CHRETIENS PERSECUTES : LES OUBLIES DE L’ACTUALITE
Apr 27, 2015 by Christian Paturel
(100è article)
Christian_paturel_1L’émotion qui a été suscitée par l’affiche de la RATP (voir article sur le blog) est aujourd’hui retombée. La question se pose de savoir si la mobilisation serait la même pour tous les chrétiens, quelles que soient leur sensibilité et leur appartenance à telle ou telle Eglise. Régulièrement de grands philosophes ou des politiques, relayés par les médias, dénoncent le sort réservé à certaines communautés chrétiennes au sein d’Etats particulièrement allergiques aux idées de tolérance et de liberté.
Christian_paturel_2Le suivi régulier de la presse écrite, parlée et télévisée, révèle que les pratiquants d’une Eglise chrétienne sont systématiquement, disons… oubliés. Un oubli n’est pas grave en soi, tout dépend cependant si c’est un acte volontaire, prémédité, discriminatoire ou une regrettable lacune commise par pure distraction.
De qui s’agit-il ? Avant toute précision quant à l’identité de ces chrétiens, une précision s’impose. Le présent site est visité par des lecteurs venant des horizons les plus divers. Les motivations de la plupart sont nobles, celles de certains le sont beaucoup moins. Au cas où ces derniers abandonneraient, immédiatement ou chemin faisant, l’examen de cet article au seul énoncé de la communauté concernée, qu’ils sachent qu’un tel comportement est vraiment regrettable. En effet ce mépris est lourd de signification, il dénote :
Un désintérêt complet pour le sort tragique réservé à des hommes, des femmes et des enfants,Christian_paturel_3
Une profonde intolérance à l’égard des croyances d’autrui,
Un attachement superficiel aux libertés fondamentales et aux droits de l’homme qui constituent un bloc pour lequel aucune exception ne peut être tolérée,
Une réceptivité inquiétante aux préjugés, rumeurs, calomnies et autres infirmités de l’esprit.
L’empathie à l’égard des souffrances et injustices endurées par ces chrétiens constitue un excellent instrument de mesure pour reconnaître un véritable « citoyen du monde », c’est à dire une personne qui a le profond sentiment d’appartenir avant tout à la communauté universelle et qui est prête à prendre position pour la défense des libertés et droits de tiers qu’il ne connaît pas où dont il ne partage absolument pas les opinions, les croyances et les idées.
Cette précision apportée, évoquons le cas des chrétiens Témoins de Jéhovah.
Les Chrétiens Témoins de Jéhovah dans le monde
Si ces derniers ne rencontrent aucune difficulté pour l’exercice de leurs libertés religieuse, de culte, de réunion, de conscience au sein des grandes démocraties (Etats-Unis, Grande Bretagne notamment), il n’en est malheureusement pas de même dans de nombreux pays.
Ne nous attardons pas sur la politique des autorités françaises qui est régulièrement évoquée sur ce blog et qui est loin d’être exemplaire.
Sur un plan général, les chrétiens Témoins de Jéhovah sont interdits et persécutés, selon un degré d’intensité et de cruauté variable, dans une trentaine d’Etats.
Envisageons le cas de neuf Etats, dont deux seulement relèvent de cette trentaine de dictatures.
Christian_paturel_4Turquie
La Turquie s’oppose depuis des décennies à l’objection de conscience malgré les condamnations répétées du Comité des droits de l’homme de l’ONU.
Par un arrêt du 3 juin 1994, la Cour européenne des droits de l’homme a sanctionné, à l’unanimité des sept juges, l’Etat turc pour avoir condamné et détenu durant 6 ans, quatre jeunes Témoins de Jéhovah qui invoquaient leur droit à l’objection de conscience. Depuis cette décision la Turquie n’emprisonne plus les objecteurs, mais elle continue à poursuivre pénalement les jeunes Témoins de Jéhovah qui refusent d’accomplir leur service militaire
Christian_paturel_5Turkménistan
Ce Pays, qui depuis très longtemps maltraite les Témoins de Jéhovah, vient de connaître une affaire dramatique qui reflète l’état de délabrement de la justice, de la police, du droit et de la société.
