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Profanations, dégradations : que nous révèlent ces faits divers ?

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Josué

Josué
Administrateur

Profanations, dégradations : que nous révèlent ces faits divers ?
FANNY MAGDELAINE
CRÉÉ LE 14/08/2015 / MODIFIÉ LE 17/08/2015 À 10H31
Dégradations d'écoles, profanations de tombes... Ces actes de délinquance récurrents commis par des mineurs suscitent beaucoup d'intérêt dans les médias et sur les réseaux sociaux. Mais que nous apprennent-ils vraiment ?

Samedi 1er août, à Melun, des enfants, âgés de 5 à 13 ans, saccagent une école maternelle. Mardi 4 août, en Meurthe-et-Moselle, la police interpelle deux garçons de 14 et 15 ans suite à la dégradation d'une quarantaine de tombes dans le cimetière de Labry.

Des primo-délinquants
Pratiquement tous les enfants ou adolescents impliqués dans ce type de faits divers n'avaient jamais eu affaire à la justice. C'est le constat effectué par Laurent Richard, juge des enfants au TGI de Versailles. Si, en vingt ans de métier, ce magistrat n'a pas eu à traiter de profanations de cimetières, en revanche, il est périodiquement confronté à des dégradations commises dans des écoles : « Mais en vingt ans, ces délits n'ont pas vraiment explosé, contrairement à d'autres, par exemple aux vols de téléphones portables... » Pour Philippe Dangin, policier retraité, membre de Police et Humanisme, qui regroupe des policiers chrétiens, le phénomène des dégradations d'école, gratuites, sans cambriolage, serait pourtant relativement nouveau : il y a vingt ans, on n'en voyait pas, assure-t-il.

Une réelle volonté de viser l'institution ?
Pourquoi des écoles, pourquoi des cimetières ? « Avant d'analyser ces actes, encore faut-il identifier s'ils sont commis par provocation ou si ce sont des actes plus spontanés, « ludiques » oserais-je dire, pour ces adolescents, prévient Daniel Marcelli, professeur émérite de psychiatrie de l'enfance et de l'adolescence à la faculté de Poitiers. Et se demander si, plus que les actes, ce n'est pas la couverture médiatique qui évolue. » Jean-Luc Aubert, psychologue clinicien spécialiste de l'enfant, acquiesce : « Ces phénomènes ont toujours existé mais les cibles changent, peut-être parce qu'elles sont médiatisées... » On parlera davantage dans la presse de ce qui concerne les collectivités locales, le bien commun, comme les écoles ou les cimetières, que des propriétés privées.

Bêtises d'adolescents ou actes de révolte contre la société ? Difficile de l'évaluer sans les témoignages des mineurs concernés. Certes, l'école, pour de nombreux jeunes, représente un endroit où il ne fait pas bon vivre. Le lieu du premier échec. De la sanction. « Et parfois de tas de problèmes avec leur famille » ajoute Philippe Dangin, perplexe devant ces délits : « Comment l'école, cet outil indispensable pour leur avenir, peut devenir un objet de haine ? » « Tous les enfants ne sont pas heureux à l'école mais le paradoxe, observe le Professeur Marcelli, c'est qu'ils sont aussi malheureux en traînant dans la rue qu'à l'école. » Il ne faut donc pas forcément y voir systématiquement une volonté consciente de viser l'institution. « Ces jeunes choisissent surtout un lieu vide, sans surveillance, qu'ils connaissent, mais ce n'est pas plus réfléchi que ça ! La preuve, c'est qu'on les retrouve toujours... Ils laissent des traces de leur passage », soupire Laurent Richard.

