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Un monde sans pardon ?

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1Un monde sans pardon ? Empty Un monde sans pardon ? Lun 2 Mai - 3:01

Josué

Josué
Administrateur

Un monde sans pardon ?
JEAN-CLAUDE GUILLEBAUD, JOURNALISTE, ÉCRIVAIN ET ESSAYISTE
CRÉÉ LE 27/04/2016

Sommes-nous en train de bâtir un monde sans pardon ? C’est la question que posait le philosophe Paul Thibaud, ancien directeur de la revue Esprit. Dans un article consacré à l’affaire Barbarin (et sévère pour ce dernier), prenant de la hauteur, il s’interrogeait sur l’évolution du droit pénal. Ce qui fonde désormais la peine, ce n’est plus tant la « défense de la société » mais la souffrance de la victime. Cette évolution est légitime – notamment pour le crime de pédophilie – mais elle entraîne des conséquences redoutables, qu’il faut prendre en compte.

Comme l’écrit Paul ­Thibaud, « le souci de la victime tend à rendre la prescription (du crime) inconcevable ». 60 ans après, la souffrance est toujours là. Du coup, il devient impossible de déclarer le crime « prescrit », c’est-à-dire juridiquement effacé. Or, sachons-le, aucune société, aucun groupe humain ne peut durer si, périodiquement, les crimes commis et les violences échangées en leur sein ne sont pas effacés. Tel était le fondement de la prescription.

Le plus bel exemple de cet effacement consenti, on le trouve dans l’article 1er de l’édit de Nantes qui, en avril 1598, mit fin à 30 années de guerre entre catholiques et protestants. Ledit article (admirable !) décrète que « la mémoire de toutes choses passées d’une part et d’autre, depuis le commencement du mois de mars 1585 jusqu’à notre avènement à la couronne, et durant les autres troubles précédents et à l’occasion d’iceux, demeurera éteinte et assoupie, comme de chose non advenue ».

Or, un tel exemple d’effacement volontaire redevient tragiquement d’actualité. Nous baignons dans un océan de souffrances et de crimes. Mais demain en Syrie, en Irak, en Belgique ou chez nous, quand cesseront les meurtres et les vengeances, il faudra bien tenter d’évacuer ces larmes et ces haines croisées. Pardon, oubli volontaire, ré­conciliation… Il faudra s’y atteler. Je garde en tête la façon dont certains pays comme le Liban ont entrepris un travail de réconciliation après 15 années d’une atroce guerre civile. De leur côté, la France et l’Allemagne y étaient parvenues dès le début des années 1960. Dans ce projet européen qui cafouille et s’enlise, il reste, envers et contre tout, un noyau dur, un éclat lumineux : la réconciliation entre les nations du Vieux Continent.

Aujourd’hui, un nuage empoisonné (sons, images, discours, explosions, massacres…) flotte sur le monde. Tout nous suggère une idée de comptes non soldés, de déficits creusés, de violences amassées comme des bombes dans le secret des consciences. Devant ce vertige, nous pensons déjà aux innombrables réconciliations qu’il faudra, tôt ou tard, mettre en marche. Ou tout au moins essayer. Comment ferons-nous ? Comment feront nos semblables ? Quelle générosité faudra-t-il mobiliser ?

Le simple fait de poser la question, montre qu’un monde sans aveu serait tout simplement inhabitable. Alors ? Après avoir accepté – enfin ! – que certains crimes soient imprescriptibles, il nous appartiendra, à nous et à l’Église, de réinventer des procédures d’aveu mais aussi de pardon

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