Le 5 juillet 2014, une jeune femme d’une trentaine d’années : Bibi Tuvakov et son petit garçon âgé de 4 ans sont interpellés par six policiers en civil. Elle détient des publications bibliques, ce qui entraîne son arrestation et des brutalités honteuses et révoltantes. Avec un acharnement aussi barbare que lâche, Bibi est battue avec une brutalité qui dépasse l’entendement. Les six policiers la frappent à coups de pied et de poing. Puis, certainement aux fins de se disculper, ils inventent un véritable scénario destiné à faire condamner leur victime. Ces fausses accusations, qui conduisent à inverser les rôles d’agressée et d’agresseurs, permettent au juge pénal de retenir les infractions suivantes : « hooliganisme » et « voie de fait sur policiers ». La procédure pénale engagée sombre dans le délire.
La définition de l’hooliganisme est la suivante : « fait de se livrer à des actes de vandalisme lors de compétitions sportives ».
Quant à la voie de fait, il s’agit d’une notion extrêmement variable en droit pénal qui peut aller du simple refus d’obéissance, jusqu’à la résistance active aux autorités. Le juge, emporté par sa fougue, ne s’est guère attardé à fournir des précisions. Le fait pour une faible femme de se protéger contre les coups provenant de six hommes a certainement été considéré comme de la « résistance active ». Le sujet frappé n’a pas fait preuve de bonne volonté ! Visiblement, le juge est en pleine confusion mentale.
Si l’affaire n’était pas aussi dramatique, je suggérais de remettre la médaille du mérite aux six héros pour avoir eu le courage d’affronter une personne aussi dangereuse et de retenir, du fait de la présence de l’enfant de 4 ans, la circonstance aggravante de délit « en bande organisée ». Quitte à commettre un déni de justice et un faux en écriture publique, autant poursuivre le ridicule, la honte, l’ignominie, la perversion jusqu’au bout…
Face à l’indignation générale et aux pressions internationales, Bibi est remise en liberté le 2 septembre 2014. Durant son incarcération elle subit de nouveaux sévices. Il est vrai qu’elle commet un véritable crime : elle ose faire appel du jugement la condamnant à 4 ans de prison ferme.
Christian_paturel_6En appel, le juge réforme cette décision judiciaire et prononce une peine de 4 ans avec sursis tout en maintenant les accusations mensongères relevées par les policiers. La parole de ces derniers « faisant foi ». Cette femme innocente a désormais une épée de Damoclès sur la tête. Il suffit que ces policiers affirment, que lors d’une nouvelle arrestation Bibi détenait des publications bibliques pour que cette infortunée femme voit le sursis se transformer en 4 ans de prison ferme. Condamnation qui sera inévitablement accompagnée d’une majoration de peine, afin de faire « bonne mesure et de bien appliquer le texte pénal sur la récidive ». Les autorités ont été particulièrement zélées dans leur objectif visant à briser, à détruire cette femme.
C’est le règne de l’arbitraire, du non-droit, de la force oppressante.
Dernière précision, le petit âgé de 4 ans a été témoin des violences commises sur sa maman. Encore un Etat, qui en raison de la religion des parents, n’hésitera pas à leur retirer ce jeune garçon au nom de… « la protection de l’enfance ».
Christian_paturel_7Russie
Les 180000 Témoins de Jéhovah de Russie sont actuellement dans une très grande incertitude juridique du fait de la décision rendue le 12 novembre 2014 par la Cour suprême de la Fédération de Russie interdisant l’Association des Témoins de Jéhovah de Samara. Selon les juges, cette dernière est considérée comme « extrémiste ».
Sur la base de cette décision, les autorités ont toute latitude pour engager des poursuites pénales à l’encontre de ces chrétiens. En effet, leur activité cesse, par voie de conséquence, d’être légale. Il existe un fâcheux précédent en ce domaine qui n’incite guère à l’optimisme quant aux vertus démocratiques et libérales de la police et de la justice russes (affaire de l’Association cultuelle de Taganrag)
Dans notre société humaine la loi est toute puissante, même si elle est monstrueuse, idiote, contraire à toute humanité et au « droit naturel » (ce droit qui existait avant l’apparition de toute société et qui protège les valeurs fondamentales, le droit à la vie par exemple).
