Les catholiques vietnamiens vent debout contre un projet de loi sur les religions
A.L.
CRÉÉ LE 12/05/2015 /
Les évêques et le clergé vietnamiens s'opposent au projet de loi sur les croyances et les religions mis en consultation le 22 avril dernier par le Bureau gouvernemental des Affaires religieuses.
Les évêques, dans une lettre commune adressée au gouvernement le 4 mai dernier par la conférence épiscopale du Vietnam, dénoncent un projet qui ne sert pas la population, mais les intérêts des gouvernants. Ils estiment que le projet tourne le dos à la liberté de croyance et de religion et suscite davantage d’inquiétudes dans la population qu’il n’apporte de satisfaction, rapporte ce lundi 11 mai Eglises d'Asie, l'agence d'information des Missions étrangères de Paris.
Retour en arrière
La lettre relève quatorze articles ou paragraphes qui posent problème ou qui sont contraires aux lois internationales. Pour la conférence épiscopale, le projet de loi, qui porte le nom de « projet N° 4 », est en opposition avec la Déclaration universelle des droits de l’homme et même avec la constitution du Vietnam. « En outre, si on le compare à l’Ordonnance sur les croyances et la religion de 2004, ce texte constitue un retour en arrière », analyse Eglises d'Asie. Et les évêques de demander aux autorités d’élaborer « un autre projet plus conforme à la démocratie ».
« Le 22 avril dernier, explique Eglises d'Asie, le Bureau gouvernemental des Affaires religieuses extrayait subitement de ses tiroirs un projet de loi N° 4 sur les croyances et la religion, jusque-là inconnu ». Le projet – un texte comportant douze chapitres et un total de 27 pages – envoyé à toutes les communautés religieuses du pays, devait être analysé par celles-ci. Elles disposaient d'un délai de quinze jours pour faire part de leurs remarques et contributions.
Parodie de démocratie
Avant la conférence épiscopale, plusieurs diocèses ont réagi directement auprès des autorités. Dès le 28 avril, le diocèse de Kontum demandait l'abandon pur et simple de ce projet. Les signataires de cette lettre – prêtres et fidèles de la région – refusaient que le gouvernement « impose aux religions sa propre réglementation, chacune d’entre elles ayant son droit canon et ses règles, rapporte Eglises d'Asie. Il est paradoxal de constater, ajoutait la lettre, que des dirigeants “sans croyances religieuses” établissent ainsi les lois réglementant le fonctionnement interne de la religion. »
Pour le diocèse de Kontum, la consultation lancée par les autorités n’est qu’une « parodie de démocratie ». La nouvelle loi, notent certains signataires, ne fait que « prolonger le système en vigueur en matière religieuse, à savoir l’obligation pour chaque religion de demander une autorisation à l’Etat pour chacune de ses activités ». Le 1er mai, un autre diocèse, celui de Bac Ninh, envoyait une lettre « sévère », compilant les opinions de l'évêque, des prêtres et des laïcs, et qui « témoigne de la même insatisfaction à l’égard d’un texte jugé prétentieux et envahissant », relate Eglises d'Asie. Comme celle de la conférence épiscopale, la lettre souligne le retard du projet par rapport à la Déclaration universelle des droits de l’homme et à la constitution vietnamienne. Dans sa lettre, le diocèse de Bac Ninh propose aux autorités de refondre leur document « pour le bonheur de la population du Vietnam ».
A.L.
CRÉÉ LE 12/05/2015 /
Les évêques et le clergé vietnamiens s'opposent au projet de loi sur les croyances et les religions mis en consultation le 22 avril dernier par le Bureau gouvernemental des Affaires religieuses.
Les évêques, dans une lettre commune adressée au gouvernement le 4 mai dernier par la conférence épiscopale du Vietnam, dénoncent un projet qui ne sert pas la population, mais les intérêts des gouvernants. Ils estiment que le projet tourne le dos à la liberté de croyance et de religion et suscite davantage d’inquiétudes dans la population qu’il n’apporte de satisfaction, rapporte ce lundi 11 mai Eglises d'Asie, l'agence d'information des Missions étrangères de Paris.
Retour en arrière
La lettre relève quatorze articles ou paragraphes qui posent problème ou qui sont contraires aux lois internationales. Pour la conférence épiscopale, le projet de loi, qui porte le nom de « projet N° 4 », est en opposition avec la Déclaration universelle des droits de l’homme et même avec la constitution du Vietnam. « En outre, si on le compare à l’Ordonnance sur les croyances et la religion de 2004, ce texte constitue un retour en arrière », analyse Eglises d'Asie. Et les évêques de demander aux autorités d’élaborer « un autre projet plus conforme à la démocratie ».
« Le 22 avril dernier, explique Eglises d'Asie, le Bureau gouvernemental des Affaires religieuses extrayait subitement de ses tiroirs un projet de loi N° 4 sur les croyances et la religion, jusque-là inconnu ». Le projet – un texte comportant douze chapitres et un total de 27 pages – envoyé à toutes les communautés religieuses du pays, devait être analysé par celles-ci. Elles disposaient d'un délai de quinze jours pour faire part de leurs remarques et contributions.
Parodie de démocratie
Avant la conférence épiscopale, plusieurs diocèses ont réagi directement auprès des autorités. Dès le 28 avril, le diocèse de Kontum demandait l'abandon pur et simple de ce projet. Les signataires de cette lettre – prêtres et fidèles de la région – refusaient que le gouvernement « impose aux religions sa propre réglementation, chacune d’entre elles ayant son droit canon et ses règles, rapporte Eglises d'Asie. Il est paradoxal de constater, ajoutait la lettre, que des dirigeants “sans croyances religieuses” établissent ainsi les lois réglementant le fonctionnement interne de la religion. »
Pour le diocèse de Kontum, la consultation lancée par les autorités n’est qu’une « parodie de démocratie ». La nouvelle loi, notent certains signataires, ne fait que « prolonger le système en vigueur en matière religieuse, à savoir l’obligation pour chaque religion de demander une autorisation à l’Etat pour chacune de ses activités ». Le 1er mai, un autre diocèse, celui de Bac Ninh, envoyait une lettre « sévère », compilant les opinions de l'évêque, des prêtres et des laïcs, et qui « témoigne de la même insatisfaction à l’égard d’un texte jugé prétentieux et envahissant », relate Eglises d'Asie. Comme celle de la conférence épiscopale, la lettre souligne le retard du projet par rapport à la Déclaration universelle des droits de l’homme et à la constitution vietnamienne. Dans sa lettre, le diocèse de Bac Ninh propose aux autorités de refondre leur document « pour le bonheur de la population du Vietnam ».