Le peuple demande un roi humain. Près de 400 ans après l’Exode et plus de 800 ans après la conclusion de l’alliance de Dieu avec Abraham, les Israélites demandèrent un roi humain qui les dirigerait, tout comme les autres nations avaient des monarques humains. Leur demande revenait à rejeter la royauté que Jéhovah en personne exerçait sur eux (1S 8:4-
. Il est vrai que le peuple attendait à bon droit que Dieu établisse un royaume conformément à la promesse qu’il avait faite à Abraham et à Jacob, promesse évoquée précédemment. Cette attente s’appuyait de plus sur la prophétie que Jacob avait prononcée sur son lit de mort à propos de Juda (Gn 49:8-10), sur les paroles que Jéhovah avait adressées à Israël après l’Exode (Ex 19:3-6), sur les termes de l’alliance de la Loi (Dt 17:14, 15) et même sur une partie du message que Dieu avait fait prononcer au prophète Balaam (Nb 24:2-7, 17). Hanna la mère de Samuel, une femme fidèle, exprima cette espérance dans une prière (1S 2:7-10). Néanmoins, Jéhovah n’avait pas entièrement révélé son “ saint secret ” concernant le Royaume et n’avait pas indiqué quand arriverait le temps où il avait prévu de l’établir ni quelles seraient la structure et la composition de ce gouvernement, s’il serait terrestre ou céleste. Le peuple agissait donc avec présomption en demandant à présent un roi humain.
C’est sans doute aussi en partie à cause de la menace d’une agression philistine et ammonite que les Israélites désirèrent avoir un commandant en chef royal et visible. Ils trahirent donc un manque de foi dans la capacité de Dieu de les protéger, de les guider et de subvenir à leurs besoins, que ce soit à l’échelle de la nation ou sur le plan individuel (1S 8:4-
. Les mobiles du peuple étaient mauvais ; pourtant, Jéhovah Dieu accéda à leur requête, non par égard pour eux en premier lieu, mais pour accomplir son bon dessein par la révélation progressive du “ saint secret ” de son Royaume futur que dirigerait la “ semence ”. La royauté humaine apporterait cependant à Israël son lot de problèmes et de dépenses, et Jéhovah n’en cacha rien au peuple. — 1S 8:9-22.