Ainsi, les horreurs commises par le régime nazi reposaient très souvent sur une législation produite par les hommes. De même, les lois raciales de Vichy ont permis dans la légalité la déportation et l’assassinat de dizaines de milliers de Juifs. Parfois la loi ne coïncide ni avec la justice, ni avec l’humanisme, ni avec l’amour du prochain. Elle est le produit de l’homme, avec ses passions, ses faiblesses, son fanatisme, ses erreurs, ses égarements, sa folie…
Christian_paturel_8Corée du Sud
Chaque année des centaines jeunes Témoins de Jéhovah sont emprisonnés, l’Etat refusant de prendre en considération leur droit à l’objection de conscience.
Les condamnations du Comité des droits de l’homme de l’ONU (cinq en quelques années) restent sans effet.
Kirghizistan
Tout comme la Russie, les autorités refusent d’accorder un statut officiel aux chrétiens Témoins de Jéhovah. Blocage qui pourrait fort bien permettre des poursuites pénales à l’encontre des membres de cette Eglise qui persisteraient à vouloir vivre leur foi et pratiquer leur culte.
Ukraine
Dans l’Est de l’Ukraine, 14 salles de culte des Témoins de Jéhovah ont été prises de force par des groupes armés. Les officiers qui menaient ces troupes ont indiqué que pour eux « l’Eglise Orthodoxe était la seule autorisée ». Ils n’ont pas caché leur ferme intention de « se débarrasser des Témoins », une menace qui doit être prise au sérieux compte tenu des enseignements de l’histoire. « Le bruit des bottes » résonne sinistrement dans cette région!
Cette véritable spoliation affecte 17500 fidèles des régions de Donetsk et de Louhansk. Ces derniers sont contraints de tenir leurs réunions cultuelles dans des domiciles privés. Certains fidèles doivent effectuer de longs trajets (4h00 pour un aller et retour).
L’Ukraine compte 150000 Témoins de Jéhovah.
Géorgie
Les Témoins de Jéhovah sont toujours régulièrement attaqués et agressés malgré la décision du 7 octobre 2014, de la Cour européenne des droits de l’homme condamnant la Géorgie pour « traitement inhumain », « attitude sectaire » et « non intervention » (l’Etat a refusé de protéger ses ressortissants, Témoins de Jéhovah en la circonstance, victimes d’agressions). En 2002, les Témoins de Jéhovah avaient été victimes de violences généralisées dans les rues, à leurs domiciles, dans les tribunaux… La police s’était abstenue d’intervenir, certainement trop occupée à disperser par la force les rassemblements religieux des victimes, à les rouer de coups et à incendier leurs installations.
Compte tenu des dispositions régissant la Cour européenne, cette dernière ne peut être saisie que si les requérants « ont épuisé toutes les voies de recours internes ». Or, les autorités géorgiennes ont refusé d’instruire les plaintes diligentées par les Témoins de Jéhovah. Face à cette situation insolite, la juridiction strasbourgeoise a déclaré recevable les recours bien qu’aucune décision judiciaire géorgienne ne soit intervenue. Procédure exceptionnelle, il convient de préciser, qui s’imposait face à un déni de justice étatique.
Une faillite complète de l’Etat dans toutes ses composantes : police, justice, politique et… population.
Christian_paturel_9Azerbaïdjan
L’intolérance religieuse règne en maître dans ce Pays. Les chrétiens Témoins de Jéhovah qui assistent à des réunions cultuelles, ou qui veulent exercer la liberté d’expression en parlant de leur foi aux autres, sont condamnés à de lourdes amendes doublées de peines de prison.
Après une procédure pénale digne des plus lamentables simulacres de justice, deux Témoins de Jéhovah : Irina une veuve âgée de 55 ans et partiellement infirme, Valida âgée de 38 ans et soutien de famille, ont été conduites devant l’autorité judiciaire :
L’audience a été menée à huis clos (il est préférable d’être discret quant on bafoue les principes élémentaires des droits de la défense)
Le « juge » (mot inapproprié en la circonstance, celui « d’exécuteur des basses œuvres » aurait été préférable), partial et agressif, a évoqué « la menace pour l’ordre public » (argument qui avait cours à l’encontre des Témoins de Jéhovah dans les tribunaux nazis et staliniens)
Et a prononcé une condamnation à trois mois de prison et des amendes de 6200 et 8000 euros.
