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Condamner les pilleurs de trésors archéologiques

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Josué

Josué
Administrateur

Condamner les pilleurs de trésors archéologiques pour crime de guerre
Les mots de "génocide culturel" sont dorénavant prononcés contre Daesh, coupable de détruire ou de vendre des antiquités syriennes et irakiennes.
PAR NOTRE CORRESPONDANT À GENÈVE, IAN HAMEL
Publié le 20/11/2015 à 06:26 | Le Point.fr
Les premiers djihadistes, qui détruisaient des statues dans le musée de Mossoul, agissaient à visage découvert. Ils s'exhibaient, fiers de leur forfait. "Dorénavant, ils opèrent masqués, par peur d'être reconnus", constate Édouard Planche, responsable du programme de lutte contre le trafic des biens culturels à l'Unesco. Que s'est-il passé entre-temps ? Un chef touareg, du groupe malien Ansar Dine, qui avait ordonné la destruction de neuf mausolées, dont celle de Sidi Yahia à Tombouctou, a comparu le 30 septembre dernier devant la Cour pénale internationale pour "crime de guerre". C'est une première. Mais c'est aussi la preuve que les terroristes sont remarquablement bien informés.
Ce n'est pas Daesh qui a pris l'initiative de ces actes de vandalisme. Les djihadistes ont été sollicités par… l'Arabie saoudite. Cheikhmous Ali, président de l'Association pour la protection de l'archéologie syrienne et chercheur attaché à l'université de Strasbourg, cite le cas d'un Syrien rémunéré par les princes du Golfe pour participer à la destruction du passé du pays. Pour les islamistes, les musées, nés à l'initiative des Européens, sont autant de symboles honnis de la domination coloniale…
Casser une statue en plusieurs morceaux

"Daesh laisse des traces écrites, comme ces autorisations autorisant le pillage de sites archéologiques, délivrées contre rémunérations", révèle Cheikhmous Ali en présentant des documents établis par l'organisation État islamique. En effet, si les terrorises détruisent ce qu'ils ne peuvent pas transporter, comme des temples à Palmyre, en revanche, ils commercialisent les petits objets, qui passent facilement les frontières, et peuvent même s'envoyer par la poste. "Quitte même à casser une grande statue en trois ou quatre morceaux !" ajoute le chercheur syrien.
Une dizaine de spécialistes participaient, mercredi 18 novembre à Drouot, à une table ronde sur le thème "S'organiser contre le trafic des antiquités" afin de couper une partie des sources de financement de Daesh. Parmi les orateurs, Jean-Luc Martinez, président-directeur du musée du Louvre, qui vient de présenter à François Hollande cinquante propositions pour stopper ces exactions, qui représenteraient "15 à 20 % des ressources pécuniaires de l'organisation terroriste". Pour commencer, il préconise la création d'une liste noire "des paradis du recel", sur le modèle des listes noires des paradis fiscaux. Une campagne de longue haleine, mais qui commence à donner des résultats, la Suisse et le Luxembourg annonçant la fin du secret bancaire.
Trésors archéologiques contre drogue

Jean-Luc Martinez met notamment en cause les ports francs, moins ceux de Suisse que d'autres pays, "où aucune obligation d'inventaires à l'intention des douanes n'est imposée". Parmi les vilains canards du trafic de trésors archéologiques, plusieurs pays ont dû entendre leurs oreilles siffler à Drouot, à commencer par la Turquie, puis par la Belgique, Singapour, et les pays du Golfe "où dans les palais s'entassent, sans aucun scrupule, les antiquités prélevées sur des sites archéologiques en Irak et en Syrie".
Sur le marché officiel, les trésors, répertoriés dans les bases de données, sont invendables. "En revanche, ils se retrouvent sur les marchés gris. Nous avons des cas où des objets de grande valeur ont servi de caution lors de livraisons de drogue ou d'armes", commente Philippe Marquis, conservateur au département des antiquités orientales au musée du Louvre. Néanmoins, le trafic d'antiquités ne pourrait pas se développer sans l'existence d'organisations criminelles bien antérieures à Daesh. "Il n'existe pas beaucoup de personnes qui ont le cran d'aller négocier avec les terroristes, puis qui possèdent suffisamment de ressources financières pour patienter trois, cinq ou même dix ans avant de mettre sur le marché ces trésors volés", souligne le colonel Ludovic Ehrhart, chef de l'Office central de lutte contre le trafic de biens culturels. Il serait effectivement temps de s'attaquer aussi à ces "transitaires".

samuel

samuel
Administrateur

Le mal est fait maintenant reste à savoir comment réparer ? et ce n'est pas pour demain.

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