L’importance et la force de l’armée de Saül variaient selon les besoins. En une certaine occasion, il choisit 3 000 hommes dont 1 000 étaient sous le commandement de son fils Yonathân (1S 13:2). Pour réaliser un autre exploit, il en rassembla 330 000 (1S 11:
. Mais, comparée à l’armée hautement mécanisée des Philistins, qui, d’après le texte massorétique, étaient en mesure de rassembler 30 000 chars, 6 000 cavaliers et “ un peuple comme les grains de sable [...] en multitude ”, ainsi qu’ils le firent à Mikmash, l’armée d’Israël paraissait piètrement équipée. “ Il arriva, au jour de la bataille, qu’il ne se trouvait ni épée ni lance dans la main de qui que ce soit du peuple ”, sauf dans la main de Saül et de Yonathân. — 1S 13:5, 22.
Pendant le règne de David, l’armée d’Israël devint beaucoup plus importante et plus efficace. Plus de 300 000 hommes équipés pour la guerre vinrent à Hébrôn donner la royauté de Saül à David (1Ch 12:23-38). Des non-Israélites servaient aussi dans l’armée de David. — 2S 15:18 ; 20:7.
David garda un grand nombre des structures de l’armée. Par exemple, il conserva le commandement suprême de celle-ci ; il nomma des chefs de campagne comme Yoab, Abner et Amasa, et il établit sous leur autorité des chefs de milliers et de centaines (2S 18:1 ; 1R 2:32 ; 1Ch 13:1 ; 18:15). Mais David prit aussi de nouvelles mesures. Ainsi il inaugura un système de rotation mensuelle entre 12 groupes de 24 000 hommes (soit 288 000 au total), de sorte qu’un soldat ne servait normalement qu’un mois par an (1Ch 27:1-15). Cela ne veut pas dire que les 24 000 hommes qui servaient pendant un mois venaient tous de la même tribu, mais plutôt que toutes les tribus fournissaient une partie des soldats chaque mois de l’année.
La cavalerie et les chars. Les Babyloniens, les Assyriens et les Égyptiens accordaient une grande valeur à ces plateformes mobiles de combat qu’étaient les chars, parce qu’ils étaient rapides et faciles à manœuvrer. Les chars devinrent donc le symbole approprié de la puissance militaire des grands empires. Sous le règne de David, le plus grand chef militaire de l’histoire d’Israël, l’armée se composait exclusivement de fantassins équipés d’armes légères (épée, lance, arc ou fronde). David se souvenait certainement que Jéhovah avait déconseillé aux Israélites de compter sur les chevaux pour vaincre (Dt 17:16 ; 20:1), que les chevaux et les chars du pharaon avaient été “ jetés dans la mer ” par Jéhovah (Ex 15:1, 4) et que celui-ci avait ouvert les écluses des cieux sur les “ neuf cents chars armés de faux ” de Sisera, si bien que ‘ le torrent de Qishôn les avait emportés ’. — Jg 4:3 ; 5:21.
Tout comme Josué avait coupé les jarrets des chevaux pris aux ennemis et brûlé leurs chars, de même David coupa les jarrets des nombreux chevaux qu’il prit à Hadadézer, roi de Tsoba, à l’exception de cent d’entre eux (Jos 11:6-9 ; 2S 8:4). Dans un chant, David expliqua que ses ennemis se préoccupaient des chars et des chevaux, “ mais nous, c’est du nom de Jéhovah notre Dieu que nous ferons mention ”. “ Pour le salut, le cheval n’est qu’illusion. ” (Ps 20:7 ; 33:17). Le proverbe déclare : “ Le cheval, c’est quelque chose qui est préparé pour le jour de la bataille, mais le salut appartient à Jéhovah. ” — Pr 21:31.
Avec le règne de Salomon s’ouvrit un nouveau chapitre dans les annales de l’armée israélite. Ce règne fut relativement paisible, mais Salomon multiplia le nombre de ses chevaux et de ses chars (voir CHAR). La plupart de ces chevaux furent achetés en Égypte et importés en Israël. Il fallut construire des villes entières un peu partout dans le pays afin d’abriter les nouvelles divisions militaires (1R 4:26 ; 9:19 ; 10:26, 29 ; 2Ch 1:14-17). Cependant, Jéhovah n’a jamais béni cette innovation de Salomon. Au contraire, après la mort de ce roi et la scission du royaume, l’armée d’Israël déclina. Isaïe écrivit plus tard : “ Malheur à ceux qui descendent en Égypte pour de l’aide, ceux qui comptent sur les chevaux et qui placent leur confiance dans les chars, parce qu’ils sont nombreux, et dans les coursiers, parce qu’ils sont très forts, mais qui n’ont pas regardé vers le Saint d’Israël et n’ont pas recherché Jéhovah lui-même. ” — Is 31:1.
Après la scission du royaume. Après la scission du royaume, une inimitié permanente opposa Juda et Israël (1R 12:19, 21). Abiya successeur de Rehabam ne disposait que de 400 000 hommes quand Yarobam marcha contre lui avec 800 000 soldats. Bien que deux fois moins nombreux, les soldats du royaume du Sud l’emportèrent “ parce qu’ils s’étaient appuyés sur Jéhovah ”. Israël perdit 500 000 hommes. — 2Ch 13:3-18.
Outre les conflits entre tribus, il y avait la menace des nations païennes voisines. Israël était obligé d’entretenir une armée permanente à cause de l’attitude belliqueuse de la Syrie, au N. (2R 13:4-7.) Le royaume de Juda dut, lui aussi, faire face à l’invasion d’armées païennes. Une fois, l’Égypte envahit Juda et emporta un grand butin (1R 14:25-27). Une autre fois, les Éthiopiens montèrent contre Juda avec une armée de 1 000 000 d’hommes et 300 chars. Le roi Asa ne disposait que de 580 000 soldats, mais il “ se mit à appeler Jéhovah son Dieu ”, et “ Jéhovah battit les Éthiopiens ” qui furent tous anéantis. — 2Ch 14:8-13.
De même, quand Moab, Ammôn et les Ammonim montèrent contre Yehoshaphat, bien qu’il disposât d’une armée de 1 160 000 hommes, celui-ci “ tourna sa face pour rechercher Jéhovah ” qui l’affermit par ces mots : “ La bataille n’est pas la vôtre, mais celle de Dieu. ” (2Ch 17:12-19 ; 20:1-3, 15). Cet épisode marqua l’histoire militaire, car un chœur de voix entraînées ‘ sortait en avant des hommes armés ’ en chantant : “ Louez Jéhovah. ” Dans la confusion, les forces ennemies s’entretuèrent. — 2Ch 20:21-23.