Christian_paturel_10Le recours en appel a été traité de façon tout aussi expéditive:
- See more at: http://christianpaturel.com/chretiens-persecutes-les-oublies-de-lactualite/#sthash.UTvfEKdR.dpuf
Apr 27, 2015 by Christian Paturel
(100è article)
Christian_paturel_1L’émotion qui a été suscitée par l’affiche de la RATP (voir article sur le blog) est aujourd’hui retombée. La question se pose de savoir si la mobilisation serait la même pour tous les chrétiens, quelles que soient leur sensibilité et leur appartenance à telle ou telle Eglise. Régulièrement de grands philosophes ou des politiques, relayés par les médias, dénoncent le sort réservé à certaines communautés chrétiennes au sein d’Etats particulièrement allergiques aux idées de tolérance et de liberté.
Christian_paturel_2Le suivi régulier de la presse écrite, parlée et télévisée, révèle que les pratiquants d’une Eglise chrétienne sont systématiquement, disons… oubliés. Un oubli n’est pas grave en soi, tout dépend cependant si c’est un acte volontaire, prémédité, discriminatoire ou une regrettable lacune commise par pure distraction.
De qui s’agit-il ? Avant toute précision quant à l’identité de ces chrétiens, une précision s’impose. Le présent site est visité par des lecteurs venant des horizons les plus divers. Les motivations de la plupart sont nobles, celles de certains le sont beaucoup moins. Au cas où ces derniers abandonneraient, immédiatement ou chemin faisant, l’examen de cet article au seul énoncé de la communauté concernée, qu’ils sachent qu’un tel comportement est vraiment regrettable. En effet ce mépris est lourd de signification, il dénote :
Un désintérêt complet pour le sort tragique réservé à des hommes, des femmes et des enfants,Christian_paturel_3
Une profonde intolérance à l’égard des croyances d’autrui,
Un attachement superficiel aux libertés fondamentales et aux droits de l’homme qui constituent un bloc pour lequel aucune exception ne peut être tolérée,
Une réceptivité inquiétante aux préjugés, rumeurs, calomnies et autres infirmités de l’esprit.
L’empathie à l’égard des souffrances et injustices endurées par ces chrétiens constitue un excellent instrument de mesure pour reconnaître un véritable « citoyen du monde », c’est à dire une personne qui a le profond sentiment d’appartenir avant tout à la communauté universelle et qui est prête à prendre position pour la défense des libertés et droits de tiers qu’il ne connaît pas où dont il ne partage absolument pas les opinions, les croyances et les idées.
Cette précision apportée, évoquons le cas des chrétiens Témoins de Jéhovah.
Les Chrétiens Témoins de Jéhovah dans le monde
Si ces derniers ne rencontrent aucune difficulté pour l’exercice de leurs libertés religieuse, de culte, de réunion, de conscience au sein des grandes démocraties (Etats-Unis, Grande Bretagne notamment), il n’en est malheureusement pas de même dans de nombreux pays.
Ne nous attardons pas sur la politique des autorités françaises qui est régulièrement évoquée sur ce blog et qui est loin d’être exemplaire.
Sur un plan général, les chrétiens Témoins de Jéhovah sont interdits et persécutés, selon un degré d’intensité et de cruauté variable, dans une trentaine d’Etats.
Envisageons le cas de neuf Etats, dont deux seulement relèvent de cette trentaine de dictatures.
Christian_paturel_4Turquie
La Turquie s’oppose depuis des décennies à l’objection de conscience malgré les condamnations répétées du Comité des droits de l’homme de l’ONU.
Par un arrêt du 3 juin 1994, la Cour européenne des droits de l’homme a sanctionné, à l’unanimité des sept juges, l’Etat turc pour avoir condamné et détenu durant 6 ans, quatre jeunes Témoins de Jéhovah qui invoquaient leur droit à l’objection de conscience. Depuis cette décision la Turquie n’emprisonne plus les objecteurs, mais elle continue à poursuivre pénalement les jeunes Témoins de Jéhovah qui refusent d’accomplir leur service militaire
Christian_paturel_5Turkménistan
Ce Pays, qui depuis très longtemps maltraite les Témoins de Jéhovah, vient de connaître une affaire dramatique qui reflète l’état de délabrement de la justice, de la police, du droit et de la société.