Un phénomène de groupe
Autre constat : il s'agit toujours de jeunes qui agissent à plusieurs, en bande. « Aucun de ces enfants ou de ces jeunes n'aurait agi seul », affirme le pédopsychiatre. Face au désœuvrement, et dans la vie tout court, il est plus facile de détruire que de construire : « La destruction n'est pas le propre de l'enfant ou du jeune, poursuit Daniel Marcelli. Mais pour construire, quelle que soit la chose, il faut de l'énergie, de la patience, de l'attention... » Faute de mieux, on suit donc le plus provocateur - « une bande fonctionne toujours au niveau du plus pathologique » note Daniel Marcelli -, celui qu'on considère comme un grand frère, voire une figure paternelle. Ces adolescents qui se cherchent et se testent sont-ils réellement conscients de la gravité de leurs actes ? « La plupart du temps, ces jeunes ne pensent pas aux conséquences, raconte le juge Richard. Une fois devant le juge, ils réalisent ce qu'ils ont vraiment fait, et on n'entendra plus parler d'eux.» Un sentiment partagé par Jean-Luc Aubert : « L'enfant, ou l'adolescent vit dans l'ici et maintenant. Il y a chez ces jeunes une non-anticipation des actes, accentuée par des interdits mal-intériorisés et le non-respect des règles éducatives. »

Le sentiment de non-appartenance
Rien de bien neuf donc, même si tous les enfants ou adolescents ne commettent pas de tels délits. « Ça nous dit quelque chose d'eux, c'est certain : qu'ils se cherchent, qu'il y a un malaise, souvent familial... » observe le juge des enfants. Si, dans certains cas, il n'y a aucune carence éducative, la plupart du temps, on pointe des dysfonctionnements et, souvent, ces jeunes sont issus de familles monoparentales sans référent paternel.

Philippe Dangin se remémore une perquisition où dans la cuisine, le frigo était entouré de chaînes, pour éviter que les enfants ne se servent quand bon leur semble. Autre cas : cette nombreuse fratrie, dans une famille aisée, restée seule tout l'été pendant que leurs parents étaient partis dans leur région d'origine, sous la garde de leur sœur de 20 ans. Le plus jeune n'avait pas 9 ans. « De nombreux jeunes manquent d'éducation, d'affection, de vie de famille » souligne Philippe Dangin.

Pour le psychologue Jean-Luc Aubert, tout part de là ; il pointe le sentiment de non-appartenance que ressentent ces jeunes, non-appartenance à la société, via l'école notamment, mais d'abord et avant tout à leur famille : « Ils ne trouvent déjà pas leur place chez eux, ils ne vivent rien en famille. Je vois des enfants de 9-10 ans qui ne savent pas très bien ce que font leur père et leur mère ! Ils fonctionnent sans souvenir et sans projet, ils n'ont pas de passé et pas d'avenir. »

Ce qui manque à ces jeunes qui traînent dehors, c'est un encadrement bienveillant, dans leur famille ou leur environnement. Tous les experts s'accordent là-dessus. L'espace, urbain, et même rural, a changé : « On ne dit plus rien aux jeunes, contrairement à une époque pas si lointaine où l'ensemble du voisinage veillait à ce qu'ils ne fassent pas de bêtises, déplore le Pr Marcelli. Et si les parents ont peur de laisser leurs enfants dehors, ils ont constaté que ce n'était pas mieux de les laisser toute la journée devant la télé ou les écrans. »

Réparer et encadrer
Ces jeunes ne passeraient pas, ou moins, à l'acte s'ils étaient encadrés, si des activités leur étaient proposées. Au sein de mouvements d'éducation comme les clubs sportifs, le scoutisme ou les patronages, dont on reparle depuis peu : « Le renouveau des patronages est révélateur, observe Laurent Richard, car cela montre que tout le corps social doit être impliqué dans l'accompagnement des enfants. L'institution a montré ses limites, les solutions classiques appliquées jusqu'à présent ne fonctionnent plus. Il faut recréer, inventer, agir de plus en plus à la carte, aussi bien dans le domaine social que pénal. »

Côté pénal, pour ces affaires, les mesures de réparations semblent consensuelles. « Il faut discuter avec les parents, avec les enfants, individuellement et collectivement. Que chacun puisse constater ce qu'il a fait et ensuite, ranger, réparer. Mais cela nécessite du temps, des moyens humains, cela coûte plus cher que de faire venir une société de nettoyage ! La réparation est un acte social coûteux mais quand on permet à un enfant de réparer sa ou ses bêtises, il se sent mieux après » affirme Daniel Marcelli. « La réparation est intéressante, poursuit le Juge Richard, car elle fait intervenir des médiateurs, des éducateurs, elle se fait en lien avec la Protection Judiciaire de la Jeunesse et peut déboucher sur un suivi éducatif. » Philippe Dangin approuve lui aussi les mesures réparatrices ou d'intérêt général : « A la Société Saint-Vincent de Paul, des jeunes délinquants majeurs nous aident à distribuer des colis dans les différentes conférences, en lien avec le Tribunal de grande instance de Caen ; ils découvrent le monde du travail et le bénévolat. »

