mouvements sans lien commun entre eux. Le nouveau venu du lexique, le radicalisme, est sujet aux mêmes critiques. Accolé à des mouvements idéologiques tant religieux que politiques, son emploi est aléatoire et donc peu pertinent. Si nous reprenons l’exemple du salafisme, il est évident que ses contours et son contenu n’ont rien à voir s’il est à l’oeuvre en Arabie saoudite ou en France. Le nicher dans la catégorie « radicalisme » sans opérer pareille distinction est donc à tout le moins inadéquat.

À y regarder de plus près, la question de la violence n’est pas plus simple à manier et surtout à qualifier. Certains militants de causes écologiques peuvent avoir des comportements qui confinent à la violence, mais ne commettent pas d’actes terroristes et/ou criminels pour autant. La notion de violence est à recontextualiser car elle est éminemment relative. Elle peut être perçue comme légitime à certains moments de l’histoire et perdre ce statut à d’autres, et inversement. Dans les régimes démocratiques, la violence est essentiellement une violence d’État, et un apanage de celui-ci. De la sorte, elle peut s’incarner dans des structures ou se manifester dans des événements. Le rapport au temps, quand on l’analyse, est donc fondamental.

L’absence d’appareil théorique pour encadrer le lexique utilisé a pour effet de créer des chaînes causales sans assise, ni empirique ni logique. Dans le discours social, dans la presse et dans le sens commun, il est devenu courant d’associer banlieues française, radicalité/radicalisation, terrorisme, Moyen-Orient, désarroi ou trouble psychologique/psychiatrique, jeunesse, impécuniosité, chômage et discrimination socio-économique. Si certaines trajectoires individuelles et collectives correspondent à tous ces critères, elles ne sont pas généralisables, tout comme la dialectique entre dé-socialisation et sur-socialisation complexifie la compréhension de symptômes qui échappent à des logiques simplistes. Il faut en effet de solides bases à la fois théoriques et empiriques pour saisir les liens étroits mais subtils entre idéologie, croyance et imaginaire.

Car s’il y a un rapport entre ces phénomènes, il faut le démontrer ; or, cela n’a pas réellement encore été fait à ce jour. De sorte que l’on peut légitimement questionner certaines expertises supposées qui ont, sans trop la soutenir empiriquement, produit une chaîne de causalité reposant sur le tripode délitement social/mondialisation/déculturation. Davantage de discernement et de prudence seraient pourtant de mise, notamment parce que les quelques études de terrain existantes ont montré qu’il n’y avait pas de profil type des individus dits radicalisés violents, ni de combinaison performante de variables permettant de les identifier — elles ont montré aussi que la psychopathologisation des parcours individuels menait souvent à des impasses.

Tout ceci ne veut pas dire que les sciences humaines ne disposent d’aucun outil pour étudier — à défaut de le prédire — le passage à l’acte criminel au nom de pensées rigides et non négociables. Mais pour ce faire, le contrat scientifique doit être respecté. Selon l’échelle d’observation où le chercheur se place, le degré d’intelligibilité des phénomènes et événements sera évidemment différent et il doit en avoir conscience. D’abord, grâce à une approche psychosociale, il est ainsi possible de mettre au jour les mécanismes multiples d’implication à une dimension micro. Celle-ci fait intervenir des facteurs cognitifs, psychologiques et relationnels, ainsi que des facteurs de socialisation qu’a très bien schématisés Xavier Crettiez.

crettiez-

(Crettiez, Xavier. « Penser la radicalisation. Une sociologie processuelle des variables de l’engagement violent », Revue française de science politique, vol. 66, n° 5, 2016, p. 709-727).