Le 5 juillet 2014, une jeune femme d’une trentaine d’années : Bibi Tuvakov et son petit garçon âgé de 4 ans sont interpellés par six policiers en civil. Elle détient des publications bibliques, ce qui entraîne son arrestation et des brutalités honteuses et révoltantes. Avec un acharnement aussi barbare que lâche, Bibi est battue avec une brutalité qui dépasse l’entendement. Les six policiers la frappent à coups de pied et de poing. Puis, certainement aux fins de se disculper, ils inventent un véritable scénario destiné à faire condamner leur victime. Ces fausses accusations, qui conduisent à inverser les rôles d’agressée et d’agresseurs, permettent au juge pénal de retenir les infractions suivantes : « hooliganisme » et « voie de fait sur policiers ». La procédure pénale engagée sombre dans le délire.
La définition de l’hooliganisme est la suivante : « fait de se livrer à des actes de vandalisme lors de compétitions sportives ».
Quant à la voie de fait, il s’agit d’une notion extrêmement variable en droit pénal qui peut aller du simple refus d’obéissance, jusqu’à la résistance active aux autorités. Le juge, emporté par sa fougue, ne s’est guère attardé à fournir des précisions. Le fait pour une faible femme de se protéger contre les coups provenant de six hommes a certainement été considéré comme de la « résistance active ». Le sujet frappé n’a pas fait preuve de bonne volonté ! Visiblement, le juge est en pleine confusion mentale.
Si l’affaire n’était pas aussi dramatique, je suggérais de remettre la médaille du mérite aux six héros pour avoir eu le courage d’affronter une personne aussi dangereuse et de retenir, du fait de la présence de l’enfant de 4 ans, la circonstance aggravante de délit « en bande organisée ». Quitte à commettre un déni de justice et un faux en écriture publique, autant poursuivre le ridicule, la honte, l’ignominie, la perversion jusqu’au bout…
Face à l’indignation générale et aux pressions internationales, Bibi est remise en liberté le 2 septembre 2014. Durant son incarcération elle subit de nouveaux sévices. Il est vrai qu’elle commet un véritable crime : elle ose faire appel du jugement la condamnant à 4 ans de prison ferme.
Christian_paturel_6En appel, le juge réforme cette décision judiciaire et prononce une peine de 4 ans avec sursis tout en maintenant les accusations mensongères relevées par les policiers. La parole de ces derniers « faisant foi ». Cette femme innocente a désormais une épée de Damoclès sur la tête. Il suffit que ces policiers affirment, que lors d’une nouvelle arrestation Bibi détenait des publications bibliques pour que cette infortunée femme voit le sursis se transformer en 4 ans de prison ferme. Condamnation qui sera inévitablement accompagnée d’une majoration de peine, afin de faire « bonne mesure et de bien appliquer le texte pénal sur la récidive ». Les autorités ont été particulièrement zélées dans leur objectif visant à briser, à détruire cette femme.
C’est le règne de l’arbitraire, du non-droit, de la force oppressante.
Dernière précision, le petit âgé de 4 ans a été témoin des violences commises sur sa maman. Encore un Etat, qui en raison de la religion des parents, n’hésitera pas à leur retirer ce jeune garçon au nom de… « la protection de l’enfance ».
Christian_paturel_7Russie
Les 180000 Témoins de Jéhovah de Russie sont actuellement dans une très grande incertitude juridique du fait de la décision rendue le 12 novembre 2014 par la Cour suprême de la Fédération de Russie interdisant l’Association des Témoins de Jéhovah de Samara. Selon les juges, cette dernière est considérée comme « extrémiste ».
Sur la base de cette décision, les autorités ont toute latitude pour engager des poursuites pénales à l’encontre de ces chrétiens. En effet, leur activité cesse, par voie de conséquence, d’être légale. Il existe un fâcheux précédent en ce domaine qui n’incite guère à l’optimisme quant aux vertus démocratiques et libérales de la police et de la justice russes (affaire de l’Association cultuelle de Taganrag)
Dans notre société humaine la loi est toute puissante, même si elle est monstrueuse, idiote, contraire à toute humanité et au « droit naturel » (ce droit qui existait avant l’apparition de toute société et qui protège les valeurs fondamentales, le droit à la vie par exemple).