Alors, en fait-on trop autour de ces faits divers ? Largement médiatisés, ces dégradations, qu'il ne faut pas minimiser, restent marginales à l'échelle des actes de délinquance commis en France. « Les violences physiques sont nettement plus préoccupantes », souligne le juge Richard. Concernant les profanations de cimetières ou les saccages d'écoles, rien ne dit que ces primo-délinquants, des garçons dans une énorme majorité, récidiveront et aggraveront leur cas.

samuel

samuel
Administrateur

Après l'attentat perpétré dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray mardi 26 juillet, des voix s'élèvent pour une plus grande protection des lieux de culte catholiques. Si les sanctuaires et cathédrales font déjà l'objet d'une attention particulière, les autorités publiques et ecclésiales s'accordent à dire que tous les édifices catholiques ne peuvent pas être protégés de la même manière.

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« Nous, Église catholique, nous demandons à vivre en paix mais nous ne demandons pas une protection spéciale. Nous accueillons avec gratitude ce que fait l'État. » Les propos sur France Info de Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, mercredi 27 juillet, ont de quoi surprendr,e au lendemain de l'assassinat d'un de ses prêtres en pleine messe. Pourtant, ils décrivent bien la position des évêques de France : la sécurité des lieux de culte relève de la force publique et le « risque zéro » n'existe pas. « Même avec un policier devant chaque église, cela n'empêcherait pas les terroristes de rentrer », explique-t-on ainsi à la Conférence des évêques de France (CEF).
Dès mardi 26 juillet, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, a déclaré au 20h de TF1 : « Les pouvoirs publics ont beaucoup à faire et font beaucoup pour surveiller l'espace public, pas plus les églises que les autres lieux avec des foules. Ce serait entretenir une illusion dérisoire que de faire croire aux Français que, parce qu'on aura mis x-pourcent de soldats en plus dans la rue, cela les garantira contre des attentats. » [...]
Pas d'instrument de mort dans l'église, c'est contraire au message évangélique. Tu me vois faire descendre le Christ avec un pistolet 6,35mm à côté de moi ?
(Guy Gilbert)

Dans les lieux de dévotion particuliers, les mesures de sécurité se renforcent. À Notre-Dame de la Médaille miraculeuse, à Paris, où des centaines de pèlerins se rendent chaque jour, « des militaires passent régulièrement devant la porte et la chapelle a fait appel à un service de sécurité privé qui vérifient les sacs », souligne le père Guénolé Feugang. « Il faut une sécurité réelle et une symbolique », ajoute le chapelain. Symbolique car les vigiles n'ont pas d'arme. « Je reviens des États-Unis et même là-bas, il n'y a pas d'arme dans les églises. C'est très important pour moi. À moins d'une menace avérée bien sûr. »

Rene philippe

Rene philippe

Ce que dit le cardinal André Vingt-Trois a du vrai... et du faux. Déjà, ça fait longtemps que le "6,35" a été largement dépassé par des calibres bien plus sérieux. C'était sans doute discret dans le sac d'une femme, mais les "méchants" sont passés à autre chose. Ensuite, la France étant un état laïc (théoriquement), il ne devrait pas faire de différence niveau sécurité entre une église catholique, évangélique, qu'une mosquée, temple boudhiste ou synagogue. Pourtant, la réalité est toute autre. Enfin, comme ils n'ont qu'une vision humaine, avec des pressions ou autres raisons politiques ou autres, et que la vraie raison leur échappe, ce n'est pas demain qu'ils trouveront LA solution au problème, d'autant qu'ils n'en connaissent pas la vraie cause

Mikael

Mikael
MODERATEUR
MODERATEUR

En fait tout les moyens sont bons pour tuer.
Par contre pendant nos grandes assemblées la police sera elle plus nombreuses pas canaliser le grand nombre de personnes qui vont y assister ?

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