Une approche macro devra en revanche être beaucoup plus sensible aux idéologies et à leurs canaux de diffusion qui nourrissent les affects identifiés au niveau micro, ainsi qu’aux mouvements internationaux et transnationaux qui déterminent les mobilisations collectives et individuelles. La démarche, pour être opératoire, exige de sérier rigoureusement les courants étudiés et les examiner dans toute leur historicité et selon leurs spécificités géographiques. Ainsi, les manifestations d’extrémisme religieux ne peuvent être comprises sans interroger les circulations profondes qui les ont animées. Cela signifie qu’il faut reconnaître aux religions leur autonomie, à savoir la capacité qu’elles affichent à secréter des mouvements spécifiques qui se diffusent par des canaux qui leur sont propres. ll n’y a pas d’équivalence absolue des radicalités religieuses, y compris dans le rapport à la violence. Il faut accepter de rendre compte de la complexité de mouvements parfois profonds et multiples. Il n’existe pas non plus d’unité homogène d’une radicalité générique qui pourrait être accolée à toutes les formes de terrorismes, qu’ils soient politiques ou religieux.

Qu’elle soit micro ou macro, il y a peu de chance que la recherche donne des recettes et des remèdes contre la « radicalisation ». La complexité s’accommode mal d’un tel projet. Mais la complexité est aussi l’apanage de l’intelligence et de la méthode scientifique. C’est pourquoi elle doit avoir une place importante dans l’espace social et les échanges intellectuels. Elle suppose que plutôt que de demander aux chercheurs de produire hâtivement des formules afin de guérir les plaies d’un monde égaré, voire de projeter sur leurs recherches les fantasmes sociaux qui aujourd’hui polarisent nos sociétés et polluent le débat, les pouvoirs publics choisissent plutôt de financer des recherches fondamentales de terrain qui nous permettent de comprendre ce qui est à l’œuvre. Voire permettent aux chercheurs d’interroger non seulement les violences contemporaines, mais aussi d’évaluer les politiques publiques menées pour y faire face…

Cécile Vanderpelen-Diagre et Jean-Philippe Schreiber (ULB).
http://www.o-re-la.org/index.php?option=com_k2&view=item&id=1903:radicalisme-radicalisation-déradicalisation-qu’en-disent-les-sciences-humaines-et-sociales-?&Itemid=85&lang=fr

Josué

Josué
Administrateur

Que doivent faire les musulmans modérés devant l'anti-occidentalisme islamiste?
Si nous refusons, en tant que musulmans, qu'on se moque de notre religion ou qu'on la caricature, puisque cela peut être parfois stigmatisant à notre égard, nous devrions aussi dénoncer les excès de discours des théologiens et des imams islamistes quand ils stigmatisent en public les autres religions et les valeurs fondamentales des sociétés occidentales contemporaines.

Généralement, par ce type de discours, l'islamisme cherche à nous utiliser dans sa guerre déséquilibrée et asymétrique contre les puissances occidentales. Nous ne devons pas nous laisser manipuler. Il est tout à fait légitime de dénoncer les politiques injustes, violentes voire barbares, de certaines puissances occidentales dans les pays musulmans, surtout au Moyen-Orient. Cette critique est d'ailleurs faite au sein des sociétés civiles occidentales. Mais dénoncer les politiques occidentales dans nos pays d'origine ne doit pas se transformer en soutien à l'islamisme, qui détourne le sentiment d'injustice qu'elles provoquent pour propager une vision haineuse du monde, tout en cherchant à nous inciter à l'adopter pour déstabiliser les vies politiques des pays occidentaux de l'intérieur. En acceptant son projet de société, en adoptant son interprétation sectaire de l'islam et surtout en reproduisant le discours qu'il prêche et les pratiques qu'il défend dans nos sociétés d'accueil, non seulement nous validons sa vision haineuse du monde, mais nous lui apportons notre soutien sans que nous nous en rendions compte.