Ainsi, les horreurs commises par le régime nazi reposaient très souvent sur une législation produite par les hommes. De même, les lois raciales de Vichy ont permis dans la légalité la déportation et l’assassinat de dizaines de milliers de Juifs. Parfois la loi ne coïncide ni avec la justice, ni avec l’humanisme, ni avec l’amour du prochain. Elle est le produit de l’homme, avec ses passions, ses faiblesses, son fanatisme, ses erreurs, ses égarements, sa folie…
Christian_paturel_8Corée du Sud
Chaque année des centaines jeunes Témoins de Jéhovah sont emprisonnés, l’Etat refusant de prendre en considération leur droit à l’objection de conscience.
Les condamnations du Comité des droits de l’homme de l’ONU (cinq en quelques années) restent sans effet.
Kirghizistan
Tout comme la Russie, les autorités refusent d’accorder un statut officiel aux chrétiens Témoins de Jéhovah. Blocage qui pourrait fort bien permettre des poursuites pénales à l’encontre des membres de cette Eglise qui persisteraient à vouloir vivre leur foi et pratiquer leur culte.
Ukraine
Dans l’Est de l’Ukraine, 14 salles de culte des Témoins de Jéhovah ont été prises de force par des groupes armés. Les officiers qui menaient ces troupes ont indiqué que pour eux « l’Eglise Orthodoxe était la seule autorisée ». Ils n’ont pas caché leur ferme intention de « se débarrasser des Témoins », une menace qui doit être prise au sérieux compte tenu des enseignements de l’histoire. « Le bruit des bottes » résonne sinistrement dans cette région!
Cette véritable spoliation affecte 17500 fidèles des régions de Donetsk et de Louhansk. Ces derniers sont contraints de tenir leurs réunions cultuelles dans des domiciles privés. Certains fidèles doivent effectuer de longs trajets (4h00 pour un aller et retour).
L’Ukraine compte 150000 Témoins de Jéhovah.
Géorgie
Les Témoins de Jéhovah sont toujours régulièrement attaqués et agressés malgré la décision du 7 octobre 2014, de la Cour européenne des droits de l’homme condamnant la Géorgie pour « traitement inhumain », « attitude sectaire » et « non intervention » (l’Etat a refusé de protéger ses ressortissants, Témoins de Jéhovah en la circonstance, victimes d’agressions). En 2002, les Témoins de Jéhovah avaient été victimes de violences généralisées dans les rues, à leurs domiciles, dans les tribunaux… La police s’était abstenue d’intervenir, certainement trop occupée à disperser par la force les rassemblements religieux des victimes, à les rouer de coups et à incendier leurs installations.
Compte tenu des dispositions régissant la Cour européenne, cette dernière ne peut être saisie que si les requérants « ont épuisé toutes les voies de recours internes ». Or, les autorités géorgiennes ont refusé d’instruire les plaintes diligentées par les Témoins de Jéhovah. Face à cette situation insolite, la juridiction strasbourgeoise a déclaré recevable les recours bien qu’aucune décision judiciaire géorgienne ne soit intervenue. Procédure exceptionnelle, il convient de préciser, qui s’imposait face à un déni de justice étatique.
Une faillite complète de l’Etat dans toutes ses composantes : police, justice, politique et… population.
Christian_paturel_9Azerbaïdjan
L’intolérance religieuse règne en maître dans ce Pays. Les chrétiens Témoins de Jéhovah qui assistent à des réunions cultuelles, ou qui veulent exercer la liberté d’expression en parlant de leur foi aux autres, sont condamnés à de lourdes amendes doublées de peines de prison.
Après une procédure pénale digne des plus lamentables simulacres de justice, deux Témoins de Jéhovah : Irina une veuve âgée de 55 ans et partiellement infirme, Valida âgée de 38 ans et soutien de famille, ont été conduites devant l’autorité judiciaire :
L’audience a été menée à huis clos (il est préférable d’être discret quant on bafoue les principes élémentaires des droits de la défense)
Le « juge » (mot inapproprié en la circonstance, celui « d’exécuteur des basses œuvres » aurait été préférable), partial et agressif, a évoqué « la menace pour l’ordre public » (argument qui avait cours à l’encontre des Témoins de Jéhovah dans les tribunaux nazis et staliniens)
Et a prononcé une condamnation à trois mois de prison et des amendes de 6200 et 8000 euros.
Christian_paturel_10Le recours en appel a été traité de façon tout aussi expéditive:
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