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Un business comme un autre.

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1Un business comme un autre. Empty Un business comme un autre. Jeu 24 Nov - 8:47

Josué

Josué
Administrateur

Un business comme un autre.
Les sites de pétitions se présentent comme les chambres d’écho de la démocratie participative, or ils ne sont souvent que de banales ­sociétés commerciales. Zoom sur le leader, change.org, et sur ses règles de fonctionnement pas toujours limpides.

Après celle sur la composition des tampons ou celle demandant la grâce de Jacqueline Sauvage (1), c’est la pétition contre la loi El Khomri (1,3 million de signatures à l’heure où nous écrivons) qui a définitivement consacré le site change.org comme un acteur incontournable du débat public.
Fondé en 2007 aux États-Unis, le site a ouvert une version française cinq ans plus tard et compte des utilisateurs dans près de 200 pays. En France, un millier de nouvelles pétitions sont mises en ligne chaque mois et environ 20 000 d’entre elles sont aujourd’hui actives (2). Surfer quelques minutes sur le site conduit néanmoins à se poser de nombreuses questions : comment ces pétitions sont-elles sélectionnées ? Pourquoi certaines sont-elles mises en avant ? Quel est leur vé­ritable impact ? Et, surtout, de quoi ce site vit-il ?
Concernant la sélection, la réponse est simple : il n’y en a pas. Quiconque veut œuvrer pour une cause collective peut déposer une pétition, quiconque veut défendre un intérêt personnel, voire faire partager une lubie, aussi. « Notre site permet de vivifier la démocratie. Internet est désormais au cœur de la vie quotidienne, nous proposons aux citoyens de se réengager dans la vie publique, et signer une pétition est une passerelle vers d’autres formes d’engagement », explique Benjamin des Gachons, le directeur France du site. Beau programme. Sauf qu’en surfant un moment, on tombe sur des pétitions étonnantes telles, par exemple, celle d’un homme demandant qu’on l’aide à préserver son champ de cannabis, celle du présentateur de la matinale d’Europe 1 qui supplie Roger Federer de venir dans son émission ou celle de routiers s’élevant contre un groupe Facebook baptisé « Tourne volant, un métier de gay » (sic). Tout ça ne vole pas très haut. Et que dire de la pétition demandant le renvoi d’un journaliste juif pour son « tribalisme » ou de celle lancée par Dieudonné invitant les pouvoirs publics à dissoudre la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme ? Revivifier la démocratie, vraiment ?

235 SIGNATAIRES : « VICTOIRE » !

Autre point sujet à caution, les « victoires » mises en avant sur la page d’accueil du site. Le plus souvent, il ne s’agit pas d’un nombre de signatures prédéterminé qu’on aurait atteint. C’est le pétitionnaire qui décide de crier victoire quand bon lui semble. Un choix parfois contestable. Ainsi, l’association de défense des animaux L214 présente comme victorieuse sa pétition demandant au fabricant de produits alimentaires Michel et Augustin d’exclure les œufs de batterie. Mais chez l’intéressé, on affirme que, même si l’association a joué un rôle, la démarche était engagée bien avant le lancement de cette campagne.
Exemple encore plus probant : à qui le lanceur de la pétition pour l’extension de Vélib’ à la métropole du Grand Paris veut-il faire croire que ce sont les 235 signatures recueillies sur change.org qui ont convaincu les élus de franchir le pas ? Or, non content de laisser les pétitionnaires surévaluer la réussite de leurs campagnes, le site reprend à son compte le procédé en présentant ces pseudo-succès en page d’accueil sous le bandeau « Victoire ». De l’autopromotion gonflée qui ressemble à de la bonne vieille pub comme pourrait en faire n’importe quelle société commerciale. Pas si étonnant : change.org en est une, en dépit du suffixe .org, d’ordinaire plutôt utilisé par les associations à but non lucratif.

