rareté relative de l’or d’Ophir sert à illustrer le faible nombre d’hommes tyranniques à Babylone après sa chute.
David fit don de 3 000 talents d’or d’Ophir pour la construction du temple, or estimé à 1 156 050 000 $ (1Ch 29:1, 2, 4). Plus tard, la flotte commerciale de Salomon le fils de David rapportait régulièrement d’Ophir 420 talents d’or (1R 9:26-28). Le récit parallèle, en 2 Chroniques 8:18, mentionne 450 talents. Selon certains biblistes, cette différence remonterait à l’époque où les lettres de l’alphabet tenaient lieu de chiffres ; un copiste de l’Antiquité put confondre la lettre numérale hébraïque noun (נ) qui représentait 50, et la lettre kaph (כ) qui correspondait à 20, ou vice versa. Toutefois, tout porte à croire que, dans les Écritures hébraïques, les nombres étaient toujours écrits en toutes lettres et non représentés chacun par des lettres. Une explication plus probable est donc que les deux chiffres sont exacts, et que le montant brut apporté était de 450 talents, dont 420 étaient un profit net.
En 1946, une poterie mise au jour au N.-E. de Tel-Aviv-Jaffa a confirmé les récits bibliques relatifs aux importations d’or d’Ophir. Elle portait l’inscription suivante : “ Or d’Ophir pour bēt ḥōrōn [...] s[icles] 30. ” — Supplément au dictionnaire de la Bible, Paris, 1960, tome sixième, col. 750 ; Journal of Near Eastern Studies, 1951, vol. X, p. 265, 266.
Le pays d’Ophir fournissait non seulement une grande quantité d’or, mais encore les “ algoummim ” et les pierres précieuses que Salomon importait (1R 10:11 ; 2Ch 9:10). Cependant, l’expédition que le roi Yehoshaphat tenta dans ce pays, un siècle après, se termina par un désastre, car ses “ navires de Tarsis ” firent naufrage à Étsiôn-Guéber, à la pointe du golfe d’Aqaba.