Tiens on va refaire une petite présentation plus concrète, plus complète
Prenez votre temps, y a pas le feu non plus, je vais envoyer toute la pâtée ce coup-ci ^^
J'avais 8 ans quand les Témoins de Jéhovah sont venu sonner à la porte. A ce moment-là, je vivais les derniers instants de mes cours de catéchisme à l'école car, après avoir lu deux fois le Nouveau Testament de l'Abbé Crampon, je m'étais pointé un jour avec toute une ribambelle de questions parce qu'un enfant... ben c'est un vrai détecteur d'incohérences sur pattes
et ça n'avait pas franchement plu à monsieur le curé ^^
Quelques mois plus tard, ma mère, qui avait accepté l'étude biblique à domicile est venue me voir au cours de l'une d'elle. Les deux sœurs Témoins de Jéhovah, à l'époque, avaient une ou deux questions à me poser. Elles voulaient savoir si ça me posait un problème que ma mère décide d'entrer chez les Témoins de Jéhovah et si je souhaitais l'accompagner.
Je me souviens de ce jour comme si c'était hier parce que voyez-vous, 28 ans plus tard, ça me taraude quand même que l'on pose à un enfant de 8 ans des questions... si adulte. Toujours est-il que j'ai suivi sans hésitation. La curiosité, principal moteur des enfants en plein apprentissage.
9 ans plus tard, je me faisais baptiser, moins d'un an après mon baptême, je me faisais excommunier quelques mois après ma mère. Que s'était-il passé ?
J'ai eu une enfance très difficile, que ça soit avant, pendant et même après mon expérience Témoins de Jéhovah. J'ai subi la maltraitance physique, émotionnelle et psychologique pendant plus de 15 ans de la part de ma propre famille et principalement par ma mère. Un mois après mon baptême ma mère a voulu me tuer (au sens littéral du terme) et, cerise sur le gâteau, c'est moi qu'on a enfermé dans une prison pour mineurs (Foyer d'Action Éducative avec barreaux aux fenêtres et tout le bazar) pour, en quelque sorte, tentative d'homicide ("légitime défense" étaient en réalité les termes plus appropriés)
Je me suis retrouvé comme Joseph, à plusieurs centaines de kilomètres et coupé de tout, y comprit des frères et sœurs TJ. Impossible d'avoir l'autorisation pour assister aux réunions de la congrégation locale, aucune visite autorisé (j'étais le seul dans ce cas), aucun courrier, l'isolement total.
Très vite, je me suis senti abandonné, "trahi" par Dieu qui me semblait avoir fuit - ou peut-être que, comme me l'avait martelé ma mère, je ne méritais rien - et ce sentiment d'abandon devient si fort que dans la nuit du 01 au 02 mars 1996, j'ai décidé de "déclarer la guerre à Jéhovah." Non pas contre son organisation, mais contre Lui uniquement (j'ai pas l'habitude de m'en prendre aux voisins quand j'en ai après quelqu'un, même si ce voisin défend la personne concernée) et pour cela, j'ai arrêté de fréquenter les réunions dès lors où m'y rendre fut possible. Dans mon entêtement, j'ai refusé d'écouter les anciens, de me rendre au rendez-vous qu'ils m'avaient proposé, allant même jusqu'à refuser d'écrire ma lettre de retrait (vous avez cas l'écrire vous-mêmes, avais-je dit à l'époque au téléphone).
La cerise sur le gâteau fut ce dimanche matin où, récemment incorporé dans l'Armée française, j'ai posé en uniforme de défilé devant la Salle du Royaume au moment où tout le monde se rendait à la réunion. La semaine suivante, j'étais excommunié. Faut savoir que je ne suis pas du genre à faire les choses à moitié, comme disait mon grand-père "ou l'on fait, ou l'on ne fait pas, à moitié, c'est pas faire"
J'avais également choisi de prier un autre dieu, celui du système de choses, car bien plus réceptif et actif que celui dont j'avais auparavant pris l'habitude de prier. J'entrais donc à grandes enjambées dans le monde "merveilleux" du spiritisme avec toutes ses "joyeusetés" (guillemet=ironie
). Et je ne peux pas dire que je n'ai pas été gâté, tout ce que mon cœur à désiré, il l'a obtenu mais comme on dit "rien n'est fait pour durer".