LA MINE D’OR DES ADRESSES MAIL

Car non, le site ne vit pas de bons sentiments et d’eau fraîche. Ses ressources, ce sont les données personnelles des signataires. De l’or, dans un monde où aucune entreprise ne saurait prospérer sans un fichier d’adresses mail aussi ciblées que possible. Elles sont centrales dans le fonctionnement du site. Ses gestionnaires y recourent pour envoyer aux signataires d’autres propositions dont le rapport avec la pétition soutenue est parfois ténu. Ainsi, en signant contre les rejets toxiques dans le parc national des Calanques, nous avons reçu en cinq semaines une vingtaine de mails, concernant cette campagne mais aussi l’excision, la prescription des crimes pédophiles, le secret bancaire, les centrales nucléaires ou la qualité de l’air en ville. Dans le même temps, une signataire marseillaise recevait des propositions pour sept autres campagnes que celle soutenue ainsi que des invitations… à lancer une pétition, sous le titre « Qu’est-ce qui vous énerve à Marseille ? ». Une conception quelque peu « café du commerce » de la démocratie participative.
Lorsqu’un internaute signe, il s’expose non seulement à la réception de ce type de courriels, mais aussi à la cession de ses coordonnées à des associations lanceuses de pétitions. C’est ainsi que le site se finance. Si cela apparaît en filigrane dans la très instructive page « politique d’utilisation des données », ce n’est pas le cas au moment où l’internaute clique sur le bouton « signer ». On peut juste avoir la puce à l’oreille en lisant la phrase en dessous de ce bouton « tenez-moi au courant de cette campagne et des autres venant de [tel lanceur de pétition] ». Cela peut signifier, même si ce n’est pas systématique car les règles de fonctionnement sont très complexes, que votre adresse sera vendue au pétitionnaire. Or, la case placée devant est précochée, une pratique généralement illégale… à l’exception, notamment, des prospections pour une cause caritative (3).
Certaines associations humanitaires se servent d’ailleurs du site non pour lancer une pétition mais uniquement pour se procurer des adresses, à l’instar de la Fondation de France ou de la Chaîne de l’espoir : les textes qu’elles invitent à signer sont de simples plaidoyers pro domo. « Les utilisateurs sont maîtres de leurs données, ils peuvent demander à ne plus rien recevoir soit en gérant les paramètres de leur compte, soit simplement en se désinscrivant en bas de chaque mail », plaide Benjamin des Gachons. Vrai. Sauf que si tout le monde le fait, la survie de l’entreprise est en jeu.
En tout cas, si vous êtes agacé par ces mails, n’hésitez pas à vous désinscrire. Et à y réfléchir à deux fois avant de laisser cochée la case « faire apparaître mon nom. » « C’est risqué, met en garde Jean-Gabriel Contamin, professeur de science politique à l’Université de Lille 2 et coordonnateur d’un programme de recherche sur le pétitionnement en ligne. Par exemple, on ne peut pas exclure que signer contre son maire compromette ses chances d’obtenir un logement social. Votre employeur aussi peut vous tenir rigueur de vos engagements et certains chefs d’entreprise m’ont avoué s’abstenir d’employer des gens qui auraient signé des textes qui ne leur plaisent pas. »

UN COUP DE POUCE, PARFOIS

Quant à l’impact réel d’une signature, il est impossible à mesurer. « Une pétition n’est jamais efficace par elle-même. Ce n’est que si elle s’inscrit dans un contexte favorable qu’elle peut constituer un argument supplémentaire pour prendre une décision », poursuit le chercheur. Ce n’est déjà pas si mal. Mais il y a parfois des victoires au goût amer. Ainsi, celle de cette maman d’une enfant handicapée qui demandait que l’Éducation nationale lui accorde sa mutation pour pouvoir être auprès de sa fille, en dépit du règlement inutilement rigoureux. « C’est clairement la pétition qui a incité les médias à parler de moi, puis le rectorat à répondre favorablement à la demande. Mais seul mon cas est réglé. Malheureusement, les règlements absurdes subsisteront pour mes collègues dans la même situation. » Pour les réformer, il faudrait sans doute que des politiques s’emparent de la question. La démocratie représentative n’a pas dit son dernier mot.


(1) Cette sexagénaire condamnée à 10 ans de prison pour avoir tué son mari qui la battait.
(2) Au nombre desquelles une pétition récente sur l’étiquetage de l’origine des viandes, lancée entre autres par l’UFC-Que Choisir qui a décidé d’utiliser ce canal sans que cela soit synonyme de soutien inconditionnel au site. L’UFC-Que Choisir ne recueille aucune adresse mail par ce biais.
(3) Un traitement de faveur infondé, nos nombreux lecteurs exaspérés par les relances incessantes des associations humanitaires en conviendront.
https://www.quechoisir.org/enquete-change-org-un-business-comme-un-autre-n9945/?utm_medium=email&utm_source=nlh&utm_campaign=nlh161117

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