C'est à cause de l'islamisme que la société civile occidentale devient de plus en plus indifférente aux souffrances des musulmans dans le monde malgré leur atrocité et leur profondeur.
Plusieurs nations, plusieurs cultures et plusieurs ethnies ont été atrocement persécutées pendant l'histoire moderne. Pourtant, elles sont venues à bout ou presque de leurs oppresseurs par la résistance pacifique ou du moins par la résistance armée contre d'autres forces armées. C'est le cas des Afro-Américains aux États-Unis. C'est le cas des Tibétains en Chine. C'est cette résistance pacifique qui a fait que Martin Luther King est une figure emblématique de l'histoire contemporaine des États-Unis. C'est elle aussi qui a fait que le Dalaï-lama est aujourd'hui une des personnalités les plus appréciées au monde. Sans minimiser la souffrance des Tibétains et Afro-américains, les injustices qui frappent les pays musulmans sont encore plus graves, plus dangereuses et plus profondes. Pourtant, aussi atroces qu'elles soient, elles ne suscitent plus ou presque aucune empathie en Occident. C'est l'islamisme qui doit assumer l'entière responsabilité de ce paradoxe. Ses stratégies violentes et son discours haineux ont fini par discréditer toutes les causes politiques portées par les sociétés musulmanes, aussi justes et aussi légitimes qu'elles soient. Comment pourrions-nous continuer à soutenir ou adopter une telle idéologie malgré ses effets désastreux, dévastateurs et destructeurs sur nos vies en Occident et les vies des nôtres dans nos pays d'origine ? Le recours à la violence verbale ou physique, surtout si ses victimes sont des non-combattants innocents, peut discréditer la plus juste des causes. C'est à cause de l'islamisme que la société civile occidentale devient de plus en plus indifférente aux souffrances des musulmans dans le monde malgré leur atrocité et leur profondeur. La dénonciation claire du discours islamiste et la condamnation active de son action ne peuvent que nous servir. Il ne faut pas avoir peur des islamistes. C'est notre peur et notre passivité qui valident leur prétention illégitime à nous représenter.

Quant à notre vie au quotidien au Québec et dans le reste des sociétés occidentales, il faut non seulement cesser de faire des demandes d'accommodements non raisonnables, mais il faut aussi prendre nos distances de ceux qui les font, et surtout contester leur prétention de nous représenter.

Dans la plupart des cas, il s'agit d'islamistes qui cherchent à manipuler la liberté religieuse pour imposer leur agenda. Ces types de demandes sont des pièges à éviter. Ils font partie de leur stratégie pour nous manipuler afin de nous impliquer dans leurs discours et dans leurs actions. C'est ce type d'agissement qui nous a menés à la situation actuelle. La théologie musulmane elle-même nous offre des accommodements dans la pratique de notre foi. Alors, activons-les au lieu de demander à une société laïque de le faire à notre place. La théologie musulmane nous offre, par exemple, le choix de regrouper nos prières et de les raccourcir. Comme l'ont dit la plupart des théologiens des écoles sunnites, elle ne nous impose pas la prière collective du vendredi. Elle ne nous impose pas de faire le Ramadan si les conditions de le faire ne le permettent pas. C'est souvent le cas dans nos sociétés d'accueil.

Il n'appartient pas à la société québécoise de nous accommoder. C'est à nous de nous accommoder à elle. Alors, pourquoi se plier à des interprétations religieuses qui ne font que répéter de façon mimétique la littérature des anciens théologiens musulmans, sans considérer leur contexte historique? Pourquoi ne pas construire nos propres interprétations de l'islam en fonction des contextes sociaux dans lesquelles nous vivons au quotidien et en fonction de leur normativité politique, économique et sociale? La théologie musulmane elle-même n'a-t-elle pas adopté le principe disant que « les nécessités légitiment les interdits » ? Alors, pourquoi ne pas adopter une interprétation de l'islam qui ne soit pas antagoniste à notre statut de citoyen dans des sociétés sécularisées? Ainsi nous pourrions être des citoyens à part entière comme les concitoyens de toutes les origines et de toutes les cultures, et non pas des persona non grata comme c'est malheureusement le cas aujourd'hui partout en Occident.
http://www.huffpostmaghreb.com/noomane-raboudi/que-doivent-faire-les-musulmans-moderes-devant-lanti-occidentalisme-islamiste_b_16997962.html?utm_hp_ref=maghreb

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