La défense du cardinal Pell
ANNA LATRON
CRÉÉ LE 02/06/2015 / MODIFIÉ LE 02/06/2
Alors qu'un membre de la commission vaticane de protection des mineurs, le britannique Peter Saunders, a demandé la révocation du cardinal australien ce dimanche 31 mai, celui-ci se défend.
L'actuel préfet du secrétariat pour l'économie et ancien archevêque de Sydney, le cardinal George Pell, n'entend pas se laisser faire : ce lundi 1er juin à la mi-journée, il a menacé d'engager des poursuites contre Peter Saunders, un des 17 membres de la commission potificale pour la protection des mineurs qui l'a gravement mis en cause dans un entretien (en anglais) accordé la veille à la chaîne australienne Nine.
Dans un communiqué, Mgr Pell fait savoir qu'il n'avait « d'autre choix que de consulter ses avocats » après ces déclarations « fausses et trompeuses », relate ABC (en anglais). Il faut dire que Saunders – d'ailleurs présenté à tort par la journaliste australienne comme étant en charge, au Vatican, de la protection des mineurs – n'a pas épargné le prélat : face à la caméra, il s'en est vivement pris à l'ancien chef de l'Église catholique en Australie, accusé par la victime d'un prêtre pédophile d'avoir voulu acheter son silence.
« Froideur et indifférence »
Saunders affirme que George Pell a agi avec « froideur et indifférence, j'irais jusqu'à dire comme un sociopathe » envers les victimes d'agressions sexuelles. Le britannique, lui-même victime d'abus sexuels dans son enfance, va jusqu'à demander la révocation du cardinal : « George Pell est cardinal de l'Eglise et son autorité est de ce fait immense au Vatican, ce serait une grosse épine dans le pied du pape François s'il devait être autorisé à rester en fonctions ». Selon lui, « il est vital qu'il soit mis sur la touche, renvoyé en Australie et que le pape prenne les mesures les plus sévères à son encontre ».
Mercredi 27 mai, le cardinal s’était déjà déclaré prêt à témoigner à ce sujet devant la commission d’enquête qui se penche depuis des mois sur les abus sexuels commis dès les années 1970 par des hommes d’Église en Australie, et devant laquelle il a déjà témoigné. Une proposition que la commission a acceptée (en anglais) ce lundi 1er juin par voie de communiqué. La commission d'enquête australienne mise en place en 2013 examine actuellement les crimes de Gerald Ridsdale, un prêtre condamné pour avoir agressé une cinquantaine de jeunes garçons entre les années 1950 et 1980 dans plusieurs paroisses de l'Etat de Victoria. Parmi eux, son neveu David, agressé dès l'âge de 11 ans. Ce dernier a déclaré devant la commission qu'il s'était confié au cardinal Pell, un ami de la famille, en 1993.
Selon sa déposition, George Pell lui a alors demandé ce que coûterait son silence. David Ridsdale accuse également le cardinal d'avoir couvert le prêtre en le mutant de paroisse en paroisse. George Pell a catégoriquement démenti avoir jamais « offert de gratification financière en échange du silence ».
Réactions
Dans une déclaration publiée (en anglais) ce lundi 1er juin par Nine, l'archevêque de Melbourne, Mgr Denis Hart, vole au secours du cardinal : il demande au public de « donner une chance » au prélat australien. Du côté du Saint-Siège, le Père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse, a indiqué le même jour que les propos de Peter Saunders avaient été prononcés « à titre personnel », assurant aussi que le préfet du secrétariat pour l’économie avait toujours répondu à la justice de son pays, relate le Vatican Insider (en anglais). Et de préciser que la commission pontificale pour la protection des mineurs « n’a pas pour tâche d’enquêter et de prononcer des jugements spécifiques sur des cas particuliers ».
ANNA LATRON
CRÉÉ LE 02/06/2015 / MODIFIÉ LE 02/06/2
Alors qu'un membre de la commission vaticane de protection des mineurs, le britannique Peter Saunders, a demandé la révocation du cardinal australien ce dimanche 31 mai, celui-ci se défend.
L'actuel préfet du secrétariat pour l'économie et ancien archevêque de Sydney, le cardinal George Pell, n'entend pas se laisser faire : ce lundi 1er juin à la mi-journée, il a menacé d'engager des poursuites contre Peter Saunders, un des 17 membres de la commission potificale pour la protection des mineurs qui l'a gravement mis en cause dans un entretien (en anglais) accordé la veille à la chaîne australienne Nine.
Dans un communiqué, Mgr Pell fait savoir qu'il n'avait « d'autre choix que de consulter ses avocats » après ces déclarations « fausses et trompeuses », relate ABC (en anglais). Il faut dire que Saunders – d'ailleurs présenté à tort par la journaliste australienne comme étant en charge, au Vatican, de la protection des mineurs – n'a pas épargné le prélat : face à la caméra, il s'en est vivement pris à l'ancien chef de l'Église catholique en Australie, accusé par la victime d'un prêtre pédophile d'avoir voulu acheter son silence.
« Froideur et indifférence »
Saunders affirme que George Pell a agi avec « froideur et indifférence, j'irais jusqu'à dire comme un sociopathe » envers les victimes d'agressions sexuelles. Le britannique, lui-même victime d'abus sexuels dans son enfance, va jusqu'à demander la révocation du cardinal : « George Pell est cardinal de l'Eglise et son autorité est de ce fait immense au Vatican, ce serait une grosse épine dans le pied du pape François s'il devait être autorisé à rester en fonctions ». Selon lui, « il est vital qu'il soit mis sur la touche, renvoyé en Australie et que le pape prenne les mesures les plus sévères à son encontre ».
Mercredi 27 mai, le cardinal s’était déjà déclaré prêt à témoigner à ce sujet devant la commission d’enquête qui se penche depuis des mois sur les abus sexuels commis dès les années 1970 par des hommes d’Église en Australie, et devant laquelle il a déjà témoigné. Une proposition que la commission a acceptée (en anglais) ce lundi 1er juin par voie de communiqué. La commission d'enquête australienne mise en place en 2013 examine actuellement les crimes de Gerald Ridsdale, un prêtre condamné pour avoir agressé une cinquantaine de jeunes garçons entre les années 1950 et 1980 dans plusieurs paroisses de l'Etat de Victoria. Parmi eux, son neveu David, agressé dès l'âge de 11 ans. Ce dernier a déclaré devant la commission qu'il s'était confié au cardinal Pell, un ami de la famille, en 1993.
Selon sa déposition, George Pell lui a alors demandé ce que coûterait son silence. David Ridsdale accuse également le cardinal d'avoir couvert le prêtre en le mutant de paroisse en paroisse. George Pell a catégoriquement démenti avoir jamais « offert de gratification financière en échange du silence ».
Réactions
Dans une déclaration publiée (en anglais) ce lundi 1er juin par Nine, l'archevêque de Melbourne, Mgr Denis Hart, vole au secours du cardinal : il demande au public de « donner une chance » au prélat australien. Du côté du Saint-Siège, le Père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse, a indiqué le même jour que les propos de Peter Saunders avaient été prononcés « à titre personnel », assurant aussi que le préfet du secrétariat pour l’économie avait toujours répondu à la justice de son pays, relate le Vatican Insider (en anglais). Et de préciser que la commission pontificale pour la protection des mineurs « n’a pas pour tâche d’enquêter et de prononcer des jugements spécifiques sur des cas particuliers ».