En 2004, une rupture amoureuse m'a pratiquement rendu fou. 3 tentatives de suicide en 8 jours, 24H d'observations en Hôpital Psychiatrique. J'ai sombré dans l'alcool et la drogue pendant 10 ans, les traumas et autres séquelles de l'enfance me harcelant constamment. J'ai vécu dehors, dormant dans la neige, même si ce ne fut que très temporaire. Impossible de bâtir quoique ce soit sans le détruire systématiquement dans la foulée. A défaut de ne pouvoir parvenir à mettre un terme à mon existence, je m'étais enfermer dans une logique de mort mentale et existentielle.
Septembre-octobre 2014. Ne me demandez pas pourquoi, un beau matin j'en ai eu marre et j'ai tout arrêté. L'alcool d'abord puis, progressivement la drogue (cannabis) que j'avais maintenu pour amortir le choc physiologique lié au sevrage brutal de l'alcool.
Mon cerveau s'est mit alors, à présent qu'il pouvait enfin avoir les idées à peu près claires, à turbiner comme une usine à gaz mais j'ai affronté les choses les unes après les autres, même si elles arrivaient en masse, y compris durant mon sommeil. J'ai très vite fait le tri entre les questions d'ordre Rationnel (mental) et les questions d'ordre Irrationnel (émotion), mettant à profit ma faculté très poussée d'auto-analyse, une logique tetralemme et un Critique Intérieur très travailleur pour ensuite m'apercevoir, fin décembre, qu'il me manquait un ingrédient essentiel pour unir et équilibrer le tout. Le Spirituel (Dieu)
J'étais parvenu à être en paix avec mon passé, mes rancunes se transformant en pardon, y compris me pardonner à moi-même. Il me restait à "pardonner" à Dieu mais où était-il passé depuis tout ce temps où l'on s'était perdu de vu ? A l'endroit où je l'avais laissé 20 ans auparavant, ça a sonné comme une évidence.
En janvier de cette année, un samedi soir, je me suis pointé à une des congrégations de ma ville et ai demandé d'entrée à parler avec un ancien. Je lui ai expliqué ma situation d'excommunié d'emblée, lui ai expliqué que je voulais remettre les choses en ordre avec Jéhovah. Deux semaines plus tard commençait ma procédure de réintégration avec ses hauts et ses bas (oui, je suis pas quelqu'un de "facile"
) et malgré tout le boulot déjà abattu, il en reste encore à faire.
J'ai travaillé très dur durant tous ces derniers mois et c'était vraiment très éprouvant. Une véritable guerre contre soi-même en permanence si bien que depuis quelques semaines... je me suis laissé aller en me disant "enfin... enfin je peux me reposer". Quelle erreur ! Voilà justement l'une des ruses du Diable "hey ho bonhomme ? T'en as pas assez de ta course d'endurance ? ça te dirait pas de te reposer cinq minutes ?" et vl'à-t-y pas que je lui avais en quelque sorte répondu "ah oui, bonne idée tiens".
Couplée à deux-trois paroles sages échangées avec à la fois un frère et un ami, mon arrivée sur ce forum et la vidéo que Patrice m'a proposé ont suffit de me... réveiller de ma léthargie
Voilà voilà, je pense qu'avec ça, vous avez de quoi faire pour me connaître
La conclusion, je me la garde, vous ne saurez jamais concrètement si oui ou non je suis finalement réintégré. Ce choix délibéré de ne pas répondre à la question provient de mon séjour très prolongé sur un autre forum (celui où se trouve kaboo plus précisément) à la fois comme membre et comme modérateur.
J'y ai découvert ce que je n'avais jamais vu. L'apostasie et l'opposition TJ en pure concentrée et j'y étais absolument pas préparé. J'y ai aussi rencontré des personnes, prétendant être alors qu'en réalité, elles ne le sont pas du tout. On m'y a collé toutes sortes d'étiquettes allant de fils du Diable à TJ complètement endoctriné quoique je puisse dire pour démentir les affirmations.
C'est pour cela que je ne tiens pas à répondre. J'ai appris que quoi que je dise, si on décide de ne pas me croire, ça ne changera absolument rien.
Bonne lecture